Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville saine
Aucun secteur ne s’appuie autant sur le travail humain que le secteur des soins de santé. Nous avons vu pendant la crise du COVID à quel point ce secteur était sous-financé et, pourtant, si vital. Jour après jour, des milliers de travailleurs et de travailleuses ont fourni (et fournissent toujours) un effort extraordinaire pour aider des personnes malades. Les travailleuses et les travailleurs de ce secteur ont besoin et ont le droit à des conditions de travail saines, pour eux et pour leurs patient.e.s.
De plus, l’accessibilité aux soins de santé est un droit fondamental. Pourtant, de plus en plus de personnes sont obligées de postposer leur visite chez le médecin pour des raisons financières. Les listes d’attente sont souvent longues et les services dans les hôpitaux de proximité diminués. Nous voulons plus d’ambition pour Liège. Nous stimulons les centres de santé de proximité et nous investissons dans des hôpitaux accessibles, ainsi que dans les soins de santé mentale.
Un. Sans argent chez mon généraliste, dans chaque quartier de la ville
- Nous optons pour l’extension des centres de santé de quartier : des maisons médicales au forfait où on peut aller chez son médecin traitant sans argent, comme à Médecine pour le Peuple, par exemple. Pour ces prochaines élections communales, nous voulons que 20% des Liégeois.es soient inscrits dans une maison médicale de ce genre.
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Notre pays a construit un excellent secteur de soins de santé financé par les cotisations sociales, mais l’accessibilité à nos soins de santé décline et les économies sur le secteur de la santé engendrent un manque d'offres et de moyens dans plusieurs établissements et domaines. Pourtant, les besoins sont grands ; la crise du COVID nous l’a confirmé de manière flagrante. Les besoins sociaux augmentent et le vieillissement de la population crée, naturellement, une augmentation de la demande de soins. Cette évolution est particulièrement palpable à Liège, plus qu’ailleurs.
Nous avons besoin de moyens importants pour le secteur de la santé ; pour développer davantage la première ligne et la prévention, dans les maisons médicales et autres centres médicaux, par exemple, mais également dans nos hôpitaux. Des milliers de personnes travaillent dans nos centres hospitaliers, mais le nombre de patients dépasse largement l’offre. Les travailleurs sont sur les genoux et ont besoin d’être écoutés et consultés pour prendre des décisions qui permettraient d’améliorer leurs conditions de travail et la qualité des établissements.
Nous transmettons tout notre respect au personnel soignant, pour leur travail, si essentiel dans notre société, au quotidien. Et nous n’oublions pas la période de pandémie qui a été particulièrement brutale pour les travailleuses et travailleurs de la santé, qui méritent qu’on déploie les moyens nécessaires dans leurs conditions et lieux de travail, leur matériel, leurs équipes et leurs patients.
En 2017, la ministre de la Santé, Maggie De Block, avait annoncé un moratoire sur la création de nouvelles maisons médicales. Le Réseau de lutte contre la pauvreté, qui avait d'ailleurs également enquêté auprès des organisations de terrain, avait exprimé son mécontentement quant à cette annonce. Pour le Réseau, tout comme pour le réseau de maisons médicales du PTB, Médecine Pour Le Peuple, cette mesure était complètement absurde, puisque les maisons médicales au forfait permettent à tout citoyen, peu importe ses revenus, d’accéder à des soins de santé de qualité. Nous ne voulons pas d’une médecine à deux vitesses. La santé est un droit !
Les maisons médicales au forfait sont gratuites, car c’est la mutuelle qui verse tous les mois un forfait au lieu de rembourser chaque patient après une visite (pour les spécialistes qui y exercent ; médecin généraliste, kinésithérapeute, infirmier... Les visites chez les médecins spécialisés continuent à être remboursées). D’après l’Agence InterMutualiste (AIM), les maisons médicales coûtent autant à l’assurance-maladie que les prestations traditionnelles à l’acte. Mais, pour les patients, les soins dispensés dans les centres forfaitaires sont avantageux et même de meilleure qualité .
