Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville arc-en-ciel
D'où que vous veniez, qui que vous aimiez ou qui que vous soyez, vous êtes les bienvenus dans la société diversifiée qui fait la richesse de notre ville. La commune a un important rôle à jouer pour accueillir et inclure l’ensemble de ses citoyen.ne.s de manière égalitaire et digne. Notre ville dispose aussi d'un réseau d'organisations LGBTQIA+ qui défendent l'égalité des droits et sensibilisent à l’acceptation de toutes et tous. Il faut les soutenir, s’en inspirer et garantir que leurs actions et recommandations soient appliquées par les politiques communales. Pour changer les mentalités et permettre l’épanouissement de chacun, quelle que soit son identité, il faut agir dès le plus jeune âge : les écoles communales doivent jouer un rôle pionnier pour sensibiliser aux questions LGBTQIA+. Si les politiques de prévention et de sensibilisation sont les priorités, il faut aussi s’attaquer frontalement à toute forme de discrimination et aux violences homophobes qui n’ont aucune place dans notre ville.
Un. Une administration et des services de proximité qui accueillent et sensibilisen
- Nous formons et sensibilisons le personnel communal pour pouvoir accueillir dignement les personnes dans toute la diversité de leurs identités sexuelles et de genre. Une attention particulière doit être portée aux services de police pour que les victimes soient accueillies dignement et soutenues. Cela vaut aussi dans les maisons médicales sur le territoire de la ville.
- Le personnel communal administratif et d’accueil doit être formé à la nouvelle législation, notamment celle concernant les personnes transgenres.
- Les démarches et les formulaires sont rendus inclusifs.
- La communication de la commune inclut tous les publics, qu’il s’agisse des courriers écrits, mais aussi des affiches ou des images utilisées.
- La Ville de Liège doit utiliser les ressources et campagnes du monde associatif pour sensibiliser plus largement la population. Elle promeut l’acceptation de la diversité dans l’espace public.
- Grâce à une politique de recrutement volontariste, le personnel communal reflète la diversité de la population, à tous les niveaux de responsabilité.
- La commune doit accueillir les jeunes LGBTQIA+ qui ont été mis à la porte de leur maison familiale. Elle soutient et renforce le travail des refuges pour jeunes LGBTQIA+ (avec soutien social, éducatif, psychologique, etc.) et garantit à ces jeunes l’aide du CPAS au besoin.
- La commune met en place une « initiative locale d’accueil » (ILA) pour les réfugié.e.s qui soit adaptée au public LGBTQIA+ (sécurité, soutien, accompagnement, bien-être et information adéquate).
- Nous avons besoin d’un service communal spécialement dédié à l’égalité et la diversité.
Plus d'informations
Dans notre ville, tout le monde doit se sentir comme chez lui, être traité avec respect et égalité, et bénéficier des mêmes droits. Peu importe qui on aime ou comment on aime, peu importe si on se sent homme, femme ou autre: tout le monde a droit à un logement de qualité et abordable, à pouvoir se déplacer confortablement, à des aides sociales si nécessaire, et à un travail.
À Liège, des centaines de citoyennes et citoyens ne peuvent pas se reconnaître dans le schéma traditionnel basé sur l’hétérosexualité ou l’identité binaire homme/femme qui a été donnée à la naissance. Ce groupe très diversifié rassemble les lesbiennes, les gays, les bisexuel.le.s, les personnes transgenres, les personnes intersexes… On désigne ce groupe par le sigle inclusif LGBTQIA+. Ces identités sexuelles ou de genre ne sont pas des choix. Et assumer ces identités est nécessaire pour vivre une vie épanouissante en accord avec soi-même et avec les autres. Avec le PTB, nous voulons une ville où chacun a les mêmes chances dans la vie, et puisse être libre de vivre pleinement ses identités, sans contrainte sociale, sans subir de discrimination ni de violence.
