Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville qui travaille
24%, c’est le taux de chômage à Liège en mars 2023. Soit près de 2% en plus que l’année précédente (22,1%) selon l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique). Il y a plus de chômeurs en Cité ardente qu’à Charleroi, Mons ou Namur, les autres grandes villes wallonnes. Pas étonnant que l’emploi soit l’une des préoccupations principales des Liégeoises et Liégeois. Et ils ont bien raison : des milliers de bras et de cerveaux au travail sont nécessaires pour bâtir une ville à la mesure des gens.
Une ville avec de l’emploi de qualité et en suffisance, c’est ce que nous voulons. Cela implique en premier lieu la défense des travailleurs et de leurs conditions de travail. Puéricultrices, pompiers, enseignants, ouvriers communaux, employés de l’administration publique.... tous les travailleurs de la ville de Liège et des intercommunales ont droit à de bonnes conditions de travail. C’est pourquoi nous n’avons pas hésité à soutenir sur le terrain et à relayer au conseil communal différents combats durant cette mandature. Qu’il s’agisse de nommer en suffisance notre personnel communal, du cri d’alarme des puéricultrices en lutte contre le manque de personnel, du cadre de travail des pompiers (caserne pleine d’amiante, manque de matériel...), de la taille des classes dans nos écoles communales, ou encore du retour du personnel dans la nouvelle Cité administrative… Nous avons aussi bousculé le monde politique communal concernant les petits commerçants du centre-ville malmenés par la gestion du chantier du tram, soutenu activement le personnel de chez Delhaize menacé par la franchisation, averti concernant la menace contre l’emploi à l’aéroport de Liège, et soutenu le personnel de la SNCB menacé par la fermeture de 40 gares locales. Une chose est sûre: durant la prochaine mandature, nous continuerons à défendre la classe travailleuse.
Un. Investir dans la Ville
- Nous investissons dans l’enseignement de la ville, dans les crèches communales et dans la revalorisation de tous les services communaux. Pour ce faire, de nouveaux emplois seront nécessaires et il faut pouvoir sortir du cadre austéritaire imposé par le CRAC.
- Nous préconisons des investissements et des emplois dans des secteurs d’avenir. Nous mettons sur pied une entreprise publique urbaine d’énergie durable et bon marché, la SOCOLIE 2.0 (chapitre « Une ville neutre en carbone »).
- Nous voulons un budget d’investissement urbain qui parte des besoins sociaux, mais assure également des emplois à part entière. C’est une tout autre orientation qu’une politique de cadeaux aux entreprises sans la moindre condition d’embauche.
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Il y a de gros employeurs à Liège, en particulier dans le non-marchand, comme le CHU (6400), l’ULiège (5700) ou le CHR (4000). Le secteur de la logistique est aussi devenu central dans l’arrondissement. Bierset est le sixième aéroport de fret européen et le premier en Belgique. Il est devenu une grosse source d’emplois dans l’arrondissement de Liège : plus de 11.000 personnes y travaillent aujourd’hui. Quant au Port autonome de Liège, c’est la base arrière d’Anvers et Rotterdam, les deux plus grands ports européens, ce qui fait de Liège le troisième plus grand port intérieur. L’aéronautique et la pharmacie sont aussi des secteurs en pleine croissance. Mais ce n’est pas suffisant. Nous avons besoin de bien plus de travailleurs de la construction pour isoler les habitations, de chauffeurs de bus pour conduire de meilleurs transports publics, d’un plus grand nombre d’enseignants pour des classes plus petites et de davantage de personnel hospitalier. Le chômage en Wallonie touche 13,3% de la population et Liège obtient malheureusement la palme de la ville wallonne avec le plus haut taux de chômage en 2022 avec 24%. Pire : chez les jeunes, ce chiffre atteint 40% ! Les récentes attaques contre l’emploi de notre région menées dans les secteurs de la grande distribution avec les exemples de Delhaize et autres, du secteur bancaire, du fret dans l'aéroportuaire, et, avant cela, de la sidérurgie et de la métallurgie, n'ont rien arrangé, que du contraire. Force est de constater que les différents niveaux de pouvoir s’en lavent globalement les mains et se déclarent impuissants.
En 2023, lorsque les travailleurs et les travailleuses de chez Delhaize se sont battus pendant des mois contre le plan de franchisation anti-social de la direction, le PTB a ardemment soutenu la lutte et la combativité des syndicats et des travailleurs. Nous avons amené dans tous les conseils communaux de la province le débat pour que les villes se déclarent solidaires des travailleurs. À Liège, nous avons déposé une motion pour que la ville soit à l’avant-garde de la solidarité et demande le retrait du plan de franchisation. Après un rude débat (malgré la détermination des syndicats pour le retrait du plan de franchisation, le PS était déjà prêt à l’accepter et à réfléchir aux conditions de départ), cette motion a été votée à l'unanimité moins le MR qui a préféré s’abstenir et se positionner clairement du côté de la direction de chez Delhaize et de la franchisation.
