Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville où l’on enseigne
À l’instar des soins de santé, du logement et du travail, l’enseignement est un droit fondamental. Les autorités ont donc le devoir de garantir l’accès à un enseignement de qualité à tout le monde, quel que soit le niveau de revenu. Et cet enseignement doit émanciper, préparer nos enfants à affronter la société d’aujourd’hui et à la transformer, pour un avenir plus juste, solidaire, durable et démocratique. Il doit permettre de découvrir et de développer les talents de nos jeunes, de parfaire leurs connaissances et leur compréhension du monde, de les rendre critiques et résistants, de stimuler leur créativité et leur inventivité pour faire face aux défis de demain. L’enseignement doit également être un levier de l’émancipation sociale et de l’égalité. C’est ambitieux, mais nous n’en attendons pas moins !
Un. Supprimer les barrières financières et rendre effective la gratuité de l’enseignement
- Nous faisons en sorte que l’enseignement maternel, primaire et secondaire soit gratuit.
- Nous assurons une alimentation saine, locale, savoureuse et gratuite à l’école, avec des repas chauds gratuits dans le fondamental.
- Nous faisons en sorte qu’un maximum d’activités extrascolaires (excursions, visites de musées, de fermes pédagogiques, sorties au cinéma, etc) soient rendues obligatoires ET gratuites.
- Nous intégrons la remédiation dans le temps scolaire. Elle est proposée gratuitement par toutes les écoles de la Ville en collaboration avec les écoles de devoirs et les associations de soutien scolaire.
- Nous distribuons gratuitement un kit de rentrée scolaire aux élèves du primaire.
- Nous régulons le prix des kots sur le territoire de la ville de Liège.
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De nombreuses décisions concernant l'enseignement sont réglées au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Certains points du programme que vous avez sous les yeux renvoient d'ailleurs à notre vision au niveau régional. Néanmoins, une ville peut prendre elle-même en main de très nombreux thèmes relatifs à l'instruction publique et se montrer pro-active et créative dans ce domaine. Avec son enseignement communal allant du maternel au supérieur, Liège pourrait constituer un exemple pour d'autres villes.
Pour le PTB, l’enseignement obligatoire (maternel, primaire et secondaire) doit être gratuit. C’est d’ailleurs ce que stipulent la Constitution belge ainsi que la Convention internationale des Droits de l'Enfant. Le budget de l’enseignement dans notre pays doit être augmenté et porté à 7 % du produit intérieur brut, comme c’était encore le cas en 1980. Le refinancement de l’enseignement est l’une des priorités auxquelles on pourra affecter le produit de la taxe des millionnaires. Pour bien des familles, notre enseignement est trop cher. Si les frais de garderie sont gratuits dans les écoles de la Ville de Liège, trois sources de frais importants restent problématiques et sont pointées du doigt par la dernière étude de la Ligue des Familles : la cantine, le matériel scolaire et les voyages et sorties scolaires. Pour le PTB, l’instruction publique de la Ville de Liège doit montrer l’exemple et rendre effective la gratuité de son enseignement.
En avril 2023, grâce à la pression de nos élus communaux, l’échevin de l’instruction publique a rentré un dossier pour obtenir un financement régional pour des repas chauds gratuits dans 40 écoles communales (ordinaire et spécialisé) à faible indice socio-économique (≤5/20). Cela concerne les élèves du fondamental (maternel et primaire). Sans notre intervention, les élèves de la ville de Liège et leur famille seraient passés à côté de cette possibilité qui allège les dépenses du ménage de plus ou moins 80€ par mois par enfant. Mais nous pensons qu’il faut aller plus loin : c’est un enjeu pour l’égalité des chances, mais aussi pour la santé et le bien-être. À Liège, un enfant sur quatre vit dans la pauvreté. Et le risque est grand de voir très vite augmenter cette statistique en ces temps de crises, tant le coût de la vie quotidienne devient impayable. De plus en plus de ménages doivent rogner sur tout, y compris le budget alimentation. La précarité alimentaire est une réalité qui touche de plus en plus d’enfants : 1 sur 10 saute au moins un repas par jour, 1 sur 5 arriverait à l’école le ventre vide. Or, le prix des repas chauds dans nos écoles communales a été indexé par ISoSL à la rentrée de septembre 2022 : 4€ pour un enfant du primaire, 3,70€ en maternelle. Les pouvoirs publics doivent prendre les mesures nécessaires pour obtenir des repas chauds gratuits dans toutes les écoles fondamentales de la ville pour tous les enfants, incluant le prix du repas mais aussi celui de l'encadrement nécessaire à l'organisation sur le terrain, avec l'engagement de plus d'auxiliaires de vie scolaire (voir le point 6 de ce chapitre). Dans le secondaire, il faut donner la possibilité aux élèves d’accéder à des sandwiches/petite restauration froide à l’école. Pour le moment, c’est loin d’être le cas.