Il est évident que nous avons besoin de plus de soutien pour ce type de structure qui est disponible pour tout le monde, quels que soient les revenus. Les maisons médicales sont des structures avec des équipes pluridisciplinaires (infirmier.e.s, médecins, kinésithérapeutes, assistants sociaux, psychologues, etc.), ce qui permet une prise en charge globale du patient. De plus, elles agissent en première ligne. Cela permet parfois de déceler un problème avant qu’il n’empire et d’établir un suivi régulier par plusieurs spécialistes, en plus d’éviter des visites « inutiles » dans les hôpitaux.
Ces nouveaux centres s’avèrent également nécessaires pour absorber le manque menaçant de médecins traitants dans la ville. Dans un pays comme Cuba, où la médecine est gratuite et le taux de mortalité infantile l’un des plus bas du monde, on compte plus de 8 médecins pour 1000 habitants, par exemple.
Deux. Des hôpitaux accessibles et de bonne qualité
- Aujourd’hui, il devient de plus en plus dur de se faire soigner. D’un côté, les longues files d’attentes pour obtenir un rdv chez un spécialiste, de l’autre, la crainte de recevoir une facture salée à la sortie de sa consultation ou de son séjour à l’hôpital.
- Pour tous les médecins des hôpitaux qui dépendent du public, nous annulons les suppléments d’honoraires (supplément qui s'ajoute au montant des honoraires facturés par le médecin, à charge du patient). Au sein du CHR, nous voulons que les spécialistes s’en tiennent aux tarifs convenus avec les mutuelles.
- Nous limitons les montants importants pour les patients grâce au régime du tiers payant. Les médecins facturent directement l'intervention à la mutualité du patient, afin que celui-ci n’ait plus à avancer de l'argent pour des examens médicaux onéreux.
- Pour offrir des soins de qualité et accessibles à l’ensemble de la population, il faut du personnel en suffisance. Les soins, c’est du travail humain et pas à la chaîne. Nous investissons donc en premier lieu dans le personnel soignant. Nous veillons au respect des normes d’encadrement et maintenons tous les emplois (y compris remplacement des malades et des départs à la pension). Nous coupons dans le sommet salarial chez les directeurs généraux ou autres fonctions de direction. C’est une question de redistribution des moyens à une période où la direction impose des économies.
- Nous veillons à ce que le regroupement CHU-CHR n’entraîne pas la suppression de services de proximité, n’impacte pas l’accessibilité financière aux soins ni n’augmente la charge de travail du personnel, déjà durement éprouvé par l’austérité sur les soins et le COVID.
- Nous dressons un plan d’implantation des soins pour les différents campus afin que chaque hôpital de base reste accessible pour chaque Liégeois. La concentration au Mont Legia du CHC ne peut aller de pair avec une diminution de l’accès aux soins dans les quartiers.
- Lors de potentielles fusions entre hôpitaux, nous faisons prévaloir les meilleurs accords sociaux pour l’ensemble des hôpitaux. Nous ne voulons pas que, lors de fusions, des acquis soient abolis, ni pour les patients ni pour le personnel.
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Aujourd’hui, se soigner devient de plus en plus difficile. De nombreuses personnes reportent des soins pour des raisons financières. Et quand on a besoin d’un rdv chez un spécialiste, il faut souvent attendre plusieurs mois pour pouvoir être reçu. Nous nous battons pour des hôpitaux accessibles à tous et qui délivrent des soins de qualité. Nous avons la chance sur la province d’avoir des hôpitaux publics qui jouent un rôle primordial, dont l’intercommunale CHR de la Citadelle. C’est à protéger absolument.
Nous rendons les soins de base accessibles pour chaque Liégeois. Nous dressons un plan d’implantation des soins pour les différents campus afin que chaque hôpital de base reste accessible pour chaque Liégeois. Nous garantissons des soins de deuxième ligne (médecins-spécialistes) accessibles et de qualité dans chaque région, en fonction des besoins de la population.