Cet exemple montre à quel point les autorités publiques sont dénuées de la moindre ambition même lorsqu’il s’agit de prendre position. Pour les offres d’emploi du Forem, on met en concurrence les uns contre les autres les chômeurs wallons au moins dix fois plus nombreux que ces dernières. Dans le même temps, la chasse aux chômeurs votée en 2014 sous le gouvernement Di Rupo (PS) s’est concrétisée par un renforcement des contrôles et des sanctions plus directes. C’est aussi de cette manière que le nombre de bénéficiaires du Revenu d’intégration sociale (RIS) a considérablement augmenté, et s’est encore aggravé depuis. Le relèvement de l’âge de la pension à 67 ans ne va sans doute rien arranger dans les années qui viennent. Nous voulons une rupture de tendance. Une Ville à la mesure des gens est une ville qui offre la possibilité d’un emploi décent à ses habitants.
La politique est paralysée par l’idée libérale selon laquelle on doit le plus possible faciliter les choses pour les entreprises privées. On est aux petits soins pour les managers de ces sociétés. On investit à fond dans la brique. On fait du city marketing. Tout cela dans l’idée que la Ville en récoltera les fruits, que cela va améliorer la prospérité. Mais ce conte de fées ne tient pas la route. Pas plus à Liège qu’ailleurs. Les riches n’en sont que plus riches, et les pauvres plus pauvres. La mission du service public est au contraire d’y pallier autant que faire se peut.
Nous n’avons pas besoin de blabla, mais d’une véritable vision centrée sur les investissements dans la ville. Nous ne croyons pas à une politique de cadeaux dénuée de la moindre condition d’emploi. Tout cet argent peut et doit être consacré à des choses bien plus utiles. C’est pourquoi nous orienterons notre budget des investissements vers les besoins des habitants et vers la création d’emplois pour les Liégeois. On prêtera une attention particulière à des emplois et des formations pour les gens les moins qualifiés.
Nous investirons dans l’enseignement de la Ville. C’est d’ailleurs dans ce sens que le PTB a déposé au mois d’avril 2023 une motion pour diminuer le nombre d’élèves par classe, dans le but également de soutenir les enseignants qui étaient depuis plus d’un an déjà en lutte sur différents axes, dont celui-là. Nous sommes aussi intervenus contre les coupes dans l’emploi de notre HEL (Haute École de la ville de Liège) suite à la gestion calamiteuse de la majorité PS-cdH par le passé, et à l’annonce de la fusion avec la Haute École Charlemagne par l’échevin Hupkens (PS).
Nous investirons dans les crèches communales. Celles-ci en ont grandement besoin. Les plus de 300 puéricultrices de la ville de Liège sont en lutte depuis des années pour renforcer le personnel. Elles demandent le remplacement systématique des absents ou des départs à la pension dans les différentes crèches de la ville. En mai 2022, la crèche de Grivegnée a fermé pendant plus d’un mois par manque d’effectif, du jamais-vu. Le mois suivant, c’est tout le service des grands de la crèche de Kinkempois qui a fermé à son tour. De nombreux témoignages de puéricultrices de pratiquement toutes les crèches de la ville nous reviennent. Partout, c’est le même problème : ce sont des femmes passionnées par leur métier, mais qui subissent le sous-effectif et le non-remplacement des absentes. Avec des conséquences directes sur les conditions de travail, mais aussi sur l’accueil de nos petits. Au mois de mai 2022, le PTB, par la voix de Raoul Hedebouw, a alerté sur cette situation dans nos crèches, qui empire depuis des années sans que les échevins successifs (Pierre Stassart puis Jean-Pierre Hupkens) ne prennent cette situation au sérieux. Lors de l’interpellation de Raoul Hedebouw au conseil communal, l’échevin Jean-Pierre Hupkens (PS) a répondu qu’il allait (enfin!) prendre les choses en main. Le mois suivant, c’était à Sophie Lecron, cheffe de groupe PTB, de revenir sur le sujet, car d’autres crèches tiraient encore la sonnette d’alarme. En réalité, l’échevin a continué de minimiser la situation sans prendre aucune mesure réelle.
Nous avons dû revenir de nombreuses fois sur le sujet au conseil communal de Liège pour faire avancer le collège qui continue de minimiser, et de ne pas communiquer avec les travailleuses. En 2022, enfin, des remplaçants sont recrutés par la ville et une réserve de recrutement est constituée, soulageant un peu les services (mais toujours de manière insuffisante). Et il aura fallu attendre 2023 pour que le collège pense à organiser enfin un système de puéricultrices de garde pouvant remplacer rapidement les absences, même de courte durée, comme cela se fait dans d’autres secteurs. C’était une demande syndicale depuis des années. Quel combat de longue haleine pour quelque chose qui semble évident : de bonnes conditions de travail dans les services publics, un service public de qualité, ici pour nos tout petits.
Nous investirons également dans la revalorisation des autres services communaux. Pour ce faire, beaucoup de nouveaux emplois seront nécessaires et il faut pouvoir sortir du cadre austéritaire qui est imposé par le plan de gestion avec le Comité régional d’aide aux communes (CRAC). En effet, la Ville s’est engagée auprès du CRAC à ne pas embaucher plus de 2889 ETP. Au final, quelques services auront été supprimés et la charge de travail dans de nombreux autres aura été augmentée.
