Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale

Une ville moteur d’un développement urbain harmonieux

Habiter en ville est durable. Les citadins laissent une empreinte écologique plus petite, recourent moins à la voiture, utilisent davantage le vélo et les transports en commun pour leurs déplacements quotidiens. Du moins cela pourrait être le cas si les autorités pensaient sur le long terme, développaient toutes ces opportunités et limitaient l’étalement urbain.

Si, au niveau mondial, il y a plus d’habitants dans les villes, cela assure moins d’éparpillement, il reste davantage d’espace ouvert et cela réduit le flux de la circulation. Mais qui crée la ville ? La politique urbaine et l’aménagement du territoire sont une question de choix. Avec qui le développement urbain se fait-il ? Ou sans qui se fait-il ? Au profit de qui ? Qui décide ? Et qui ne décide pas ?

Un. Un schéma de développement communal ambitieux et global

  • Ce schéma doit lutter contre la gentrification (c’est-à-dire chasser les habitants d’un quartier en y attirant les plus hauts revenus) et garantir que la ville soit vivable pour les Liégeois.
  • Un tel schéma pose comme premiers enjeux et en guise de colonne vertébrale solide, le transport en commun gratuit, des zones vertes et des équipements publics en suffisance.
  • Ce schéma constitue le cadre de plans de développement plus petits et de projets de rénovation urbaine, de sorte que la cohésion spatiale, les principes de planification et la qualité restent garantis.
  • Le schéma de développement communal confère une structure et un cadre à ce qui est éphémère, imprévisible et nouveau.
  • Des interventions doivent être prévues à court, moyen et long terme.
  • Il doit rester de l’espace pour la co-création et la participation active des Liégeois.

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Deux. La ville elle-même comme principal acteur du développement territorial

  • La ville mène une politique foncière active. Elle conforte sa position en acquérant systématiquement des terrains elle-même et en devient ainsi l’actrice principale. C’est à la Régie Foncière qu’incombe cette tâche au sein de l’Union pour le Logement que nous souhaitons fonder (cf. chapitre « Une ville où chacun est bien logé »).
  • Développer de nouvelles parties de la ville commence par la mise en place de l’espace communautaire et la connexion aux transports en commun. Investir dans des aménités urbaines attrayantes comme l’infrastructure (transports en commun, pistes cyclables…), la verdure et les services communaux, assure une valeur plus élevée des terrains. Les rentrées qui en découlent reviennent à la ville même et non à des promoteurs privés.
  • La plus-value des projets privés de construction doit retourner à la Ville sous forme d’une taxe sur cette plus-value. Avec cet argent, la Ville peut investir elle-même. Nous devons rejeter le troc entre services à la population (parcs, crèche, marché, salle de sport, services publics…)  et droits de construction. C’est la Ville qui doit avoir une vision qu’elle impose au privé, pas l’inverse. 

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Trois. Principes de planification pour une ville vivable, vivante, diversifiée et cohérente

  • Nous créons des quartiers intégrés. Des quartiers nouvellement développés avec systématiquement toute une diversité de services pour les habitants.
  • Nous voulons de courtes distances de transport pour lesquelles l’accent est mis sur le transport en commun et le vélo.
  • Nous optons pour un développement urbain concentré.
  • Nous voulons une utilisation multiple et large d’espaces et bâtiments communautaires plus vastes.
  • Les entreprises et les commerces ont également une place dans le centre de la ville.
  • Nous ne privatisons plus les terrains publics.
  • Nous utilisons les terrains et immeubles inoccupés ou en projet pour des services à la population.
  • Nous optons pour un choix varié de logements abordables publics dans chaque quartier.
  • Nous assurons toujours de l’espace vert, avec des bancs pour s’asseoir et des équipements de jeux, à 300 mètres maximum de votre logement. Nous organisons le maillage vert et bleu du territoire: des espaces verts et des zones humides, que nous relions entre eux par des chemins cyclo-pédestres.

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Quatre. Créer une ville ensemble. Pas de développement sans participation citoyenne

  • Lors du lancement de nouveaux projets, la Ville doit organiser une véritable participation démocratique et travailler à l’implication des habitants. Contre les pratiques actuelles d’envoyer un toutes-boîtes sans rien faire pour susciter la démocratie.
  • Les autorités politiques doivent respecter l’avis des services compétents.
  • Inverser l’ordre des opérations : d’abord la concertation avec le voisinage, ensuite un projet et un planning.
  • « Bottom-up » : une démocratie qui part des gens (et pas des autorités) est une caractéristique importante de notre développement urbain.