La santé est un droit et ne devrait pas dépendre de la grosseur du portefeuille. Nous garantissons des factures abordables. Pour l’hôpital de la Citadelle et ses différentes implantations, nous supprimons les suppléments d'honoraires (supplément qui s'ajoute au montant des honoraires facturés par le médecin, à charge du patient). Nous veillons à ce que tous les spécialistes du CHR respectent les tarifs convenus (convention). Nous limitons les montants élevés que les patients doivent payer pour les consultations et les examens dans le cadre du système du tiers payant.
Nous réduisons les salaires les plus élevés du PDG et des autres postes de direction.
Nous travaillons sur la continuité des soins dans le suivi des maladies chroniques et après l'hospitalisation. À cette fin, nous renforçons la coopération entre les spécialistes, les médecins généralistes et les autres acteurs par région.
Nous ne voulons pas de mise en concurrence entre les hôpitaux. La concurrence mène trop souvent à du gaspillage de moyens. Nous dressons un plan d’implantation des soins afin que chaque hôpital de base reste accessible pour chaque habitant de la région, avec l'ensemble de ses services comme la maternité, les urgences... En 2021, le réseau public Ellipse, regroupant 8 hôpitaux de la province de Liège a été créé. Il regroupe ainsi la Clinique André Renard, le Centre Hospitalier du Bois de l’Abbaye, le Centre Hospitalier Reine Astrid de Malmedy, le Centre Hospitalier Régional de Huy, le Centre Hospitalier Régional de Verviers, le CHU de Liège, l’hôpital de la Citadelle et ISoSL. Nous pensons que la collaboration entre hôpitaux dans le but d’offrir les meilleurs soins aux patients est en soi positif. Mais cela ne peut pas se faire dans une logique d’austérité et de rentabilité dont les patients et les travailleurs seront les victimes. Dans le cadre de cette dynamique et du regroupement CHU-CHR, nous ne voulons pas que des services soient supprimés, des acquis soient abolis, ni pour les patients ni pour le personnel.
Nous sommes à l’écoute des travailleurs. Ces dernières années ont été particulièrement dures pour le personnel hospitalier. Et c’était déjà le cas avant la crise du covid. Le PTB a soutenu le personnel de l'hôpital de la Citadelle (anciennement CHR) en action, en 2019, pour de meilleures conditions de travail, pour plus de moyens et plus de personnel. Des infirmières et médecins nous faisaient déjà part de la charge de travail qui devenait intenable. Ensuite est venue la pandémie. Une crise qui a brisé non seulement des vies et des familles, mais aussi des travailleuses et des travailleurs qui se donnent d’arrache-pied pour aider, soigner, et qui, malheureusement, doivent pallier les choix injustes de nos dirigeants politiques. Aujourd’hui, de nombreux services font face à un manque de personnel, avec pour conséquences des lits fermés et moins de temps à consacrer aux patients. La politique de non-remplacement des départs en pensions, des maladies, des crédits-temps augmentent encore la pression sur les travailleurs.
Et dans quoi la direction a-t-elle décidé de mettre du temps et de l'argent en 2022 ? Un nouveau logo. Et tout cela, sans concertation et sans discussion, dans le plus grand des secrets, pendant 2 ans ! Quand le personnel demande qu’on investisse dans les soins de santé, c’est de matériel en suffisance et de bras qu’il parle.
De plus, encore en 2020, la majorité PS-MR avait refusé de se positionner publiquement contre la délégation d’actes infirmiers à du personnel non qualifié, à l’hôpital de la Citadelle. Une décision dénoncée par les travailleurs du secteur comme étant non respectueuse de tous les efforts qu'ils ont consentis. La majorité PS-MR avait alors rejeté le débat, lorsque le PTB l’a mis sur la table au conseil communal de Liège, et l’avait renvoyé vers le Conseil d’administration de l’intercommunale, où il ne serait pas public. Pourtant, au sein même du conseil communal, ont eu lieu des débats publics sur des intercommunales dans le passé (comme le scandale Nethys-Publifin, par exemple). Un simple acte de démocratie. Cette question sur le CHR de la Citadelle avait été bloquée par la majorité.
