Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville sans profiteurs
La ville est un domaine public financé par de l’argent public, c’est-à-dire par l’ensemble des contribuables. Cet argent est précieux et doit être géré correctement. Profiteurs, escrocs et spéculateurs n’ont pas leur place dans une administration communale. Nous rendons l’administration communale transparente et claire, nous fondons un Bureau de la transparence et de l’éthique. Nous communiquons toutes les décisions selon le « principe de transparence » (en s’inspirant du modèle suédois, « l’offentlighetsprincipen ») : en rendant publics les revenus et le patrimoine de tous les administrateurs et mandataires communaux.
Il n’y a aucune raison que cela reste secret. Il faut par ailleurs mettre un terme aux salaires exorbitants et injustifiés dans les régies, sociétés communales ou intercommunales. Nous proposons de réduire le salaire du bourgmestre de Liège de moitié. Les intercommunales à la structure complexe et à la gestion privatisée doivent être remplacées par de nouvelles entreprises intercommunales d’utilité publique, à dimension urbaine et à dimension humaine, autrement dit des entreprises citoyennes publiques 3.0. Nous voulons également mettre un terme à la confusion d’intérêts et définitivement bloquer le carrousel entre mandats privés et mandats publics et combattre le phénomène des « portes tournantes ». Pour le PTB, dans les cinq années suivant l'exercice d'un mandat public, le mandataire ne peut accepter de mandat (ou autres relations) avec des banques, multinationales et sociétés cotées en Bourse. En d’autres mots, nous voulons remplacer la politique du profit par une politique qui s’appuie sur un engagement clair en faveur de la société et de l’intérêt public dans la cité.
Un exemple frappant de cette politique du profit, est le multimillionnaire François Fornieri. L’homme d'affaire qui a trempé dans le dossier Nethys, qui a reçu 56 millions € d'argent public de ses copains, et qui a plusieurs autres dossiers de justice sur le dos.
Cet homme semble penser que Liège est à sa disposition. Imposer une sculpture devant son hôtel Bocholtz à l'arrière de l'îlot Saint-Michel sans autorisation, s'accaparer des sentiers publics qui existent depuis le 18ème siècle dans son jardin à Rocourt, imposer de son appartement une immense sculpture visible de la place Cathédrale. Avec une terrasse de 700 mètres carrés, l’espace est trop grand, dit-il, il faut le meubler ! Et avec le soutien des autorités communales PS-MR, s’il vous plaît, qui laissent Liège être la cour de récréation de ce type d’individu. On retrouve François Fornieri aux quatre coins de Liège, comme aux quatre coins du monde des affaires et de la finance.
Un. Réduire le salaire du bourgmestre de Liège de moitié et mettre un terme aux salaires exorbitants injustifiés
- Nous réduisons le salaire du bourgmestre de la Ville de Liège de moitié pour atteindre 75 000€ bruts par an, c’est-à-dire deux fois le salaire médian d’un travailleur en Belgique.
- Nous rendons publique la rémunération des hauts fonctionnaires des sociétés communales, intercommunales ou paracommunales selon le principe de transparence. Cette rémunération doit également être justifiée.
- Nous plafonnons l’ensemble des rémunérations de tout mandataire communal à 126 000€ brut par an, soit un maximum de trois fois le salaire médian d’un travailleur en Belgique. Nous n’acceptons aucune exception ni dérogation au règlement communal qui sera pris en conséquence.
- Nous limitons les traitements dans les sociétés communales, intercommunales ou paracommunales aux seules fonctions exécutives en lien avec la gestion quotidienne. La participation aux conseils d’administration ne doit donner droit qu’à un jeton de présence lié à la présence effective de l’administrateur.
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Les dirigeants politiques de notre ville doivent représenter les gens qui y habitent. Pour le PTB, c’est un principe de base. Or, comment les représenter, comment comprendre leurs problèmes et leurs réalités, si les dirigeants vivent avec un salaire au moins quatre fois supérieur au salaire du commun des Liégeois ? Willy Demeyer (PS) touche 14.800 euros brut par mois comme bourgmestre. L’échevin Gilles Foret (MR) c’est 11.300 euros. Comment pourraient-ils comprendre ce que vivent les Liégeois? Selon le PTB, ce n’est pas possible. Ce n’est pas pour rien que les membres de la majorité, qu’ils soient socialistes ou libéraux, prennent si facilement des mesures antisociales comme l’augmentation de la taxe déchets, le doublement du nombre de places de parking payantes, l’utilisation de la scan-car, le développement de projets de logements de luxe (contre presque aucun logement public ou social) et bien d’autres choses encore. Si nos dirigeants vivent comme des riches, ils dirigent pour les riches.
