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L'avis du PTB sur le Schéma de Développement de l’arrondissement de Liège (SDALg)

L'avis du PTB sur le Schéma de Développement de l’arrondissement de Liège (SDALg)

L'avis du PTB sur le SDALg

Le Schéma de Développement de l’Arrondissement de Liège (SDALg), vu par les bourgmestres, est enfin présenté pour le reste de l’arrondissement, soit près de 600 000 autres personnes. Pour notre groupe, ce Schéma est intéressant à plus d’un titre mais reste un catalogue de vœux pieux et maintient des projets inacceptables. De plus, d’un point de vue démocratique, il y a fort à revoir et vous prenez encore les choses à l’envers. Nous devons nous positionner sur le résultat de réunions très très fermées entre bourgmestres. C’est ce soir la première fois que ce schéma arrive en débat public.

Nous sommes d’un autre côté contents de la volonté d’aboutir à une vision d’aménagement du territoire commune au niveau de la métropole et nous sommes d’accord avec ses onze enjeux, mais ce SDALg est trop problématique.

Tout d’abord, au niveau du projet immobilier du Ry-Ponet. Dans le cadre des « zones d’enjeu », et plus particulièrement des « zones leviers », le Schéma identifie une grappe « Confluence » s’étendant au long de la vallée de la Vesdre de Liège (Angleur et Chênée) jusqu’à Chaudfontaine dans laquelle il inclut (page 115 du rapport final du SDALg), au lieu-dit des Haïsses-Piedroux dans le quartier de Chênée (Liège), le projet immobilier de très grande ampleur (520 logements) que nous avons déjà refusé. Ce projet immobilier est porté par la société Neufcour, avec le concours du bureau Pluris et de la société Tr@me (qui sont aussi les auteurs du Schéma de Développement en discussion). Ces deux sociétés voient ainsi leur travail privé avec ce promoteur être intégré dans le Schéma de Développement, au risque d’un conflit entre intérêt public et intérêt privé.

Ce projet de méga-lotissement rencontre une très large opposition de la population locale : lors de l’enquête publique organisée en juin dernier, 4.700 lettres de réclamation ont été envoyées à la Ville de Liège. Ce fort mouvement d’opposition a amené le promoteur à annoncer le retrait de sa demande de permis d’urbanisation… tout en affirmant sa volonté de réintroduire une nouvelle demande en 2019 sans modification fondamentale concernant le logement et les voiries, selon les termes mêmes de son communiqué du 5 septembre dernier. Ce projet immobilier est en contradiction complète avec les enjeux et les objectifs fondamentaux du Schéma de Développement de l’Arrondissement de Liège et que les propositions alternatives que nous développons (création de logements sur des friches industrielles et commerciales dépolluées et réhabilitées ainsi que création d’un parc naturel urbain de 300 hectares à cheval sur les communes de Liège, Beyne-Heusay, Chaudfontaine et Fléron) coïncident parfaitement avec les enjeux et objectifs du SDALg.

De plus, le SDALg cultive l’ambiguïté autour de la future liaison autoroutière CHB entre l’E40 et l’E25 (Cerexhe-Heuseux/Beaufays), la validant implicitement de facto. Comme la plupart des riverains et beaucoup de Liégeois, le PTB s’est toujours opposé à ce projet car, brièvement, le CHB contribue à l’étalement urbain, renforce la pression automobile, rate son objectif de détourner le trafic actuel, gaspille l’argent public et éloigne la perspective bien plus intéressante de réactiver les petites gares et les lignes régionales.

Les dossiers comme la Chartreuse et bien d’autres sont aussi problématiques et attendent un réel débat.

Enfin, concernant les logements, nous saluons la volonté de prendre à bras-le-corps la nécessité urgente de rénover et construire 45 000 logements. Cependant le plan reste vague sur la nature de ceux-ci : pour le PTB, les sociétés de logements publics doivent créer elles-mêmes des logements sociaux, moyens et d’équilibre, et non laisser toute l’initiative au privé.

Donc, vu le caractère contraignant du SDALg et son impact direct sur la qualité de vie des habitants de l’arrondissement, le PTB votera contre, en attendant une version corrigée.

 

Intervention de Sophie Lecron au conseil communal du 30 avril 2018