Ces exemples montrent, encore une fois, à quel point les travailleurs du secteur ne sont pas écoutés, consultés, ni soutenus, mais aussi que la santé publique n’est pas une priorité. Pourtant, elle est centrale dans notre société. Renforçons-la aujourd'hui, parce qu'il y a urgence. Soulageons et désengorgeons les hôpitaux, en donnant plus de moyens au secteur, de manière générale. Dans les années à venir, suite aux mesures d'économie et à l’austérité sur les soins de santé qui est encore annoncée, il va falloir redoubler de soutien. C’est un choix politique pour mettre les besoins de la population au cœur des préoccupations. Pour y arriver, il va falloir dégager du financement. Il est urgent que le fédéral propose un autre financement, qui couvre les besoins des hôpitaux et sorte de la logique de rentabilité. Mais notre Ville a également un rôle à jouer pour maintenir ses institutions de soins publiques et les emplois qui y sont attachés et continuer d’offrir des soins de qualité au plus proche de la population.
Et nos soins de santé ne sont pas là pour enrichir quelques-uns. L’Intercommunale de Soins Spécialisés de Liège (ISoSL) a été créée en 1993 et emploie 2 700 personnes. Elle coordonne cinq hôpitaux spécialisés, douze maisons de retraite et 200 médecins. Il s’agit d’établissements spécialisés en psychiatrie, gériatrie, psychogériatrie, revalidation, soins palliatifs (Petit Bourgogne, Valdor, Pèrî, START-MASS, etc.).
Elle est financée essentiellement par l’INAMI et, dans une moindre mesure, grâce à la quote-part des patients (surtout dans les maisons de repos). Elle associe la ville de Liège et les communes d’Ans, Herstal, Visé, Awans et Bassenge. Mais aussi le CHR de la Citadelle, l’AISH, Ecetia, Ethias et Belfius.
Le PTB Liège avait relevé que les rémunérations, en 2016, du directeur (Eric Fiévez) et de la directrice adjointe (Martine Duckers) étaient de 314.934,96 €, soit 157.000€ chacun. Plus qu’un parlementaire (un député fédéral gagne en effet 87.790,20 € bruts par an plus 24.581,24 € de forfait (28% du salaire) pour les frais liés à l’exercice de sa fonction).
Au niveau du Conseil d’Administration, la présidente socialiste Maggy Yerna touchait 24.000€ par an et les 3 vice-présidents, dont André Schroyen (échevin liégeois cdH à l’époque) touchaient 18.000 euros par an. C’est beaucoup trop lorsque l’on connaît les besoins immenses du secteur. La diminution récente des jetons de présence de 287 à 205 euros bruts, car le montant de 287 était trop élevé depuis 2007, n’est que le sommet de l’iceberg qui montre une politique de self-service au lieu de service à la population.
Trois. Priorité à notre santé mentale
- Nous visons la suppression des listes d’attente pour une psychothérapie payable, afin que les patients aient accès à un suivi le plus rapidement possible.
- Nous investissons dans les centres de santé mentale. Dans ces centres, le prix des consultations est déterminé en fonction des revenus du patient.
- Nous cherchons à baisser au maximum le seuil d’accès aux psychologues, en termes financiers et en termes d’accessibilité. Par exemple, dans différents centres (plannings familiaux, maisons médicales, C.P.M.S...) et dans des organisations comme le CPAS, où les psychologues font aussi de la prévention. Il est important d’avoir des professionnels de la santé mentale dans différents lieux, mais aussi au plus près de gens, sur le terrain, à qui on ne doit pas forcément faire appel seulement lorsque la situation devient urgente.
- Nous voulons une campagne de sensibilisation sur la santé mentale au niveau de la ville, afin de briser le tabou et de faire connaître le projet.
