Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville où chacun est bien logé
Une ville est un endroit où les gens vivent et habitent. Le logement devrait être un pilier fondamental de toute politique urbaine. Mais ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, une crise du logement sévit à Liège. Trouver un appartement deux chambres en dessous de 900 euros ? Ce n'est plus possible. Les loyers n'arrêtent pas d'augmenter. Et le prix des maisons, c’est pareil. Le PS et MR, au pouvoir, regardent sans broncher. Les autorités communales pratiquent la politique de l’autruche, délaissent le logement social et public et sont surtout soucieuses des marges bénéficiaires des promoteurs immobiliers. Investir dans une bonne habitation coûte pourtant très cher, à l’achat comme en location. Nous voulons que la ville change radicalement de cap et qu’elle prenne elle-même les rênes du marché immobilier sur son territoire.
Nous avons un plan ambitieux pour contrôler les loyers. Pour réquisitionner les milliers de logements vides, et pour construire de nouveaux logements publics.
Nous voulons une ville qui prend à bras-le-corps le mal-logement, les problèmes d’humidité et leurs retombées sur la santé des habitants. Une ville qui, avec une « union communale du logement », se charge elle-même de la construction, de la rénovation et de la mise sur le marché de logements à prix abordables.
Un. Imposer ⅓ de logement public dans les gros projets immobiliers
- Dans les gros projets de nouvelles constructions de logements privés, nous imposons un minimum d’un tiers de logements publics et un tiers de logements modérés.
- De cette manière nous faisons contribuer les multinationales de l’immobilier à la construction de logements publics à Liège.
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Le prix médian d’une maison à Liège était de 200 000€ en 2022, soit une augmentation de 21,2% comparativement à 2018. Celui d’un appartement était de 177 000€ en 2022, soit une augmentation de 14,2% comparativement à 2018. Le loyer moyen d’une maison mitoyenne a lui aussi bondi de 15,5 % sur la période 2018-2022 pour atteindre le prix médian de 800€. Nous avons d’ailleurs subi une inflation générale des prix, durant les mêmes 4 années, de 15,6% (chiffres BNB). Malheureusement, les revenus des Liégeois n’ont pas évolué dans la même proportion. Pour le PTB, sans une politique radicale, il n’y a pas de solution en vue. Le secteur immobilier redécouvre la ville et cible le segment riche de la population. Ce qui entraîne une surenchère dans cette classe de prix. Et, une fois de plus, cela fait grimper les prix moyens des loyers.
Des habitations familiales à prix abordable, des logements adaptés pour différentes tailles de ménages, la rénovation des parties plus anciennes de la ville sans en chasser les habitants d’origine… rien de tout cela ne figure au cahier des charges des actuelles autorités communales. La construction de logements sociaux et publics est laissée pour compte, les listes d’attente sont trop longues, avec quelque 2626 demandes. Mais nous ne pouvons pas habiter sur une liste d’attente.
Isolés, jeunes ménages, nouveaux venus, familles monoparentales, personnes âgées à la pension très modeste, familles nombreuses… tous sont mis sur la touche du marché du logement. Aujourd’hui, même les couples avec deux salaires peinent à se loger. Les situations déplorables en matière de logement et les marchands de sommeil sont de retour sans jamais avoir été tout à fait absents. Bref, l’offre ne satisfait tout simplement pas à la très importante demande de logements convenables et abordables. Le libre marché ne résout pas le problème du logement. Au contraire, il l’aggrave.
Des logements à prix abordable, c’est cela qui devrait constituer un projet de prestige pour toute la ville. Pour cela, nous avons besoin d’un plan ambitieux de logements à prix abordable. Un plan à quatre piliers : (1) une tolérance zéro pour l’inoccupation des habitations et immeubles ; (2) un plan ambitieux de logement social et public moderne ; (3) l’instauration d’un code du logement sur le marché locatif privé, avec une fixation objective du prix du loyer et un label de contrôle du logement ; (4) une politique immobilière urbaine active, avec une Union du logement de la ville qui coordonne cette politique et la met en action. Il doit être ainsi possible pour 2042 d’avoir au moins 9000 nouveaux logements publics: un tiers de logements sociaux supplémentaires et deux tiers de logements à louer ou à acheter à un prix abordable.
Chaque euro investi dans un habitat de qualité est regagné en deux ou trois ans, montre une étude européenne. C’est logique. Car, lorsque l’on vit dans des conditions de logement malsaines, on tombe plus rapidement malade. Les familles qui disposent d’un espace trop exigu connaissent davantage de stress. Parce que les enfants ne peuvent y étudier en toute tranquillité, il y a également davantage de décrochage scolaire. Et davantage d’absentéisme au travail, du fait que les maladies se transmettent plus rapidement. Mal se loger a un coût humain et social important, mais aussi, in fine, un coût pour les finances communales.
