Notre programme pour faire de Liège une ville plus sociale
Une ville verte, une ville qui respire
Qui pense, en évoquant Liège, à la verdure, à la tranquillité et au bon air ? Ce n’est pas parce que nous sommes habitués à autre chose qu’une telle ville ne serait pas possible. Transformer la Cité ardente en un endroit où la vie est saine et agréable demande en effet de l’imagination et de la détermination, une approche cohérente des diverses sources de pollution de l’air ainsi qu’une mise en corrélation des différentes formes de nature pour rendre tous les quartiers plus agréables. Cette politique doit éviter le plus possible les déchets, et recycler ceux qui existent. Cela vaut aussi pour l’eau, dans un cadre où les pénuries font partie des conséquences plus que probables de la crise climatique à Liège. Notre ville peut être une ville vivable. C’est ce que souhaitent les Liégeois.
Un. La préservation des espaces verts et parcs de Liège
- Nous mettons fin à toute velléité d'implantation des sociétés immobilières privées sur le site de la Chartreuse à Grivegnée.
- Nous voulons un plan de protection de l’ensemble des espaces verts contre les géants de l’immobilier qui n’ont pas cessé de les menacer ces dernières années (Chartreuse, Bois-l’Évêque, Ry-Ponet, Poumon des Cabayes, Bois d’Avroy, potagers du Thier-à-Liège…).
Par exemple en faisant passer ces sites en zone « non-constructible » ou en zone « parc » au plan de secteur, en reprenant leur possession en tant que pouvoirs publics, voire en y établissant des réserves naturelles. - Nous développons une démocratie citoyenne active concernant ces espaces verts
- Nous veillons à ce que les Coteaux de la Citadelle restent hors de portée des promoteurs privés éventuels.
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La verdure est apaisante, absorbe la pollution de l’air, donne de la fraîcheur en été et tempère le vacarme de la circulation. En cas de fortes pluies, comme en juillet 2021, les espaces verts sont également essentiels pour absorber l’eau, tandis que les zones bétonnées y sont imperméables. Espaces verts, arbres et plantes sont essentiels pour un environnement sain. Vivre dans des quartiers intégrés, c’est aussi mettre à disposition de tous les Liégeois un espace vert. C’est un droit fondamental de tout citoyen : l’OMS recommande un ratio de superficie de 9 à 10m2 d’espace vert par habitant. Pourtant à Liège, cinq grands quartiers disposent de moins d’1m2 d’espace vert par habitant (Amercoeur, Chênée-Bas, Hyper-centre/Jonfosse, Outremeuse, Vennes). En plus de ces cinq quartiers, douze autres sont bien en dessous des recommandations de l’OMS. Quant aux quartiers où les espaces verts sont plus présents, ceux-ci n’ont aucune garantie d’exister ad vitam æternam. Les Liégeois ne s’y trompent pas : nos espaces verts sont une priorité mais le caractère public de plusieurs de nos coins de verdure est menacé par des promoteurs immobiliers. La majorité politique, PS et MR, affiche de belles intentions de préservation lorsqu’elle intervient dans la presse ou lors des débats publics. Mais les actions de protection suivent peu. À de trop nombreuses reprises, ces dernières années, ce sont les habitants qui ont pris leur sort en main pour défendre leur espace vert face aux projets des promoteurs immobiliers.
Parmi ces projets, depuis 2017, ceux du promoteur Matexi au Thier de la Chartreuse, à Grivegnée. Active dans 406 communes, cette société au chiffre d’affaires de 450 millions € prend de plus en plus de place sur le marché immobilier liégeois et construit à tour de bras maisons et appartements, sans que ça ne soit au profit de notre cadre de vie général. Matexi a ainsi déposé en octobre 2017 une demande de permis d’urbanisme pour 74 logements. En quelques semaines, 5 000 riverains et leurs amis avaient signé une pétition contre ce projet qui ne tenait pas compte de leur cadre de vie. La Chartreuse est un site classé pour son intérêt patrimonial et environnemental : c’est le plus grand poumon vert de Liège. De plus, une étude d’incidence a démontré que le quartier est incapable d’absorber une augmentation du volume de trafic lié au projet. La N3 est déjà saturée aux heures de pointe. Il apparaît aussi que le réseau d’égouttage ne sera pas suffisant pour évacuer les eaux usées de nouveaux immeubles, impliquant la construction d’un bassin d’orage, mettant ainsi en danger les sept sources dont l’eau est consommée par les riverains. Interpellé par le PTB en novembre 2017 et sous la pression des habitants du quartier, l’échevin Hupkens avait recalé le projet dans l’attente d’une nouvelle formule de Matexi. C’était une victoire à l’époque, mais temporaire. Parce que Matexi ne s’est pas arrêté là. Depuis 2017, Matexi a redéposé plusieurs fois des projets menaçant le site. Mais les Liégeois, entre autres avec le collectif Un air de Chartreuse, se sont battus à plusieurs reprises pour obtenir le retrait du projet. Ils ont pu compter sur le soutien du PTB. Plusieurs rassemblements sur le site même de la Chartreuse ainsi que devant le conseil communal, une grande manifestation dans le centre de Liège, une occupation du site pendant des mois, et le soutien actif du PTB dans la rue, relayé dans l’enceinte du conseil communal à travers plusieurs interpellations du PTB, ainsi qu’une motion au conseil communal : c’est cette pression populaire qui a finalement poussé le bourgmestre Demeyer, tapi dans son silence, à sortir du bois et se mettre autour de la table avec les occupants et le collectif Un air de Chartreuse. En septembre 2022, une victoire a été obtenue avec le retrait du projet Matexi. « Seul un combat mené peut être gagné », a tout de suite réagi Sophie Lecron, cheffe de groupe du PTB. En mai 2024, le conseil communal de Liège a voté la révision du Schéma d’orientation local (SOL), le site devenant une Zone d'aménagement communal concerté. Un pas en avant donc, mais tant que le site de la Chartreuse n’est pas structurellement protégé, il reste l’objet de convoitises.
