Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville riche de ses petits commerçants
Catastrophique. Comment qualifier autrement cet abandon de nos commerces de proximité par le bourgmestre PS et par l’échevine du commerce MR, dans le cadre du chantier du tram ? Déjà fortement impactés par la crise économique, par la crise du COVID, et ensuite la crise énergétique, ceux-ci ont ensuite subi ce chaos qu’a été le chantier du tram de Liège, et l’abandon des autorités PS-MR.
Le centre de Liège a vu un nombre incroyable de commerces faire faillite les uns après les autres. Notre ville a connu le triste rythme de fermeture presque quotidien de nos commerces de proximité.
Les commerçants ont pourtant organisé de nombreux appels à l’aide, des actions concrètes et ludiques, des publications et témoignages dans la presse et ailleurs, des rassemblements...
Le PTB n’a eu de cesse de relayer ces préoccupations lors des conseils communaux. Régulièrement le même constat : l’inaction des autorités communales. Pire, l’échevine PS Yerna a même laissé passer une aide régionale pour nos commerçants en ne se portant volontairement pas candidate, parce que soi-disant « Liège n’y aurait pas droit, nous avons déjà une aide locale qui rend impossible l’octroi de l’aide régionale ». Qu’à cela ne tienne : le député PTB Julien Liradelfo a interpellé le gouvernement régional, qui a confirmé que Liège était bien dans les conditions pour obtenir cette aide… et que, si la ville avait déposé une demande, même en retard, elle l’aurait obtenue ! Finalement, l’échevine a reconnu son erreur, en augmentant l’aide locale déjà existante.
L’attitude du collège communal PS-MR a été tellement méprisante que, lors d’une action, l’échevine du commerce s’est fait huer par les commerçants qu’elle était en train de critiquer, alors qu’ils tentaient de faire passer un message important.
La lutte des commerçants a été difficile. Et en partie victorieuse. Face à la pression, des aides ont finalement été dégagées par la Région wallonne pour 2022 et 2023. Des victoires pour ce secteur qui a été gravement oublié par nos décideurs politiques, davantage occupés à se renvoyer la balle entre le ministre en charge wallon (Ecolo), et le bourgmestre (PS).
Nous voulons un plan de redéploiement du commerce et de reconstruction de la part de la majorité communale. Pas de l'incompétence, de l’inaction ou une attitude désinvolte.
Dans la situation actuelle inquiétante de l’emploi, les autorités communales n’ont pas de réponse sérieuse. Ni le piétonnier ni le tourisme ne pourront résoudre à long terme la question de l’emploi à Liège. Les commerces et services de proximité en ont pâti et continuent à en souffrir. Pourtant, le développement du commerce de proximité est davantage créateur d’emplois que la grande distribution. Il représente aussi un élément de stabilité sociale et territoriale. Il faut donc rompre avec cette tendance mercantile irrationnelle qui déqualifie de nombreux emplois et multiplie les trajets pour nos concitoyens. Pour le PTB, il est temps de dire stop à la prolifération de nouvelles grandes surfaces ou de galeries commerçantes.
Les membres du PTB Outremeuse et du PTB Sainte-Walburge ont ainsi mobilisé les habitants et lancé une pétition en 2022 contre la fermeture des agences bancaires dans ces quartiers. Des actions relayées également au conseil communal en mai 2022. Interpellé, le collège communal n’en avait rien fait. Des services de proximité dans chaque partie de Liège sont pourtant nécessaires dans une ville à vocation sociale et accessible pour toutes et tous. Ce combat, le PTB continuera à le mener à l’avenir, avec les habitants, les commerçants et les artisans de nos quartiers.
Un. Préserver les commerces et emplois de proximité
- Stop à la prolifération de nouvelles grandes surfaces ou de galeries commerçantes. Les commerces de proximité doivent être maintenus dans nos quartiers.
- Stop aussi à la fermeture de bureaux de poste et d’agences bancaires.
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Une ville avec de l’emploi de qualité et en suffisance, c’est ce que nous voulons. Cela implique en premier lieu la défense des travailleurs et de leurs conditions de travail. Et notamment les commerçants… Nous avons ainsi bousculé le monde politique communal et régional concernant les petits commerçants du centre-ville malmenés par la gestion du chantier du tram. Une chose est sûre: durant la prochaine mandature, nous continuerons à défendre la classe travailleuse, salariée ou indépendante.
Nous nous battons aussi aux côtés des citoyens pour préserver la présence de bureaux de poste et d’agence bancaire. La proximité de tels services facilite la vie des commerçants, mais favorise aussi le commerce local, puisque les clients peuvent rapidement et aisément retirer de l’argent liquide pour payer de petits montants. Et les commerçants ne doivent pas traverser toute la ville pour effectuer un dépôt ou poster courriers et colis. Nous avons ainsi inlassablement relayé la demande des habitants et commerçants du quartier Saint Léonard de récupérer un point poste. Demande qui, à l’heure d’écrire ces lignes, est enfin acceptée et nous veillerons à ce qu’elle soit appliquée.