Pire, la majorité communale PS-MR a diminué en un an, entre le troisième trimestre 2022 et le troisième trimestre 2023, de 416 personnes notre personnel communal passé de 3363 effectifs en 2022, donc travailleuses ou travailleurs, à 2947 effectifs en 2023. C’est 14% des travailleurs de la ville actuels ! Pas étonnant qu’il y ait autant de services de la ville qui ne tiennent plus et autant de travailleurs qui tirent la sonnette d’alarme : ils sont sous pression, avec une charge de travail irréaliste et intenable, et un service dégradé. Les conséquences sur nos services publics s’en sont fait évidemment ressentir (mairies de quartiers fermées, moment d’impossibilité de déclarer son bébé à Liège, services de nettoyage des bâtiments mais aussi de la voie publique avec des demi-équipes...). Avec le PTB, nous pensons que c’est tout le contraire qu’il faut faire : nous avons besoin de plus d’employés communaux pour faire tout ce boulot et développer notre ville. Le nombre de travailleuses et travailleurs du personnel communal doit revenir au minimum au cadre régional, qui n’est même plus atteint.
Enfin, le PTB demande que Liège se dote d’une Union liégeoise du logement (cf. chapitre « Une ville où chacun est bien logé ») chargée d’un plan de création de 9000 logements publics dans les années à venir. Un plan ambitieux en la matière nécessite des outils d’envergure. Comme c’est le cas dans de grandes villes allemandes, cette Union liégeoise du logement pourrait moderniser et bâtir des milliers de logements sociaux, tout en faisant pression sur le marché locatif. Celui-ci est en effet largement dominé par des sociétés privées dont le seul objectif est la rentabilité au plus court terme. Beaucoup d’entre elles pratiquent le dumping social le plus éhonté et la qualité du travail n’en est que très moyenne. Sachant qu’un logement construit peut induire la création de deux emplois sur base annuelle, des centaines d’emplois pourraient être créés dans la foulée. De même, isoler des milliers de bâtiments et logements publics pourrait engendrer d’autres centaines d’emplois, tout en permettant de grandes et durables économies d’énergie.
Deux. Respect envers le personnel de la fonction publique communale et intercommunale
- Nous témoignons plus de considération envers les travailleurs des services communaux et intercommunaux. Des services publics forts sont nécessaires. Ils reposent sur des collaborateurs motivés. Nous assurons une nomination statutaire à tous les niveaux. La Ville doit être un employeur social par excellence.
- Nous prêtons l’oreille et organisons activement la concertation du personnel communal. Nous prenons au sérieux son expertise sur le plan de la prestation de service. Nos travailleurs sont une richesse, non une charge.
- Nous faisons le maximum pour que les différents services publics disposent de suffisamment de matériel et d’outils nécessaires, de qualité et pratiques à utiliser pour le personnel.
- Nous inversons les privatisations décidées par les autorités communales. Nous élargissons l’offre de service dans les quartiers, par exemple en mettant sur pied des « maisons de la solidarité ».
- Nous voulons la même proportion de « statutarisation » (titularisation) pour toutes les mêmes échelles barémiques, que ce soit du PATO ou des cadres.
- Nous reconnaissons la pénibilité du travail des puéricultrices en crèche et travaillons à de meilleures conditions de travail (temps de travail, salaire, personnel en suffisance…).
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Liège souffre également du tabou concernant l’emploi public. Dans la vision néolibérale souvent adoptée par nos autorités communales, les prestations de service par le personnel communal constituent surtout une charge qui doit être considérablement réduite. Pour le PTB, c’est bien au contraire une richesse, une mission d’intérêt général qui doit s’élargir.
La part d’emplois statutaires continue sa baisse spectaculaire, passant de 45% en 2020 à 35% au 3e trimestre 2022 : 1723 ETP contractuels (dont APE) contre 919 ETP statutaires. Total ETP : 2642. Le rapport est de 65%-35%. On est loin des 50%-50% annoncés comme volonté dans le dernier plan de gestion en juin 2022 et dans les accords syndicaux que la majorité PS-MR a conclus. Mais malgré ça, la politique de statutarisation demeure pratiquement nulle, pas de nomination entre 2018 et 2023. Or, la part de statutaires devrait au contraire être augmentée, avec une attention particulière pour les bas salaires (ouvriers, agents de nettoyage). La Ville doit montrer l’exemple en transformant les emplois précaires en contrats statutaires, en assurant la transparence sur le système de nomination.
Les services communaux sont précieux pour les Liégeois. Si nous les dégradons, qui d’autre s’occupera de nos enfants et de nos aînés ? Qui d’autre assurera la propreté des rues ? Qui d’autre nous aidera dans toutes sortes de problèmes administratifs ? Qui d’autre organisera le sport, la culture et les loisirs ? Les autorités communales doivent réembaucher du personnel en lui assurant un bon statut. Avec de bons services publics et un emploi public à part entière, on peut aider les gens à mieux aborder les défis actuels de la vie. Aujourd’hui, le monde est organisé de manière à ce que bien des Liégeois ne s’en sortent pas et pataugent dans l’incertitude du chômage, de la pauvreté, des emplois précaires (à temps partiel, temporaires, dangereux et/ou sous-payés).