Au PTB, c’est l’inverse que nous voulons. « Quand on ne vit pas comme on pense, on finit par penser comme on vit ». C’est pour cette raison que tous nos élus, mandataires et députés, continuent à vivre avec un salaire de travailleur. Nous ne faisons pas de politique pour s’enrichir, mais pour servir.
Deux. Servir, pas se servir : stop aux privilèges des élus et transparence dans les cabinets échevinaux
- Nous voulons une transparence sur les avantages en nature et les privilèges dont bénéficient le bourgmestre, les échevins et les chefs de l’administration communale.
- Nous voulons que cessent les privilèges des élus de la majorité tels que l’octroi d’une voiture, d’un chauffeur, de carte essence, de places de parking gratuites toute l’année... Ils ont un salaire déjà déconnecté de la réalité, aucun privilège supplémentaire.
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Le collège communal liégeois est l’un des rares de Wallonie à octroyer une voiture de fonction avec chauffeur ainsi qu’une carte essence, au bourgmestre, à chacun des 8 échevins et échevines et au président du CPAS.
En plus de cela, ils disposent tous de places parkings gratuites, privatisées pour toute l’année dans les parkings de Saint-Georges et Cité (et payées, bien sûr, avec l’argent des Liégeois). Pas étonnant donc, qu’en juin 2022, lorsque le collège communal faisait voter son plan de gestion (un ensemble des mesures d’austérité prises pour faire rentrer de l’argent dans les caisses communales), il a proposé le doublement des places de parking payantes, passant de 4500 à 9000 dans Liège… ceci permettant d’aller chercher 3 millions d’euros supplémentaires dans les poches des Liégeois. Nous avons bien sûr dénoncé cette extension du parking payant, décidée par un collège qui ne comprend pas ce problème. Deux poids, deux mesures.
Nous n’admettons pas qu’un bourgmestre socialiste puisse accepter une telle situation, pendant que tous les Liégeois souffrent de la mauvaise mobilité à Liège et de la crise économique. C’est pourquoi nous voulons d’abord faire la transparence sur l’ensemble des privilèges dont bénéficient le bourgmestre et les échevins, afin de pouvoir y mettre un terme.
Trois. Exigence d’exemplarité, pas de condamné en justice parmi les échevins
- Nous voulons rompre avec l’impunité pour les mandataires publics condamnés. Un membre du collège communal, échevin et donc dans l’exécutif au niveau local doit être démis de ses fonctions en cas de condamnation.
- S’il y a appel de cette décision de justice, alors la personne doit être suspendue le temps de l’appel.
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En décembre 2021, l'échevin de l’instruction publique PS Pierre Stassart était condamné à un an de prison avec sursis, pour prise illégale d'intérêt à la Haute École de la Ville de Liège (HEL). Il a profité de sa position pour permettre à sa compagne de l’époque d’obtenir un poste à la HEL.
Malgré cette condamnation, le collège PS-MR n’a pas cru bon de démettre l’échevin de ses fonctions. Nous avons pris les choses en main. Nous avons d’abord voulu imposer un débat public. L’interpellation de la cheffe de groupe PTB Sophie Lecron a été censurée par le collège PS-MR, et la séance publique du conseil communal a même été arrêtée pour déclarer le huis clos. N'ayant toujours pas eu de débat public, nous avons demandé la convocation d’un conseil extraordinaire pour débattre du sujet. Finalement, sous la pression des Liégeois, dont beaucoup étaient scandalisés, sous la pression du PTB, le collège a finalement décidé en février 2022 de pousser l'échevin Stassart a démissionner de ses fonctions dans l'instruction publique et la petite enfance. En 2023, malgré son appel de la condamnation, la justice a confirmé sa culpabilité dans ce dossier. Et son pourvoi en cassation a lui aussi été rejeté.