Le site de la Chartreuse est emblématique, mais il n’est malheureusement pas le seul à être la cible des promoteurs immobiliers. À Cointe, Le Bois d’Avroy a fait l’objet de plusieurs tentatives de projets par General Construct. Face à la résistance en 2019 (6000 signatures recueillies par le Carré cointois), le PTB a interpellé la majorité pour demander le rachat du terrain par la Ville et l'accélération du processus d'élaboration du Schéma de développement communal pour préserver nos espaces verts. Le projet de General construct a été mis au frigo. Mais la menace continue de planer sur l’ensemble du Bois d’Avroy. En 2020, c’est un projet au Bois l’Évêque, qui a été repoussé grâce à la mobilisation citoyenne. Les promoteurs ne se sont pas arrêtés à un refus. En février 2022, la société anonyme MOSADIM a déposé une nouvelle demande de permis pour son projet de 2 villas 4 façades sur le site. La colère a grondé dans les quartiers de Cointe et du Laveu, où les habitants se sont mobilisés, avec les collectifs « Occupons le terrain » et « Les grenouilles du Bois l’Évêque ». 6000 pétitions ont été recueillies et près de 900 réclamations ont été envoyées à la Ville de Liège. Le PTB a également interpellé la majorité PS-MR au début du mois de mars, afin de faire du site du Bois-l’Évêque une zone non-constructible. Face à la mobilisation, les autorités ont finalement annoncé qu’elles n’accorderaient pas le permis de bâtir. Une belle victoire des Liégeois.
Toujours à Cointe, les zones vertes de la rue des Bruyères ont elles aussi été menacées par plusieurs projets des sociétés Bésix, General Construction, et Immobel. Nous sommes à nouveau intervenus au conseil communal de Liège, en octobre 2022, où le conseiller Antonio Gomez Garcia a relayé les inquiétudes des riverains et demandé des garanties afin que l’ensemble des espaces verts restants sur le territoire de Cointe soient préservés, non seulement dans un souci de préservation de la nature, mais aussi pour ne pas augmenter le risque de connaître de nouveaux drames comme celui des inondations de l’été 2021. L’échevine de l’Urbanisme a annoncé vouloir préserver ces espaces verts et travailler avec un bureau d’étude à la mise en place d’une « chaîne des parcs de Liège ». Une nouvelle qui allait dans le bon sens.
Malheureusement, le site de la Chartreuse et le quartier de Cointe ne sont pas les seuls à avoir été ciblés par les promoteurs ces dernières années. En 2021, le « poumon des Cabayes », à Jupille, a été convoité par la société S.A. Gerico qui souhaitait y construire 22 maisons et 3 immeubles à appartements. Un projet qui a fait bondir les riverains lors de l’enquête publique. Cet espace permet de soulager le réseau d’égouttage en cas de fortes pluies ou d’orages. Un atout essentiel en creux de vallée, comme nous l’ont rappelé les récentes inondations. Le collectif « Sauvons le poumon vert des Cabayes » a aussi soulevé l’utilité de cette zone à vocation agricole qui pourrait servir à renforcer l’agriculture locale. À nouveau, les riverains se sont organisés autour du collectif, et ce sont plus de 900 réclamations qui ont été envoyées à la Ville. Avec le PTB, nous avons interpellé la majorité PS-MR au conseil communal, en demandant le retrait du projet. Les autorités ont rapidement cédé à la pression et refusé d'octroyer le permis d’urbanisme. C’est une nouvelle victoire pour la préservation de la nature en ville.
Autre exemple qui a mobilisé les habitants à Liège, ce sont les potagers du Thier-à-Liège. En juin 2021, les locataires de 67 parcelles vertes louées par la Régie foncière (publique, donc) ont reçu de manière unilatérale l’annonce d’une rupture de contrat de location avec un préavis de 3 mois - et ce juste avant les vacances. Une décision qui avait été prise par le collège communal début juin 2021, en invoquant une analyse de sol qui a été présentée aux habitants lors d’une visio-conférence d’une heure le lundi 4 juillet. Cette présentation n’a pas convaincu à plusieurs égards. Seulement 15 parcelles étaient dans le rouge, alors pourquoi envoyer un renon pour l’ensemble des parcelles ? Pourquoi ne pas avoir consulté les habitants avant de faire cette annonce ? Y avait-il une menace d’urbanisation des parcelles ? Les habitants se sont rapidement mobilisés à travers une pétition et ont organisé une assemblée citoyenne. Une fois encore, nous avons soutenu leurs revendications avec le PTB en adressant toutes ces questions au conseil communal. Résultat : la ville est revenue sur sa décision.
À travers les luttes pour la préservation de ces espaces verts, nous apprenons d’abord qu’avec la mobilisation citoyenne, des rassemblements, des pétitions, des manifestations, et une pression populaire organisée, nous pouvons obtenir des victoires et faire reculer des géants de l’immobilier. Sans cela, malheureusement, les autorités communales, socialistes comme libérales, laisseraient les projets immobiliers se multiplier comme des champignons.