Certains prétendent qu’il importe peu qu’un service soit privé ou public. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ? Pour le PTB, le public constitue bel et bien une plus-value. Dans les services publics communaux, le service peut réellement occuper une position centrale, au lieu du profit et de la rentabilité. C’est pourquoi nous ne voulons pas que la Ville sous-traite ses fonctions statutaires. Nous sommes contre la marchandisation des tâches essentielles des pouvoirs publics. Nous sommes opposés à une politique qui désavantage ou démantèle les services publics parce qu’ils constitueraient des entraves au privé. Car, partout où l’on a suivi ce genre de politiques, nous avons assisté à la régression des services aux habitants de la Ville. De la même manière que le PTB n’accepte pas les Partenariats public-privé (PPP), aucune privatisation ou externalisation de services communaux ne sera avalisée par notre parti. La majorité PS-MR assume tout à fait faire appel à une entreprise privée, la famille de multimillionnaires Laurenty, pour faire nettoyer nos bâtiments scolaires communaux, plutôt que d’embaucher. Pourtant, les travailleurs et travailleuses de ce service de la ville sont pour beaucoup en travail partiel et demandent plus. Avant ça, la majorité PS-cdH avait procédé à la privatisation partielle du service des plantations de la Ville, sous-financé, qui doit maintenant faire appel à des sociétés privées pour certains de ses services, comme la culture de fleurs et plantes. Pour le PTB, cette externalisation de certaines activités constitue d’inquiétantes privatisations partielles. Comment détruire un service public ? Le linguiste américain Noam Chomsky l’explique très bien : « d’abord, coupez les vivres. Ça ne marchera plus. Les gens s’énerveront. Ils voudront autre chose. C’est la technique de base, on l’utilise beaucoup ». Nous ne voulons pas qu’il en soit de même pour Liège. Pas question que la Cité ardente revive les coupes budgétaires des années 80 qui avaient entraîné pour les employés de la Ville licenciements et baisses salariales.
Selon nous, la logique d’entreprise et les stratégies commerciales dans les services communaux doivent être radicalement remaniées. Notre point de départ est celui-ci : les services de la Ville doivent être accessibles. Cela ne se fait pas qu’avec des applications numériques et des sites web. Le PTB est partisan de la numérisation, mais dans ce cas, les autorités communales doivent activement faire en sorte que tout le monde y ait accès. On a besoin de collaborateurs communaux joignables, de guichets ouverts et d’une police locale, installés dans des bureaux de quartier accessibles. Ces dernières années, la Ville n’a pas assez investi en la matière. Oui, bien sûr, on peut encore prendre un rendez-vous numérique. Mais rencontrer un agent de quartier en personne, trouver des informations de la Ville dans sa boîte aux lettres, trouver le temps de discuter avec un éboueur, tout cela est devenu nettement plus rare. Une agression en avril 2017 contre une employée de la mairie de quartier de Bressoux a mis le feu aux poudres et a révélé que le sous-effectif était responsable du climat délétère qui pouvait parfois y régner. Les agents des mairies de quartier de la Ville s’étaient alors mobilisés au conseil communal et Sophie Lecron avait interpellé l’échevine de l'État civil qui avait promis des réunions de conciliation. C’était un pas en avant dans la bonne direction, mais les résultats ne se font toujours pas sentir. Les travailleuses et travailleurs des mairies sont toujours en sous-effectif alors qu’ils fournissent un service de proximité inclusif important pour les Liégeoises et les Liégeois.
Nous attendons de la Ville non seulement une politique à la mesure de ses habitants, mais aussi de ses travailleurs. Ceux-ci ressentent un certain manque de respect et de reconnaissance de la part des autorités communales et du management. C’est pour cette raison que le PTB a souvent interpellé le conseil communal pour défendre l’emploi public en termes quantitatif mais aussi qualitatif : pour le personnel de la Ville, pour l’avenir des pensions des employés communaux, pour les travailleurs du CPAS, pour les puéricultrices... Les travailleurs de la commune attachent beaucoup d’importance à la pertinence sociale de leur travail. Ils veulent également représenter quelque chose pour les autres. Ils en sont empêchés par la lourdeur des procédures, la pression trop élevée du travail et le manque de personnel. Les pompiers savent mieux que les échevins quelles sont les meilleures conditions de travail et ce qu’ils veulent pour leur caserne, les employés des guichets savent très bien comment proposer un bon service à tout le monde. Comme parti de gauche, nous avons également soutenu activement début 2018 le personnel du CHR-Citadelle (aujourd’hui Hôpital de la Citadelle) dans son combat. En étant présent à ses côtés dans la rue évidemment, mais aussi au conseil communal. En janvier et février 2018, c’est une lutte importante qui a secoué le plus grand hôpital de Liège. Le conseil d’administration de la Citadelle, composé d’élus communaux et présidé par une conseillère PS, a imposé au personnel un plan d’austérité de 10 millions d’euros à économiser à hauteur de 1000€/an sur le dos de chacun des travailleurs et travailleuses du CHR. Le PTB y a opposé une motion de solidarité aux travailleurs que le PS a coulée par une motion adverse et inoffensive. Le PTB ne tolère pas ces attaques sur nos soins de santé. Nous étions encore présents aux côtés des travailleuses et travailleurs du CHR de la Citadelle pour les remercier pour leur travail lors des difficiles mois Covid. Et, par la suite, dans leur lutte pour l’obtention du nécessaire fond Blouses blanches, une prime pour la toute première ligne et des augmentations salariales, lutte qui a abouti à une victoire politique.