Jusqu’au bout, la majorité PS-MR aura préféré protéger l’échevin dans ses intérêts, plutôt que de se montrer exemplaire. Il est grand temps que les politiciens des partis socio-démocrates comprennent qu'ils doivent eux aussi respecter les règles de l’exemplarité et de la justice.
Nous voulons rompre avec l’impunité pour les mandataires publics condamnés. Un membre du collège communal, échevin et donc dans l’exécutif au niveau local, doit être démis de ses fonctions politiques en cas de condamnation. S’il y a appel de cette décision de justice, cette personne doit au moins être suspendue le temps de l’appel.Quatre. Bureau de la transparence et de l’éthique
- Nous mettons en place un Bureau de la transparence et de l’éthique qui doit être indépendant et chargé d’assurer la bonne gestion des deniers publics de la Ville, de lutter contre la corruption et d’empêcher tout conflit d’intérêts. Des plaintes peuvent aussi être déposées auprès de ce bureau.
- Ce bureau est également chargé de contrôler les sociétés externes qui ont signé un contrat avec la Ville et de vérifier qu’elles ne pratiquent pas le dumping social ou environnemental et n’ont pas de filiales dans les paradis fiscaux. Une chose qui ne sera désormais plus possible.
- Chaque fonctionnaire et chaque citoyen peut déposer une plainte pour abus ou corruption. Les lanceurs d’alerte sont désormais protégés.
- Les affaires Publifin-Nethys, les condamnations pour conflit d'intérêt, détournement d’argent public… et toutes les casseroles du PS et des autres partis traditionnels nous démontrent à quel point le contrôle est nécessaire.
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La Ville de Liège a été au centre de la tornade Publifin avec notamment 11 élus communaux impliqués dans les comités de secteur, dont l’échevin de l’instruction publique Pierre Stassart (PS), en poste à ce moment-là, le président du CPAS Jean-Paul Bonjean (PS)...
Être payé 500€ la minute à ne quasi rien faire, quel travailleur imagine recevoir une telle somme ? Ces comités grassement payés ont mis en lumière la manière opaque et non éthique dont étaient gérées les intercommunales liégeoises.
On s’en souvient, dès le départ, le PTB a fustigé le consensus des partis traditionnels visant à transformer la tentaculaire Publifin / Nethys en une multinationale où les mandataires-managers se gavent d’argent public, où les investissements risqués se multiplient pour engranger toujours plus de profit et où les travailleurs sont muselés et pressés au nom du développement d’une « initiative industrielle publique » de plus en plus privatisée. Comment expliquer qu’un homme qui se dit socialiste comme Stéphane Moreau gagnait plus d’1 million d’euros par an ? De la vraie gauche caviar. « Tout va changer » avaient promis les partis traditionnels.
La collusion entre monde politique et monde patronal et financier s’exprime encore plus lorsque l’on s’intéresse à Ogeo Fund, ce fonds de pensions de 4265 travailleurs du secteur public liégeois (Publifin, IILE, AIDE et Ville de Seraing) sur lequel Stéphane Moreau (PS), André Gilles (PS) et quelques autres personnalités politiques comme Dominique Drion (cdH) ou François-Xavier de Donnea (MR) ont fait main basse. Outre des placements immobiliers très intéressés comme à Anvers avec l’aventure Land Invest Group qui a permis à Alain Mathot d’acheter son immunité parlementaire auprès de Bart De Wever et de la NVA, il y a d’autres placements encore plus douteux et risqués. Il s’agit notamment des placements spéculatifs d’Ogeo via la banque HSBC opérés par Marc Beyens qui a été poursuivi devant le tribunal correctionnel mais nommé directeur des opérations internationales du groupe Nethys par son ami Stéphane Moreau.
Après la tornade de ce scandale, l’affaire va se calmer pendant quelques années.