Même si jusqu’à présent, la mobilisation a fait bouger les lignes, tous ces sites ne sont pas encore structurellement protégés. Ce n’est pas acceptable que chacun de ces espaces soient menacés les uns après les autres. Nous avons besoin d’un vrai plan d’ensemble au niveau de la ville de Liège, visant d’abord à protéger les magnifiques espaces verts existants. Cela pourra passer par des modifications au plan de secteur, le rachat de la zone par la Ville, ou encore en faisant des réserves naturelles, comme nous l’avons proposé.
Il en va de même pour les terres agricoles. En 2023, pour remplir ses caisses, le CPAS de Liège a décidé de vendre au plus offrant 102 hectares de terres agricoles situées dans la périphérie liégeoise. Une décision contre laquelle se sont dressées 6 associations environnementales : en effet, cette logique pousse à la spéculation sur le prix des terres. Ces associations ont demandé que le CPAS réfléchisse à deux fois et cède ces terres en fonction de critères d’attribution, par exemple à de jeunes agriculteurs ou à des projets de circuit court. Nous avons relayé ces inquiétudes au conseil communal.
Le PTB continuera durant la prochaine législature à se tenir aux côtés des ASBL de terrain et des habitants pour la préservation de ces poumons verts qui nous sont si précieux. Seulement 30% de la population liégeoise sont réellement desservis par un espace public de qualité, où il est possible de s’aérer en dehors du flux automobile. Il est donc prioritaire pour la Ville d’investir dans ces lieux de respiration, cruciaux à la bonne qualité de vie des Liégeois. Réhabiliter la Boverie et les quais de la Meuse étaient de très bons investissements. La tentative de réhabiliter la place de l’Yser, en Outremeuse, pour en faire un espace vert, est plutôt un contre-exemple. Il y a pourtant là un bel espace qui pourrait être aménagé. La Ville n’a pas à se contenter de revaloriser les parcs à la seule fin de plaire à d’éventuels touristes. Elle doit continuer à acquérir des terrains vagues dans les quartiers pour y aménager de l’espace public vert, comme avec le petit parc Saint-Agathe (Sainte-Marguerite) ou sur l’ancien site de Palmolive (Longdoz), sur l’idée d’Urbagora, une zone dense qui ne disposait d’aucun vrai parc public. Pourtant, les parcs sont eux aussi menacés de privatisation.
Comme pour les espaces verts, les Liégeois devront à l’avenir se tenir mobilisés pour éviter que leurs parcs ne leur échappent au profit de sociétés privées. Mais aussi pour que les coins de verdure s’élargissent.
Deux. Entretenir et protéger la nature en ville
- Nous revalorisons et renforçons le Service des Plantations de la Ville.
- Nous mettons fin à la logique des « arbres kleenex » qui détruit des arbres adultes pour planter des jeunes pousses et les laisser mourir.
- Nous travaillons à un plan pour verduriser les cours de récréations dans les écoles de la ville.
- Nous évaluons, via un comité d’experts, l’impact sur la santé des consommateurs des produits cultivés dans les potagers de la ville, comme celui de Bressoux.
- Nous encourageons la création de jardins communautaires en ville.
- Nous veillons à ce que les services de la Ville utilisent systématiquement un produit de désherbage écologique alternatif aux produits très nocifs ordinairement utilisés.
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Développer la nature en ville est fondamental pour créer des îlots de fraîcheur en zone urbanisée et pour garantir un air plus sain. En plus des parcs, il faut développer la place des arbres et de la verdure en ville. Cela préviendra aussi des effets du changement climatique.
En 2020, les autorités PS-MR ont présenté leur « plan climat » visant à planter 24 000 arbres d’ici 2030. C’est évidemment une bonne initiative que nous avons saluée, même si une grande partie du plan repose sur des plantations dans les jardins privés sur lesquels la Ville se décharge.
Et, très rapidement, cet objectif ambitieux a servi à justifier le déracinement d’arbres adultes qui sont là depuis des années. Un arbre dérange les plans d’un projet urbanistique ? « Éliminons-le, on en replantera ! », c’est la logique qui s’est développée. Les autorités considèrent qu’elles peuvent détruire des arbres parfois très vieux, tant qu’elles prévoient d’en replanter de nouveaux. « Cette pratique des arbres-kleenex signifie d’abord que la Ville considère les arbres comme des objets jetables, un bien de consommation interchangeable autour duquel il n’y a pas besoin de réfléchir à une continuité. C’est chaque fois le même scénario : l’arbre n’est pas compatible avec les plans ? Il est éliminé » interpellait la conseillère PTB Céline Fassotte en août 2019. Ça a été par exemple le cas boulevard de la Sauvenière dans le cadre du chantier du tram, ou encore place des Carmes.
De plus, parmi les jeunes arbres plantés, nombreux sont ceux qui sont morts très rapidement. Nous avions alerté les autorités dès août 2019 : sur les 13 arbres plantés place Saint Paul, seuls deux avaient survécu. Quai Marcellis, des platanes avaient dû être abattus à cause d’une maladie qui n’a pas pu être traitée à temps et ont été remplacés par de jeunes arbres mal en point. À la fin du quai de Rome, les arbres plantés sur la berme centrale étaient tous morts à l’époque. Le boulevard Frère-Orban a lui aussi offert à sept reprises le même spectacle navrant. Rue des Glacis, en 2021, sur 23 nouveaux arbres plantés, en quelques mois à peine 6 étaient morts.
Depuis que nous avons interpellé la majorité PS-MR, de nouveaux arbres ont été plantés, en tous cas Quai Marcellis et Boulevard Frère Orban. Jusqu’à présent, ils semblent survivre. Mais le risque de les voir mourir si on ne les entretient pas suffisamment demeure. Nous y restons attentifs.
