Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville accueillante pour les enfants
La ville de Liège compte près de 32.000 enfants en dessous de quatorze ans. C’est un peu plus qu'un habitant sur 6. Nous voulons faire de Liège une ville accueillante pour les petits, une ville qui les prend en considération, comme des citoyens à part entière. Les plus jeunes ont des droits sur la ville. Non pas plus tard, en tant qu’adultes, mais maintenant.
Nous voulons une ville où les autorités organisent elles-mêmes un accueil de l’enfance de qualité. Une ville où les petits peuvent tirer parti de l’espace public et de l’infrastructure de façon autonome et en toute sécurité. Une ville avec une offre de loisirs diversifiée, verte et accessible. Dans une ville accueillante pour les enfants, il y a un dialogue constant entre politiques, société civile et les enfants eux-mêmes. La participation des enfants garantit un flux continu d’idées et d’opinions.
Dans une ville qui prend en compte le bien-être des enfants, non seulement les lieux de loisirs sont de qualité, mais également les écoles. Il est essentiel que nos plus jeunes concitoyens grandissent dans un environnement qui leur permet d’apprendre correctement ; des écoles en bon état, des cours de récréation vertes et, surtout, des repas de qualité gratuits.
Un. Renforcer et développer l’accueil public de l’enfance
- Nous engageons assez de puéricultrices dans les crèches, afin de répondre aux normes ONE d’au moins 1 puéricultrice pour 7 enfants, selon les besoins (l’âge des enfants, leur santé...), ainsi que pour assurer une réserve en cas d’absence ou de manque de puéricultrices.
- Nous voulons un accueil de l’enfance communal de qualité, avec une bonne infrastructure. Un accueil urbain 2.0 qui montre l’exemple en matière de qualité d’accueil.
- Le personnel doit être professionnel, avec un emploi stable, statutaire et correctement rémunéré.
- L'offre des crèches doit s'adapter à la flexibilité accrue (par ailleurs regrettable) demandée par une grande partie du patronat. Il faut élargir les heures d'ouverture des crèches (de 5h à 21h pour 25 % des lits) et offrir également un accueil le samedi.
- Une halte-garderie par quartier, accessible à tous (par exemple, projet Bébébus).
- Un service de garde-malade communal pour les enfants de moins de moins de 3 ans
- Un accueil accessible financièrement à tous, via une meilleure progressivité de la contribution liée aux revenus.
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Les enfants entre zéro et six ans tirent un immense profit d’une offre stimulante d’accueil, d’un appui pédagogique et de l’école maternelle, que ce soit dans leur développement cognitif ou sur le plan social et sur celui de la santé. Quand ils sont exclus dans leur petite enfance de services de qualité, même les enfants les plus doués de milieux défavorisés ont des prestations en dessous de la moyenne.
La Ville a fait un effort de rattrapage en ce qui concerne le nombre de places d’accueil pour les enfants, mais cela reste en dessous des besoins. Comme elles le disent elles-mêmes, les autorités communales ne sont pas capables de répondre à la demande croissante. Celles et ceux qui ont des enfants ont fait l’expérience de ces carences : concilier le travail (ou la recherche d’emploi) et l’éducation, la garde ou l’accueil de ses enfants ne se fait pas sans difficulté. Les entreprises demandent de plus en plus de flexibilité avec des horaires de plus en plus variables. Et ceci, alors que les places d’accueil pour la petite enfance sont insuffisantes. Ce sont les femmes qui sont le plus souvent touchées par ce manque d’offre. La situation est d’autant plus préoccupante que Liège est une des villes de Wallonie qui connaît le plus haut taux de familles monoparentales. On se retrouve ainsi devant des pièges à l’emploi qui voient des jeunes femmes avec enfants dans l’impossibilité de chercher un emploi parce qu’elles doivent assumer la garde de leurs enfants et qu’elles ne parviennent pas à trouver une place dans une crèche.