Concernant le matériel scolaire, qui représente une dépense non négligeable au mois de septembre, nous proposons sa gratuité grâce à un kit de rentrée pour les enfants inscrits dans le fondamental communal. Ce kit comprendrait le plumier classique avec crayons, taille-crayon, gomme, stylo…, mais aussi une gourde, des mouchoirs et bien sûr les cahiers et manuels. Cette proposition, nous l’avons déjà faite plusieurs fois au conseil communal. Ce n’est pas un projet irréaliste, comme l’échevin se plaît à le penser : ce kit a bel et bien existé à Liège dans le passé et il est devenu réalité dans la commune de Saint Gilles, sous la pression du PTB, en septembre 2019, ainsi qu’à Bruxelles-ville en septembre 2022 ! C’est aussi le cas à Charleroi, à Ixelles, à Ottignies LLN et à St Josse Ten Noode. À Liège aussi, c’est possible, si la volonté politique de le faire est là.
Les voyages et sorties scolaires, considérées dans les recommandations de la Fédération Wallonie-Bruxelles comme ne faisant pas partie du « temps scolaire », constituent une source de tension dans nombre de familles liégeoises. En effet, le premier motif de non-participation de certains enfants à ces activités sont les raisons financières. Or, nous considérons que ces activités constituent un apprentissage social et affectif nécessaire au bon développement et à la bonne intégration de nos enfants dans leur classe, dans leur école et dans la société. En priver certains ou les en priver tous réduit la qualité de leur apprentissage et stigmatise une partie des élèves lorsque certains sont empêchés de participer pour des raisons financières. Nous pensons donc que les projets d’établissements doivent inclure ces activités et que la Ville doit investir dans la couverture de leurs frais. Établir des partenariats privilégiés avec des centres récréatifs publics, des fermes pédagogiques, des associations culturelles ou sportives peut aider à réduire ces frais.
Alors que l’on ne cesse de parler de valorisation de l’enseignement technique et professionnel, c’est dans ces filières que les sommes d’argent réclamées aux parents en début d’année sont les plus élevées pour la « participation » au prix des outils (couteaux, pinceaux, kit d’armurerie, etc). Ce n’est pas admissible, car cela constitue une barrière financière au choix de ces options.
Poursuivre des études supérieures ne devrait pas être un privilège réservé aux plus riches. Les associations étudiantes dénoncent régulièrement les difficultés financières auxquelles sont de plus en plus soumis nos jeunes. Le slogan « Nous, étudiants, on ne paiera pas cette crise » ressort particulièrement. Or, à Liège, le prix des kots flambe, surtout depuis que l’université a décidé de privatiser une partie de son parc. Résultat : +18% d’augmentation. À cela s’ajoute la pénurie de logements pour étudiants et la pression exercée par des gros promoteurs immobiliers tels que Xior (boulevard d’Avroy) ou Génération campus (place du XX Août) qui poussent les prix du marché à la hausse. En attendant des kots publics accessibles à tous, il est urgent de bloquer les loyers grâce à une grille contraignante, comme il en existe déjà à Bruxelles.
Une dernière source de frais qui accentue les inégalités de notre système scolaire est la remédiation. De plus en plus de parents font appel à des profs particuliers et le prix des cours individuels s’envole. Quel stress pour ceux qui, financièrement, ne peuvent pas donner cette opportunité à leur enfant. C’est la raison pour laquelle le mouvement de jeunes du PTB, RedFox, organise lors de chaque session d’examen des cours de remédiations gratuits pour les élèves du secondaire.
Nous pensons que la remédiation doit être intégrée dans le temps scolaire et être proposée aux jeunes à l’école et gratuitement. Ce serait un moyen de combattre la sélection sociale qui s’opère via l’échec, le redoublement ou la relégation. L’asbl « Autour de l’école » de la Ville de Liège, en coordination avec les associations d’écoles de devoirs, doit recevoir les subsides nécessaires pour offrir ces cours gratuitement à l’école en collaboration avec le corps enseignant. Voilà encore une ligne budgétaire salutaire qui manque actuellement faute de volonté politique.
Deux. Augmenter les chances de réussite en recourant à des classes moins peuplées et en multipliant le nombre d’enseignants
- Nous instaurons des classes plus petites. En maternelle et dans les deux premières années du primaire, nous limitons le nombre d’élèves à quinze enfants par classe. Dans les années suivantes du primaire et dans le secondaire, nous voulons au maximum vingt élèves par classe. Nous veillons à ce qu’aucune dérogation ne soit délivrée aux écoles.
- Avec une mesure forte comme la nomination plus rapide des enseignants temporaires prioritaires, nous améliorons la sécurité d’emploi des jeunes enseignants et renforçons l’attractivité du métier pour lutter contre la pénurie. Nous établissons proactivement des liens avec les sections pédagogiques de la Haute école, ce qui valorise ces dernières et garantit des remplacements rapides au sein des classes.
- Nous organisons un pool de remplacement, comme à Bruxelles ou dans le sud-Hainaut. Les nouveaux enseignants qui ne sont pas affectés ont droit à la sécurité de l’emploi pour une année scolaire complète et au salaire pour 12 mois.
- Nous voulons garantir l’emploi du personnel et un bon encadrement aux étudiants de la haute école. La fusion prévue avec les Rivageois en 2025 ne doit pas être le prétexte à des économies d’échelle au niveau du personnel.
- Nous écoutons activement les propositions des syndicats pour améliorer les conditions de travail des équipes éducatives.
