Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville qui tient compte des femmes
Nous voulons établir une véritable égalité entre femmes et hommes, sans discrimination. Nous voulons que les femmes soient protégées du sexisme, du harcèlement et des violences. Les femmes ont droit à un accès équitable au marché du travail, sans différence de salaire ou de pension basée sur leur sexe. Nous voulons la suppression de la contrainte des rôles traditionnels, avec plus de temps et de place pour les femmes afin qu’elles s’épanouissent pleinement.
Si la majorité PS-MR fait mine de prendre en main ces inégalités, force est de constater que peu de mesures concrètes ont été prises ces dernières années. Il y a encore de la part du PS et du MR une sous-estimation et un manque d'ambition pour que la moitié de la population ait réellement sa place dans la ville, et y soit en sécurité. Un exemple : lors des différents points que nous avons amenés au conseil communal sur cette question (l’application App-elles, le harcèlement d’une travailleuse du personnel communal…), ce n’est pas Christine Defraigne (échevine de l’égalité Femmes-Hommes) qui nous a répondu sur ces dossiers, mais bien le bourgmestre lui-même. Symptomatique, sans doute, du peu d’importance accordé à cette compétence dans le collège. Il y a pourtant beaucoup à faire.
Supprimer l’inégalité de genre est une question de choix de société dans de multiples aspects de la vie communautaire. La Ville aussi doit faire ces choix. Nous voulons que Liège soit une ville qui tienne compte des femmes. Une ville qui s’attaque efficacement aux inégalités entre les femmes et les hommes.
Un. Investir dans la prévention des violences faites aux femmes
- Nous misons sur une éducation relationnelle à l'école, adaptée selon l'âge. À partir de l'enseignement secondaire, cela inclut l'éducation sexuelle.
- Nous développons une culture favorable aux femmes et à l’égalité. Stop au soutien à des projets sexistes.
- Nous luttons contre la publicité sexiste et stéréotypée dans le paysage urbain et dans les projets dont la ville est partenaire.
- Nous associons les Liégeoises à la résolution des problèmes dans les quartiers, par l’organisation de marches exploratoires. Nous entrons aussi en dialogue régulier avec les associations de terrain, et les impliquons lors des projets urbains pour anticiper les meilleures options pour la sécurité des femmes.
- Nous travaillons avec le milieu festif liégeois, et leur offrons aide et formation pour protéger les femmes du harcèlement et des violences sexistes.
- Nous formons et aidons le personnel enseignant et le personnel de la petite enfance, pour l’éducation à l’égalité filles-garçons dès le plus jeune âge.
- Dans les écoles et dans les crèches, nous encourageons les jeux en mixité, et portons une attention à ce que les enfants développent des relations autant avec des filles qu’avec des garçons.
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La Ville a un rôle à jouer dans la suppression de l’inégalité de genre et du sexisme. Pour endosser ce rôle, elle doit investir dans le tissu social. Elle doit s’attaquer au sexisme et aux violences envers les femmes, tant préventivement que par l’accueil de celles qui en sont victimes. Elle doit éliminer les discriminations. Les autorités communales actuelles se donnent une image de sollicitude envers les femmes, mais les mesures concrètes sont insuffisantes.
Un tissu social solide est la condition pour que les femmes prennent part pleinement à la vie publique et au marché du travail. Cela passe par des services publics forts qui prennent en charge les tâches qui, sinon, incombent à la famille, et surtout aux femmes. Mais aujourd’hui, les autorités communales, socialistes et libérales, laissent se démanteler ce tissu social. L’exemple le plus frappant est certainement celui des crèches communales qui, ces dernières années, ont régulièrement appelé à l’aide pour embaucher plus de personnel. Il aura fallu des semaines de grève dans les crèches, relayées au conseil communal par le conseiller PTB Raoul Hedebouw puis la cheffe de groupe Sophie Lecron, pour que l’échevin PS Hupkens commence à prendre cette question un peu au sérieux et promette d’embaucher de nouvelles puéricultrices afin de constituer une équipe tournante.