De nombreuses avancées juridiques ont été obtenues ces dernières décennies, suite à un mouvement de lutte bien organisé. Mais il reste encore beaucoup de travail. Et puis dans les faits, les égalités juridiques obtenues ont beaucoup de mal à devenir effectives. Est-ce aussi facile pour un couple d’hommes pauvres vivant dans un quartier populaire de se marier et d’adopter que pour un couple d’hommes aisés ? Est-ce qu’aujourd’hui, il est vraiment possible pour un couple de personnes du même sexe de se balader main dans la main sans être victime de regards réprobateurs ou de menaces ? Dans notre ville, les violences homophobes ou transphobes sont fréquentes dans l’espace public. Ces dernières années, des personnes ont été agressées ou même tuées en raison de leur homosexualité. Cela ne peut plus arriver dans une ville dont une des forces est la diversité et la tolérance, et qui s’est déclarée « Zone de liberté pour les personnes LGBTQI+ » en 2021. Les insultes sont quotidiennes, notamment sur le lieu de travail ou au sein des familles. Les discriminations à l’embauche ou au logement aussi. Combien de personnes transgenres occupent des postes de premier plan ou à haute responsabilité ? Face à la santé, face à l’emploi, face au suicide, face à la précarité et l’exclusion sociale, beaucoup de LGBTQIA+ ne sont toujours pas égaux aux autres. C’est pourquoi nous misons sur la prévention ainsi que sur l’éducation à l’égalité.
Un refuge pour les jeunes personnes LGBTQIA+ a été créé et financé avec le soutien de la ville de Liège et c’est une bonne chose. Toutefois, c’est une solution de dernier ressort et d’urgence. Dans un premier temps et de manière générale, nous devons faire évoluer les mentalités, mettre un terme aux pressions sociales et familiales. Cela implique de combattre le système dit « patriarcal » qui entend diviser toute la population en deux catégories (hommes et femmes), qui institue la supériorité de l’homme hétérosexuel sur le reste du monde et qui interdit toute remise en cause de cet ordre binaire. Il faut changer notre système économique actuel basé uniquement sur le profit privé. Ce système conditionne l’ensemble de la société, mais il n’a aucun intérêt à s’opposer au patriarcat, et même, il en tire souvent profit. C’est un système inégalitaire qui tend à précariser encore davantage ceux qui sont déjà en position de faiblesse sociale, en particulier beaucoup de personnes LGBTQIA+. Il faut mettre fin au capitalisme, redistribuer les richesses de manière structurelle et en finir avec les politiques d’austérité, de destruction des services publics et de démantèlement de la sécurité sociale. Car ces choix politiques ne font qu’aggraver les inégalités. Mais nous devons aussi jouer sur les politiques au sein de l’appareil d’État qui perpétuent les discriminations basées sur le sexe ou l’identité de genre.
Entre elles non plus, les personnes LGBTQIA+ ne sont pas égales, car ils et elles sont aussi le reflet de toute la diversité du reste de la société : en termes d’origine, de couleur, de religion, de genre, de statut social ou professionnel, d’âge, d’apparence physique, etc. Souvent, plusieurs facteurs de discrimination se cumulent de manière dramatique. Notre vision du monde, au PTB, c’est l’égalité pour toutes et tous. Contrairement à celle de la NVA (avec l’assentiment silencieux de son partenaire francophone privilégié) qui entend nous diviser en opposant des groupes entre eux, comme elle le fait d’une part en imputant la violence homophobe aux étrangers et aux musulmans, et d’autre part en renforçant l’exclusion sociale qui est le terreau de la violence et des tensions. Contrairement à celle des libéraux qui jettent dans la précarité toujours plus de personnes issues de groupes fragilisés, comme les femmes, les chômeurs et chômeuses, les allocataires sociaux, les immigrés, les malades, les personnes sans diplômes, les personnes âgées, etc. Avec le PTB, nous nous battons contre toutes les inégalités quelles qu’elles soient et nous nous battons pour l’émancipation de toutes et tous.
La Ville détient d’importantes clés pour améliorer l’égalité des personnes LGBTQIA+, via ses politiques sociales, via l’éducation, via ses services publics et administratifs de proximité, via son logement social, via la vitalité du monde associatif et son espace public. Avec le PTB, nous voulons que la Ville de Liège prenne ses responsabilités et mène une politique volontariste pour l’égalité dans toute sa diversité. Une commune arc-en-ciel où vivre notre vie comme on l’entend est possible et agréable.
À l’échelle locale, la commune a un rôle important à jouer pour accueillir dignement les citoyen.ne.s LGBTQIA+. De récentes modifications de la législation permettent notamment aux personnes transgenres de modifier leurs données (sexe, prénom). Nous formons le personnel de l’administration aux nouvelles législations pour éviter les malentendus, les questions maladroites et les lourdeurs administratives.