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De petites classes sont également un facteur d’émancipation puisqu’elles favorisent en premier lieu les apprentissages des élèves issus des milieux défavorisés. Les bénéfices de quatre années passées dans de petites classes (13 à 17 élèves) peuvent aller jusqu’à plus d’un an d’avance, en mathématiques, en lecture et en sciences, par rapport aux enfants ayant été scolarisés dans des classes « normales » (22 à 25 élèves).
Enfin, de petites classes permettent d’améliorer les conditions de travail des enseignants. Tous les profs ont envie de voir chaque élève progresser et voudraient consacrer plus de temps à chaque jeune. Mais comment faire quand on se retrouve devant 28 enfants ? On parle souvent de crise des vocations pour expliquer la pénurie de profs, mais ce sont plutôt les conditions de travail, conjuguées à la précarité salariale du début de carrière qui poussent 40% des enseignants débutants à démissionner dans les cinq premières années. L’enseignement communal doit favoriser les petits groupes, ne pas aller au-delà du nombre minimal imposé par la fédération Wallonie Bruxelles et ne pas demander de dérogation pour dépasser ce nombre qui, rappelons-le, est actuellement de 24 élèves maximum en 1e et 2e primaire, 28 élèves au-delà.
Les enseignants et les syndicats se battent depuis plusieurs années pour une réduction de la taille-classe, ils se mobilisent et manifestent dans la rue, avec le slogan « Je m’en souviendrai en 2024 ». En tant que parti de terrain, nous avons toujours soutenu et répercuté leurs revendications dans les conseils et parlements. À Liège, nous avons déposé et fait voter une motion de soutien aux profs et aux syndicats lors du conseil communal de Liège en mai 2023.
Des classes plus petites, cela requiert plus d’enseignants. Il est particulièrement dommage que tant d’enseignants débutants abandonnent rapidement, entre autres, parce qu’ils n’ont aucune sécurité d’emploi. Il faut renforcer l’attractivité du métier d’enseignant pour lutter contre la pénurie. Une des mesures que nous proposons est la nomination plus rapide des enseignants temporaires prioritaires. Cela contribue à rendre le métier plus attractif et crée un cercle vertueux pour endiguer la pénurie. Établir pro-activement des liens avec les sections pédagogiques des hautes écoles garantit des remplacements plus rapides au sein des classes en cas d’absence d’un prof titulaire et rassure les futurs enseignants quant à leurs possibilités en termes d’emploi. Une autre manière de conjuguer sécurité de l’emploi et remplacement des membres du personnel absents consiste à créer un pool de remplacement à part entière. Tout prof n’ayant pas reçu d’affectation aurait ainsi droit à la sécurité d’emploi pour une année scolaire entière et au salaire pour douze mois. Les enseignants du pool de remplacement sont engagés afin de remplacer des collègues malades dans une certaine zone géographique. Entre deux remplacements, ils effectuent des tâches pédagogiques dans une école d’ancrage (enseignant auxiliaire, remédiation, devoirs à domicile…). Le remplacement rapide des enseignants malades réduira considérablement le nombre d’heures de cours perdues. Aujourd’hui, des élèves encourent parfois du retard parce que certaines matières ne sont pas enseignées pendant un temps assez long. Le pool fournit aux enseignants une sécurité d’emploi et, aux élèves, la certitude d’avoir cours.
Le personnel de la Haute école de la Ville de Liège (HEL) n’a eu de cesse, ces dernières années, de se mobiliser pour s’opposer aux mesures d’austérité le menaçant (50 pertes d’emploi sur 200 en 2022) et pour sauver la qualité de l’encadrement des cours qui y sont délivrés. Les conseillers communaux ont reçu dans leur boîte mail tout le désarroi du personnel d’une institution abandonnée. En solidarité avec leur colère et leur exigence de transparence, le PTB est intervenu de nombreuses fois pour demander des comptes sur la mauvaise gestion passée et réclamer que ce ne soit pas aux travailleurs d’en payer les pots cassés. Et puis, en avril 2023, on a tous appris par voie de presse le projet de fusion avec les Rivageois. Zéro concertation ; niveau méthode, c’était en dessous de tout. Cette fusion concerne deux hautes écoles qui proposent des options similaires dans le domaine ô combien stratégique de la pédagogie : les profs de demain. Il paraît qu’ils ont la cote puisque la crise les a catégorisés comme « métier essentiel » ! Le PTB se positionne pour un réseau d’enseignement unique, officiel et public, mais pas au détriment des profs et des élèves, pas dans le but ultime de faire des économies d’échelle en réduisant le niveau d’encadrement. Il est hors de question de procéder à des regroupements de classes qui vont gonfler le nombre d’élèves par cours, diluant ainsi la transmission des apprentissages. Dans le cadre de cette nouvelle haute école, nous voulons une mise en commun des ressources, humaines et immobilières, pour créer une structure de qualité, à taille humaine, avec un projet pédagogique centré sur l’étudiant.
Trois. Investir dans la rénovation et la construction de nouvelles écoles
- Nous investissons dans l’isolation thermique et la rénovation des bâtiments scolaires.
- Nous élaborons un plan pluriannuel de rénovation complet des bâtiments scolaires de la ville de Liège en collaboration avec l’Union liégeoise du logement que nous voulons créer (voir le chapitre « Une ville où chacun est bien logé »).