- Les patients qui n’ont pas (ou peu) de moyens financiers, doivent aussi pouvoir consulter gratuitement.
- Nous accordons également une attention particulière aux groupes cibles vulnérables, par exemple en impliquant des experts ou des figures de liaison.
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Une approche commune et unifiée est également nécessaire pour les soins de santé mentale de notre ville. Dans ce cas de figure, la séparation est encore plus grande que dans les hôpitaux généraux. Il manque une analyse des besoins de la ville afin de guider l’offre. Nous ne voulons pas laisser durer cette situation, car les besoins augmentent.
Nous voulons nous atteler à cette hausse spectaculaire et nous améliorons à cette fin l’accès aux psychologues et aux soins mentaux. Il est grave qu’il soit de plus en plus difficile d’avoir à temps l’aide d’un psychologue des centres de santé mentale.
Quatre. Un plan dentaire pour Liège
- Nous demandons à la Ville de faire une cartographie des listes d’attente grandissantes chez les dentistes. Nous mettons à disposition l’information à qui on peut s’adresser.
- Dans les hôpitaux du CHR, nous organisons une offre de contrôle dentaire annuel par des dentistes conventionnés qui se tiennent au tarif mutualiste.
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Une visite annuelle chez le dentiste pour un contrôle dentaire est plus que souhaitable pour avoir une bonne dentition, mais elle diminue aussi le risque de pneumonie et de maladies cardiovasculaires. Au cours de la période 2019-2021, seulement 54 % des Belges se rendaient régulièrement chez le dentiste. Et 24 % s’y rendaient pour des soins préventifs. Par contre, 26 % ne consultent jamais de dentiste. Selon l’Agence InterMututaliste, le niveau de revenu constitue un facteur déterminant dans le recours aux soins dentaires : 42 % des Belges ne se rendent pas régulièrement chez le dentiste, à cause de leurs faibles revenus. En effet, soigner ses dents coûte cher et il faut souvent attendre longtemps pour avoir un rendez-vous.
Cinq. Que personne ne soit oublié
- Pour les personnes en situation précaire, nous voulons des soins avant même la première ligne, proposés par des services comme Médecins du Monde qui travaillent en « ligne 0,5 ». Ils sont là pour offrir un accès aux soins aux personnes qui n’en trouvent pas par nos canaux habituels.
- Les gens sans assurance maladie-invalidité ont également droit à des soins de qualité. Nous voulons que tant les patients que les médecins puissent plus facilement travailler avec « l’aide médicale urgente », une procédure qui semble à l’heure actuelle bien trop fastidieuse. Nous veillons à ce qu’ils soient repris par un médecin traitant fixe dans un plan de répartition qui doit garantir que l’afflux de ces patients soit largement réparti parmi les médecins.
- Chez ceux qui sont en difficulté, les problèmes de santé sont bien souvent plus larges que strictement médicaux. Pour cette raison, nous optons pour un réseau de pointe de santé sociale.
- Nous soutenons activement le travail des infirmières de rues à Liège, et collaborons avec ce réseau pour éradiquer la pauvreté et le sans-abrisme dans notre ville.
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Nous nous soucions davantage de la pauvreté, tant pour les soins que pour la prévention. La pauvreté rend malade. Dans les grandes villes, plus de 10 % des personnes avec un statut socio-économique modeste et faible déclarent que leur état général de santé est mauvais. Chez les autres participants, ce chiffre est en moyenne de 2,6 %.
Le CPAS ne s’attarde pas assez sur ce problème. Le relais santé n’a pas les moyens de répondre à ces demandes. Des médecins constatent que l’accès à l’aide médicale urgente est plus difficile. Davantage de demandes sont refusées.