Mais, de manière générale, c’est tout le personnel en contact avec le public qui doit être sensibilisé. Trop souvent les personnes LGBTQIA+ font face à des questions gênantes voire indiscrètes ou stigmatisantes de la part de l’administration. Lorsqu’une personne transgenre se présente au guichet par exemple, ou lorsqu’une femme veut faire enregistrer l’enfant qu’elle vient d’avoir avec une autre femme. Pour une personne LGBTQIA+, devoir à chaque fois expliquer son identité, justifier sa situation et demander d’être traitée de manière « normale » est source de stress et de blessures.
Nous portons une attention particulière à la formation du personnel de police. Car, encore trop souvent, une victime qui va porter plainte pour une agression homophobe par exemple est traitée sans tact ni discrétion, des questions déplacées lui sont posées, et le caractère aggravant de son agression est sous-estimé voire remis en question. Nous veillons à ce que les victimes soient soutenues, accueillies dans un cadre dans lequel elles se sentent en confiance, se voient proposer un soutien psychologique efficace. Les agents doivent également être bien formés à la classification des plaintes homophobes et transphobes. Cela contribue notamment à générer des chiffres concrets sur les agressions et délits en la matière, ce qui permet d’avoir une analyse plus juste de la situation.
La police de Liège dispose d’une cellule anti-discrimination et d’une équipe de référent.es LGBT. Nous la maintenons et renouvelons le personnel à temps en cas de départ à la pension, par exemple.
Le choix des mots, le tact et la communication inclusive sont très importants. Notre commune doit se montrer exemplaire à ce sujet pour accueillir tout le monde dignement. Via une politique de recrutement volontariste, le personnel communal reflète la diversité de la population, à tous les niveaux de responsabilité. Nous prévenons les discriminations vis-à-vis du personnel LGBTQIA+ au sein de tous les services communaux grâce à des animations régulières assurées par des acteurs du terrain. Nous passons au crible l’ensemble des procédures administratives pour rendre les démarches et les formulaires plus inclusifs. Mais nous rendons aussi nos courriers, nos affiches, nos campagnes d’information et de sensibilisation totalement inclusives, pour refléter la diversité de la population de manière juste.
La commune s’appuie sur les ressources et campagnes du monde associatif pour sensibiliser plus largement la population dans l’espace public. Elle veille à promouvoir l’acceptation de la diversité, la tolérance et l’égalité. Elle prend aussi position publiquement pour dénoncer les cas de violences ou de discriminations qui surviennent, y compris dans ses propres services, et ainsi lutter contre la banalisation et l’anonymat.
La discrimination envers le public LGBTQIA+ est aussi internationale. Aujourd'hui, des personnes LGBTQIA+ fuyant la répression dans leur pays d’origine se retrouvent ici et demandent l’asile. Le PTB participe chaque année à la Belgian Pride, notamment sous le slogan «We take pride in solidarity» pour exprimer son soutien aux réfugiés LGBTQIA+ et plaider en faveur d'une politique d'asile humaine avec une attention particulière aux LGBTQIA+. Une manière d’agir concrètement pour ce public très fragilisé est de lui garantir un accueil adapté via une ILA communale (Initiative Locale d’Accueil pour demandeurs d’asile) et donc la réouverture de plus petites structures d’accueil.
Pour réaliser tous ces projets ambitieux de manière cohérente, nous mettons sur pied un service communal spécialement dédié à l’égalité et la diversité, et aux problématiques LGBTQIA+.
Deux. Une commune qui soutient de manière structurelle les experts du monde associatif
- Nous soutenons le monde associatif et militant dans sa diversité car c’est là que se trouvent les experts de terrain. Leurs actions doivent être soutenues avec des aides structurelles, suite à une décision prise par un organe indépendant et transparent. Donc pas avec des subsides à court terme qui limitent les résultats, empêchent le travail de fond, et ne garantissent pas l’autonomie.
- La commune centralise l’information, soutient les initiatives du monde associatif et en assure la promotion. Elle permet aux différents acteurs et actrices du monde associatif d’être en contact et d’entamer une réelle coopération, plutôt que de les mettre en concurrence les uns avec les autres. Il faut rompre avec l’austérité qui exacerbe la concurrence (pour les subsides) et fait peser une menace constante sur le travail associatif.
- La Ville fait appel aux experts de terrain pour ses propres projets. Elle doit travailler en partenariat tout en garantissant leur indépendance intellectuelle et politique.