Le PS liégeois va même se déclarer assaini de tout scandale. En effet, en décembre 2021, le président de la fédération liégeoise du Parti socialiste, Frédéric Daerden, se veut rassurant dans la presse. La Meuse titre : « Frédéric Daerden : la page des affaires est tournée à Liège et au PS ». Plus d'affaires et de magouilles au PS ? Peut-on y croire ? Pas trop vite. Ce même mois éclate encore l’affaire Stassart, condamné pour prise illégale d’intérêts, comme nous le relatons plus haut. Un an plus tard, c’est un autre socialiste liégeois qui fait scandale, au parlement wallon cette fois. Jean-Claude Marcourt, alors président du parlement wallon, est impliqué dans le scandale du greffier du parlement, pas loin d’être un tortionnaire envers le personnel, ainsi que dans un voyage luxueux plus que controversé à Dubaï à l’occasion de l’exposition universelle. Marcourt sera finalement contraint de démissionner de son rôle de président du parlement, mais restera en place comme conseiller communal à Liège.
Début 2023, un nouveau scandale (encore !) explose à Liège. La compagnie intercommunale liégeoise des eaux avait déposé plainte contre son ancien directeur Alain Palmans, d’obédience PS, pour des infractions potentielles de violation de la réglementation sur les marchés publics, de corruption, d’abus de confiance, d’abus de biens sociaux et d’escroquerie.
Alors cette « page des affaires », est-elle si tournée que ça ?
Revenons à l’affaire Publifin.
En juin 2023, de nouvelles révélations fracassantes dans la presse indiquent que tous les pontes du PS liégeois étaient au courant. Les noms de Mathot, Moreau, Marcourt, ainsi que celui de Willy Demeyer, Jean-Pierre Hupkens... sont mis en cause. Non, Nethys n'est pas l'affaire de quelques pommes pourries. Contrairement à ce qu'ils nous disaient depuis quatre ans, tout le PS liégeois voulait privatiser. Et tout le PS liégeois était d'accord pour qu'un de ses dirigeants rachète l'entreprise publique pour son propre compte.
Un dossier paru dans le journal la Meuse revient sur Win, une société informatique appartenant à Nethys, que Stéphane Moreau et François Fornieri ont voulu racheter, avec l'accord du conseil d’administration de Nethys, pour 1 € symbolique. Ce que nous apprenons en 2023 est grave. En avril 2018, une réunion réunit toute la direction du PS liégeois avec Willy Demeyer, Isabelle Simonis, Jean-Pierre Hupkens, Paul-Émile Mottard, Frédéric Daerden, Alain Mathot, Jean-Claude Marcourt et Stéphane Moreau. Lors de cette réunion, Alain Mathot propose de racheter WIN avec des amis d'enfance pour ensuite racheter NRB, une grosse société informatique qui emploie plus de 1500 personnes, dont Nethys est aussi actionnaire. Tout le monde semble d'accord, selon les informations de la Meuse. Tous acceptent. Et tous savent pourtant que Mathot est inculpé dans le dossier Intradel pour vol de 700 000 € d'argent public.
Plusieurs réunions auront encore lieu.
Entretemps, l'affaire ne se fait pas. Comme l'écrit le journaliste de La Meuse, « rien ne bougera dans l’immédiat, car le PS liégeois ne veut surtout pas qu’une privatisation d’outils publics ne vienne donner du grain à moudre au PTB à quelques mois des élections communales d’octobre 2018 ». Alors on attend. Alain Mathot, pris dans ses affaires judiciaires pour corruption, est écarté du deal.
Finalement, ce sont Fornieri et Moreau qui remportent le pactole. Le C.A. de Nethys, composé de dirigeants de multinationales liégeoises (dont Fornieri) et de représentants du PS (dont Moreau) et du MR local, donnent leur accord pour que ce soit Moreau et Fornieri qui rachètent pour l'euro symbolique l'entreprise publique qu'ils dirigeaient. Ils en informent Marcourt. Une réunion a lieu. À la fin de la réunion, Jean-Claude Marcourt prévient la présidence du PS que « c’est réglé ».
Deux leçons à retenir de ce nouvel épisode de cette triste saga.
- Tous disaient qu'ils n'étaient pas au courant. Que les mains invisibles n'existaient pas. Mais en fait, ils savaient tous. Et, pour la tentative de rachat par Mathot, toute la direction du PS liégeois avait donné son accord. La corruption en politique est loin d’être éradiquée.