Au contraire, nous voulons non seulement renforcer les équipes existantes pour leur permettre de faire correctement leur travail, mais aussi développer plus largement l’ensemble du secteur de l’accueil de l’enfance : crèches, halte-garderie, accueil extrascolaire de qualité, garderie mobile…
Le sexisme, le harcèlement, les discriminations et les violences envers les femmes sont au centre de l’actualité. Le mouvement sous le signe de #MeToo a mis en évidence combien ce problème est ancré dans la société. Pour s’attaquer au sexisme et aux violences envers les femmes, il faut miser sur la prévention de l’ensemble des citoyens et travailler à changer les mentalités en général. Et cela, dès l’enfance. C’est pourquoi une éducation sexuelle, relationnelle et affective à grande échelle à l’école et dans les maisons de jeunes est si importante.
Les autorités communales doivent aussi travailler à améliorer la qualité des garderies et de l’aide aux victimes de violences de genres. Nous pensons qu’il est aussi fondamental de soutenir financièrement les associations de terrain et le Centre de prise en charge des violences sexuelles, acteurs incontournables pour venir en aide aux femmes victimes de violences. Trop souvent encore, des femmes victimes de violences se trouvent face à un personnel policier non formé à la question. L’hébergement temporaire des femmes en difficulté est bondé. La Ville doit veiller à ce que l’aide et l’accueil soient accessibles et de qualité, et d’une capacité suffisante.
C’est par une prévention vaste et adéquate que nous prenons le problème à la racine. Car il faut un changement de mentalité. Parce que le problème est largement répandu dans la société, il faut l’aborder au niveau de la société au sens large. La prévention commence dès l’enfance, en donnant la priorité à une éducation relationnelle et affective, puis, dans le secondaire, sexuelle. Cette formation est inscrite dans les normes finales transversales, mais le manque de temps et de moyens rend parfois difficile la mise en œuvre effective par les écoles. La Ville doit s’engager à ce que ses écoles aient à leur disposition suffisamment de moyens pour mettre en œuvre des projets d’EVRAS à long terme et à l’échelle de toute l’école ainsi que dans ses maisons de jeunes. Des approches non-mixtes peuvent être un soutien dans ce genre de démarches comme l’ont expérimenté certaines maisons de jeunes de la région liégeoise. C’est dans ce sens que les conseillères PTB Léa Tuna, Céline Fassotte et Louise Ferida Defawes ont interpellé de manière constructive la majorité pour faire de l’EVRAS un point crucial de la politique liégeoise.
La prévention, c’est aussi se faire le promoteur d’une culture qui tienne compte des femmes. Les projets qui portent atteinte à l’intégrité des femmes, la Ville ne peut pas les soutenir. Nous voulons bannir de ses rues la publicité sexiste qui véhicule une image de « femme-objet » ; renforçant encore l'inégalité entre les sexes, ainsi que les stéréotypes sexistes. Stockholm, Paris, Londres et Genève se sont engagées à bannir de leurs rues la publicité sexiste. Liège peut suivre leur exemple. La ville peut se faire assister pour cela par le Jury d’éthique publicitaire, le JEP.
L’espace public est destiné aux femmes aussi. Afin de s’y sentir en sécurité, la Ville doit développer un plan d’aménagement du territoire qui tienne compte de la situation des femmes. Il faut améliorer l’éclairage de certains quartiers, des parkings souterrains, des parcs, etc.. Nous sommes de nombreuses fois intervenus pour alerter sur les problèmes d’éclairage dans le centre-ville, par exemple en novembre 2022 lorsque les dommages liés au chantier du tram ont plongé des quartiers entiers de la ville dans le noir… renforçant l’insécurité pour les femmes en particulier.
Pour prendre en mains cette problématique, il faut s’appuyer sur les femmes elles-mêmes en organisant des marches exploratoires avec les habitantes et les usagères des quartiers, comme celles organisées par la Commission Femmes et Ville, avec avis contraignant. C’est en ce sens que nous avions proposé que la Ville de Liège participe au programme international Safer Cities for Girls ; pour construire des villes sûres, responsables et inclusives avec et pour les adolescentes âgées de 13 à 18 ans. En juillet 2023, la Ville a annoncé son entrée dans le programme en tant que « Safer City ». Une très bonne nouvelle.