- Nous demandons un refinancement du Fonds des bâtiments scolaires de l'enseignement officiel subventionné.
- Nous investissons pour que les élèves, notamment ceux des filières qualifiantes, puissent travailler avec du matériel moderne.
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Améliorer les performances énergétiques des écoles, ce serait une manière d’économiser intelligemment, de proposer un cadre de travail et d’étude plus agréable, de respecter les engagements de la Ville en matière d’environnement et de montrer l’exemple. Si le montant de telles rénovations est très élevé, cet investissement sur le long terme permettrait de ne pas se laisser surprendre par un hiver rude ou une hausse des factures d’énergie. Et hors de question de faire appel à des PPP (Partenariats Public-Privé). Nous proposons une stratégie 100% publique : une collaboration entre l’Union liégeoise du logement que nous voulons créer (cf. chapitre « Une ville où chacun est bien logé ») et le programme wallon de transition énergétique RenoWatt. Avec nos élus au parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles, nous exigeons que le Fond des bâtiments scolaires de l’enseignement officiel subventionné soit régulièrement financé à hauteur des besoins afin que les communes ne portent pas seules le poids de telles dépenses.
Les toilettes, voilà un autre dossier sur lequel la ville doit impérativement avancer car leur état, trop souvent désastreux, conduit des jeunes, et particulièrement des filles, à se retenir toute la journée. Il est grand temps que cela change. Des sanitaires modernes et propres, cela doit pouvoir être possible dans une ville d’un pays industrialisé au 21e siècle.
Enfin, une revalorisation de l’enseignement qualifiant est urgente, en termes de financement mais aussi d’image. Ces écoles forment à des métiers demandés sur le marché du travail. Dans les années 80, l’enseignement technique était la vitrine de l’instruction publique de la Ville. On mesure aujourd’hui les dégâts causés par un désinvestissement financier progressif. Bien former aux métiers techniques, cela suppose des machines-outils et du matériel modernes, ainsi que des locaux spécifiques et des ateliers aux normes et entretenus. Les majorités successives ont pris la mauvaise habitude de sous-financer les élèves de ces filières : on n’atteint jamais la quote-part de 25% par rapport aux subsides de la fédération Wallonie Bruxelles (75%). Il faut arrêter le cercle vicieux du désinvestissement. Ces établissements doivent recevoir les fonds nécessaires pour fonctionner et s’équiper en matériel.
Quatre. Ouvrir l’école, pour tous !
- Nos écoles sont enracinées dans leur quartier et les quartiers sont enracinés dans leurs écoles. Ce lien de réciprocité est à mettre en valeur et à entretenir.
- Culture et sport sont proposés à l’école et aux alentours.
- L’école est ouverte aux associations du voisinage. Chaque école établit un plan « garderies ouvertes » pour co-construire avec le monde associatif des activités d’éveil artistique, de découverte sportive et d’éducation à la citoyenneté.
- Chaque école est jumelée à un espace vert ou à une ferme pédagogique. Les élèves co-construisent des projets d’animation dans ces espaces.
- Les élèves sont impliqués dans des projets communaux.
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A l’école, les enfants ou les jeunes reçoivent un enseignement de qualité qui propose les bases d’un apprentissage pour toute la vie. Autour de l’école se développe une vie sociale, dès le moment où les enfants font leurs premiers pas en franchissant la porte de la maternelle jusqu’au moment où l’un des parents, le soir, vient suivre un cours ou faire du sport dans les locaux scolaires. Nous imaginons une école dans laquelle on peut venir emprunter des livres car une section locale de la bibliothèque communale y est installée. Une école où, le mercredi ou pendant le week-end, on peut suivre des cours de musique, d’expression orale, de danse ou d’informatique. Une école où une résidence-service a été aménagée pour les grands-parents, grâce au choix de la commune d’opter consciemment pour un projet de construction multifonctionnel et intergénérationnel.
Nous proposons que la commune établisse un plan « garderies ouvertes » pour co-construire avec le monde associatif des activités d’éveil artistique, de découvertes sportives et d’éducation à la citoyenneté dans les bâtiments de chaque école. Par ailleurs, chaque école sera jumelée à un espace vert ou à une ferme pédagogique.
La participation citoyenne, c’est un outil démocratique qui doit se travailler dès le plus jeune âge. Au niveau de l’instruction publique, cela passe notamment par l’implication des enfants, des adolescents et des jeunes adultes dans les projets communaux. À Liège, nous avons en effet cette riche particularité de proposer tous les niveaux d’enseignements, du maternel jusqu’au supérieur. Les possibilités de collaboration entre les services de la ville et les élèves de l’enseignement communal semblent infinies, de même que leurs effets en termes d’expérience, de partage, de motivation et d’apprentissages pour tous les partenaires. Quelques exemples : les restaurants didactiques de l’école d’Hôtellerie et de Tourisme sont des atouts à mieux valoriser. Le site Internet et les interfaces de l’instruction publique sur les réseaux sociaux doivent encore progresser en termes d’attractivité visuelle : c’est tout à fait dans les cordes des options arts appliqués des écoles de la Ville. On peut également imaginer des collaborations entre les options langues et relations publiques de la Haute école et l’échevinat du tourisme pour la confection de plaquettes informatives sur les expos des musées de la ville. Susciter tous ces liens, amener des projets concrets, c’est travailler sur le long terme le sens de la collaboration, de la transmission et du service. Des atouts pour les jeunes et pour la ville.