Nous voulons imposer 1/3 de logements publics dans les gros projets des promoteurs immobiliers. Cela permettrait de faire activement contribuer les multinationales immobilières à la construction de logements publics. C’est possible et c’est légal, on appelle ça les charges d’urbanisme. On sait que Liège manque de logement public. C’est un problème car plus la part du logement privé est grande, plus ils ont le pouvoir d’imposer des loyers élevés. La force du logement public réside dans le fait que l’on peut maintenir des prix raisonnables et contrôler la qualité. Malgré ses engagements à construire et ses multiples effets d’annonce dans la presse, le bourgmestre Willy Demeyer n’a jamais pris ce problème au sérieux. L’engagement politique d’atteindre 10% de logements publics à Liège s’éloigne à mesure que les projets des gros promoteurs immobiliers privés se multiplient à Liège. Le groupe Neo Legia (dont fait partie le milliardaire Jan de Nul), responsable de l’écoquartier Rives ardentes en Coronmeuse, ce sont 10 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2023. Quant à Matexi responsable du projet Paradis Express aux Guillemins, ce sont 438 millions d’euros de chiffre d'affaires. Dans ces projets, on ne construit que des logements privés de luxe, impayables pour la plupart des habitants. A chaque fois qu’un tel projet est arrivé, nous avons fait une proposition constructive : autoriser le permis à condition d’y inclure, dans les charges d’urbanisme, la construction de 30% de logements publics. Mais à chaque fois, le PS et le MR ont refusé. Comment s’en étonner quand on sait que pendant des années, les politiciens liégeois ont préféré se rendre au MIPIM (le salon des promoteurs immobiliers à Cannes, où l’entrée coûte jusqu’à 2000€ / personne) pour vendre notre ville en trinquant au champagne avec les gros promoteurs ?
Deux. Lutter contre les logements vides
- Par des contrôles permanents, nous combattons l’inoccupation commerciale et les logements vides.
- Nous actualisons l’inventaire des bâtiments inoccupés ou délabrés pour couvrir l’ensemble du territoire de la Ville. Pour ce faire, nous croisons les données de consommation d’eau, d’électricité et de domiciliation.
- Nous contactons individuellement chaque propriétaire de logements vides pour établir avec lui un plan de rénovation et de remise rapide sur le marché de ses biens.
- Nous augmentons le montant de la taxe sur les bâtiments inoccupés ou délabrés dès le premier exercice d’enrôlement. Nous sanctionnons financièrement les volontés de spéculation immobilière.
- Quant aux logements restés vides pendant plus de trois ans, nous faisons appliquer la « réquisition douce » et les remettons aux mains de l’agence immobilière sociale de la Ville de Liège, au CPAS ou à l’Union communale du Logement.
- Nous mettons en place un soutien financier pour les propriétaires modestes qui rencontrent des difficultés en octroyant des prêts à 0 % pour la rénovation (système du tiers-payant).
- Nous augmentons l’offre de relogement d’urgence pour qu’un maximum de personnes concernées puissent signaler des logements insalubres.
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En dix ans, l’inoccupation a quasi triplé en ville. De 1030 en 2012, on est passé à plus de 3000 logements vides en 2022. Pendant ce temps, les gens cherchent des logements à prix abordable. Nous voulons augmenter la taxe sur l’inoccupation. Le propriétaire de l’immeuble inoccupé ne paie le taux maximum actuel de 240€ (indexé à 261,60€ en 2023) par mètre de façade qu’au bout de la 4e année qui suit le constat d’inoccupation. Les 3 premières années sont taxées respectivement à 30€ / m (indexé à 32,7€), à 40€ / m (indexé à 43,7€) et 100€ / m (indexé à 109€) de façade. Il existe aussi trop d’exemptions concernant cette taxe sur l’inoccupation. Il suffit pour le propriétaire de démontrer que l’inoccupation est « indépendante de sa volonté » pour en être exemptée la première année. Ici, nous voulons que la première année qui suit le constat serve à inciter le propriétaire à remettre le bien sur le marché locatif en lui proposant le cas échéant une aide pour la rénovation de son bâtiment. Cette aide sera limitée aux petits propriétaires et proposera un financement des travaux par le système du tiers payant. Nous proposons que la première année soit taxée à hauteur de 120€ (indexé) par mètre de façade et que, dès la 2e année, soit appliqué le taux maximum de 240€ (indexé) par mètre de façade et par étage. De même, nous voulons augmenter les taxes sur les parcelles et les terrains non bâtis en faisant passer respectivement les taux de base par mètre courant de 38 à 50€ et de 76 à 100€.
En cas d’inoccupation structurelle de plus de trois ans, nous prenons des mesures radicales : prise en gestion forcée et réquisition judiciaire. Depuis quelques années déjà, les propriétaires concernés ont la possibilité de se mettre en règle. La ville confiera ces unités de logement en premier lieu aux sociétés de logement social ou à l’agence immobilière sociale. Ainsi, nous pourrons accroître le choix de logements sociaux ou à prix abordable sur le marché locatif.