- La lutte paye. Suite aux protestations et à l'indignation générale, la vente à 1€ n'aura finalement pas eu lieu. Win sera finalement racheté, début 2023, par NRB pour plus de 50 millions d’euros.
Et les investigations autour de la galaxie Publifin / Nethys n’ont pas encore fini de tout révéler des pratiques révoltantes de cette caste politique complètement déconnectée des réalités de la population.
La transparence ne tombera pas du ciel, c’est la raison pour laquelle nous voulons mettre sur pied un bureau de la Transparence et de l’Éthique, inspiré du modèle barcelonais. L’Oficina para la Transparencia y las Buenas Prácticas à Barcelone a pour tâche de veiller à ce que la gestion des deniers publics se fasse dans le plus strict respect de la loi. Les fonctionnaires et citoyens qui veulent dénoncer un abus ou des faits de corruption peuvent s’y adresser. Le bureau passe également au crible les contrats signés par la ville afin d’y détecter d’éventuelles irrégularités, vérifier qu’il n’y a pas recours au dumping social ou environnemental et s’assurer qu’aucun contrat n’a été signé avec une société possédant des filiales dans un paradis fiscal.
Nous voulons un bureau qui contrôle la gestion des deniers publics de la ville, un bureau qui combatte fermement la corruption et les confusions d’intérêts. Un bureau qui protège les lanceurs d’alerte, un bureau vers lequel fonctionnaires et citoyens peuvent se tourner et adresser leurs plaintes. Garantir la transparence passe aussi par le contrôle.
Cette transparence est nécessaire parce que la ville est un domaine public, parce que la ville est financée par les deniers publics, parce que la ville est le lieu où les citoyens vivent ensemble, habitent, travaillent, se déplacent, se détendent. La ville doit donner la priorité aux besoins des citoyens et non aux intérêts des barons de l’immobilier, des holdings financiers et des spéculateurs.
Le Bureau de la Transparence et de l'Éthique aura pour tâche de tout mettre sur la table : les contacts avec les promoteurs immobiliers, le rôle d’Ogeo Fund dans divers dossiers liégeois, les accords avec JCDecaux, les contrats et marchés publics liés au tram et, bien sûr, les diverses imbrications dans des dossiers de scandales liés à de l’argent public.
Cinq. Instaurer un principe de transparence de la part des mandataires politiques
- Nous instaurons un principe de transparence comme cela se fait en Suède (« offentlighetsprincipen »). En vertu de ce principe, la publicité de toutes les décisions, procédures réglementaires ou législatives et communications officielles est une obligation légale.
- En vertu de cet « offentlighetsprincipen », nous voulons également rendre publics, les mandats publics et privés, le patrimoine et les rémunérations des hommes et femmes politiques , comme cela se fait en Suède.
- Les membres des cabinets du bourgmestre et des échevins sont rendus publics et soumis aux mêmes principes de transparence. De même que tous les hauts responsables administratifs comme le directeur général et le directeur financier.
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À la suite des scandales Publifin et Nethys, mettant en cause des rémunérations indécentes versées au sein d’intercommunales ainsi que des placements douteux, il est apparu que la ville de Liège n’avait pas été épargnée par ce genre d’escroqueries.
Le PTB a été le premier parti à interpeller le conseil sur le sujet et à réclamer une commission spéciale chargée de faire la lumière sur plusieurs aspects. D’abord, sur les mandataires élus au conseil et collège communal liégeois qui siègent, à titre public ou privé, dans les sociétés du périmètre consolidé de Publifin. Ensuite sur l'évolution des dividendes octroyés à la commune de Liège par Resa depuis 2005. Enfin, un cadastre complet des différents mandats directs ou dérivés de la Ville dans les différentes sociétés dont elle est actionnaire ainsi que les rémunérations ou jetons de présence qui y sont liés.
Sous la pression, le collège communal de Liège a finalement accepté de communiquer la liste de tous les mandats et sièges détenus par le bourgmestre, les échevins et les conseillers communaux. Toutefois, cette liste n’a pas repris les rémunérations précises correspondant à ces mandats. Apparemment, personne ne peut savoir ce que gagnent nos différents élus communaux via le carrousel des mandats dérivés qu’ils se partagent entre eux. La transparence, selon Willy Demeyer, s’oppose au respect de la vie privée des élus et mandataires… publics. Nous voulons une tout autre transparence.