Cinq. Supprimer les inégalités et le « marché » scolaire
- Nous soutenons et veillons à mettre en place rapidement l’allongement du tronc commun, selon le modèle finlandais, dans lequel les élèves suivent les mêmes cours jusqu’à 16 ans.
- Après 16 ans, les jeunes effectuent un véritable choix d’étude en optant pour une filière particulière. Nous veillons à les accompagner dans leur décision.
- Nous nous insérons dans une politique d’inscription centralisée par zone géographique pour tous les réseaux et niveaux d’enseignement afin que chaque enfant ait une place dans une école aisément accessible (près du domicile ou facile d’accès grâce aux transports en commun) et socialement mixte.
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La ségrégation scolaire, c’est-à-dire la coexistence d’établissements scolaires à forte concentration de pauvres ou de riches, est l’une des principales causes de l’inégalité sociale à l’école. La ségrégation sociale dans les écoles est plus grande que celle dans les quartiers. Nulle part on ne trouve des quartiers avec 95 % de personnes défavorisées, alors que c’est le cas de certaines écoles. Pour réduire considérablement la ségrégation scolaire et l’inégalité sociale, une politique radicale et efficace est nécessaire. Nous voulons une école où tous les enfants réussissent, même ceux dont la famille éprouve plus de difficultés sur le plan social et financier. À l’école, chaque jeune doit pouvoir briller ! Cela suppose de mettre en place des aides spécifiques, de réduire le nombre d’élèves par classe, de former le personnel, de proposer de la remédiation, etc. Une formation commune à tous jusqu’à 16 ans associant cours généraux, techniques, artistiques et sportifs, de même qu’une politique d’inscription centralisée pour tous les réseaux sont des facteurs d’équité déterminants.
La scission précoce en branches d’études hiérarchisées, dès l’âge de 12 ans, fait, elle aussi, le jeu de la sélection sociale. Le PTB préconise une formation de base commune plus longue (jusqu’à 16 ans) et le choix plus tardif, donc plus mûr, d’une filière particulière. Une longue période de formation commune, universelle et polytechnique, permet de se confronter à un large panel de disciplines, par la théorie mais aussi par la pratique. Ensuite, le choix de se consacrer à tel ou tel domaine devient positif et motivant, une décision qui ne sera dès lors plus déterminée par l’origine sociale, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui. Le tronc commun jusqu’à 15 ans du si mal nommé « Pacte d’Excellence » va dans le bon sens sur le papier, mais, dans les faits, cette mesure est vouée à l’échec puisqu’elle n’est pas correctement financée et mise même sur les économies de la refonte du qualifiant et de la disparition de l’enseignement spécialisé de types 1 et 3. Au niveau communal, nous accompagnons chaque élève grâce à un encadrement bienveillant et personnalisé, en lui offrant un cadre propice aux expériences pour le guider dans ses choix.
À Liège, un enfant sur quatre vit dans la pauvreté. Les pouvoirs publics doivent donc s’impliquer davantage pour lutter contre les causes économiques, en amont, mais aussi contre leurs conséquences. Et cela passe très concrètement par la garantie que chaque enfant ait le ventre rempli pour bien apprendre à l’école. C’est dans ce cadre que la mesure des dîners chauds gratuits a été lancée. Mais on constate aujourd’hui que de plus en plus de familles à bas revenus inscrivent leur(s) enfant(s) en priorité dans les écoles bénéficiant de cette offre. Conséquence : cela diminue encore la mixité sociale de ces implantations ayant déjà un indice socio-économique faible. Or, cette mixité, toutes les études démontrent que c’est un enjeu pour l’égalité des chances dans la réussite scolaire. Élargissons donc carrément l’accès aux repas chauds à l’ensemble des écoles fondamentales de l’instruction publique. Ce serait une mesure forte, humanisante, gage de résistance face à la droite. Une mesure de gauche offensive.
Il manque actuellement 3500 places dans l’enseignement secondaire en Fédération Wallonie Bruxelles. En attendant la construction et la rénovation d’écoles, nous sommes partisans d’une politique d’inscription dans laquelle les pouvoirs publics garantissent une place pour chaque enfant dans une école de qualité, accessible (près du domicile ou d’accès facile grâce aux transports en commun ou au bus scolaire) et socialement mixte. Terminé le « marché » scolaire qui crée tant d’inégalités. Fini le camping devant certains établissements au moment des inscriptions. L’angoisse liée à l’incertitude de pouvoir aller à l’école l’an prochain doit cesser. Ce genre de mesure conduirait à éviter le phénomène d’écoles ghettos. Christine Mahy, du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, s’est d’ailleurs récemment positionnée pour cette mesure. Concrètement, cela voudrait dire qu’une place serait attribuée et proposée à chaque enfant dans une école de sa zone géographique sur base d’un répertoire réunissant toutes les écoles, quel que soit leur réseau (en attendant un réseau unique, bien sûr). En tant que pouvoir organisateur, nous participons activement à l’élaboration d’un tel répertoire. Ce genre de régulation a démontré ailleurs dans le monde que cela permet un mélange des profils socio-économique et donc une meilleure mixité sociale (Estonie, Finlande, Norvège). Et ces pays sont justement parmi ceux qui réussissent le mieux les tests PISA. Moins de ségrégation, c’est plus de qualité !