Un grand nombre d’immeubles inoccupés sont par ailleurs dissimulés ou non enregistrés. Or, depuis janvier 2022, une méthode basée sur le croisement des données d’eau, d’électricité et de domiciliation a été testée à Herstal et a permis rapidement de doubler le nombre de logements inoccupés recensés. Le PTB a demandé à plusieurs reprises au collège communal liégeois de recourir à cette méthode pour augmenter à son tour, dès 2022, le nombre de logements inoccupés soumis à la taxe. Le gouvernement wallon a, par ailleurs, publié trois arrêtés permettant d’encadrer de manière similaire la détection des logements inoccupés, de développer les outils de prise en gestion volontaire, forcée ou judiciaire et enfin d’instaurer un régime d’amende administrative pour inoccupation. Ce dernier continue de susciter quelques interrogations quant à la complexité de son adoption. Mais, ce qui est certain, c’est que la majorité liégeoise a fait preuve d’une grande passivité dans ce dossier. A l’heure d’écrire ces lignes, cette méthode n’a toujours pas été utilisée à Liège.
Enfin, une attention particulière doit être donnée aux logements inoccupés au-dessus des commerces. Le Plan Intégré des Villes (P.I.V.) a consacré 2 millions pour réhabiliter l’accès à 15 (petits) logements. Un autre appel à projets dans le quartier Grand Léopold a également été lancé en juin 2022 avec un système de primes à la réhabilitation des logements au-dessus des commerces. Cela reste insuffisant vu le grand nombre de logements concernés à Liège. Tous les quartiers du centre-ville - Guillemins, Avroy, Cathédrale, Opéra, Féronstrée, Outremeuse, Longdoz et Fragnée - doivent recevoir la même attention avec une approche systématique : recensement de tous les immeubles à rez commercial concernés, choix de l’opération de rénovation à effectuer parmi un catalogue d’opérations établies dans un règlement d’urbanisme, financement avec un système de tiers payants et de primes en fonction du nombre de logements rendus à nouveau accessibles.
Trois. Une grille des loyers et un label de contrôle du logement sur le marché locatif
- Nous voulons que le gouvernement wallon instaure une grille contraignante des loyers grâce à laquelle les prix seront limités à l’aide de critères objectifs, tels que la qualité du logement et le nombre de chambres.
- Dans l’attente de cette grille du gouvernement wallon, nous rendons disponible nous-mêmes, en tant que Ville de Liège, une grille des loyers. La Ville fait une promotion active de cette grille pour les locations sur son territoire.
- Nous imposons une attestation de conformité pour chaque logement destiné au marché locatif. Comme tout véhicule en circulation, chaque immeuble à louer est soumis à un contrôle de qualité. Il y aura des contrôleurs supplémentaires de l’habitat afin d’augmenter sensiblement le nombre de contrôles.
- La ville gère elle-même un site internet avec toutes les habitations à louer. Avec un label de qualité et une indication du prix du loyer.
- Les habitations qui ne satisfont pas aux critères sont enregistrées comme insalubres ou inhabitables. Les taxes sur les bâtiments inoccupés ou insalubres sont augmentées et dûment perçues. C’est le cas pour les logements publics et privés.
- Un soutien est organisé pour les propriétaires modestes en difficulté.
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Près de la moitié des Liégeois louent un logement. Le marché locatif privé est vaste. Il y a peu de règles et encore moins de contrôle. Ici, c’est le Far West du capitalisme qui prévaut. Résultat : 63,6 % des locataires en Wallonie considèrent les coûts liés au logement comme un poids trop lourd à porter pour leurs finances.
Il est absurde qu’aucune limitation n’existe dans le prix du loyer exigé par un propriétaire. Quatre cents euros pour un studio de mauvaise qualité, c’est monnaie courante, aujourd’hui. Ce n’est interdit nulle part. Nous voulons que le gouvernement wallon instaure une grille des loyers contraignante, de sorte qu’ils puissent être déterminés sur base de critères objectifs : la qualité du logement, le nombre de chambres, le confort, l’économie d’énergie… Nous attribuons à chaque critère un certain nombre de points et chaque point correspond à une somme fixe. C’est ainsi que nous fixons le loyer. Si le loueur ne respecte pas la grille des loyers, le locataire doit avoir le droit de s’adresser à un juge afin que le loueur respecte effectivement cette grille.
Il s’agit d’une compétence du gouvernement wallon. Mais devons-nous attendre son bon vouloir ? Liège est une grosse ville qui a du poids en Wallonie et un rapport de force important possible, elle doit mener cette lutte auprès de l’autorité de tutelle, et montrer l’exemple. Nous voulons que les autorités communales utilisent la grille indicative élaborée par la région wallonne pour fixer une grille liégeoise contraignante propre à la ville. Nous rendons cette grille disponible et en faisons la promotion. De la sorte, le locataire de logement privé sera plus fort.