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Une ville qui tient compte des femmes

Nous voulons établir une véritable égalité entre femmes et hommes, sans discrimination. Nous voulons que les femmes soient protégées du sexisme, du harcèlement et des violences. Les femmes ont droit à un accès équitable au marché du travail, sans différence de salaire ou de pension basée sur leur sexe. Nous voulons la suppression de la contrainte des rôles traditionnels, avec plus de temps et de place pour les femmes afin qu’elles s’épanouissent pleinement.
Si la majorité PS-MR fait mine de prendre en main ces inégalités, force est de constater que peu de mesures concrètes ont été prises ces dernières années. Il y a encore de la part du PS et du MR une sous-estimation et un manque d'ambition pour que la moitié de la population ait réellement sa place dans la ville, et y soit en sécurité. Un exemple : lors des différents points que nous avons amenés au conseil communal sur cette question (l’application App-elles, le harcèlement d’une travailleuse du personnel communal…), ce n’est pas Christine Defraigne (échevine de l’égalité Femmes-Hommes) qui nous a répondu sur ces dossiers, mais bien le bourgmestre lui-même. Symptomatique, sans doute, du peu d’importance accordé à cette compétence dans le collège. Il y a pourtant beaucoup à faire.

Supprimer l’inégalité de genre est une question de choix de société dans de multiples aspects de la vie communautaire. La Ville aussi doit faire ces choix. Nous voulons que Liège soit une ville qui tienne compte des femmes. Une ville qui s’attaque efficacement aux inégalités entre les femmes et les hommes.

Un. Investir dans la prévention des violences faites aux femmes

  • Nous misons sur une éducation relationnelle à l'école, adaptée selon l'âge. À partir de l'enseignement secondaire, cela inclut l'éducation sexuelle.
  • Nous développons une culture favorable aux femmes et à l’égalité. Stop au soutien à des projets sexistes. 
  • Nous luttons contre la publicité sexiste et stéréotypée dans le paysage urbain et dans les projets dont la ville est partenaire. 
  • Nous associons les Liégeoises à la résolution des problèmes dans les quartiers, par l’organisation de marches exploratoires. Nous entrons aussi en dialogue régulier avec les associations de terrain, et les impliquons lors des projets urbains pour anticiper les meilleures options pour la sécurité des femmes.
  • Nous travaillons avec le milieu festif liégeois, et leur offrons aide et formation pour protéger les femmes du harcèlement et des violences sexistes. 
  • Nous formons et aidons le personnel enseignant et le personnel de la petite enfance, pour l’éducation à l’égalité filles-garçons dès le plus jeune âge. 
  • Dans les écoles et dans les crèches, nous encourageons les jeux en mixité, et portons une attention à ce que les enfants développent des relations autant avec des filles qu’avec des garçons. 

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Deux. Prendre soin des femmes victimes de violences ou de sexisme

  • La concertation avec les associations de terrains doit devenir la règle. Trop souvent, les associations ne sont pas considérées alors qu’elles possèdent une grande expertise dans ce domaine.
  • Nous soutenons le Centre de prise en charge des violences sexuelles en aidant à développer une antenne au centre-ville et en veillant à organiser la collaboration avec les associations de terrain. Nous voulons également faire mieux connaître ce centre auprès du public en sensibilisant sur le terrain, notamment les étudiantes à l’Université et dans les hautes écoles. 
  • Nous développons toutes les opportunités que présente une application pour repérer et aider les victimes de violences, comme celle dont s’est dotée la Ville (App-elles) suite à notre proposition. 
  • Nous voulons des commissariats de police dans les quartiers, accessibles 24h/24 et sans rendez-vous. 
  • Nous formons le personnel policier à l’accueil des victimes de violences sexistes et aux violences intrafamiliales.
  • Dans son approche, la Ville doit aussi tenir compte du travail à effectuer envers les agresseurs (collaboration avec Praxis p.ex.). 
  • Nous voulons libérer plus de fonds pour augmenter l’accueil des femmes victimes de violences (refuges). Malgré les fonds donnés par le gouvernement Fédéral (1 million d’euros pour 27 structures), les moyens ne sont clairement pas suffisants.
  • Nous voulons réserver des logements sociaux aux femmes victimes de violences.
  • Nous voulons que la Ville adopte un code de conduite, et qu’elle place dans tous les services communaux une personne de confiance formée pour accompagner les victimes de violences.
  • Nous accordons une aide financière aux ASBL locales qui font un travail de fond avec les femmes. 
  • Nous rendons hommage aux victimes de féminicides, et travaillons dans l’espace public à éradiquer des expressions telles que « crime passionnel » qui tendent à expliquer ou à justifier partiellement ce qui n’est rien de moins que le meurtre d’une femme.