Six. Reconnecter l’enseignement à l’autorité publique d’un État démocratique
- Nous travaillons au niveau national à ne plus avoir qu’un seul réseau public pluraliste et privilégions tout ce qui pourra faciliter la collaboration entre les réseaux au niveau communal.
- Nous ne laissons aucune place au clientélisme dans le département de l’Instruction Publique.
- Nous revalorisons le métier d’auxiliaire de vie scolaire.
- Chaque école récupère un concierge et du personnel d’entretien sous contrat statutaire.
- Nous supprimons la publicité des enceintes de l’école. Nous privilégions des contrats avec des distributeurs de nourriture éthiques et éco-responsables. Nous avançons vers l’adoption généralisée de logiciels libres dans les écoles.
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Nous ne percevons pas l’enseignement comme un marché concurrentiel entre les divers réseaux. C’est pourquoi nous soutenons toutes les initiatives allant vers la création d’un seul réseau d’enseignement, sous autorité publique, et nous les suscitons à chaque niveau de pouvoir grâce à nos élus. Au niveau communal, nous privilégions tout ce qui pourra faciliter la collaboration entre les réseaux.
Nous faisons souffler un vent nouveau grâce auquel il y a un regain d’attention pour les gens qui travaillent, pour chaque membre du personnel quel que soit son niveau, et où, dans une ambiance d’ouverture, on peut exprimer ses critiques sans crainte de perdre son emploi ou de subir des représailles. La transparence et la concertation sont essentielles dans la bonne gestion d’un échevinat.
Le personnel doit recevoir la considération qu’il mérite. Cette considération passe par l’embauche à des conditions statutaires de tout le personnel nécessaire à une école. Cela se traduit pour nous de deux manières concrètes. D’une part, le personnel des garderies est valorisé au niveau du salaire mais aussi de la formation. En effet, du personnel mieux formé, mieux rémunéré et plus stable est forcément un objectif à atteindre pour répondre aux besoins des enfants. Et ces besoins en termes de rapports humains et de confiance sont nombreux. Nos jeunes le disent eux-mêmes dans la grande enquête qui a précédé la rédaction du « Rapport de coordination locale pour l’enfance 2020-2025 » : c’est ce qui revient en premier dans les 1332 questionnaires remplis par les enfants et qui, avec la crise sanitaire, ne fait que s’accroître, notamment dans la gestion et l’expression des émotions. L’auxiliaire de vie scolaire, c’est aussi la personne qui va avoir un aparté avec un élève pour qui la matinée s’est mal passée, qui va l’aider à comprendre ses sentiments, à dénouer les nœuds, et à faire en sorte que l’enfant reparte rasséréné pour un bel après-midi d’apprentissage. Il est grand temps de valoriser ces employées de la Ville de Liège. La question du statut, en particulier salarial, est centrale. Car le métier d’auxiliaire de vie scolaire fait partie de ces emplois précaires et essentiellement féminins qui ne permettent pas de « vivre » tout simplement, et pour lesquels une revalorisation est urgente. Ne faire que des « temps de midi » et avoir peur que le complément chômage s’arrête car l’ONEM trouve qu’on n’est pas assez disponible pour des emplois ? Ne pas être payées pendant les petites vacances ? Pour ses employées, la Ville doit se poser la question d’une revalorisation, d’un refinancement, et trouver des solutions internes ou externes, notamment en termes de formation, puisque le barème dépend du diplôme reçu. En plus d’élargir leurs perspectives, cette formation donne plus d’outils aux auxiliaires de vie scolaire pour varier les activités et enrichir leur contenu lors des garderies. C’est donc tout bénéfice aussi pour nos enfants. Cela sera d’autant plus important au moment de mettre en pratique notre plan de « garderies ouvertes » en collaboration avec le monde associatif du quartier. D’autre part, chaque école bénéficie d’un(e) concierge et de personnel d’entretien sous contrat statutaire.
Enfin, pour lutter contre la marchandisation de notre enseignement, nous supprimons la publicité des enceintes de l’école. Nous privilégions des contrats avec des distributeurs de boissons et de nourriture éthiques et éco-responsables. Et nous établissons et mettons en pratique un plan pour l’usage généralisé des logiciels libres dans les écoles.
Sept. Un enseignement pour la tête, le cœur et les mains
- Nous misons sur une formation pluridisciplinaire où tout le monde reçoit une solide base de connaissances et de compétences générales, scientifiques et techniques.
- On consacre autant d’attention aux compétences manuelles, à l’éducation physique, au sport et aux arts (musique, arts plastiques, arts d’expression) dans les horaires de l’enseignement de jour.
- Nous assurons l’accès à l’immersion linguistique (anglais, néerlandais, allemand) dans le fondamental et le secondaire en recrutant pro-activement des professeurs afin d’assurer une grille-horaire forte dans la langue étrangère.