Nous souhaitons aussi faire un travail de sensibilisation et d’aide au milieu festif liégeois. Par exemple afin d’avoir des équipes de personnes formées pour intervenir en cas d’agressions ou de violences sexuelles ou sexistes et venir également en aide à la victime. Avec cette proposition, nous voulons prendre exemple sur des festivals qui le réalisent déjà comme Manifiesta (notre fête de la solidarité) avec la safe zone ou encore Esperanzah, festival pionnier en la matière, avec le plan SACHA (Safe Attitude Contre le Harcèlement et les Agressions).
Enfin, nous travaillons avec les écoles et le secteur de la petite enfance. L’enfance est le moment le plus important dans la vie d’un humain, c’est là que se fait l’apprentissage. Nous voulons donc éduquer dès l’enfance à l’égalité filles-garçons.
Deux. Prendre soin des femmes victimes de violences ou de sexisme
- La concertation avec les associations de terrains doit devenir la règle. Trop souvent, les associations ne sont pas considérées alors qu’elles possèdent une grande expertise dans ce domaine.
- Nous soutenons le Centre de prise en charge des violences sexuelles en aidant à développer une antenne au centre-ville et en veillant à organiser la collaboration avec les associations de terrain. Nous voulons également faire mieux connaître ce centre auprès du public en sensibilisant sur le terrain, notamment les étudiantes à l’Université et dans les hautes écoles.
- Nous développons toutes les opportunités que présente une application pour repérer et aider les victimes de violences, comme celle dont s’est dotée la Ville (App-elles) suite à notre proposition.
- Nous voulons des commissariats de police dans les quartiers, accessibles 24h/24 et sans rendez-vous.
- Nous formons le personnel policier à l’accueil des victimes de violences sexistes et aux violences intrafamiliales.
- Dans son approche, la Ville doit aussi tenir compte du travail à effectuer envers les agresseurs (collaboration avec Praxis p.ex.).
- Nous voulons libérer plus de fonds pour augmenter l’accueil des femmes victimes de violences (refuges). Malgré les fonds donnés par le gouvernement Fédéral (1 million d’euros pour 27 structures), les moyens ne sont clairement pas suffisants.
- Nous voulons réserver des logements sociaux aux femmes victimes de violences.
- Nous voulons que la Ville adopte un code de conduite, et qu’elle place dans tous les services communaux une personne de confiance formée pour accompagner les victimes de violences.
- Nous accordons une aide financière aux ASBL locales qui font un travail de fond avec les femmes.
- Nous rendons hommage aux victimes de féminicides, et travaillons dans l’espace public à éradiquer des expressions telles que « crime passionnel » qui tendent à expliquer ou à justifier partiellement ce qui n’est rien de moins que le meurtre d’une femme.
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En matière de violences sexuelles, notre ville a connu plusieurs féminicides ces dernières années. Entre 2017 et 2022, il y a eu neuf féminicides à Liège. Nous nous rappelons notamment du meurtre de Louise Lavergne, 22 ans, assassinée par un récidiviste. Ces meurtres de femmes, parce qu’elles sont femmes, nous rappellent que l’accueil des victimes dans les commissariats n’est toujours pas à la hauteur : pas de plainte, pas de P-V transmis au Parquet, pas d’information transmise aux instances surveillant la liberté conditionnelle, juste une note interne à la police. Chaque jour, ce sont neuf femmes qui se font violer en Belgique. Huit femmes sur dix ont déjà été victimes de harcèlement. Et un viol sur dix, seulement, fait l’objet d’une plainte dans notre pays.