Enfin, nous voulons soutenir activement le travail des infirmières de rue avec les personnes sans-abri. Leur travail sanitaire est plus que nécessaire, auprès de personnes qui n’ont parfois plus vu de soignant depuis des années. Mais elles jouent aussi un rôle social essentiel pour aider ces personnes à trouver un logement, sortir de la rue et reprendre leur santé et leur vie en main. Pour cela, nous voulons collaborer avec ces professionnels afin d’éradiquer la pauvreté et le sans-abrisme à Liège.
Six. Lutter contre la toxicomanie
- Des salles de consommation avec du matériel sécurisé et un encadrement professionnel, pour lutter contre la consommation de rue et la transmission de virus.
- Des moyens pour plus de centres pluridisciplinaires, d’accompagnement des toxicomanes et de soutien aux familles.
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Depuis 2015, une salle de consommation a été ouverte à Liège. Or, la majorité PS-MR n'a jamais fait de bilan régulier de cette structure. Il a fallu attendre plusieurs années, pour avoir un retour, et ce n’est pas sérieux. Car cette problématique est réellement inquiétante et dangereuse, non seulement pour les personnes toxicomanes, mais également pour tout le reste de la population.
Dans cette salle de consommation, il est possible d’utiliser du matériel sécurisé, pour réduire les risques sanitaires (pour les consommateurs et le reste de la population) et d’avoir un accompagnement professionnel. L’objectif est de réduire la consommation de ces personnes, mais également de lutter contre la toxicomanie « de rue ».
Le PTB apporte son soutien à ce type de centres, car il faut permettre aux patients de ne plus consommer d’héroïne de rue et en rue, et ainsi diminuer les pires effets de l’assuétude, à savoir les overdoses, la transmission d’hépatites B et C ou du VIH, le recours à la criminalité et la dégradation de la santé mentale.
La salle de consommation offre non seulement des conditions sanitaires décentes, mais, surtout, elle permet de nouer un contact avec ces consommateurs en vue de les raccrocher à un programme de substitution, comme l’explique le criminologue André Lemaître (ULiège), ex-directeur du projet Tadam.
Ce type de dispositif s’inspire d’expériences menées dans d’autres pays, qui ont toutes été couronnées de succès. C’est le cas en Suisse, qui a fait œuvre de pionnière dès 1986, et d’une dizaine d’autres pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Espagne, le Canada ou encore l’Australie. Ces pays comptent des dizaines de salles. En France, l’Assemblée nationale a récemment permis l’ouverture de ces salles, Paris et Strasbourg ont ouvert la marche, à la satisfaction des associations qui s’occupent de ce public particulier. Ces salles ont fait leurs preuves en matière de réduction des risques ; des études sont parues à ce sujet dans plusieurs publications médicales et scientifiques et montrent que ces salles n’entraînent ni une augmentation des usagers ni la fréquence de consommation.
D’après une étude de l’Institut Français Iserm, l’accès à ces structures permet d’améliorer la santé de ces personnes et de diminuer les passages aux urgences (ce qui diminue des coûts médicaux importants). Les injections et le nombre de seringues abandonnées dans l’espace public diminuent également.
Cet espace dédié aux personnes toxicomanes est un premier pas et devrait s'étendre pour une meilleure prise en charge de cette problématique.
De plus, il est important de développer davantage de centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, mais également de fournir plus de moyens pour ceux déjà existants. Ces lieux permettent de faire le point sur la situation de la personne avec un professionnel. Une équipe pluridisciplinaire permet un accompagnement global. Plusieurs solutions y sont proposées (sevrage ambulatoire, hospitalisation, etc.). De plus, l’entourage est également pris en charge (un accompagnement est proposé, par exemple sous forme d’entretiens réguliers ou de groupes de parole).
Pour cette raison, nous souhaitons aussi soutenir et garantir de bonnes conditions au personnel qui travaille dans ce centre. Jusqu’en 2023, le personnel pouvait être poursuivi en justice, sur base d’une loi de 1921, pour « facilitation de l’usage de la drogue ». Heureusement, ce n’est plus le cas. Nous avons soutenu avec le PTB le texte du ministre fédéral de la Santé en ce sens.