Autre exemple frappant du manque de considération des autorités publiques pour leurs travailleurs : en juin 2021, au conseil d’administration du service régional d’incendie de Liège où siège notre conseiller communal Antonio Gomez Garcia, on débattait du cas d’un pompier lourdement blessé dans le cadre d’un accident du travail. Certains administrateurs ont remis en cause certaines indemnités consécutives à son accident de travail. De plus, lors de l'intervention d’Antonio Gomez Garcia en faveur de son indemnisation, une administratrice PS, croyant avoir coupé son micro (réunion en ligne) a dit : « On a perdu trop de temps à cause de ce connard ». Un manque de respect pour nos pompiers ainsi que pour les conseillers de l’opposition.
Pour le PTB, Liège peut prendre une série d’initiatives pour l’emploi de ses citoyens. Il n’y a pas de fatalité. C’est un choix politique de choisir comme priorité la lutte pour des emplois, de bonne qualité.
Trois. Une semaine de 30h dans l’emploi communal
- Nous voulons que la Ville lance un projet pilote dans un ou plusieurs services communaux pour une réduction du temps de travail. Une expérimentation de la semaine de 30h à Göteborg, en Suède, a fourni des résultats prometteurs en matière d’absentéisme pour maladie ou burn-out. De même qu’à la ville de Charleroi.
- La semaine de 30h offre des possibilités dans une économie en transition numérique : il est possible de moins travailler grâce aux innovations technologiques.
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Cette idée n’a rien d’utopique. De plus en plus de villes et de communes en Europe et au-delà se lancent dans cette expérience et en tirent un bilan très positif. La ville portuaire de Göteborg (Suède) a lancé il y a des années une expérimentation novatrice dans une de ses maisons de repos communales. Le personnel soignant y a travaillé avec un nouveau temps plein : 30 heures par semaine. Le résultat de cette expérience est net : les pensionnaires sont très satisfaits de la meilleure qualité du service. Et les travailleurs aussi. Leur qualité de vie s’est améliorée et ils éprouvaient plus de joie à travailler. Ainsi y avait-il clairement moins d’absentéisme pour maladie qu’avec une semaine de travail plus longue. Le travail était non seulement plus sain, mais aussi plus agréable.
La Ville de Charleroi a à son tour lancé une expérience pilote identique pour deux ans : à partir de 60 ans, le personnel communal ouvrier et d’entretien peut prester en 4/5e, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Le bilan après ces deux années étant très positif pour les travailleuses et travailleurs mais aussi pour l’efficacité du service public, cette expérience à été prolongée et continue à ce jour. De même, Bruxelles-Propreté, Saint-Josse et Anderlecht avaient proposé à leurs ouvriers de plus de 50 ans de travailler un jour de moins par semaine, sans être payé moins. Pareil à l’IFAPME. Si c’est possible dans ces communes et services, pourquoi pas une expérience pilote à Liège ? Pour bien des travailleurs communaux liégeois, la semaine de 30 heures constituerait en effet un énorme soulagement. Malheureusement, l’échevine PS du personnel de la Ville, Maggy Yerna, a exprimé son opposition à cette proposition en refusant en novembre 2016 une proposition de réduction collective du temps de travail. Pourtant, la semaine de 30 heures est la réponse moderne aux développements technologiques. Les services de la Ville eux aussi se mettront en phase avec le XXIe siècle. Travailler moins sur une semaine offre des possibilités de répartir le travail en cas de diminution de l’emploi due à la numérisation. Partager le travail est nécessaire pour l’avenir mais aussi pour notre santé. C’est une vraie réponse à la question des maladies professionnelles.
Nous voulons aussi permettre des aménagements de fins de carrières pour les travailleuses et travailleurs du personnel communal. Une réduction du temps de travail avec embauche compensatoire. Cela permettrait à nos aînés de souffler un peu au cours de leurs dernières années de travail et à des jeunes d’accéder plus vite au monde du travail. Cela permettrait aux travailleurs plus anciens de transmettre leur expérience aux travailleurs plus jeunes.
Car oui, les gens s’épuisent au travail. Le nombre de burn-out augmente à vue d’œil. Une semaine de 30 heures avec maintien du salaire et embauches compensatoires a évidemment un coût. Les pouvoirs publics peuvent toutefois récupérer une part considérable de cette dépense en devant verser moins d’indemnités de maladie et de chômage.
Et à tous les partis traditionnels qui crient à l’impossibilité de la réduction de travail sans perte de salaire, nous répondons : avec ce même raisonnement, on travaillerait encore 12 heures par jour. Les arguments des partis traditionnels sont les mêmes que ceux qui ont été opposés au mouvement ouvrier qui se battait pour la journée des 8 heures. Heureusement que les travailleurs ont continué de se battre pour cette réduction du temps de travail. Le PTB Liège veut s’inspirer de cet esprit combatif !
Quatre. Stop aux Partenariats publics privés (PPP), stop au dumping social dans les projets urbanistiques
- Nous mettons fin à la logique de dérouler le tapis rouge aux entreprises privées, pour ensuite subir leurs pressions financières, leur planning... Le secteur public doit garder les gros projets urbanistiques en main et être à la manœuvre. Le chantier du tram à Liège a démontré l'échec des PPP, échec dont les Liégeois se souviendront longtemps, et les finances publiques aussi.