Ces dernières années, nous avons organisé avec notre mouvement de femmes Marianne plusieurs rassemblements d’hommage à ces victimes de féminicides. Mais nous avons aussi fait des propositions à la Ville. Par exemple, nous avons relayé l’idée du mouvement de jeunes RedFox, que la Ville développe une application qui permette aux femmes victimes d’un acte sexiste de prévenir en direct leurs proches ainsi que la police. Notre proposition a été accueillie favorablement par la majorité PS-MR. Celle-ci a finalement opté pour une application déjà existante dans une trentaine de pays, « App-elles », qui permet aux femmes de désigner des contacts privilégiés qui seront immédiatement contactés. Un pas dans la bonne direction. Encore faudra-t-il développer davantage la promotion de l’application, dans toutes les écoles, dans tous les bus, à la radio, sur les panneaux publicitaires…
En 2004 est parue à Liège la circulaire « tolérance zéro » qui a permis une meilleure prise en compte par la police des plaintes concernant les violences faites aux femmes. D’ailleurs en 2006, cette circulaire a été étendue au niveau fédéral. Or, actuellement, les associations de terrain constatent que nous en sommes revenus à la situation d’avant 2004, où ces problématiques ne sont plus autant prises au sérieux. La plupart des femmes victimes de violences ne les dénoncent pas à la police. Elles hésitent souvent par crainte de ne pas être prise en considération. Le personnel de l’accueil des victimes doit donc recevoir une formation spécifique. La proximité d’un poste de police joue aussi un rôle. C’est pourquoi nous voulons des commissariats de police accessibles dans chaque quartier, avec la possibilité de déposer plainte sans rendez-vous, et 24h/24. Nous voulons également repenser l’aménagement des bâtiments pour éviter des situations comme au commissariat de Natalis par exemple où les personnes annoncent la raison de leur venue dans un hall devant les personnes qui font la file.
Nous pouvons nous inspirer de la cellule de police EVA (Emergency Victim Assistance) de Bruxelles, qui a été créée en juillet 2020. Cette cellule de police est composée de quatre inspecteurs et d'un inspecteur en chef. Ces cinq inspecteurs sont spécialement formés pour les faits de mœurs. Ils travaillent en étroite collaboration avec le Centre de prise en charge des violences sexuelles et d'autres organismes d'aide. Ils prennent les dépositions, écoutent les victimes et donnent des formations internes et externes sur les violences intrafamiliales et sexuelles.
Les victimes de violences et de sexisme doivent également avoir droit à une aide de qualité et gratuite. Après les témoignages de #MeToo, le gouvernement a décidé d’ouvrir plusieurs centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles (Leuven, Anvers, Charleroi, Namur et Genk), auxquels les victimes peuvent s’adresser pour un secours médical et psychologique, une enquête médico-légale, le dépôt d’une plainte et son suivi. Une bonne initiative, mais celui de Liège reste encore méconnu des Liégeoises et n’est pas facilement accessible. Les autorités communales devraient y octroyer plus de moyens afin de le faire connaître et développer une antenne locale au centre-ville pour faciliter son accessibilité. Nous voulons également encourager la collaboration entre ce centre et les associations
Le taux élevé des violences familiales reste préoccupant et doit être pour la police une priorité. Les refuges sont un besoin vital pour les femmes qui veulent échapper à une situation de violence. Il ne peut pas y avoir de manque de place à ce moment-là. Les autorités doivent libérer plus de moyens pour l’accueil des femmes, engager plus de personnel et prévoir plus de places d’accueil.
Nous voulons libérer plus de fonds pour augmenter l’accueil des femmes (refuges). Malgré les fonds versés par le gouvernement Fédéral (1 million d’euros pour 27 structures), les moyens ne sont clairement pas suffisants. Les refuges pour les femmes victimes de violence sont souvent saturés et les places d’accueil affichent fréquemment complet. Il faut ainsi augmenter les moyens pour l’accompagnement des victimes de violences conjugales avec un plan ambitieux de lutte contre les violences à l’égard des femmes avec des mesures concrètes. Cela permettrait d’engager du personnel supplémentaire et de dégager des places supplémentaires. Ces moyens permettraient également d’être investis dans la prévention et dans des campagnes de communication pour faire connaître la ligne d'écoute pour les violences conjugales 0800 300 30 (pour les victimes, témoins et professionnels).