- Nous assurons davantage de cours de natation aux enfants des écoles, en réhabilitant d’anciennes piscines d’écoles et en en construisant de nouvelles.
- Nous rendons la natation scolaire de nouveau possible pour toutes les années du primaire en assurant la gratuité et en facilitant pour les directions d’école le transport aller et retour au bassin (transport public ou petit bus gratuit).
- Nous intégrons dans l’enseignement une vision plus critique envers le colonialisme, l’eurocentrisme et le sexisme.
- Nous désignons dans chaque école une personne de confiance vers qui les élèves pourraient se tourner quand ils sont victimes ou témoins d’actes racistes et discriminatoires ; nous instaurons une procédure claire quand de tels faits sont avérés.
- Nous aidons les écoles à mettre en place les deux périodes obligatoires des activités Evras (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle).
- Nous mettons à disposition gratuitement des protections menstruelles en partenariat avec l’opération Sang toi libre.
- La question de la santé mentale a été mise en exergue par la crise du COVID 19. Écoute, conseils et prise en charge doivent être organisés au sein des établissements pour permettre aux élèves de grandir, d’apprendre et de s’épanouir harmonieusement. Éviter le décrochage et l’isolement doivent faire partie des priorités.
- Nous garantissons que les ROI (règlements d’ordre intérieur) des écoles communales ne soient pas discriminatoires, méprisants ni ambigus. Pour ce faire, nous en co-construisons et actualisons le contenu avec les élèves.
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En ce qui concerne l’immersion linguistique, il semble de plus en plus compliqué de recruter des enseignants néerlandophones et germanophones. Il serait dès lors opportun de valoriser ces filières particulières au sein de la Haute école en favorisant des formations immersives via des échanges linguistiques facilités en Allemagne, en Flandre ou aux Pays-Bas. Ce qui deviendrait à terme une marque de fabrique attractive. Plutôt que d’attendre des candidats potentiels, les générer est une piste beaucoup plus prometteuse.
Liège souffre depuis de trop longues années d’un manque criant de piscines pour les enfants des écoles communales, qui doivent d’ailleurs attendre d’arriver en 5e primaire pour pouvoir se mettre à l’eau. C’est déjà fort tard. N’oublions pas que cette compétence est vitale ! Nous proposons de commencer l’initiation à la natation beaucoup plus tôt dans le cursus scolaire. Cependant, la nouvelle piscine de Jonfosse n’est pas suffisante pour absorber le nombre d’élèves. 3 piscines publiques sur le territoire communal, de toute façon, ce n’est pas assez, sinon tous les gamins sauraient nager en sortant du primaire et les parents n’auraient pas à payer des cours de natation en dehors de l’école. Nous pensons qu’il faut rénover les piscines d’écoles et les remettre aux normes actuelles. En 2004, la majorité parlait de rénover 10 piscines scolaires. En 2016, l’ambition était revue à la baisse de moitié, mais on nous les promettait pour 2020. Aujourd’hui, il n’y a que 3 piscines scolaires encore en activité. La piscine du Jardin Botanique a été détruite pour faire place à de nouvelles classes. Nous voulons rénover les piscines de Waha, de Chênée, de l’IHROV, de Sclessin, du Thier-à-Liège et de Wandre avant qu’elles ne subissent le même sort.
Nous faisons en sorte que les projets d’établissements des écoles de la Ville de Liège soient débarrassés des vestiges du colonialisme, de l’eurocentrisme et du sexisme. En collaboration avec les associations actives sur ces différentes thématiques, nous lançons un appel à projet pour aider à l’élaboration de bonnes pratiques en vue de leur généralisation dans toutes les écoles du réseau de la Ville de Liège.
Dans le contexte actuel, la discrimination et le racisme sont une réalité quotidienne pour de plus en plus de personnes, et notamment des jeunes. Une extrême-droite émergente et des organisations d'alt-right sèment activement la haine dans la société. C’est dans ce climat qu’une nouvelle génération, qui a grandi dans la diversité, se lève contre ces injustices. Elle n'accepte plus la banalisation et la normalisation du racisme et de la discrimination. Les écoles sont évidemment un lieu stratégique dans la lutte contre les discriminations et pour construire un avenir de solidarité. C’est pourquoi nous proposons de désigner, dans chaque école secondaire et supérieure de la Ville de Liège et en coordination avec les équipes pédagogiques, une personne de confiance pour les élèves qui se sentiront alors pris au sérieux. Nous établissons par ailleurs une procédure claire en cas d’acte raciste ou discriminatoire.
En 2023, la Fédération Wallonie Bruxelles a adopté un décret prévoyant deux périodes d'EVRAS (l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) à l'école. Ces animations sont obligatoires en 6e primaire et en 4e secondaire. L’un des principaux objectifs étant d’éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Et il y a encore bien du chemin à parcourir dans notre société pour arriver à une égalité effective dans tous les domaines de la vie. Dans ce cadre, nous pensons que l’instruction publique doit s’impliquer dans ce genre de thématique essentielle en co-développant des projets avec des acteurs clés œuvrant sur le terrain, comme Point d’Appui ou le Planning familial, qui dénoncent justement le manque de moyens pour la mise en place de ce décret.