- Nous instaurons une charte et des inspections plus sévères contre le dumping social. Sur les chantiers de la Ville, nous n’acceptons que des emplois à part entière. Pas d’enchevêtrement de constructions et de sous-traitances qui ne respectent ni les droits sociaux ni la sécurité des ouvriers. La charte concerne aussi les intercommunales.
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La Ville doit faire appliquer la charte contre le dumping social et prendre des mesures strictes en ce sens. Il est inadmissible que des entreprises fassent venir des travailleurs de l’autre bout de l’Europe pour une bouchée de pain. La Ville doit s’assurer que les ouvriers qui travaillent sur les chantiers de son territoire soient protégés par la législation belge. « Quand tu es sans-papiers et que tu as un accident, raconte Mohammed, ouvrier de chantier, ta première pensée est ‘pourvu que je ne sois pas expulsé’ ! ». Et il sait de quoi il parle : alors qu’il avait été sérieusement blessé au travail, il a refusé que ses collègues appellent une ambulance et a préféré appeler son patron. « Cela arrange surtout le patron, explique Eva Maria Jimenez Lamas, déléguée syndicale CSC, car il ne doit pas déclarer d’accident de travail, il n’a ni contrôle ni amende ».
La Ville ne doit pas détourner les yeux de cette réalité sociale. Nous ne voulons qu’une seule règle pour les travailleurs détachés : à travail égal, salaire égal et protection sociale égale. Avec une charte contre le dumping social avec des mesures contraignantes, rédigée avec les syndicats, nous exclurons les situations inacceptables et nous aurons en main les clefs nécessaires pour protéger des emplois à part entière à l’aide de contrats dignes de ce nom. Voilà qui devrait faire réfléchir les employeurs avant d’aller chercher des travailleurs d’autres pays à bas coût. C’est dans cet esprit que le PTB a soumis en septembre 2015 au conseil communal une charte contre le dumping social dans les marchés publics de la Ville. Le PS l’avait cependant renvoyée en commission avant d’y opposer la sienne, bien plus abstraite. Les amendements du PTB y avaient été rejetés : ils ne demandaient pourtant qu’une proportion minimale de 80% de travailleurs soumis à la sécurité sociale belge dans les entreprises et la possibilité pour la Ville de rompre tout contrat avec une firme en infraction. Le PTB avait tout de même voté cette charte dans un esprit constructif, mais souhaite à l’avenir lui donner plus de poids. Ni le fédéral ni le régional n’agissent, la Ville n’a pas à s’en laver les mains et doit exiger des inspections sociales plus sévères et plus systématiques sur les chantiers et les faibles sanctions ne sont guères dissuasives pour de grosses sociétés qui se mettent facilement en faillite et n’ont que faire des déclarations sur l’honneur. Enfin, la charte devra à l’avenir concerner aussi les intercommunales de notre région.
De plus, le PTB refuse tout nouveau PPP pour de gros projets urbanistiques dans notre ville. Le partenaire privé finit toujours par prendre la main sur le chantier, que ce soit dans l’exécution ou le financièrement, et ce sont nos structures publiques avec notre argent public qui en pâtissent. Le chantier du tram en est un exemple malheureux. Ce tram qu’on appelait alors Tram expo 2017 a connu un nombre record de retards et de prolongations, et est annoncé pour janvier 2025 « si tout va bien ». La société de construction Colas, pour essayer de rattraper ce retard, a rapatrié des travailleurs de ses autres chantiers en France, alors qu’il y a un besoin d’emplois ici. Et, pire encore, ce sont finalement les finances publiques qui vont permettre de compenser le retard engrangé par l’entreprise privée. Triple peine : un retard énorme alors que nous avons tant besoin de solutions en termes de mobilité, peu d'intérêt à faire travailler la main d'œuvre locale alors que nous connaissons un taux de chômage record, et une perte financière publique pour compenser des retards dont nous ne sommes pas responsables.
Les commerçants se sont mobilisés face aux pouvoirs politiques. Comme parti, nous avons relayé ces combats, mobilisé la population également devant le conseil communal. Nous sommes intervenus de nombreuses fois, au conseil communal et au parlement régional, que ce soit sur les différents retards ou sur les nombreuses conséquences pour les habitants, étudiants, travailleurs, commerçants... de Liège. Nos décideurs politiques en charge du dossier, le ministre wallon Philippe Henri (Ecolo) et le bourgmestre de Liège Willy Demeyer (PS), se sont contentés de se renvoyer la balle et de se lamenter sur le fait qu’ils ne peuvent rien faire face… au pouvoir qu’ils ont eux-mêmes donné à cette multinationale en choisissant de réaliser ce chantier via un PPP.
Enfin, un autre problème des PPP, c’est le partage de la voie publique, avec comme conséquences par exemple, la sécurisation des chantiers. Le PTB a plusieurs fois défendu (et en partie obtenu) plus de surveillance et de sécurisation pour les piétons, cyclistes et automobilistes sur les différents chantiers dans la ville. Pour nous, pas question de laisser le bourgmestre se déresponsabiliser des chantiers qui se situent sur le sol de sa commune. C’est bien lui le responsable de la sécurité. Que ce soit sur le chantier du tram tout comme sur d’autres chantiers liégeois, de nombreuses personnes ont subi des accidents (chevilles foulées, jambes cassées, genoux égratignés…) qui auraient tout à fait pu être évités avec une signalisation et un contrôle correct. Après plusieurs interpellations de notre part entre 2021 et 2023, nous avons obtenu que les autorités renforcent leur surveillance du chantier en mettant des travailleurs supplémentaires sur cette tâche.