Le problème est qu’il ne suffit pas de planter : encore faut-il se donner les moyens d’entretenir. Les ouvriers du service plantations l’ont dit clairement : les jeunes plants nécessitent plus de soins et des arrosages plus fréquents, mais le manque de personnel et l’organisation de leur travail ne leur permettent pas d’assurer la survie des jeunes arbres.
Nous voulons l’engagement de plus de personnel pour l’entretien des parcs publics et des jeunes arbres, au sein du Service des Plantations de la Ville. C’est déjà un département largement en sous-effectif. Le PTB veillera à ce qu’il ne soit jamais ni pour aucune raison privatisé. Ce danger n’est pas sans fondement : l’échevinat préfère aujourd’hui acheter des fleurs et plantes aux Pays-Bas qu’engager suffisamment de personnel pour en faire pousser. Les serres servent parfois plus à entreposer ces plantes et du matériel qu’à les cultiver. En 2017, l’ancien bâtiment du service communal des Plantes du Jardin botanique a été cédé à très bon prix à un cabinet d’avocats, ce que nous avons dénoncé, comme d’autres associations. D’autant plus que la Ceinture Aliment-Terre liégeoise, une coalition d’acteurs environnementaux centrée sur la production et distribution d’aliments sains, était aussi intéressée par le bâtiment et aurait développé un projet participatif avec les usagers du Jardin Botanique.
De plus, il y a trop peu de liens entre l’école communale d’horticulture à Burenville et le Service des Plantations alors qu’on dispose d’une infrastructure de qualité. Ce type de négligence pourrait amener un jour la Ville à vouloir liquider ce département, avec toutes les conséquences sociales qu’on connaît lors de la libéralisation d’un service public.
Par ailleurs, nous voulons travailler à amener plus de verdure dans les cours de récréation des écoles. Elles sont beaucoup trop nombreuses aujourd’hui à n’être que du béton. Le tout-au-béton n’est agréable ni pour les enfants, ni pour les enseignants qui passent la journée en classe. Au contraire, des espaces de pelouse, davantage d’arbres, voire des zones de potager seraient bénéfiques pour les moments de récréation des enfants. Cela pourrait aussi avoir une visée pédagogique, et améliorerait la qualité de l’air en ville.
Enfin, le PTB souhaite vivement que la Ville développe des jardins communautaires, comme il l’avait déjà proposé en interpellation en janvier 2014, avant que le collège ne lance trois ans plus tard l’opération CREaFARM. C’est aussi dans cette idée que le PTB a demandé en août 2015 à l’échevin en charge de l’entretien des espaces publics s’il était possible d’utiliser un désherbage écologique alternatif aux produits très nocifs ordinairement utilisés. Mais là encore, la patience est toujours de mise.
Trois. La lutte contre les particules fines
- Nous renforçons la surveillance des particules fines, en priorité près des crèches, écoles maternelles et primaires, surtout le long des axes routiers.
- Nous agissons en conséquence.
- Nous surveillons attentivement les firmes qui transitent par l’Île Monsin et contraignons les plus polluantes à respecter les normes les plus sévères, avec de lourdes amendes à la clé.
- Nous souhaitons que les abords des écoles et de tous les quartiers résidentiels soient placés en zone 30.
- Nous voulons des transports en commun gratuits, et donc plus écologiques et plus sociaux, comme colonne vertébrale de la mobilité (développé dans la partie « Une ville mobile »).
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Le PTB est sensible à la pollution liée aux particules fines qui proviennent des moteurs diesel, des résidus de combustion et des activités de transformation chimique. Les émissions d’oxydes d’azote (NOx) sont des polluants nocifs pour la santé humaine : ils aggravent les problèmes respiratoires préexistants et tuent prématurément 2 320 Belges chaque année, selon l’estimation de l’Agence européenne pour l’Environnement. Pour Marie Bruyneel, cheffe de la clinique de pneumologie de l’hôpital St-Pierre, les plus sensibles sont les femmes, les seniors et les plus précarisés d’entre nous ainsi que les enfants. Les études ont corrélé le niveau de la pollution aux retards de croissance et au développement d’allergies ou d’asthme chez les bambins, alors prédisposés à de futures complications respiratoires. Le très sérieux New England Journal of Medicine avait conclu en 2009 que la diminution de 10 microgrammes par mètre cube de ces particules pouvait prolonger de 6 à 7 mois l’espérance de vie moyenne. Et on le sait, à Liège, tant que la mobilité alternative, gratuite et écologique ne se développe pas, la voiture reste « la reine des déplacements » domicile-travail.
En 2018 il n’y avait que deux stations de surveillance de la qualité de l’air à Liège. Grâce à la pression du PTB, une troisième a été installée boulevard Maurice Destenay et va devenir permanente. La Ville pourrait donc en installer plus, surtout aux endroits les plus sensibles, comme le long des grands axes routiers et des street canyons, ces rues étroites à circulation d’air restreinte, comme la rue St-Gilles. C’est là que beaucoup d’écoles sont implantées. D’où la question : que respirent nos enfants ? Nous l’avions posée en mars 2018 à un collège communal peu au fait en la matière. Après avoir été récoltés, ces échantillons seraient analysés par l’ISSeP, un laboratoire spécialisé et indépendant. C’est ainsi que Greenpeace a mesuré que c’était dans le tunnel sous Hocheporte que la concentration en dioxyde d’azote était le plus élevé au mètre cube à Liège. Les écoles, les crèches et les écoles maternelles doivent aussi être prioritaires. Le temps presse. L’automobile représente 70% de la circulation contre 30% pour les autres modes de transport. À terme, ce rapport doit s’inverser et la voiture doit cesser d’être une évidence ou une nécessité, même si les Liégeois en dépendent massivement. Dans un premier temps, le PTB veut que la mobilité en transports en commun devienne gratuite à Liège. Comme nous l’a montré l’expérience de plusieurs villes comme Dunkerque, les transports en commun gratuits incitent les gens à réduire l’usage de la voiture (cf. chapitre « Une ville mobile »). Nous souhaitons également que tous les abords des écoles et tous les quartiers résidentiels soient placés en zone 30. C’est bon pour les poumons de nos petits et pour leur sécurité, mais c’est encore loin d’être le cas partout. Or, il faut que ce soit une garantie.