Et, par publicité obligatoire, nous entendons autre chose que la communication minimaliste arrachée aux forceps à Willy Demeyer. Par publicité obligatoire, on entend l’obligation légale de rendre publiques toutes les décisions, communications officielles et procédures décisionnelles, comme cela se fait en Suède. Là, le patrimoine ainsi que toutes les rémunérations des hommes et femmes politiques sont publics. Les Suédois sont fiers de leur « offentlighetsprincipen », leur principe de transparence. Et ils ont tenu à le conserver, même lors de leur adhésion à l’Union européenne. Nous voulons également instaurer ce principe à Liège.
Une structure comme Transparencia pousse les structures politiques à plus de transparence, et avait obtenu début 2019, après des années de pression relayées entre autre par le PTB, que l’ordre du jour et les projets de délibérations inscrits à la séance publique du conseil communal soient mis à disposition des citoyens via leur publication sur le site internet de la Ville. Cette petite avancée arrachée à la majorité PS-MR n’est que le début vers la transparence.
Six. Mettre en place de nouvelles entreprises intercommunales, autrement dit des entreprises citoyennes publiques 3.0
- Nous fermons une série de sociétés anonymes et sociétés de placement obscures gravitant autour des entreprises d’utilité publique et ouvrons le débat sur la création de nouvelles entreprises citoyennes publiques 3.0.
- Nous remplaçons les intercommunales à la structure complexe par des entreprises intercommunales d’utilité publique à dimension urbaine et à dimension humaine.
- Nous organisons des entreprises communales et des partenariats intercommunaux publics, transparents, démocratiques et soumis à un contrôle strict. Nous investissons dans des services sociaux, durables et d’utilité publique.
- Les nouvelles entreprises communales et intercommunales sont transparentes et organisées démocratiquement comme des entreprises citoyennes publiques 3.0. Des entreprises de citoyens pour les citoyens, soumises à un contrôle démocratique direct, avec des conseils d’administration élus, des représentants des associations d’utilisateurs, des représentants syndicaux et de la société civile, et des citoyens directement élus.
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Les intercommunales d’autrefois — ces sociétés d’utilité publique qui assuraient l’approvisionnement en eau, électricité, chauffage et la collecte des immondices — ont été transformées en holdings bureaucratiques totalement indifférents aux besoins de la population, où tout se règle dans l’ombre, dans une ambiance de club fermé.
Publifin a été transformée en une coquille vide et le pouvoir a été donné à une société anonyme de droit privé, Nethys. Les patrons mandataires-managers s’en sont emparés pour la gérer comme une multinationale et non comme une entreprise publique. On ne compte plus les filiales de Nethys ni les investissements douteux opérés à l’étranger. Certains veulent aujourd’hui privatiser complètement des pans entiers de Nethys.
Nous voulons, au contraire, mettre un terme à ce genre de sociétés anonymes et sociétés de placement louches, et lancer le débat sur les nouvelles entreprises citoyennes. Des entreprises citoyennes 3.0, adaptées au 21e siècle. Des entreprises communales et des partenariats intercommunaux publics, transparents, démocratiques et soumis à un contrôle strict, qui investissent dans des services sociaux, durables et d’utilité publique.
Plutôt que de les privatiser ou de les « mettre en bourse » comme a proposé Jean-Claude Marcourt (PS) à propos de Nethys, nous proposons de remplacer les intercommunales à la structure complexe par des entreprises communales d’utilité publique à dimension urbaine et humaine. Ce que nous voulons, c’est retrouver un véritable service public, avec des tarifs abordables pour les logements, le ramassage des ordures, les services de garderie d’enfants, l’enseignement, l’approvisionnement en eau et en électricité, la production et la fourniture d’énergie 100 % verte.
C’est pour cette raison qu’il importe de mettre fin à la marchandisation des soins de santé et de l’énergie, mais aussi à l’avilissement de notre démocratie. Il est temps de se concentrer sur ce qui est réellement important. Les intérêts de la population n’ont pas leur place sur le libre marché.