Cinq. Préserver les commerces et emplois de proximité
- Stop à la prolifération de nouvelles grandes surfaces ou de galeries commerçantes. Les commerces de proximité doivent être maintenus dans nos quartiers. Il en va de même au niveau des fermetures de bureaux de poste et des services bancaires.
- Lors des travaux de voirie dans la ville, il faut venir en aide à nos commerçants, et plus particulièrement aux plus fragilisés.
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Quelle catastrophe que cet abandon de nos commerces de proximité par le bourgmestre PS et par l’échevine du commerce MR, dans le cadre du chantier du tram. Déjà fortement impactés par la crise économique, par la crise du COVID, et ensuite la crise énergétique, ceux-ci ont ensuite subi ce chaos qu’a été le chantier du tram de Liège, et l’abandon des autorités PS-MR.
Le centre de Liège a vu un nombre incroyable de commerces faire faillite les uns après les autres. Notre ville a connu le triste rythme de fermeture presque quotidien de nos commerces de proximité.
Les commerçants ont pourtant organisé de nombreux appels à l’aide, des actions concrètes et ludiques, des publications et témoignages dans la presse et ailleurs, des rassemblements...
Le PTB n’a eu de cesse de relayer ces préoccupations lors des conseils communaux. Régulièrement le même constat : l’inaction des autorités communales. Pire, l’échevine PS Yerna a même laissé passer une aide régionale pour nos commerçants en ne se portant volontairement pas candidate, parce que soi-disant « Liège n’y aurait pas droit, nous avons déjà une aide locale qui rend impossible l’octroi de l’aide régionale ». Qu’à cela ne tienne : le député PTB Julien Liradelfo a interpellé le gouvernement régional, qui a confirmé que Liège était bien dans les conditions pour obtenir cette aide… et que, si la ville avait déposé une demande, même en retard, elle l’aurait obtenue ! Finalement, l’échevine a reconnu son erreur, en augmentant l’aide locale déjà existante.
L’attitude du collège communal PS-MR a été tellement méprisante que, lors d’une action, l’échevine du commerce s’est fait huer par les commerçants qu’elle était en train de critiquer, alors qu’ils tentaient de faire passer un message important.
La lutte des commerçants a été difficile. Et en partie victorieuse. Face à la pression, des aides ont finalement été dégagées par la Région wallonne pour 2022 et 2023. Des victoires pour ce secteur qui a été gravement oublié par nos décideurs politiques, davantage occupés à se renvoyer la balle entre le ministre en charge wallon (Ecolo), et le bourgmestre (PS).
Nous voulons un plan de redéploiement du commerce et de reconstruction de la part de la majorité communale. Pas de l'incompétence, de l’inaction ou une attitude désinvolte.
Dans la situation actuelle inquiétante de l’emploi, les autorités communales n’ont pas de réponse sérieuse. Ni le piétonnier ni le tourisme ne pourront résoudre à long terme la question de l’emploi à Liège. Les commerces et services de proximité en ont pâti et continuent à en souffrir. Pourtant, le développement du commerce de proximité est davantage créateur d’emplois que la grande distribution. Il représente aussi un élément de stabilité sociale et territoriale. Il faut donc rompre avec cette tendance mercantile irrationnelle qui déqualifie de nombreux emplois et multiplie les trajets pour nos concitoyens.
Les membres du PTB Outremeuse et du PTB Sainte-Walburge ont ainsi mobilisé les habitants et lancé une pétition en 2022 contre la fermeture des agences bancaires dans ces quartiers. Des actions relayées également au conseil communal en mai 2022. Interpellé, le collège communal n’en avait rien fait. Des services de proximité dans chaque partie de Liège sont pourtant nécessaires dans une ville à vocation sociale et accessible pour toutes et tous. Ce combat, le PTB continuera à le mener à l’avenir, avec les habitants, les commerçants et les artisans de nos quartiers.
Six. Assurer l’avenir des pensions du personnel de la ville et du CPAS
- Nous menons une fronde municipaliste pour exiger du fédéral la prise en charge financière des pensions, et pour refuser qu’une fois de plus ses décisions politiques d’austérité reposent sur le dos des communes. En effet, les autorités fédérales ont voté une loi anti-sociale visant à détricoter les pensions des fonctionnaires en ne tenant plus compte que des années prestées comme statutaire dans le calcul de la pension publique.
- Nous voulons nommer davantage de personnel communal. C’est nécessaire pour la sécurité de l’emploi, mais aussi pour assurer le paiement des pensions des travailleurs communaux.
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Le plan Oxygène de la Région wallonne est survenu suite à l’impossibilité de la ville de Liège de pouvoir assumer la charge des pensions de ses fonctionnaires. Ce montant de la responsabilisation des pensions a quadruplé entre 2017 (20 millions €) et 2023 (98 millions €). Le plan oxygène représente 394 millions € d’aide sur cinq ans, et s’il a permis de limiter les dégâts dans un contexte très difficile, la Région continue de conditionner cette aide à un renforcement du plan de gestion et de l’austérité. Cela veut dire que c’est un cadeau empoisonné, un pas en avant pour trois pas en arrière. Sur le long terme, cela ne fera qu’aggraver la situation de nos finances communales et de nos concitoyens.