Les voies rapides ne sont pas les uniques sites exposés à ce type de pollution. C’est ainsi que le PTB avait interpellé en avril 2015 et en décembre 2016 la majorité PS-cdH au sujet d’entreprises polluantes installées sur l’Île Monsin. Si le temps est sec et venteux, des particules fines peuvent s’en échapper et se disperser tout le long de la Meuse. Willy Demeyer endosse une double casquette de bourgmestre et de président du Port autonome de Liège (PAL) et le PTB veillera à ce que la santé des Liégeois prime toujours sur le reste. Nous nous étions aussi inquiétés en avril 2017 des répercussions de l’incendie à l’entreprise Van Gansewinkel (traitement de déchets) sur la santé des habitants de Wandre. La proximité du parc d’activités inquiète les riverains : en août 2015, des déchets industriels avaient souillé l’eau courante de 218 foyers du quartier. Dans les deux cas, la communication de la Ville envers les Wandruziens n’avait pas été optimale et ceux-ci le regrettent vivement. C’est une erreur à ne plus reproduire à l’avenir.
Quatre. Un grand plan d’investissement pour rénover l’ensemble des bâtiments publics
- Nous lançons un grand plan d’investissement pour rénover l’ensemble des bâtiments publics en termes d’énergie et d’isolation. L’Union liégeoise du logement que nous voulons créer (cf. chapitre « Une ville où chacun est bien logé ») pourrait largement y contribuer.
- Nous voulons un système de tiers-payant pour l’isolation et les appareils qui économisent l’énergie. Les autorités publiques avancent l’investissement et le consommateur rembourse le prêt par tranches.
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C’est par ailleurs une des recommandations des grandes Conférences mondiales pour le climat (COP). Malheureusement, pour résoudre le problème du bilan énergétique des bâtiments publics, le PS et le MR ne trouvent pas mieux que de… vendre ces bâtiments au privé. C’est insensé. Au contraire, en vendant ces bâtiments, nous perdons le contrôle public et la possibilité de les rénover directement. Nous sommes contre cette pratique. Les bâtiments publics doivent le rester. Nous avons d’ailleurs interpellé plusieurs fois les autorités avec cette proposition d’un véritable plan de rénovation des bâtiments publics.
Cinq. Moins de gaspillage, plus de récupération
- Nous revenons à un service public de ramassage mensuel des encombrants.
- Nous veillons à ce que le projet d’obligation de conteneur à puce ne revienne pas de sitôt.
- Nous sensibilisons les entreprises à la quantité de déchets.
- Nous organisons un système de récolte et réutilisation de l’eau de pluie pour différents usages, comme le nettoyage des véhicules des services publics.
- Nous installons des bulles à huiles usagées dans les quartiers.
- Nous organisons un réel débat public sur la question des déchets à Liège.
- Nous ouvrons des ateliers de réparation communaux pour réparer appareils
électriques, meubles et vêtements ou pour les démonter et en retirer les pièces réutilisables.Nous soutenons les repair cafés, les marchés d’échange et les magasins de seconde main. - Nous créerons, comme service communal, une « banque de la construction », comme lieu de récupération et de stockage de matériaux usagés réutilisables (matériaux de construction, isolation), mais aussi d’outils utiles à la rénovation.
- Nous prévoyons un point compost par quartier, où on peut composter des matières organiques avec l’aide de bénévoles, où on peut chercher le compost pour de l’horticulture urbaine.
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Le PTB souhaite que l’on revienne au ramassage mensuel des encombrants, y incluant une fonction de recyclage. En effet, les deux possibilités actuelles passent soit par la collecte trimestrielle soit par un appel à la Ressourcerie. C’est insuffisant. Les encombrants ne sont pas les seuls déchets gênants à recycler à Liège. Il n’est possible de se débarrasser de ses huiles usagées, par exemple, qu’en se rendant au parc à conteneurs. Nous proposons de mettre à la disposition de la population des bulles, comme celles pour les verres, qui récolteraient les huiles usagées, que ce soit de cuisine ou de moteur. L’expérience est menée aujourd'hui en région bruxelloise avec succès. De même, nous voulons un point compost par quartier où l’on pourra composter des matières organiques à l’aide de bénévoles, voire en prélever directement pour de l’horticulture urbaine ou pour son jardin.
De plus, Liège doit développer une économie circulaire où le meilleur déchet est celui qui n’existe pas, qui n’a pas été fabriqué ou qui a été récupéré pour en faire de nouveaux produits. Tout d’abord, la Ville doit créer ses propres repair cafés pour proposer aux Liégeois de réparer des objets usuels, des vêtements et meubles pour les réemployer, ou du moins en récupérer les pièces réutilisables. La plus grande partie de nos déchets proviennent de la construction et de la démolition d’immeubles. Là aussi, on peut faire beaucoup de progrès. Nous voulons démolir avec discernement et garder en stock les matériaux récupérés, dans une « Banque communale de la construction » : il s’agit d’un lieu de récupération et de stockage de matériaux usagés réutilisables (matériaux de construction, isolation), mais aussi d’outils utiles à la rénovation. Cela permet de rendre quasi inutile la production de nouveaux matériaux ; les tuiles ou briques usagées (entre autres) peuvent être réemployées.