C’est pourquoi nous investissons dans les crèches communales. Nous avons d’ailleurs soutenu, et continuons à le faire, le juste combat des plus de 300 puéricultrices de la Ville de Liège dans leur demande de remplacement des absents dans les différentes crèches de la ville. En mai 2022, la crèche de Grivegnée ferme pendant plus d’un mois par manque d’effectif, du jamais vu. Le mois suivant, c’est tout le service des grands de la crèche de Kinkempois qui ferme à son tour. De nombreux témoignages de puéricultrices de pratiquement toutes les crèches de la Ville nous reviennent. Partout le même problème : sous effectif et beaucoup trop peu de remplacements des absentes avec des conséquences directes sur les conditions de travail, mais aussi sur l’accueil de nos petits. Dès le mois de mai 2022, le PTB, par la voix de Raoul Hedebouw, relaye ce combat et ce gros problème dans nos crèches, pourtant présent depuis des années sans aucune prise au sérieux de l’échevin alors en charge, Pierre Stassart (PS). Les puéricultrices sont venues à l'hôtel de Ville à cette occasion pour appuyer leur combat lors du conseil communal. Le mois suivant, c’était à Sophie Lecron, cheffe de groupe PTB, de revenir sur le sujet car d’autres crèches tiraient encore la sonnette d’alarme. L'échevin Jean-Pierre Hupkens PS, alors en charge, continue de minimiser totalement la situation et de se contenter de rencontres pour connaître enfin ce qui se passe sur le terrain. Nous avons dû revenir de nombreuses fois sur le sujet au conseil communal de Liège pour faire avancer le collège qui continue de minimiser et de ne pas communiquer avec les travailleuses. En 2022, enfin, des remplaçantes sont recrutées par la Ville et un pot de recrutement est constitué, soulageant un peu, sans que cela suffise, les services. Et il aura fallu attendre 2023 pour que le collège pense à organiser enfin un système de puéricultrices de garde, comme cela se fait dans d’autres secteurs, pouvant remplacer rapidement les absences, même de courte durée. C’est une demande syndicale depuis des années. Quel combat de longue haleine pour quelque chose qui semble évident : de bonnes conditions de travail dans les services publics, un service public de qualité, ici pour nos tout-petits.
De plus, pour répondre à la flexibilité demandée par une grande partie du patronat, l'offre des crèches doit s'adapter en partie à la flexibilité du monde du travail. Nous voulons élargir les heures d'ouverture des crèches (de 5h à 21h pour 25 % des lits) et également proposer un accueil le samedi. Des embauches supplémentaires doivent accompagner ces élargissements des heures d’ouverture.
Lors de la précédente législature, nous avons également proposé d'étudier la possibilité de mettre en place le projet Bébébus tel que pratiqué dans plusieurs communes environnantes. Il s'agit d'une halte-garderie itinérante. Permettant aux parents de faire garder leur enfant (0-3 ans) une journée. Une offre qui permet de se rendre à un entretien professionnel ou de souffler un peu. Les communes qui ont mis cela sur pied mettent à disposition les locaux du Bébébus et les parents participent à hauteur de 5€. Nous pourrions commencer par les quartiers les plus éloignés du centre-ville, comme Wandre, Jupille, Grivegnée, Sclessin, Rocourt… Cette mesure pourrait soulager un grand nombre de parents.
Deux. Loisirs et espace public
- La Ville doit prévoir suffisamment d’espaces de jeu, avec de la verdure et des toilettes publiques gratuites, dans tous les quartiers de Liège.
- Au minimum 3 % d'espaces de jeux en plein air. Dans chaque quartier résidentiel et en fonction de la densité de la population.
- Nous veillons à offrir aux petits des possibilités vastes et accessibles dans tous les squares de la ville : gratuitement et sans inscription.
- Nous envisageons le développement d'espaces récréatifs couverts pour l'hiver et soutenir des espaces adaptés aux plus petits (0-3 ans).
- Étudier les possibilités d'élargir le concept de « La rue aux enfants » à différents quartiers.
- Nous travaillons à un plan pour verduriser les cours de récréations dans les écoles de la Ville.
- Nous développons des loisirs axés sur l'apprentissage de la coopération. La solidarité doit être au centre des relations et non pas la concurrence.