Cette situation est due au fait que, pendant 20 ans, la ville de Liège n’a nommé que très peu d'agents, diminuant ainsi sans cesse la base sur laquelle repose le financement des pensions des agents de la ville (ce sont les agents nommés, statutaires, qui cotisent dans cette caisse des pensions). En ne nommant pas, on crée donc un serpent qui se mord la queue : moins il y a de statutaires, moins il y a de cotisations et plus les caisses communales en pâtissent. Nommer davantage de fonctionnaires avec un statut bien établi est la meilleure garantie, non seulement pour résoudre le problème des pensions du personnel communal, mais aussi pour leur sécurité d’emploi. Et cet aspect est de compétence communale.
De plus, cette situation vient aussi du fait que le gouvernement fédéral n’offre aucune aide sérieuse aux communes pour compenser cette terrible facture sur nos finances communales. D’autre part, les autorités fédérales ont voté une loi anti-sociale visant à détricoter les pensions des fonctionnaires en ne tenant plus compte que des années prestées comme statutaire dans le calcul de la pension publique. Pour beaucoup de travailleurs contractuels de la Ville, la perspective d’être nommés plus tard dans leur carrière tout en ayant quand même une pension décente devient irréaliste. Pour rappel, les pensions du régime salarié en Belgique sont largement en dessous de la moyenne de nos pays environnants.
Sept. S’opposer à la réforme des points APE, au blocage des salaires et à la pension à 67 ans
- Nous nous opposons à la réforme des points APE décidée par le gouvernement.
- En tant qu’autorité publique, la ville doit être exemplaire. Nous voulons au maximum transformer les contrats précaires type APE (comme cela existe actuellement par exemple pour des institutrices de nos écoles communales) en contrats stables.
- Nous devons, en tant que ville, dénoncer et demander l'annulation de la limitation du droit aux allocations de chômage (allocations d’insertion) pour les jeunes décidées par les gouvernements Di Rupo et Michel.
- Nous dénonçons les mesures du gouvernement fédéral, en particulier la loi sur le blocage des salaires signée par le ministre socialiste Pierre-Yves Dermagne, et le recul de l’âge de la pension à 67 ans.
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Cette réforme a suscité à juste titre de nombreuses contestations chez les syndicats et les travailleurs. Il faut rappeler qu’au moment de la réforme (entrée en vigueur le 1er janvier 2022), 60 000 travailleurs en Wallonie bénéficiaient de ce système des points APE, ce qui représentait près de 45 000 équivalent temps plein (ETP). Le nouveau régime écartait non seulement certains organismes comme le Forem et les Provinces mais prévoyait aussi de réduire le budget des aides à l’emploi d’au moins 92 millions d’euros et de fonctionner avec une enveloppe fermée. Le gouvernement wallon n’avait donné aucune garantie quant au maintien de l’emploi, renvoyant au contraire la balle aux employeurs concernés. Précisons dès lors que 42% des emplois APE étaient occupés dans le secteur public, y compris les pouvoirs locaux, 52% dans le secteur non-marchand et 6% dans l’enseignement.
Dans ce contexte, nous avons été particulièrement interpellés par l’impact que cette réforme pouvait avoir pour la Ville de Liège. D’abord au niveau du personnel communal, puisque plus d’un tiers du personnel de la Ville dépendait directement du système APE. Suite à une interpellation sur le sujet de la conseillère communale PTB Sophie Lecron, le collège communal avait confirmé le chiffre de 50 emplois menacés par la réforme. 100 autres emplois risquaient de disparaître du côté des ouvriers communaux (propreté, plantation, voirie).
Par ailleurs, cette réforme est aussi une menace pour les nombreuses associations et ASBL du non marchand que compte notre commune, qui font un travail essentiel pour la population et qui ne sauraient pas financer ces emplois sur fonds propres.
Dès le début, le PTB a dénoncé l’enveloppe budgétaire fermée de la réforme des emplois APE. Alice Bernard, députée PTB : « Si elle permet de pérenniser les emplois actuels, elle empêche de tenir compte de l’évolution de l’ancienneté des travailleurs, des évolutions barémiques. Dans ces conditions, le maintien de tous les emplois dans la durée n’est malheureusement pas garanti ! ».
Cette enveloppe fermée ne permet pas non plus de créer facilement de nouveaux emplois. Ou alors, au détriment d’emplois qui seront perdus ou qui n’existeront plus. Enfin, il n’est pas garanti que les emplois créés seront à durée indéterminée. La pression du secteur et plusieurs interventions du PTB au parlement ont permis d'obtenir une adaptation pour que les subventions suivent l'évolution des salaires pour 2023. Mais l'incertitude subsiste pour les années suivantes.
Les secteurs concernés sont pourtant cruciaux. Le secteur de la petite enfance, où il y a beaucoup d’emplois APE. Mais aussi le secteur socio-culturel, le secteur de l’éducation permanente et des travailleuses et travailleurs de notre personnel communal.