Plus d'informations
Si nous voulons garantir les droits de toutes les personnes LGBTQIA+, nous devons être actifs aux côtés de l'ensemble de la société et des acteurs et actrices de terrain. Ce sont eux qui connaissent la réalité et qui développent des projets concrets depuis des décennies. À Liège, le monde associatif LGBTQIA+ est une richesse pour la société et sa vitalité démocratique. C’est une force de progrès qu’il faut soutenir en garantissant et augmentant son indépendance intellectuelle loin des clivages partisans. De très belles dynamiques existent et permettent de continuer à sensibiliser le grand public, comme par exemple la Pride organisée par la TransPédéGouine depuis trois ans Esplanade Saint-Léonard. Beaucoup de jeunes y participent et l’organisent. Nous les soutenons dans leur action.
Actuellement, l’octroi des subsides est trop souvent conditionné à des objectifs à court terme, à la réalisation de projets éphémères. Parfois, ils sont même utilisés comme une arme clientéliste ou électoraliste. Nous avons cruellement besoin d’un monde associatif financé de manière structurelle pour pouvoir changer les choses en profondeur. Il n’est pas logique qu’autant de projets soient lancés puis arrêtés aussitôt, suite à un changement de « priorité politique », parce qu’une association est jugée trop critique, ou à cause d’un « ajustement budgétaire ». Nous avons besoin d’un travail de fond et à long terme.
Il faut des critères objectifs et transparents, ainsi que des mécanismes indépendants et contrôlés pour octroyer ces financements structurels de manière saine et non partisane. Il faut aussi pouvoir rompre avec la logique de l’austérité qui exacerbe la concurrence entre les associations et leurs projets. Ce climat de pénurie constante et d’exigence de rentabilité à court terme rend impossible la coopération, pourtant cruciale, entre les acteurs et actrices de terrain. Il fait peser une menace perpétuelle sur le monde associatif. Cela nous prive de ces richesses que sont l’énergie et l’intelligence collective.
Trois. Des écoles communales à la pointe pour éduquer à la diversité
- La Ville aide les écoles liégeoises à mettre en place les animations obligatoires d'éducation à la vie relationnelle et affective, adaptées selon l'âge des enfants. L'école doit être le lieu privilégié pour éduquer à la compréhension et au respect des diverses identités de genre et lutter, entre autres, contre l’homophobie, la transphobie, le harcèlement scolaire et le suicide chez les jeunes LGBTQIA+ .
- Les cours doivent être inclusifs et actualisés pour mieux refléter la réalité de la société et de la nature. Qu’il s’agisse des exemples donnés ou des énoncés d’exercices, mais aussi du contenu des cours scientifiques (ceux de biologie notamment).
- Les écoles de la Ville éduquent également aux dangers du rainbow-washing: technique de communication d’une entité politique ou entrepreneuriale fondée sur la promotion de l’homosexualité pour essayer de modifier son image sans réelle volonté de changer le fond de sa pensée ou de ses actes.
- Nous faisons de la Ville de Liège une pionnière dans la création de « cercles d’élèves » qui s’activent et s’organisent autour des thématiques LGBTQIA+ (comme cela se fait déjà dans des écoles en Flandre et aux États-Unis avec les « Gay-Straight Alliances »).
- Nous mettons en place pour le réseau d’enseignement communal un coordinateur spécial pour les thématiques LGBTQIA+ afin de pouvoir aider à la concrétisation d’un véritable plan d’action.
Plus d'informations
Nous confions au réseau scolaire de la commune le rôle de pionnier qui lui revient. Le harcèlement et les autres formes de discrimination à l’école restent des phénomènes quotidiens. Cela crée une vulnérabilité voire des troubles mentaux chez les jeunes LGBTQIA+ et transmet aux enfants et aux jeunes le message selon lequel les idées et pratiques haineuses à l’égard des personnes LGBTQIA+ seraient « normales ». D’où l’importance de la prévention et de la sensibilisation dès le plus jeune âge. Cela commence par la formation des directions d’école et des enseignants afin qu’ils puissent faire face de manière appropriée au harcèlement, aux discours de haine et à la polarisation. Nous aiderons les écoles à mettre en place les animations d’éducation émotionnelle, relationnelle et affective. L’accent sera alors mis sur le respect mutuel. À l’école secondaire, nous nous pencherons également sur les sujets LGBTQIA+ lors des cours d’EVRAS obligatoires.