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C’est en jouant que les enfants acquièrent non seulement de la motricité, mais aussi des aptitudes sociales. Nous voulons développer des loisirs axés sur l'apprentissage de la coopération. La solidarité doit être au centre des activités et des relations, comme le propose notre mouvement de jeunesse, Les Pionniers, qui réunit des enfants et des adolescents de 6 à 16 ans des quatre coins de la Belgique. Leurs camps d’été et activités permettent aux enfants de découvrir de manière ludique le monde qui les entoure et de s’épanouir dans tous les domaines.
En ville, beaucoup d’enfants grandissent dans des appartements ou de petites maisons sans jardin. Il est donc important qu’ils puissent jouer gratuitement près de chez eux. C’est ainsi qu’ils se font des copains dans le quartier et que le lien entre le quartier et les enfants devient plus solide. Nous voulons qu’il y ait une aire de jeu à moins de 300 mètres pour chaque enfant de chaque quartier.
Permettre aux enfants de se dépenser et jouer dans des aires de jeu avec une infrastructure de qualité et de la verdure contribue à leur bon développement.
En termes de loisirs, la Ville doit également réfléchir à développer l'offre d'espaces récréatifs couverts publics pour les jours de mauvais temps. Et avoir une attention particulière pour les lieux pour les 0-3 ans. De plus, le concept de « Rue aux enfants », qui existe dans quelques rues à Liège et à certaines périodes de l’année, pourrait être élargi à un plus grand nombre de rues et à des moments plus réguliers (des jours et heures spécifiques pendant la semaine et le week-end, plus longtemps pendant les vacances, etc.).
Enfin, nous voulons sérieusement travailler à amener plus de verdure dans les cours de récréation des écoles, mais également à permettre aux classes de faire plus de sorties à l’extérieur dans la nature. Non seulement, la nature procure un bien-être physique et mental aux enfants (et aux adultes aussi, d’ailleurs), mais, en plus, elle favorise le développement du cerveau et la créativité des plus jeunes. Les enfants qui sont en contact quotidien avec la nature sont également moins souvent malades.
Nos écoles sont trop nombreuses aujourd’hui à n’être que du béton. Ce n’est agréable ni pour les enfants, ni pour les enseignants qui passent la journée en classe. Au contraire, des espaces de pelouse, davantage d’arbres, voire des zones de potager seraient bénéfiques pour les moments de récréation des enfants. Cela pourrait avoir une visée pédagogique et améliorerait la qualité de l’air en ville et le bien-être.
Évidemment, nos bâtiments doivent également être en bon état ; ils doivent être chauffés correctement en hiver, entretenus et réparés lorsqu’il y a des fuites d’eau, fissures et autres dégradations, etc. Pour cela, il faut investir massivement dans un enseignement de qualité. Nos enfants ont le droit à des conditions de qualité pour apprendre et s'épanouir. L’offre de repas chauds de qualité gratuits est une évidence à cet égard.
En avril 2023, grâce à la pression de nos élus communaux, l’échevin de l’Instruction publique a rentré un dossier pour obtenir un financement régional pour des repas chauds gratuits dans 26 écoles communales à faible indice socio-économique. Cela concerne les élèves du maternel et des deux premières années du primaire. Mais nous pensons qu’il faut aller plus loin : c’est un enjeu pour l’égalité des chances mais aussi pour la santé et le bien-être. À Liège, un enfant sur quatre vit dans la pauvreté. Et la précarité alimentaire est une réalité qui touche de plus en plus d’enfants : 1 sur 10 saute au moins un repas par jour, 1 sur 5 arriverait à l’école le ventre vide. Les pouvoirs publics doivent rendre les repas chauds accessibles et il faut élargir cette mesure à l’ensemble des écoles de la Ville.
Trois. Information et participation des enfants
- Nous développons avec les enfants une communication active en utilisant divers canaux.
- Nous leur offrons plusieurs possibilités de faire connaître leurs opinions (à l’école et en dehors, via des projets, etc.) et de les relayer aux politiques, de manière régulière et systématique.