Nous sensibilisons aussi les entreprises à la quantité de déchets produite et veillons à la faire diminuer par tous les moyens. Tout d’abord, nous voulons agir en amont, au niveau de la production des futurs déchets. Par exemple, le PTB se dresse contre l’utilisation excessive des emballages en plastique dans les grandes surfaces. La quantité astronomique de déchets qu’on nous fait acheter est contraire à notre vision d’une ville propre et les grosses firmes portent une responsabilité certaine dans cette production immense de déchets.
L’eau est un autre axe central d’une bonne politique écologique. Avec le réchauffement climatique et les périodes de sécheresse qui nous frappent, les pénuries d’eau font partie des menaces identifiées par la Ville, comme le précise le Plan climat 2022. La menace est identifiée, mais quand les autorités vont-elles agir en conséquence ? Les pompiers de Liège revendiquent depuis longtemps l'installation de citernes de récolte d'eau de pluie, ne serait-ce que pour nettoyer les camions et éviter le gaspillage. Nous avons relayé leur proposition au conseil communal. Une citerne a été installée rue de la Tonne pour une partie des services de la ville afin de nettoyer des véhicules communaux. Nous proposons d'élargir cela à l'ensemble des véhicules communaux. Avec un vrai plan à l’échelle de la ville, nous pouvons également réutiliser l’eau de pluie pour l’arrosage des plantes par exemple. Il faut aussi entamer la réflexion sur un plan pour séparer les eaux de pluie des réseaux d’égouttage. Cela permettra leur réutilisation, tout en soulageant le système d’égout en cas de fortes précipitations qui inondent les caves comme nous en avons connues ces dernières années. Cela demande une planification à long terme pour notre commune.
Enfin, le PTB veut que la commune réfléchisse à une série de projets pilotes pour réduire nos ordures et en faciliter autant que possible l'évacuation. Les conteneurs enterrés devraient être multipliés. C’est le cas des verres, mais ce serait aussi possible pour les déchets organiques et les langes de bébé. En ce qui concerne le compost, il n’est pas possible pour les résidents d’appartement. Il faut donc offrir une solution collective. Quant aux langes, les communes d’Estinnes et Merbes-le-Château ont également mis à disposition le même type de dispositif à travers leur territoire. Dans les deux cas, des badges nominatifs ont été distribués. Enfin, osons rêver, dans le quartier de Hammarby Sjöstad à Stockholm, des dépôts d’ordures sont reliés à un réseau sous-terrain de tuyaux qui, mis sous pression, aspirent tous les déchets à un point central de délestage. Pourquoi ne pas l’indiquer dans les cahiers de charge pour les nouvelles constructions ? Toutes les grandes villes sont confrontées à un sérieux problème de gestion des ordures et notre cité n’y échappe pas, loin s’en faut. Liège mérite d’être propre. La question ne se résoudra pas seulement en individualisant les solutions. À ce titre d’ailleurs, le PTB s’était opposé à l’introduction du conteneur à puce parce que c’était une mesure profondément anti-sociale, ne tenant pas compte des conditions de vie des Liégeois. Plus de 50 % des Liégeois n'avaient pas l’espace nécessaire pour l’utilisation de ces conteneurs. Le projet avait d’ailleurs été abandonné par les autorités liégeoises suite à la mobilisation du PTB.
Six. Une ville propre
- Nous voulons plus de poubelles publiques et une généralisation du tri sélectif.
- Les dépôts clandestins sont inacceptables, il faut s’y attaquer résolument.
- Nous élargissons le service des éboueurs et la régularité des collectes de déchets.
- Nous multiplions les toilettes publiques gratuites en ville.
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Le PTB veut plus de poubelles publiques. Cela semble une évidence, mais ça ne l’est pas à Liège, tout simplement parce qu’il n’y en a pas assez. Et encore, dans une logique d’économie, les autorités PS-MR ont l’ambition d’en supprimer 400 dans les années à venir. L’inverse de ce qu’il faut faire. Et pas seulement dans le centre-ville mais aussi dans les quartiers résidentiels.
Le PTB ne tolère en aucun cas les dépôts clandestins, nous voulons qu’ils disparaissent et cessent de revenir régulièrement hanter les riverains. Pour se faire, installer plus de poubelles et les desservir plus régulièrement y contribuera nettement. Engager plus de personnel est donc nécessaire. En outre, nous ne voulons pas seulement des poubelles standards, nous demandons aussi une généralisation du tri sélectif, c’est-à-dire des poubelles séparées en trois ou quatre entrées et compartiments. Par exemple, en jaune pour le plastique, en vert pour les déchets organiques et en bleu pour le papier. De même, l’expérience des poubelles-cendriers doit être élargie et systématisée. Mieux encore : Namur a installé près d’arrêts de bus très fréquentés des grilles cendriers sur ou sous le sol. Voici une disposition simple, bon marché et bien adaptée de collecte efficace.
Mais ces aménagements ne peuvent se passer de nouvelles ressources humaines. Les éboueurs et les balayeurs de rue liégeois font un très bon travail mais ils sont en sous-effectif. Nous élargissons le service Propreté de la Ville grâce à de nouvelles embauches, dans le but premier d’augmenter la régularité des collectes de déchets. À certains endroits et à certaines époques de l’année, passer une ou même plusieurs fois par semaine ne suffit pas. C’est pourtant une nécessité sanitaire quand le temps devient caniculaire.