La Ville doit aussi prendre en main et soutenir, en collaboration avec les associations de terrain (par exemple, l’asbl Praxis), le travail à faire envers les agresseurs afin de sortir de ce réflexe de considérer la victime responsable des violences.
Trois. L’égalité sur le marché du travail
- Nous éliminons complètement l’écart salarial dans les entreprises et services de la ville. Nous créons une commission chargée de la surveillance de l’égalité salariale.
- Nous bannissons des entreprises et services de la Ville le travail à temps partiel obligatoire. En cas de nouveaux postes vacants, il faut d’abord veiller à augmenter le nombre d’heures des travailleuses qui sont déjà en poste et le souhaitent.
- Nous pratiquons, au niveau de la Ville et de manière proactive, des tests de pratique contre le sexisme.
- Nous instaurons un mécanisme d’éga-conditionnalité : pas d’argent public pour des structures qui ne sont pas en accord avec la loi et l’égalité salariale.
- Nous veillerons à ce que le port du foulard ne soit pas un motif de non embauche pour le personnel communal. « Ce qui importe c’est ce qu’il y a dans la tête, pas sur la tête ».
- La Ville doit soutenir les formations qualifiantes pour les femmes afin de les aider dans leur démarche d’insertion dans le marché du travail.
- Nous faisons une expérience pilote de réduction collective du temps de travail en testant la semaine des 30 heures (voir chapitre emploi).
- Nous travaillons à la reconnaissance de la pénibilité du travail des puéricultrices en crèche et travaillons à de meilleures conditions de travail (temps de travail, salaire, personnel en suffisance…).
- Nous travaillons en interne des structures communales à la déprécarisation des métiers féminisés et organisons la mixité des métiers.
- Nous encourageons et développons la possibilité de prendre des congés de paternité.
- Concernant les parcours d'insertion professionnelle, nous travaillons à la mise en place d’une discrimination positive pour les mères de famille monoparentales.
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La Ville est un employeur important et emploie beaucoup de femmes. C’est l’idéal pour lutter contre l’écart salarial et pour un engagement des femmes à temps plein. Les conditions de travail et le travail à temps partiel sont déterminants pour l’écart salarial.
Ce serait un grand pas en avant si la Ville supprimait la logique du travail à temps partiel dans les services et les entreprises autonomes de la Ville et si, lors de nouvelles places vacantes, les travailleurs qui désirent augmenter leur nombre d’heures avaient la priorité. Nous voulons également que le port du foulard ne puisse être invoqué afin de ne pas embaucher quelqu’un au sein de l’administration communale. Cette mesure discriminatoire limite le droit au travail des femmes.
La Ville doit éliminer complètement l’écart salarial dans tous ses services. Elle peut créer pour cela une commission de contrôle ou éventuellement s’appuyer sur la Commission Femmes et Ville en lui donnant certaines prérogatives. Des tests pratiques au niveau de la Ville peuvent également contrer une discrimination sexiste sur le marché de l’emploi.
En mettant sur pied une expérience pilote de réduction collective du temps de travail via la semaine des 30 heures, la Ville pourrait également prendre en main une revendication importante en ce qui concerne l’égalité homme-femme, en libérant plus de temps libre ou en créant les conditions objectives pour mieux répartir la charge de travail et les tâches domestiques.
Nous voulons aussi travailler à un mécanisme « d’égo-conditionnalité ». Comme l’explique Sylvie Pierre-Brosselette, présidente du Haut conseil de l’égalité entre les femmes et les hommes en France, sur Radio France : « Cela paraît un terme un peu barbare, mais c'est une idée très simple : il ne faut pas donner un euro d'argent public (…) sans contrepartie d'égalité hommes-femmes ». En échange de fonds publics, les entreprises et institutions devraient « au minimum se mettre en règle avec la loi et au mieux faire progresser la cause », poursuit-elle, citant par exemple le versement « de meilleurs salaires, de meilleurs promotions » ou la mise en place de mesures « de lutte contre le harcèlement sexuel ».
Quatre. Pas de discrimination envers les femmes, ni dans l’espace public, ni dans les institutions
- Nous éclairons les rues sombres et les parcs (par exemple avec des éclairages éco-responsables avec détecteurs de mouvement) de manière à renforcer la sécurité pour les femmes.