Deux. Des commerces accessibles en cas de travaux
- Nous désignons une personne responsable, lors des travaux de voirie et des grands chantiers, de s’assurer que les piétons et les cyclistes peuvent continuer à circuler en toute sécurité.
- Les rues et la signalisation doivent être adaptées aux parents avec poussette, aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes porteuses d’un handicap.
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Piétons et cyclistes sont en très forte augmentation depuis les années Covid. Et cela peut être extrêmement favorable pour les petits commerces… pour autant qu’ils puissent y accéder et circuler agréablement. Et les piétons sont les grands oubliés des autorités communales. On ne compte plus les passages pour piétons mal entretenus, décolorés ou mal éclairés. Les trottoirs encombrés, impraticables, les cheminements non signalés, des rues entières plongées dans le noir par intermittence, des chantiers non sécurisés… Tout cela peut éloigner les clients du centre-ville et de ses commerces locaux.
Nous voulons garantir la sécurisation et signalisation de chaque chantier de la ville pour que travaux ne riment plus avec accidents ni inaccessibilité aux commerces. Nous avons interpellé plusieurs fois la majorité communale PS-MR sur le sujet pendant les travaux du tram, mais aussi pour d’autres chantiers à Liège avec à chaque fois le même constat: se déplacer à pied à Liège est un véritable parcours du combattant, et est même véritablement dangereux. Et c’est au minimum inconfortable. Pourtant, c’est la responsabilité du bourgmestre de garantir cette signalisation et sécurisation des chantiers sur sa commune.
Trois. Une mobilité efficace pour arriver en ville
- Nous voulons plus de parkings de délestage gratuits avec navettes gratuites et fréquentes en transport en commun en direction du centre-ville, comme cela se fait dans beaucoup de grosses villes françaises par exemple.
- Nous voulons la gratuité des transports en commun à Liège, en Wallonie et en Belgique, de sorte qu’un bien plus grand nombre de personnes passeront de la voiture au tram et au bus. En Wallonie, nous commençons par une expérience pilote sur la zone de Liège avec la gratuité du tram et du bus.
- Nous investissons prioritairement dans des moyens de transport durables pour réduire le trafic automobile.
- Dans chaque quartier, nous prévoyons des parkings accessibles, couverts et sécurisés pour les vélos.
- Pas de nouvelles taxes ni d’augmentation des contraventions sur l'utilisation de la voiture. Tant qu'il n'y aura pas de transports publics gratuits efficaces, aucune taxe ne convaincra les gens de ne pas utiliser leur voiture. C’est en investissant massivement dans les transports publics et d’autres formes de transport que nous offrons une véritable alternative à la voiture.
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Nous militons depuis longtemps pour la gratuité des transports en commun. Nous voulons la gratuité à Liège, en Wallonie et en Belgique, de sorte qu’un bien plus grand nombre de personnes passent de la voiture au tram et au bus. En Wallonie, nous commençons par une expérience pilote sur la zone de Liège avec la gratuité du tram et du bus. Ensuite, nous appliquons les leçons de Liège à l’ensemble de la Région wallonne, nous instaurons la gratuité complète et sans condition de l’ensemble des services de l’OTW.
À Dunkerque, la mise en place de la gratuité des bus a été accompagnée d’une forte augmentation de la fréquence et de l'accessibilité, si bien que chaque Dunkerquois a un arrêt de bus à moins d’1km et un bus toutes les 10 minutes. Ceci a permis un bond de 85% de nouveaux utilisateurs en moyenne, dont la moitié a diminué, voire abandonné, l’usage de la voiture. À la grande satisfaction des commerçants de la ville. C’est l’exemple que nous voulons suivre pour Liège. Une politique volontariste qui pousse vers le transport en commun, et pas une politique d’éco-élitisme punitive qui sanctionne les travailleurs, qui sont aussi clients à leurs heures, et leur complique l’accès à la ville.
Tous les points d’arrêts et gares doivent se doter de ou agrandir leur parking relais (P+R). Les personnes se rendant en voiture en ville doivent pouvoir se garer dans des parkings de délestage dans ces gares mais aussi à la périphérie, comme actuellement à Angleur. Ceux qui existent fonctionnent généralement très bien mais, pour convaincre, il faut qu’ils soient gratuits, comme à Lille ou Avignon (France). Ces parkings doivent être multipliés et placés à toutes les entrées de la ville. Les navettes doivent être réellement fréquentes et gratuites pour desservir efficacement ces P+R vers et du centre-ville.
Quatre. Une fiscalité équitable
- Comme pour la taxe urbaine ménages, nous divisons par deux la taxe urbaine non ménages
- Nous voulons retravailler la logique générale du budget de la ville : ceux qui doivent contribuer le plus sont les larges épaules, pas les citoyens et les petites entreprises.