Enfin, nous multiplions les toilettes publiques en ville et dans les parcs. Vous le savez, il n’y en a vraiment pas assez à Liège. Pour l’ensemble de la ville, on ne trouve sur l’application « Liège en poche » que trois urinoirs extérieurs. Et pour les femmes? Aucune! Juste d’anciens vestiges appellés « Sanisette » et fermés définitivement depuis des années. Dans les parcs, très fréquentés l’été, c’est pire. Comment faire pour les femmes et les enfants, les familles, qui s’y rendent ? C’est la question que Sophie Lecron pose au bourgmestre presque chaque année depuis 2015, soulignant l’absence de toilettes publiques temporaires dans les parcs liégeois pendant l’été. Combat gagné : le bourgmestre a régulièrement accepté d’installer des toilettes publiques durant les mois d’été. Nous nous en félicitons mais nous devons maintenant pérenniser cette expérience et l’élargir à tous les parcs de la ville. Ce sont des lieux sans toilettes publiques et au taux de fréquentation significatif. Nous voulons aussi qu’à terme une solution durable et fixe soit trouvée. Dans beaucoup de villes, à commencer par Gand en Flandre (jumelée avec Liège), il y a des commodités en grand nombre accessibles toute l’année aux citadins et non des cabines temporaires.
En janvier 2021, nous avons interpellé la majorité PS-MR avec une proposition concrète: installer des toilettes publiques et gratuites dans le futur grand parking vélo du centre-ville. Une proposition qui avait été acceptée par les autorités… avant que celles-ci ne fassent marche arrière. Depuis, les autorités ont débloqué 60 000€ pour louer un local pour ces toilettes. Mais il n’y a toujours rien de concret. Et qu’en est-il des nombreux bâtiments publics où l’on pourrait installer des toilettes accessibles (musées, bibliothèques...) en les indiquant par des fléchages depuis le centre-ville ? C’est une saga qui traîne en longueur.
Voilà le type de mesures qu’apprécieraient beaucoup les familles liégeoises, pour qu’elles puissent sereinement chanter le temps des cerises dans nos chers parcs et espaces verts.
Une ville neutre en carbone
Depuis 2015, Liège est signataire de la Convention des maires qui fixe comme objectif une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Il est pour nous nécessaire de remplir cet objectif. Car Liège subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique provoqué par la recherche du profit des capitalistes partout à travers la planète. En effet, les vagues de chaleur se font de plus en plus fréquentes. On se souviendra tous bien longtemps des fortes pluies qui ont dévasté notre pays en juillet 2021.
Réduire de 55% les émissions de GEZ est donc une nécessité. Pourtant, au train où va Liège, cet objectif ne sera pas atteint avant 2070. Le Plan Climat que la Ville a mis au point se concentre uniquement sur des solutions individuelles et donc insuffisantes. Une tout autre approche est nécessaire. Imaginez un peu : une ville sans pollution. Une ville qui ne contribue pas au réchauffement de la planète. Une ville avec de l’air propre et de l’espace pour y habiter, y vivre et y travailler. Une ville avec des transports en commun gratuits et beaucoup plus développés. Une ville où les autorités publiques rénovent tous les bâtiments qui sont des passoires énergétiques. Nous en sommes convaincus : en 2050, nous pourrons vivre dans une telle ville. À condition que nous commencions à travailler dès maintenant à ce rêve. En produisant nous-même, en tant que ville, de l’énergie durable pour tous les habitants. En contribuant à la révolution verte, sans laisser personne à la traîne. De la sorte, nous créerons une ville neutre en carbone à la mesure des gens. Copenhague met tout en œuvre pour l’être dès 2025. Alors, qu’attendons-nous encore ?
Un. Une ville à la mesure du climat
- Nous prévoyons un aménagement du territoire avec des quartiers intégrés où tous les services sont présents, de sorte que le choix énergétiquement le plus économique soit également le plus logique.
- Nous voulons des transports en commun gratuits, avec une offre beaucoup plus développée, qui soit une véritable alternative à l’utilisation de la voiture à Liège.
Nous réalisons un plan de rénovation des écoles et bâtiments publics qui sont des passoires énergétiques. Plutôt que de vendre ces bâtiments, gardons-les sous contrôle public, rénovons-les et utilisons-les.- Nous préparons la ville aux conséquences du changement climatique. Nous misons sur davantage d’espaces verts et de plans d’eau qui pourront absorber de grandes quantités de précipitations et rafraîchir la ville, comme nous l’expliquons dans notre chapitre « Une ville verte ». Nous renforçons aussi les services de secours et en particulier nos pompiers, afin qu’ils puissent intervenir efficacement et avec du matériel adapté en cas de nouvelles inondations.
- Nous vérifions si la Ville a placé de l’argent dans des fonds qui investissent dans des carburants fossiles. Si c’est le cas, nous l’en retirons et l’investissons dans notre société publique de production d'énergie verte, la SOCOLIE 2.0.
- Nous étudions le potentiel d’un réseau de chauffage urbain pour associer la chaleur industrielle excédentaire des industries à la demande en chaleur de la ville.
- Pour pallier les pics et chutes dans la production d’énergie renouvelable, nous investissons dans des installations de conversion de l’énergie en gaz (« power to gas ») afin de produire de l’hydrogène avec ces excédents d’énergie.
- Nous élaborons une piste concrète afin d’arriver, en 2040, à l’élimination des émissions de gaz à effet de serre par l’industrie. Nous fixons la chose dans les contrats de concession avec les entreprises. Nous faisons en sorte que le transport des marchandises s’effectue surtout par rail et par les voies navigables. Lors du choix du mode de transport, nous prenons en compte non seulement les coûts mais aussi la nuisance pour l’environnement.
- En ville, là où nous le pouvons, nous soutenons les initiatives stimulant une économie circulaire à chaînes courtes. Initiatives partagées, « repair cafés » et marchés agricoles locaux peuvent compter sur notre soutien.