- Nous investissons dans des toilettes publiques gratuites fixes et durables ; notamment dans les bâtiments publics utilisables, pour y installer des toilettes (musées, bibliothèques…).
- Nous prévoyons des espaces de soins où changer et nourrir les bébés et nourrissons.
- Dans les transports publics, en particulier en soirée, nous travaillons à rendre possibles des arrêts à la demande pour que les femmes puissent être déposées le plus près possible de chez elles.
- Nous donnons plus de noms de femmes à nos rues et nos places, en particulier de féministes.
- Dans les marchés d’urbanisme, la prise en compte du genre dans la production d’espace public devient un critère obligatoire et éliminatoire.
- Nous instaurons une représentation de femmes et d’hommes qui tend à l’égalité, au moyen de quotas, dans les conseils d’administration et les entreprises communales.
- Nous mettons à disposition des étudiantes des protections menstruelles gratuites dans chaque école du pouvoir organisateur de la Ville de Liège (écoles secondaires et supérieures).
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Une ville qui tient compte des femmes favorise l’égalité et l’applique sur son propre terrain. Notamment par la représentation égale de femmes et d’hommes, au moyen de quotas, dans les conseils d’administration et les entreprises communales.
Les associations locales travaillent avec les femmes à la lutte contre les discriminations, à la prévention des violences et du sexisme, à l’accueil des victimes, etc. Elles ont un rôle important d’émancipation. La Ville doit mettre ce rôle en valeur. Ces associations aussi ont besoin de plus de moyens pour remplir leur rôle.
La plupart du temps, celles et ceux qui doivent se soulager d’urgence ne peuvent s’adresser qu’à l’horeca ou à des magasins. On doit alors payer pour aller aux toilettes. Il y a trop peu de toilettes publiques et uniquement des urinoirs. Cette situation impacte surtout les femmes. Avec le PTB, nous avons obtenu la mise sur pied de toilettes publiques gratuites dans plusieurs parcs en été, c’est un pas dans la bonne direction pour garantir un accès à ce besoin fondamental. Positivement, la ville a débloqué 60 000€ pour louer un local pour des toilettes publiques. Mais il n’y a toujours rien de concret derrière cela. Nous voulons que la Ville investisse dans des toilettes publiques gratuites fixes et durables ; notamment dans les bâtiments publics utilisables pour y installer des toilettes (musées, bibliothèques…).
Celle qui se rend en ville avec un bébé ou un nourrisson n’a pas beaucoup de possibilités pour le changer ou le nourrir. Où réchauffer un biberon ou une panade ? Où donner le sein tranquillement ? Allaiter est un fait naturel qui doit être possible partout dans l’espace public. Mais, en plus, des espaces réservés à l’allaitement peuvent être utiles pour les mères qui veulent nourrir leur enfant en toute tranquillité.
Cinq. Renforcer la prise en charge des enfants par les services publics
- Nous élargissons l’offre publique de l’accueil de l’enfance. Plus de crèches publiques accessibles financièrement et plus de personnel dans chaque crèche pour un bon accueil des enfants, ainsi qu’une réserve en cas d’absences ou de manque de puéricultrices.
- Nous élargissons l’accueil public pendant les congés et en dehors des heures d’école.
- Nous envisageons la mise sur pied du projet Bébébus, une halte-accueil itinérante pour les enfants de 1 an à 3 ans avec soutien à la parentalité, dans les quartiers de Liège comme elle est pratiquée à Herstal, Saint-Nicolas et Villers-le-Bouillet.
- Nous remettons à disposition un service de garde-malade communal pour les enfants de moins de 3 ans.
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Les femmes continuent toujours à assumer la plupart des obligations de soins, le care. Des services publics forts et de qualité soulagent les familles et en particulier les femmes. Mais le coût des crèches et de l’accueil extrascolaire rendent ceux-ci inaccessibles pour beaucoup de parents. Il existe un lien direct entre de bonnes garderies abordables et la participation des femmes au marché du travail. C’est pourquoi nous voulons pour les enfants l’augmentation du nombre de places en crèche ainsi que l’offre d’activités extra-scolaires abordables et de qualité.