- Nous travaillons à l’instauration d’une nouvelle taxe communale progressive sur les grandes surfaces de bureaux à partir de 150 mètres carré.
- Nous taxons les grandes implantations commerciales, à partir de 400 m² de surface.
- Nous étudions aussi la possibilité de faire davantage contribuer les institutions bancaires, les grandes enseignes commerciales, les multinationales et les multimillionnaires présents sur le territoire.
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Les petits commerçants dont l’attrait et le dynamisme de Liège dépendent tellement, la majorité PS-MR n’a pourtant pas hésité à les surcharger de taxes. En maintenant la taxe urbaine non ménages notamment (créée par un échevin CDH, parti connu aujourd’hui sous le nom des Engagés), alors qu’eux aussi trient toujours mieux et produisent toujours moins de déchets. Avec le PTB, nous diviserons par deux la taxe urbaine pour les ménages comme pour les petites entreprises.
Pour le PTB, les grandes entreprises doivent davantage contribuer au budget de la ville. Ces entreprises profitent en effet des infrastructures de transport, des voiries, de l’enseignement, de la recherche dans les universités et des facilités dans les zones d’activités économiques. Sans ces services collectifs, elles ne pourraient pas exercer leurs activités ni réaliser de profits. Il est dès lors tout à fait logique que leur contribution aux finances de la ville soit proportionnelle. C’est aux épaules les plus larges de porter les charges les plus lourdes. La concurrence que se livrent les villes a entraîné un nivellement vers le bas des charges fiscales des entreprises. Pour y mettre un terme, la solution idéale serait de fixer au niveau fédéral le taux d’imposition pour ces taxes.
En attendant une harmonisation au niveau national, nous voulons réfléchir à retravailler le règlement-taxe sur la force motrice à Liège, afin d’alléger les cafetiers et petites entreprises, et que cette taxe touche davantage les grandes entreprises.
Les surfaces de bureaux se multiplient à Liège. Le bassin liégeois a atteint les 546.000 m² en 2023 . Les nouvelles constructions et rénovations vont se poursuivre avec 90.000 m² projetés d’ici 2026. Ces surfaces concentrent les 80 % d’emplois du secteur tertiaire. Il est donc logique que les employeurs de ce secteur contribuent aux finances communales vu qu’ils bénéficient des infrastructures mises à la disposition de leurs travailleurs résidant ou non sur le territoire de la commune. La commune d’Uccle l’applique, alors pourquoi pas Liège ? En exonérant les premiers 150 m² pour épargner les petits indépendants ainsi que les secteurs publics et associatifs non lucratifs, cette taxe pourrait rapporter jusqu'à 2 millions d’euros si on applique le taux de 20 euros par m² et si l’on estime à 100.000 m² le total des surfaces imposables. Pour rappel, cette taxe est appliquée à Ottignies (LLN) avec un taux de 8€/m² et à Waterloo avec un taux de 8,60 €/m². Elle est surtout appliquée dans 18 communes sur 19 en région bruxelloise avec des taux pouvant atteindre 32 €/m² à Ganshoren.
Outre cette nouvelle taxe, nous augmentons également le rendement des taxes sur les institutions bancaires, sur les secondes résidences ainsi que sur les enseignes commerciales. Nous privilégions les petits commerçants locaux en modulant cette dernière taxe en fonction du chiffre d’affaires de chaque entreprise.
Cinq. Une ville apaisée où il fait bon flâner
- Nous revalorisons le rôle de l’agent de quartier. Nous voulons que l’agent de quartier puisse accomplir efficacement ses missions axées sur la proximité, la connaissance du terrain et des ménages qui y habitent.
- Nous organisons la participation au niveau des quartiers, pour les habitants et les associations, afin de définir les priorités en matière de prévention et de sécurité dans le quartier.
- Nous voulons des bureaux de police aisément accessibles, également ouverts la nuit. Des bureaux de police ouverts 24h/24 et dans chaque quartier.
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Vivre en sécurité, pouvoir en toute quiétude faire ses courses, se promener ou jouer dans un parc, c’est pour nous un droit fondamental, à l’instar du droit au logement ou à l’éducation. Le droit à l’intégrité physique est primordial pour le PTB. Si nous voulons intervenir efficacement contre la violence et la criminalité, nous devons les combattre avec efficacité et, en même temps, il convient de s’engager dans une politique de prévention. Face au crime organisé, la tolérance zéro est nécessaire. La violence doit être sévèrement sanctionnée elle aussi. En même temps, une meilleure politique de prévention est nécessaire et doit miser sur la justice sociale, des quartiers et un tissu social forts et des agents de quartier.
Nous consacrons tout un chapitre à cette question : Une ville qui protège ses habitants.