60 % des logements liégeois qui possèdent un certificat PEB (de performance énergétique) sont de label E, F ou G. Nous voulons que la ville fasse en sorte que tous les logements loués sur son territoire satisfassent aux normes minimales de qualité du Code wallon du logement. Le gouvernement wallon devrait imposer un certificat de conformité, autrement dit un label de contrôle du logement, à toutes les habitations louées. À l’instar de l’inspection automobile, chaque immeuble loué devrait être contrôlé lui aussi.
Nous voulons que tous les logements loués en ville soient contrôlés. C’est pourquoi nous augmentons le nombre des contrôleurs du logement. Au service Contrôle du logement, nous embauchons des travailleurs sociaux qui accompagneront les locataires d’immeubles insalubres ou inhabitables dans leur recherche d’un nouveau logement.
Souvent, les locataires ne demandent pas ce contrôle eux-mêmes par crainte que le logement ne soit déclaré inhabitable et qu’il ne leur soit impossible de payer ou de trouver un autre logement à louer. Sur un marché locatif privé trop étriqué, l’initiative du contrôle ne peut pas incomber au locataire. C’est aussi pour cette raison que nous demandons que l’offre de logements d’urgence et de transit soit fortement augmentée.
Quant aux propriétaires d’habitations qui ne sont pas en ordre avec les normes du Code wallon du logement, nous les obligeons à mettre leur habitation en ordre à leurs propres frais. S’ils ne le font pas, ils se verront infliger des amendes plus fortes et seront obligés de confier leur immeuble à l’Union liégeoise du logement que nous voulons créer, ou au CPAS.
Les Maisons de l’Habitat de la ville doivent se multiplier et devenir plus encore qu’aujourd’hui l’endroit facile d’accès où chaque Liégeois doit pouvoir adresser ses demandes de logement. Mon habitation est humide, peut-on faire venir le contrôle ? Quelles primes puis-je recevoir en cas de transformations ? Comment m’inscrire pour un logement social ? La Maison de l’Habitat doit être le premier endroit du quartier où l’on peut entrer et recevoir des conseils.
Nous mettons sur pied un site communal du logement, un site internet sur lequel des habitations à louer sont proposées, nous conférons un « label vert » à tous les logements nantis d’un certificat de conformité. Comme pour le permis de location que la ville a instauré pour les surfaces de moins de 28 m². C’est profitable à tout le monde : aux personnes en quête d’une bonne habitation et aussi à tous les propriétaires de bonne composition. Ce site du logement indique également une fourchette de prix locatifs, via la grille liégeoise des loyers. Ainsi, la ville peut cogérer l’éventail des habitations à louer.
Quatre. Une politique ambitieuse et moderne du logement social et public
- Nous faisons respecter l’engagement pris depuis de nombreuses années, mais jamais tenu, d’avoir 10 % de logements sociaux et publics.
- Nous répondrons dès la fin de cette mandature aux 2626 ménages (2023) qui attendent un logement social ou public.
- Nous voulons construire, rénover ou reprendre au privé l’équivalent de 520 logements publics par an en moyenne, soit 3120 unités en 6 ans et 9000 unités en 18 ans. Cela permettra d’atteindre 10% de logements sociaux et publics en 2030 (gérés par les Sociétés de Logement de Service Public) au lieu des 6,6 % actuels.
- Nous limitons l’inoccupation structurelle dans le logement social (6,26% en 2022) par un planning par étapes de rénovation et de financement suffisant.
- Nous gelons les loyers des logements sociaux et plafonnons les coûts communautaires (les charges locatives) à maximum 10 % du prix du loyer.
- Nous renforçons la sécurité des locataires sociaux, au lieu de la détricoter. Notamment en maintenant le poste de concierge à plein temps pour les tours d’habitation.
- Nous auditons la qualité et l’isolation des logements sociaux actuels, et nous établissons un plan de rénovation en concertation avec les habitants.
- Nous mettons sur pied une « Union communale du logement » qui s’occupera elle-même de la construction, de la rénovation et de la mise sur le marché de logements sociaux et publics abordables.