Ces dernières années, les puéricultrices des crèches publiques ont maintes fois alerté sur le manque criant de personnel. Il aura fallu plusieurs grèves, ainsi que des interventions au conseil communal, pour que l’échevin commence à prendre cette question en main. Mais elle est loin d’être résolue. Il faut engager du personnel pour combler les manques dans les équipes existantes et les aider en cas d’absences ponctuelles de puéricultrices. En 2022-2023, l’échevin a commencé à travailler à la mise sur pied d’une équipe tournante de puéricultrices pour aller aider ponctuellement là où il y a des besoins.
Nous voulons aussi développer de nouvelles crèches et ouvrir de nouvelles places. Celles et ceux qui ont des enfants ont fait l’expérience de ces carences : concilier le travail (ou la recherche d’emploi) et l’éducation, la garde ou l’accueil de ses enfants ne se fait pas sans difficulté. Les entreprises demandent de plus en plus de flexibilité avec des horaires de plus en plus variables. Et ceci, alors que les places d’accueil pour la petite enfance sont insuffisantes. Ce sont les femmes qui sont le plus souvent touchées par ce manque d’offre. La situation est d’autant plus préoccupante que Liège est une des villes de Wallonie qui connaît le plus haut taux de familles monoparentales. On se retrouve ainsi devant des pièges à l’emploi qui voient des jeunes femmes avec enfants dans l’impossibilité de chercher un emploi parce qu’elles doivent assumer la garde de leurs enfants et qu’elles sont dans l’impossibilité de trouver une place dans une crèche.
Nous avons également proposé d’envisager la mise sur pied du projet Bébébus dans notre commune. Il s’agit d’une halte-garderie itinérante permettant aux parents de faire garder leur enfant (0-3 ans) une journée. Une offre qui permet de se rendre à un entretien professionnel ou de souffler un peu. Les communes qui ont mis cela sur pied, mettent des locaux à disposition du Bébébus et les parents participent à hauteur de 5€. Nous pourrions commencer par les quartiers les plus éloignés du centre-ville, comme Wandre, Jupille, Grivegnée, Sclessin, Rocourt… Cette mesure pourrait soulager un grand nombre de parents, et encore plus les familles monoparentales où les femmes sont majoritaires.
Six. Le droit à l’avortement
- Nous donnons davantage d’aide financière pour les centres de planning familiaux pratiquant l’avortement.
- Nous créons un fonds de soutien aux femmes en situation financière précaire pour les soutenir financièrement face aux frais d’une telle intervention.
- Nous faisons mieux connaître les lieux où l’avortement est pratiqué à Liège, ainsi que le processus de demande pour une IVG. De la première prise de contact aux consultations de suivi avec l'aide de professionnels qualifiés, et ce, afin que l'ensemble de la démarche se déroule dans les meilleures conditions possibles (dans le respect des décisions des femmes et sans jugement).
- Nous voulons faire connaître à un plus grand nombre de femmes la pilule du lendemain (pilule contraceptive d’urgence) gratuite dans les centres de plannings familiaux et l’obtention d’informations sur les autres moyens de contraception (préservatif, implant…).
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Le choix de devenir mère ou non est un des droits d’autodétermination des femmes. Il appartient à chaque femme de déterminer ce qui arrivera à son corps. Ce droit est opprimé dans le monde entier. En Belgique également, ce droit n’est pas totalement acquis. L’avortement est encore et toujours présent dans le droit pénal. Cependant, l’avortement n’est pas un crime, mais un traitement médical. La Ville peut contribuer à ce droit d’autodétermination en soutenant des centres de plannings familiaux pratiquant l’avortement. Elle doit également faire mieux connaître les lieux où l’avortement est pratiqué à Liège afin que les femmes soient informées sur le processus de demande d'IVG. Elle peut aussi créer un fonds pour les femmes en situation précaire, pour avancer les frais d’une telle intervention.