- Nous investissons dans les organisations d’enfants et de jeunes (les maisons de jeunes, par exemple). Celles-ci leur offrent un deuxième chez soi, un environnement sûr pour être eux-mêmes, pour discuter de problèmes ou poser des questions, découvrir de nouvelles choses, faire de la prévention, et entrer pleinement dans le programme « Safer Cities » qui a pour but de lutter contre le harcèlement de rue avec la participation des jeunes hommes et femmes.
- Nous faisons des maisons de jeunes des lieux où l’on sonde les jeunes, pour connaître leur opinion et leurs besoins, afin d’y répondre au mieux et les relayer aux politiques, mais également pour les impliquer directement dans des projets
- Pour tout qui est impliqué dans l’animation socio-éducative des jeunes et l’accueil d’enfants, nous prévoyons une formation continue et un encadrement.
- La Ville doit s'appuyer sur les jeunes pour assurer l'encadrement socio-éducatif et l'animation des espaces publics et plaines de jeux et leur proposer des formations.
- Liège doit s’engager à obtenir le label de « Ville amie des enfants » et devenir une ville où l’on réfléchit au bien-être des enfants, où on lutte contre toutes formes de discriminations, où on développe une éducation de qualité, où on prend en compte leur avis et où les plus jeunes ont aussi une place en tant qu’acteurs.
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La communication entre la Ville et les enfants ou les jeunes pourrait s’améliorer. Les enfants et les jeunes trouvent naturellement important de réfléchir, eux aussi, à la ville où ils habitent, mais très peu pensent qu’on les écoute réellement. Il faut prendre au sérieux les idées et les réflexions des enfants. La citoyenneté n’est possible qu’à partir d’une confiance et d’un respect mutuels. La Ville doit offrir aux enfants et aux jeunes différentes possibilités de participer à la gestion. Cela peut se faire par des enquêtes simples. Comme le fait RedFox, le mouvement de jeunes du PTB. Chaque année, les moniteurs et animateurs de RedFox vont à la rencontre des jeunes devant leurs écoles et dans les quartiers pour leur demander ce qui les touche, ce qu’ils aimeraient partager aux dirigeants politiques, ce qui serait possible d'améliorer dans leur ville et comment améliorer la démocratie locale et la participation des jeunes citoyens dans le développement de leur ville.
La participation demande l’information et la responsabilisation. Il faut continuer à investir dans les organisations d’enfants et de jeunes, tant bénévoles que professionnelles. Elles offrent aux enfants et aux jeunes un deuxième chez-soi, un environnement sûr, pour qu’ils puissent être eux-mêmes, discuter de problèmes et découvrir de nouvelles choses. En information et participation, les enfants et les jeunes considèrent les animateurs socio-éducatifs comme des intermédiaires importants.
Nous prévoyons des recyclages réguliers, des formations et encadrements pour toutes les personnes concernées par l’accueil des enfants et des jeunes. Beaucoup d’organisations mentionnent que c’est un besoin urgent. Les bénévoles et les professionnels sont de plus en plus confrontés à des problèmes psychologiques, au handicap social, au racisme, au sexisme… et ne savent pas trop comment y faire face.
Quatre. Renforcer et développer l’offre extra-scolaire
- Nous voulons une offre publique de stages beaucoup plus large pendant les congés scolaires, organisée par la Ville (des stages de sciences, de sport, culture, musique…).
- Nous maintenons les prix bas pour les familles.
- L’accès aux bâtiments publics pour les ASBL qui organisent de l’accueil extra-scolaire doit être gratuit.
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L’accueil extra-scolaire est important pour développer la sociabilité des enfants, ainsi que pour permettre aux parents de continuer à travailler ou de souffler en dehors des périodes scolaires. Face à cet enjeu, les parents qui ont des moyens peuvent facilement trouver des solutions, mais ce n’est pas le cas de la majorité. Pour cette raison, nous voulons une offre publique de stages beaucoup plus large pendant les congés scolaires, organisée par la Ville (des stages de sciences, de sport, culture, musique…). Les prix de ces stages doivent être maintenus bas. Enfin, pour aider les ASBL qui organisent des stages ou de l’accueil extra-scolaire, nous mettons à disposition des locaux ou bâtiments publics gratuitement.