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Trois. L’égalité sur le marché du travail

  • Nous éliminons complètement l’écart salarial dans les entreprises et services de la ville. Nous créons une commission chargée de la surveillance de l’égalité salariale.
  • Nous bannissons des entreprises et services de la Ville le travail à temps partiel obligatoire. En cas de nouveaux postes vacants, il faut d’abord veiller à augmenter le nombre d’heures des travailleuses qui sont déjà en poste et le souhaitent.
  • Nous pratiquons, au niveau de la Ville et de manière proactive, des tests de pratique contre le sexisme.
  • Nous instaurons un mécanisme d’éga-conditionnalité : pas d’argent public pour des structures qui ne sont pas en accord avec la loi et l’égalité salariale.
  • Nous veillerons à ce que le port du foulard ne soit pas un motif de non embauche pour le personnel communal. « Ce qui importe c’est ce qu’il y a dans la tête, pas sur la tête ».
  • La Ville doit soutenir les formations qualifiantes pour les femmes afin de les aider dans leur démarche d’insertion dans le marché du travail.
  • Nous faisons une expérience pilote de réduction collective du temps de travail en testant la semaine des 30 heures (voir chapitre emploi).
  • Nous travaillons à la reconnaissance de la pénibilité du travail des puéricultrices en crèche et travaillons à de meilleures conditions de travail (temps de travail, salaire, personnel en suffisance…).
  • Nous travaillons en interne des structures communales à la déprécarisation des métiers féminisés et organisons la mixité des métiers. 
  • Nous encourageons et développons la possibilité de prendre des congés de paternité.
  • Concernant les parcours d'insertion professionnelle, nous travaillons à la mise en place d’une discrimination positive pour les mères de famille monoparentales.

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Quatre. Pas de discrimination envers les femmes, ni dans l’espace public, ni dans les institutions

  • Nous éclairons les rues sombres et les parcs (par exemple avec des éclairages éco-responsables avec détecteurs de mouvement) de manière à renforcer la sécurité pour les femmes. 
  • Nous investissons dans des toilettes publiques gratuites fixes et durables ; notamment dans les bâtiments publics utilisables, pour y installer des toilettes (musées, bibliothèques…).
  • Nous prévoyons des espaces de soins où changer et nourrir les bébés et nourrissons.
  • Dans les transports publics, en particulier en soirée, nous travaillons à rendre possibles des arrêts à la demande pour que les femmes puissent être déposées le plus près possible de chez elles. 
  • Nous donnons plus de noms de femmes à nos rues et nos places, en particulier de féministes. 
  • Dans les marchés d’urbanisme, la prise en compte du genre dans la production d’espace public devient un critère obligatoire et éliminatoire. 
  • Nous instaurons une représentation de femmes et d’hommes qui tend à l’égalité, au moyen de quotas, dans les conseils d’administration et les entreprises communales.
  • Nous mettons à disposition des étudiantes des protections menstruelles gratuites dans chaque école du pouvoir organisateur de la Ville de Liège (écoles secondaires et supérieures).

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Cinq. Renforcer la prise en charge des enfants par les services publics

  • Nous élargissons l’offre publique de l’accueil de l’enfance. Plus de crèches publiques accessibles financièrement et plus de personnel dans chaque crèche pour un bon accueil des enfants, ainsi qu’une réserve en cas d’absences ou de manque de puéricultrices.
  • Nous élargissons l’accueil public pendant les congés et en dehors des heures d’école. 
  • Nous envisageons la mise sur pied du projet Bébébus, une halte-accueil itinérante pour les enfants de 1 an à 3 ans avec soutien à la parentalité, dans les quartiers de Liège comme elle est pratiquée à Herstal, Saint-Nicolas et Villers-le-Bouillet.
  • Nous remettons à disposition un service de garde-malade communal pour les enfants de moins de 3 ans.

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Six. Le droit à l’avortement

  • Nous donnons davantage d’aide financière pour les centres de planning familiaux pratiquant l’avortement.
  • Nous créons un fonds de soutien aux femmes en situation financière précaire pour les soutenir financièrement face aux frais d’une telle intervention.
  • Nous faisons mieux connaître les lieux où l’avortement est pratiqué à Liège, ainsi que le processus de demande pour une IVG. De la première prise de contact aux consultations de suivi avec l'aide de professionnels qualifiés, et ce, afin que l'ensemble de la démarche se déroule dans les meilleures conditions possibles (dans le respect des décisions des femmes et sans jugement).
  • Nous voulons faire connaître à un plus grand nombre de femmes la pilule du lendemain (pilule contraceptive d’urgence) gratuite dans les centres de plannings familiaux et l’obtention d’informations sur les autres moyens de contraception (préservatif, implant…). 

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