Selon notre vision, les nouvelles entreprises communales doivent être transparentes et organisées démocratiquement comme des entreprises citoyennes 3.0. Des entreprises de citoyens pour les citoyens, soumises à un contrôle démocratique direct, avec des conseils d’administration qui ne sont pas seulement composés de politiciens professionnels, de chefs de cabinet pensionnés et de négociateurs chevronnés rattachés aux partis au pouvoir. Au contraire, nous réclamons des conseils d’administration élus, composés de conseillers communaux, de représentants des associations d’usagers, des syndicats et de la société civile, mais aussi de citoyens directement élus. L’implication de citoyens investis, de spécialistes en placements éthiques, de spécialistes de la société civile, de gens passionnés par leur ville et le service public, rend ces entreprises communales engagées en faveur de la société.
Sept. Appliquer le décumul intégral
- Nous voulons que la commune applique le décumul intégral à l’ensemble du collège communal sans exception : aucun cumul possible avec tout autre mandat exécutif, mandat de député ou mandat privé.
- Nous voulons que l’opposition soit représentée dans toutes les sociétés communales, intercommunales ou paracommunales. Et que cela puisse se faire par la désignation de citoyens et pas uniquement avec des mandataires.
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Trois raisons plaident en faveur du décumul intégral.
Primo, cela permet de réduire ce que gagnent les hommes et femmes politiques. Pour l’année 2021, le plafond d’un cumulard s’élève à 194.748,69 euros bruts pour ses mandats publics, soit une fois et demi le salaire d’un député. Pour beaucoup, s’ajoutent à cela des rémunérations issues de mandats dans le privé. Et, dans ce cas, on ne vit plus du tout dans la même réalité que les travailleurs et les travailleuses.
Secundo, le temps et l’ambition. Les hommes et femmes politiques aiment faire savoir qu’ils travaillent beaucoup et qu’ils peuvent, par conséquent, gagner beaucoup d’argent. Mais comment peut-on combiner une fonction d’échevin ou de bourgmestre à Liège avec un siège de parlementaire à Bruxelles ou à Namur ? Il y a tellement de défis sociaux au niveau local et régional qui demandent des solutions et des élus qui s'investissent à 100%, pas à 50%.
Enfin, il y la problématique des possibles conflits d’intérêts et du mélange des fonctions législatives et exécutives. Si un bourgmestre ou un échevin est aussi un membre du Parlement wallon ou fédéral, on augmente le risque qu’il fasse primer les intérêts locaux sur les intérêts de tous les Wallons ou de tous les Belges. Le PTB défend cependant la possibilité de combiner un travail à temps partiel avec une fonction de représentant du peuple. Le PTB se dresse contre le concept de « politiciens professionnels » et est d’avis qu’un parlementaire doit avoir le temps de garder le contact avec la réalité et qu’il ne peut pas rester enfermé dans la tour d’ivoire que sont le parlement et les collèges communaux. Nous voulons donc que la Ville de Liège applique le décumul intégral à l’ensemble du collège communal sans exception. Cela signifie aucun cumul possible avec tout autre mandat exécutif, mandat de député ou mandat privé.
Pour des débats démocratiques et pour un plus grand contrôle citoyen, nous voulons que l’opposition soit représentée dans toutes les associations, sociétés communales, intercommunales ou paracommunales. Pour éviter des situations de cumuls fonctionnels importants, nous souhaitons que les partis puissent désigner des représentants qui ne sont psa forcément des conseillers communaux élus.
Huit. Période tampon entre l’exercice d’un mandat public et d’un mandat privé.
- Nous voulons instaurer une période tampon entre l’exercice d’un mandat public et d’un mandat privé, que ce soit pour le passage d’un mandat public vers un mandat privé ou inversément.
- Cette période doit durer au minimum 5 ans.
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Il n’est pas acceptable que des politiciens fassent un carrousel entre des mandats publics, qui leur confèrent un grand carnet d’adresse, et des mandats privés.
Nous voulons instaurer une période tampon entre l’exercice d’un mandat public et d’un mandat privé, que ce soit pour le passage d’un mandat public vers un mandat privé ou inversément. Cette période doit durer au minimum 5 ans.