L’accès à des protections menstruelles gratuites doit pouvoir s’organiser au sein même des écoles, via des distributeurs automatiques. En Belgique, une fille sur cinq a des difficultés à payer ses protections et beaucoup évitent l'école durant leurs règles pour cette raison. La précarité menstruelle s'est aggravée avec la crise sanitaire et la crise économique que nous traversons. Mettre à disposition gratuitement des protections hygiéniques réduit significativement cette précarité et permet aux jeunes femmes de vivre leur cycle plus sereinement. La dignité menstruelle doit être considérée comme un droit, pour toutes.
L’école, ce n’est pas seulement de la théorie à avaler, ce sont aussi, et surtout même, des échanges, du relationnel, de la confrontation, de la spontanéité, de la complicité, bref, du lien social. Ce que le distanciel imposé durant la crise du COVID a sapé complètement, conduisant inévitablement à une augmentation du décrochage scolaire et de la dépression, dont on mesure encore les malheureux effets aujourd’hui. Sur le terrain, on voit bien que la motivation des élèves, leur curiosité et leur confiance en eux, en l’avenir, ont été profondément malmenées. Ceci met en évidence l’importance de prendre en compte la santé mentale de nos jeunes. Il faut rendre accessible au sein des écoles un soutien psychologique concret, accessible et gratuit aux élèves de l’enseignement communal. Nous proposons donc de renforcer les antennes du CPMS, afin de permettre une présence plus visible et plus stable dans les établissements. Nous luttons de fait contre les mesures d’austérité imposées à ce service par la Fédération Wallonie Bruxelles.
Pour être appliqué, un règlement d’ordre intérieur doit être compris et accepté. Trois recommandations officielles ne sont toujours pas systématiquement adoptées : la mise en place d’un processus participatif incluant les élèves dans la rédaction du ROI, le respect des normes juridiques existantes et le droit des élèves à exprimer pacifiquement leurs opinions. En outre, bon nombre de ces textes s’avèrent discriminants et sexistes (assignations de genre, stéréotypes). Sans parler de l’emploi d’un vocabulaire ambigu ou trop vague qui laisse place aux jugements de valeurs et aux interprétations. Ceci n’a pas sa place dans les ROI (règlements d’ordre intérieur) des écoles de la Ville. C’est pourquoi nous adoptons les bonnes pratiques recommandées par les associations de terrain.
Huit. Avancer vers une école inclusive
- Nous formons l’ensemble du personnel de l’Instruction Publique de la Ville de Liège aux notions de l’école inclusive.
- Nous élaborons un plan concret pour la mise en place progressive d’une école réellement inclusive.
- Nous respecterons l’obligation légale de satisfaire à toute demande d’aménagements raisonnables dans toutes les écoles de la Ville de Liège en y investissant les moyens humains nécessaires. Nous favorisons les liens entre les équipes éducatives et les équipes des CPMS, nous en renforçons les effectifs au besoin.
- Nous rendons l’ensemble des implantations des écoles de la Ville de Liège accessibles aux PMR.
Plus d'informations
Pour le PTB, cela commence par la formation de tous les acteurs de l’enseignement aux particularités de cette école inclusive et à ses exigences nouvelles. Nous souhaitons, ensuite, que tous les freins actuels à la mise en place d’une telle stratégie soient supprimés. Et c’est bien sûr au politique de mettre les moyens humains sur le terrain pour y arriver. Tant l’obligation – légale rappelons-le – de satisfaire à toute demande d’aménagement raisonnable que l’accessibilité totale de toutes les implantations des écoles de la Ville de Liège doivent être rencontrées. Il s’agit, enfin, d’établir un calendrier en concertation avec tous les acteurs de l’école pour avancer vers la mise en place des premières écoles inclusives sur le territoire de la Ville de Liège. C’est une question d’équité sociale. Car il ne fait aucun doute que ce sont en majorité les enfants issus de familles défavorisées qui se retrouvent particulièrement surreprésentés dans les enseignements spécialisés de type 1, 3 ou 8. S’il faut une réflexion sur les 8 types de handicap de l’enseignement spécialisé, nous pensons néanmoins que pour certains troubles (retards mentaux graves, problèmes comportementaux importants, problèmes psychiatriques, nécessité d’aides techniques comme les ordinateurs qui parlent…), l’enseignement spécialisé est encore une nécessité et représente une plus-value. Pour les autres, l’inclusion dans l’enseignement ordinaire suppose un partenariat et un dialogue régulier entre tous les acteurs (le jeune, ses parents/tuteurs légaux, l’équipe éducative, l’équipe du CPMS) pour ajuster au mieux le suivi. Nous luttons de fait contre les mesures d’austérité imposées aux CPMS par la Fédération Wallonie Bruxelles, qui prévoient de diminuer encore le taux d’encadrement et remettent en cause la mission première d’une telle structure : l’accompagnement psycho-médico-social deviendrait un accompagnement du parcours scolaire. Une perspective centrée sur les points (plutôt qu’une approche interdisciplinaire et englobante du jeune) dont nous ne voulons pas. Quitte à ce que Liège se distingue positivement en finançant sur son propre budget de quoi compenser et garantir un service humain, centré sur l’humain.