Nous faisons en sorte que les écoles et les enseignants soient aidés à mettre en place les animations d'EVRAS par des moyens et par des expert.es du terrain. Le contenu de ces animations EVRAS (Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle) inclut la diversité des genres et des identités sexuelles, plutôt que de se limiter à aborder la contraception et la sexualité reproductive hétérosexuelle. Ces animations sont prises en main, dans un premier temps, par des acteurs et actrices de terrain en supplément de la formation à l’EVRAS que tout enseignant et éducateur devrait recevoir au sein de son cursus pédagogique en école supérieure. Les animations EVRAS doivent être le lieu où s'enseigne la tolérance, où les jeunes sont sensibilisés à la réalité de la diversité et où règne un climat d’ouverture, de respect et de discussion.
Nous rendons les manuels, textes, énoncés d’exercices et mises en situation inclusifs et reflétant la diversité de notre société, plutôt que de renforcer les stéréotypes dominants. Nous adaptons et actualisons la manière de donner le cours de biologie doit aussi être donné de manière adaptée et actualisée. Comment peut-on continuer à enseigner les caractéristiques « mâles » et « femelles » comme si chaque individu pouvait être classé de manière binaire, alors qu’on sait qu’un tel schéma ne peut pas s’appliquer à de nombreux individus (jusqu’à 2% des naissances) ? Il est possible d’agir ainsi contre l’exclusion et le mal-être d’adolescents qui ne devraient pas se sentir « anormaux ».
Un autre aspect à développer est la création d’organisation de jeunes en « cercles d’élèves » qui s’activent et s’engagent au sein des écoles sur des thématiques diverses, notamment LGBTQIA+. Des expériences pilotes en Flandre, aux Pays-Bas et dans beaucoup d’écoles aux États-Unis ont permis la création de tels cercles. Les jeunes luttent ainsi concrètement contre les discriminations. Ils créent un climat de tolérance crucial pour le bon développement de toutes et tous. De plus, ils développent leur sens de l’engagement collectif et de la responsabilité citoyenne. C’est un aspect essentiel pour le futur démocratique de notre société. Les écoles communales de la Ville de Liège peuvent être pionnières de ces projets. Réaliser tous ces projets est un défi. Nous avons besoin d’un coordinateur communal pour aider les acteurs et actrices de l’éducation.
Quatre. Une commune qui lutte activement contre les discriminations
- Nous assurons l’accueil, la prise en charge et le soutien (psychologique, si nécessaire) des victimes d’agression, de discrimination ou d’intimidation. D’autre part, la commune encourage le public LGBTQIA+ à porter plainte s’il le souhaite ou faire un signalement auprès d’Unia.
- Nous faisons en sorte que les victimes puissent porter plainte facilement, via les antennes de quartiers, les agents de quartier, les stewards ou les commissariats locaux, dans les meilleures conditions possibles. Une attention particulière est portée à l’accueil par la police. Nous soutenons la cellule anti-discrimination de la police de Liège dans son travail.
- La dimension des discriminations à l’encontre des LGBTQIA+ fait partie intégrante de la politique communale de « testing anti-discrimination ».
- Les agents de quartiers, les stewards et les éducateurs de rue interviennent en cas de discrimination, d’insulte ou d’intimidation dans l’espace public, pour sensibiliser mais aussi informer sur les sanctions auxquelles les auteurs s’exposent.
Plus d'informations
Les regards réprobateurs, les insultes, les menaces, les agressions envers les personnes LGBTQIA+ sont monnaie courante dans l’espace public, mais aussi au sein de la famille ou sur le lieu de travail. Nous voulons une société où il est permis à tout un chacun d’être lui-même. Vivre en sécurité est un droit et il est inacceptable qu’actuellement des personnes LGBTQIA+ en soient privées, en étant agressées physiquement ou verbalement lorsqu’elles se déplacent dans l’espace public. S’il est essentiel d’agir en amont et de changer les mentalités en profondeur, il faut aussi pouvoir soutenir les victimes, leur rendre justice et sanctionner les auteurs de délits de manière adéquate (en favorisant des sanctions « éducatives » plutôt que simplement punitives). Nous faisons en sorte que tout le monde prenne conscience qu’il n’y a aucune place pour la discrimination dans notre société super-diverse.