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Pouvoir se loger est un droit fondamental universel. Les pouvoirs publics ont le devoir de garantir ce droit. Il y a pénurie sur le marché du logement abordable et cette pénurie fait fortement grimper les prix. D’urgence, il faut plus d’habitations, d’unités de logement qui permettront aux jeunes ménages de travailleurs de se lancer dans la vie. Des logements pour les personnes âgées également, qui ont d’autres besoins sur ce plan. Et des logements pour tous ceux qui, économiquement, se retrouvent sur la touche et ne peuvent trouver de logements convenables à des prix abordables. Aujourd’hui, la ville compte à peine 7009 logements « sociaux » - logements appartenant ou gérés par la Maison Liégeoise ou Le Logis Social - auxquels s’ajoutent 265 logements publics non sociaux gérés par la Régie Foncière, c’est-à-dire, bien loin des 9934 logements qu’il faudrait à Liège pour atteindre le minimum des 10 % de logements sociaux et publics auquel les majorités régionales comme communales PS-MR se sont engagées. Entre-temps, 2626 ménages liégeois étaient sur des listes d’attente pour un logement public en 2023. Mais, on ne peut pas habiter sur une liste d’attente…
L’offre de logements sociaux représentait encore 6,77 % du parc de logements en 2008. Aujourd’hui, elle représente 6,26% après avoir baissé en 2018 à 5,92 %. Les autorités de la ville de Liège n’ont clairement pas fait du logement social une priorité, malgré des effets d’annonce répétés par le bourgmestre Willy Demeyer annonçant la construction de 4000 logements sociaux. Pourtant, les besoins sont immenses ! Et le rythme de construction de nouveaux logements sociaux reste donc dramatiquement lent. L’unique grand projet de logements sociaux inaugurés durant cette mandature aura été le projet de 71 unités rue Lavaniste-Voie au Thier-à-Liège : un projet qui date encore du plan d’ancrage 2014-2016! Nous l’avions dénoncé à l’époque : à ce rythme, il faudra 47 ans à la majorité communale pour atteindre les 10 % réglementaires de logements sociaux et publics.
Le but du logement social a toujours été celui-ci : rendre accessible à tous des logements à loyer très modéré. En 1961, lorsque, pour la première fois, on a fixé des limites de revenu pour une habitation sociale, 60 % de la population entrait encore en ligne de compte. Nous désirons étendre bien davantage l’habitat social. Nous pouvons également relever les limites de revenu, de sorte que les personnes à revenu moyen trouvent de nouveau une place dans notre politique moderne du logement social. À terme, en acceptant les catégories de revenus plus élevées, les rentrées locatives des sociétés de logement social augmenteront également.
Si PS, Cdh et Ecolo ne se sont pas donné les moyens de respecter et de faire respecter l’engagement pris devant les caméras de construire 10 % de logement public au niveau régional, la ministre MR Valérie De Bue a, quant à elle, fait sauter cette exigence la considérant « excessivement rigide et inadaptée à la réalité de la diversité wallonne ». Le ministre socialiste Christophe Collignon a repris la même rengaine arguant que « certaines communes très attractives voient fleurir de grands projets immobiliers privés qui font chuter leur moyenne en deçà des 10% ». C’est donc à un discours de renoncement que l’on assiste ces dernières années. Pire, on commence à envisager des partenariats public-privé pour résoudre cette crise du logement abordable. Si l’on souhaite sérieusement rendre effectif le droit au logement, il faut un plan ambitieux de construction et de rénovation de logements tant sociaux que publics. Pour le PTB, cela passe par la construction sur le territoire de la ville de Liège de 9000 nouveaux logements sur les 3 prochaines mandatures : un tiers de logements sociaux et deux tiers de logements publics à louer ou à acheter à un prix abordable. Cela permettra d’atteindre 10% de logements sociaux dès 2030. Comment ? Grâce à la mise sur pied d’une Union liégeoise du logement.
Nous passons aussi à la vitesse supérieure afin de rénover au plus vite les logements sociaux. Nous veillons à une inoccupation la plus courte possible entre deux mouvements de locataires. Nous mettons au point un master plan de rénovation du parc de logements du Logis Social et de la Maison Liégeoise, le plus vieux de Wallonie. Dans ces grands projets de rénovation, nous rénovons d’abord les habitations inoccupées de sorte que les personnes qui habitent dans un quartier depuis des dizaines d’années déjà puissent continuer à y vivre. Nous avons surtout recours à des « rénovations douces », avec un impact limité sur les locataires, de sorte que, autant que possible, ils puissent continuer à résider dans leur logement. Durant cette mandature, le Logis social a annoncé en 2021 rénover 1100 logements tandis que la Maison liégeoise a promis que 1600 logements seraient concernés par ces divers programmes de rénovation.
Mais ces rénovations ont connu des fortunes diverses. Celle de la cité Merckx à Rocourt a connu notamment plusieurs problèmes liés aux appartements de transit, à la qualité des travaux et au conteneur d'amiante présent en plein milieu de la cité, mettant en danger la santé des habitants et des enfants. De plus, au cours de la rénovation, tous les balcons des appartements ont été sciés, un grand mal pour les habitants qui y voyaient un espace extérieur agréable, ainsi qu’un lieu où laisser leurs poubelles durant l’été. Une rénovation devrait améliorer les logements, pas les rendre moins confortables ! Les habitants se sont organisés et ont lancé une pétition visant le conseil d’administration de la Maison liégeoise. Ce que n’a pas manqué de relayer le conseiller communal David Ambrosio auprès du collège.
De façon générale, ces programmes de rénovations sont lents - certains ne sont toujours pas mis en œuvre - et surtout insuffisants face à un parc de logements délaissé pendant de trop nombreuses années. Plus récemment, les habitants de la cité Jacques Brel (Grivegnée), n'en pouvant plus d'habiter dans le froid et dans la moisissure en hiver, et dans un four en été, ont organisé une action, lancé une pétition, et participé au conseil communal. Antonio Gomez Garcia, conseiller communal PTB, est intervenu à plusieurs reprises lors du conseil d’administration du Logis social, puis au conseil communal de Liège, pour transmettre le message des Grivegnétois. La réponse de l’échevine Maggy Yerna a été sur le mode « circulez, il n’y a rien à voir ». Relayer les mobilisations des locataires sociaux dérange et agace. Au point même que le représentant du PTB au conseil d’administration du Logis social a été mis sous pression par les autres mandataires, parce qu’il aurait « trop de contacts avec les habitants ». Un comble ! Il faut dire que le mépris est de mise chez les mandataires des partis traditionnels. Une représentante Ecolo n’a pas hésité à dire qu’il suffirait de dire aux habitants de mieux aérer leur logement… Quel manque de considération.
Pourtant, c’est tout à fait possible de faire autrement. A Villejuif, dans la banlieue de Paris, c’est une tout autre dynamique qui est mise en place. Là-bas, c’est le Parti communiste français qui dirige la commune. La rénovation du quartier de logements Lebon-Lamartine offre un bel exemple de démocratie et de politique participative. Les habitants ne sont pas seulement consultés mais impliqués de bout en bout dans la rénovation du quartier, la rénovation de leur appartement, et la construction de nouvelles tours de logements. Pas assez d’espaces verts ? On en ajoute. Il faut un autre système de chauffage ? On mise sur la géothermie. Les habitants veulent maintenir les balcons ? C’est intégré dans le projet architectural. Il y a un manque de places en crèches ? Une nouvelle sera construite avec ce nouveau quartier. Si un projet comme celui-là est possible en France, il l’est en Belgique aussi.
Pour bien des locataires sociaux aussi, le loyer représente une fameuse saignée dans le budget. Les coûts communs supplémentaires - les charges locatives - alourdissent souvent la facture. C’est pourquoi nous gelons le loyer actuel des logements sociaux et plafonnons les charges à 10 % du prix du loyer.
Cinq. Une politique immobilière urbaine active
- Nous interdisons la poursuite de la vente des terrains et bâtiments de la ville.
- Toute concession à des promoteurs fait l’objet d’un bail. De la sorte, les terrains publics restent propriété publique.
- Nous instaurons une « Union liégeoise du logement » qui s’occupe elle-même de la construction, rénovation et de la mise sur le marché de logements abordables.
- Dans les projets de construction nouvelle de l’Union liégeoise du logement, nous prévoyons deux tiers de logements à prix abordable (selon le modèle SMART viennois) et un tiers de logements sociaux.
- Nous faisons valoir le droit de préemption de terrains en tout premier lieu pour l’acquisition de terrains et d’immeubles destinés au marché locatif.
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Nous interdisons la vente des terrains et bâtiments communaux
On ne construit pas sur du vide. Pour pouvoir étendre l’offre de logements à prix abordables, une ville a besoin de terrains. Aujourd’hui, Liège vend pas mal de ses propres terrains : aux Guillemins, à Coronmeuse ou encore à Burenville. Cette braderie doit cesser. Nous stoppons cette vente de notre ville aux promoteurs. Nous maintenons les terrains publics en propriété publique. L’inventaire des terrains publics doit surtout servir à construire un plan à court et plus long terme pour l’affectation de ces terrains à des projets de l’Union Liégeoise du Logement.
Nous ne désirons autoriser des concessions à des promoteurs que selon les termes d’un bail, comme c’est le cas à Amsterdam et à Vienne. Ce système présente quatre avantages au moins. Nous pouvons définir les critères de ce qui sera construit et de ce qui peut l’être, notamment le critère d’un tiers de logements sociaux pour les projets d’envergure ; nous limitons la spéculation ; nous empêchons les hausses de prix et nous touchons des revenus que nous pouvons réinvestir dans d’autres projets de logements abordables. Quatre pierres d’un coup.