Nous assurons l’accueil, la prise en charge et le soutien psychologique des victimes d’agression, de discrimination ou d’intimidation. Elles doivent aussi être mises en contact avec les experts du monde associatif. Mais actuellement, seule une infime minorité des victimes porte plainte car cette démarche reste trop compliquée ou trop stigmatisante. La Ville de Liège doit sensibiliser le public à la nécessité de porter plainte et tout mettre en œuvre pour faciliter le dépôt de plainte : via les antennes de quartiers, les agents de quartier, les stewards ou les commissariats locaux, dans les meilleures conditions possibles. Une attention particulière doit être portée à l’accueil par la police, notamment via les référent.es LGBTQIA+. Car, trop souvent encore, une victime qui va porter plainte pour une agression homophobe par exemple est traitée sans tact ni discrétion, des questions déplacées lui sont posées, et le caractère aggravant de son agression est sous-estimé voire remis en question. La commune doit aussi former son personnel de terrain (stewards, éducateurs de rue, agents de quartiers, policiers) à intervenir dans l’espace public, par le dialogue et la médiation, dès qu’un comportement homophobe ou transphobe a lieu.
Beaucoup de discriminations restent structurelles dans notre société : accès à l’emploi, accès à l’administration, à la santé, à la justice, accès au logement, etc. Lutter contre ce type de discrimination doit être une priorité si on veut garantir à chacun.e ses droits fondamentaux. C’est pourquoi, la dimension spécifique des discriminations à l’encontre des LGBTQIA+ doit faire partie intégrante de la politique communale des « testings anti-discrimination ».
Cinq. Des services de soin proactifs et adaptés
- La commune soutient activement les centres de dépistage rapide du VIH et d’autres infections (via les associations de terrain spécialisées ou des maisons médicales). Elle indique la liste de ces centres sur son site Web.
- Le service prévention de la commune participe activement aux campagnes d’information, de sensibilisation et de dépistage autour des infections touchant plus fortement les personnes LGBTQIA+.
- La spécificité des seniors LGBTQIA+ doit être prise en compte, au niveau de l’accompagnement médico-social, des soins à domicile mais aussi des soins en maisons de repos.
Plus d'informations
Le public LGBTQIA+ et plus spécifiquement les hommes homosexuels sont victimes d’une épidémie mondiale de VIH. Si des traitements existent enfin pour limiter les effets de la maladie, le VIH reste une infection incurable et mortelle. Dans la première décennie de l’épidémie, le mouvement LGBTQIA+ a dû se battre contre la stigmatisation et pour obtenir l’attention des pouvoirs publics et bénéficier d’un traitement abordable. Il a aussi fallu combattre les multinationales pharmaceutiques et obtenir de l’État de vrais plans de lutte contre le sida. La stratégie actuelle de prévention et de soins atteint ses limites et l’épidémie ne recule plus. Mais de nouveaux outils existent. Comme la PrEP (un traitement préventif) ou encore les tests de dépistage rapides. Ces tests sont encore trop peu répandus et pas assez, voire pas remboursés. Pourtant, ils sont très utiles car ils permettent de dépister très vite la présence du virus, alors qu’aujourd’hui une grande partie des contaminations est due au fait que la personne porteuse du virus ignore qu’elle l’est. Il faut donc absolument favoriser le dépistage parmi le public. La commune doit s’assurer qu’elle accueille au moins une association, une maison médicale ou un centre de santé qui pratique ce test rapide et puisse informer et suivre les personnes qui souhaiteraient entamer un traitement PrEP. En parallèle, la commune doit bien sûr intensifier les campagnes de prévention existantes. Les patientes et patients LGBTQIA+ doivent être accueillis par du personnel médical sensibilisé et respectueux de leurs réalités, notamment dans les hôpitaux publics. La Maison Arc-en-Ciel travaille actuellement en collaboration avec une maison médicale liégeoise. Ces interactions doivent se multiplier avec d’autres maisons médicales, avec l’aide active de la commune.
Beaucoup de soins spécifiques aux personnes LGBTQIA+ ne sont pas encore remboursés intégralement par la législation fédérale, notamment pour les personnes transgenres ou intersexes. La commune ne peut pas les laisser tomber dans la pauvreté et elle doit tout faire pour les aider.
La commune doit aussi tenir compte des seniors LGBTQIA+ qui, trop souvent, sentent qu’ils doivent « retourner dans le placard » lorsqu’ils et elles entrent en maison de repos par exemple.