Nous puisons notre inspiration du côté des habitations SMART de Vienne
« Sur le marché du logement, nous devrions avoir une bonne petite R4 » soupire le professeur d’architecture André Louckx. Il veut dire par là une forme accessible, financièrement abordable et de bonne qualité de logements que pourrait se permettre la grande majorité des gens. À Liège, à coup sûr, c’est ce dont nous avons besoin. La régie foncière de la ville de Liège ne réussit pas avec ses opérations de rénovation urbaine à offrir suffisamment de nouveaux logements abordables. Seules quelques unités par projet sont données en gestion à une des sociétés de logement de service public ou au CPAS.
Pourtant, Liège pourrait aller chercher son inspiration du côté des habitations SMART, à Vienne, où l’on a consciemment opté pour des logements compacts, à bon marché. La création de ces habitations SMART est modulaire : elle peut se modifier quand la situation familiale se modifie. De la sorte, on tire parti de façon optimale de la superficie de chaque unité de logement. Il y a une grande terrasse pour toutes les unités d’habitation : il y a des équipements communs, comme une remise pour vélos, des zones vertes, un espace vital séparé en plus et une cuisine pour les fêtes familiales… Les habitations SMART ont une empreinte écologique minimale. Elles sont destinées aux familles monoparentales, aux personnes âgées, aux isolés. Bref, à tous les groupes qui ont le plus besoin d’un logement.
Durabilité sociale, architecture moderne, écologie et prix abordables sont les éléments clés des habitations SMART. Vienne en connaît cinq types, respectivement avec un maximum de 40 m² avec une chambre à coucher, 55 m² avec deux chambres à coucher, 70 m² avec trois chambres à coucher, 85 m² avec quatre chambres à coucher et 100 m² avec cinq chambres à coucher. Le loyer d’une habitation SMART avec deux chambres à coucher, un hall, une salle de bain, un espace séjour avec cuisine, toilette et terrasse s’élève à 412 euros par mois. L’apport personnel des locataires s’élève au maximum à 3300 euros. Cet apport personnel est transformé en part dans l’Union pour le logement. Après une période de dix ans, la part peut être vendue si le locataire quitte l’appartement. Si le ou la locataire conserve sa part, il ou elle peut continuer à louer au tarif préférentiel ou acheter l’appartement au prix coûtant. Dans ce cas, on ne paie plus désormais qu’un certain montant mensuel pour l’entretien de l’appartement.
Nous fondons une Union liégeoise du logement
Les promoteurs immobiliers et entreprises de construction se focalisent sur les revenus plus élevés et provoquent ainsi une spirale de surchauffe des prix. La ville doit intervenir. Comment ? En créant une société de la ville qui construit elle-même des logements et les gère. Elle effectue également des travaux de rénovation et d’isolation. Cette société de la ville peut aussi exécuter des travaux pour des propriétaires privés. Elle avance alors les coûts des travaux et le propriétaire les rembourse ensuite au moyen de l’argent qu’il économisera sur le loyer et l’énergie : c’est le système du tiers-payant.
La ville de Vienne exploite elle-même 220 000 « logements communautaires » (Gemeindebau) et subventionne en plus 200 000 habitations qui doivent répondre à des critères de qualité stricts et sont louées pour un loyer modéré. Ce que nous appelons des logements sociaux, uniquement accessibles aux personnes à très bas revenus, est très ordinaire à Vienne. Près de 60 % des Viennois louent une habitation publique ou subventionnée. Le plafond de revenus pour une personne seule est de 3 500 euros nets par mois. « Vienne, la ville dans laquelle même un professeur d’université habite dans un logement social », a titré un journal belge.
Et ce n’est pas tout. À Vienne, les autorités savent qu’un logement n’est pas qu’un simple empilement de briques. Outre une habitation, les complexes de logements viennois proposent une foule de services, depuis des crèches et lavoirs, et jusqu’à des ateliers de réparation de vélos et des magasins de quartier, en passant par des pharmacies et des cabinets dentaires. L’offre varie en fonction des besoins des habitants et du quartier. Les résidents ont en effet leur mot à dire dans l’offre de services. Dans le complexe Sargfabrik, les habitants ont opté pour la culture et la détente. Les 112 appartements ont accès à une bibliothèque, une salle de concert, une salle de réunion, un café-restaurant, une crèche avec aire de jeu et un toit-terrasse. Il y a même une piscine, avec sauna finlandais et jacuzzi. Chez nous, Sargfabrik serait un immeuble de luxe impayable, une gated community que les jaloux admirent à travers des grilles. Mais à Vienne, c’est un projet subventionné par la Ville.
Les mêmes règles d’accès simples s’appliquent pour Sargfabrik et pour tous les autres logements communautaires. La personne à laquelle un logement est attribué ne peut plus le perdre, même si ses revenus dépassent à un moment le plafond. En effet, un logement public doit apporter autant de sécurité qu’un logement personnel, mais à un prix nettement plus abordable et avec une garantie de confort et de qualité. La politique viennoise du logement offre également des avantages aux 40 % d’habitants qui louent sur le marché privé ou qui préfèrent acheter leur habitation. Les bailleurs privés doivent eux aussi respecter la norme: la qualité à bas prix. Les familles viennoises qui achètent un logement peuvent bénéficier de prêts hypothécaires et de prêts à la rénovation sans intérêt. Et comme la Ville subventionne aussi les habitations privées, elle a dès lors son mot à dire dans l’architecture et les matériaux utilisés lors de rénovations, pour lesquelles les propriétaires bénéficient de prix avantageux.
Abandonner le marché du logement aux promoteurs immobiliers, aux milliardaires et aux propriétaires de clubs de football ? Ou confier aux pouvoirs publics le rôle de chef d’orchestre dans le domaine du logement ? Nous devons créer une Union pour le logement à Liège. La mission de cette Union ne se limiterait pas à la gestion des logements sociaux, comme le font les sociétés de logement actuelles. Elle serait le centre de commandement chargé, pour le compte de la collectivité, d’orienter toute la politique du logement. L’Union pour le logement donnerait le « la » aux autres membres de l’orchestre, depuis l’architecte jusqu’aux entreprises de construction. Mais ce sont les résidents qui écriraient la partition. Comme à Vienne, le conseil d’administration pourrait être présidé par l’échevin du Logement et être composé de représentants de différents groupes d’intérêt : jeunes, seniors, locataires, organisations environnementales, syndicats, etc. En effet, la participation la plus large et la transparence sont indispensables pour éviter le copinage et les conflits d’intérêts. L’Union pour le logement pourrait planifier la politique du logement et acheter des terrains et des immeubles. En généralisant et en étendant le « droit de préemption », nous ferions en sorte que ce soient les pouvoirs publics, et non les spéculateurs, qui aient la priorité lorsqu’un nouveau terrain se libère. Les logements publics seraient la nouvelle norme et ils seraient accessibles à la majorité de la classe travailleuse.
Une vaste offre de logements publics permet de modérer les effets du marché. Les 6 % de logements sociaux existant actuellement ne suffisent pas pour avoir la moindre influence sur le marché. La situation est par contre très différente à Vienne, avec 50 à 60 % de logements publics. Dès lors que les pouvoirs publics peuvent exercer un droit de préemption et intervenir comme metteurs en scène, les géants de l’immobilier sont bridés et la spéculation est entravée, au bénéfice des personnes qui se démènent dans la chasse au logement. L’achat fait également partie des possibilités offertes par l’Union pour le logement. Celle-ci dispose de sa propre offre de logements en vente ou oblige les promoteurs immobiliers à prévoir des logements abordables dans tout projet privé. Moins de lofts luxueux et de bureaux, et plus de logements agréables et confortables. Étant donné que, via l’Union pour le logement, les pouvoirs publics peuvent suivre de près les développements et savoir précisément ce qui se passe sur le marché, ils peuvent de plus exiger qu’un logement « abordable » le soit réellement. Toute une génération de chasseurs de maisons sait parfaitement que cette notion est une vaste blague dans l’interprétation qu’en donnent les promoteurs immobiliers et que ce terme est utilisé pour qualifier des logements vendus à des prix qui donnent le vertige. Les acheteurs méritent aussi un coup de pouce par des subsides et des prêts bon marché. De la sorte, se loger sera pour tout le monde bien moins stressant et, surtout, bien moins cher qu’aujourd’hui. Les mots clés de la nouvelle politique du logement seront prix abordables, confort et sécurité.
Dans les prochaines années, nous aurons besoin de beaucoup plus de logements neufs ou entièrement rénovés. Particulièrement à Liège, l’Union pour le logement devra gérer sa propre entreprise de construction publique. De cette façon, elle pourrait garantir un emploi de qualité et éviter les abus sociaux sur de nombreux chantiers où l’exploitation et l’esclavage moderne sont aujourd’hui monnaie courante.
Les entreprises de construction publiques doivent être renforcées et valorisées. Sous la direction de l’Union pour le logement, elles effectuent une partie des nombreux travaux dont notre pays a besoin pour sortir de la crise du logement, sans la contrainte de devoir maximiser les profits, et avec l’engagement de respecter de manière irréprochable les exigences de sécurité modernes et les conditions de travail. L’Union pour le logement peut ainsi déterminer elle-même où la barre doit être placée sur le plan des prix, du confort et de la qualité. Puisqu’elle s’occupe d’une vaste offre de logements en vente et en location, les promoteurs immobiliers privés n’ont d’autre choix que d’appliquer ces normes.
Pour mettre réellement fin à la chasse au logement, il faut construire au moins 9000 logements collectifs au cours des dix-huit prochaines années. Rome et Vienne ne se sont pas construites en un jour. À Liège aussi, il faudra du temps pour redresser la situation tordue que nous connaissons. Mais quand le besoin est à ce point important, on peut et on doit faire preuve de plus d’ambition qu’aujourd’hui.