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Premièrement, nous faisons de Liège une ville où le choix de se déplacer en transports publics, à vélo ou à pied se fait naturellement. La voiture, qui représente un coût important pour les familles, finit par devenir superflue. C’est important pour la santé des Liégeois, une circulation fluide et un climat viable. Sur ce point, les autorités communales n’en font pas assez et pas assez vite. Le résultat est que les émissions en provenance du transport continuent à augmenter et que, tous ensemble, nous sommes à l’arrêt. C’est pour cela que nous voulons la gratuité du tram et des transports en communs, mais aussi le renforcement de l’offre.
Pour le vélo, nous installons suffisamment de places de stationnement couvertes et développons des axes de circulation cyclistes afin d’éviter la cohabitation avec les piétons comme elle se fait beaucoup aujourd’hui. Pour faciliter les déplacements à pied, nous aménageons la ville pour que les équipements de base soient présents dans chaque quartier : magasins, services et centres médicaux, mais aussi centres culturels, lieux de rencontre, espaces ouverts et zones vertes. Nous nous opposons aux mesures socialement injustes comme l’interdiction des voitures à moteur thermique et privilégions plutôt la mise en place d’un réseau de voitures partagées.
Deuxièmement, dans le planning territorial de notre ville, nous inversons les priorités. Dans une ville neutre en carbone, ce ne sont pas les profits des promoteurs qui priment. Ainsi, le PTB ne se satisfait pas des projets d’écoquartiers au Sart-Tilman, aux Guillemins et à Coronmeuse. Ces projets immobiliers privés sont surtout des outils marketing imparables dans une ère où le volet écologique est incontournable pour les promoteurs. Ceux-ci jouent d’ailleurs de la confusion. Un écoquartier doit favoriser une mixité fonctionnelle et sociale cohérente du point de vue de la mobilité comme de la participation citoyenne. Ce n’est donc pas une accumulation d’éco-bâtiments. Or, personne ne contrôle le respect des critères pour se définir comme écoquartier. Celui du Sart-Tilman a été le premier à s’en revendiquer. Fruit d’un PPP avec Thomas&Piron, il compte une centaine de logements. Aucun n’est public. C’est la même critique que le PTB a adressée en mai 2018 à celui de Coronmeuse, lui aussi PPP, cette fois avec la SA NeoLegia. 1325 logements y sont pourtant prévus. Tous les aménagements publics comme les passerelles et parcs ont été réalisés avec 52 millions d’euros d’argent public dans le seul but de vendre des logements à 300 000 euros minimum. Nous payons, le privé empoche. Quelle est la portée d’une politique écologique si elle n’est accessible qu’aux plus aisés de la société ? Il faut assurer un minimum de 30% de logements sociaux dans tout nouveau projet d’écoquartier. Quant aux objectifs écologiques initiaux, il n’est pas prévu de les évaluer. Comment dès lors s’assurer de leur existence ?
Troisièmement, nous préparons également la ville aux retombées du changement climatique. Les déserts de béton érigés par les grands promoteurs immobiliers font grimper la température. Nous n’en voulons plus. Lors de pluies torrentielles, ni les inondations comme celles de juin 2018 ou de juillet 2021 ni leurs dégâts ne sont une fatalité. Nous misons sur davantage d’espaces verts et de plans d’eau qui peuvent absorber de grandes quantités de précipitations et rafraîchir la ville : un sol planté peut laisser passer l’eau de pluie et la retenir un peu, de manière à atténuer les inondations. La Place St-Lambert ne se retrouvera ainsi plus sous eau chaque fois que le ciel nous tombe sur la tête. Depuis plusieurs années, la ville traite ses arbres comme des kleenex et les rase dès que c’est nécessaire pour un chantier. Nous entretenons les arbres et évitons de les abattre en intégrant directement leur présence dans les plans de travaux. Nous rendons ainsi non seulement la ville prête au changement climatique, mais nous faisons aussi de Liège un endroit où il est sain et agréable de vivre. Enfin, il faut évidemment que nos services de secours et sapeurs pompiers puissent avoir le matériel nécessaire à leur disposition. Nous avons été scandalisés d’apprendre, en 2023 (soit deux ans après les inondations de 2021), que les services ne disposent toujours pas de matériel professionnel adéquat, bateau de secours par exemple si des inondations venaient à se reproduire. Cela montre le peu d’intérêt des autorités politiques pour les leçons du passé.
Quatrièmement, nous développons un réseau urbain de chaleur qui répond aux besoins de la ville en utilisant les excédents de chaleur d’industries comme InBev à Jupille ou, dans l’agglomération, les cimenteries et les industries métallurgiques. Chaque jour dans les zonings, on gaspille ainsi bien plus de chaleur que n’en consomment tous les Liégeois ensemble. Des usines pourraient devenir durant l’hiver des poêles durables pour chauffer les logements et les bureaux sans que ne soit rejetée la moindre molécule de CO2. C’est avec un tel réseau urbain que la moitié des Danois, dont la totalité des Copenhaguois, reçoivent de l’eau chaude à domicile pour se chauffer. Plus de 10% de la population européenne se chauffe de cette manière, en premier lieu dans des capitales comme Prague, Londres et Paris. Moins loin, nous pouvons nous inspirer du campus du Sart-Tilman qui utilise un tel réseau de chaleur. Long de 24 km, il dessert à travers la colline 60 bâtiments dont l’imposant CHU que fréquentent des milliers de patients, étudiants et chercheurs. L’ULiège a encore investi en 2011 dans une nouvelle chaufferie haute performance à cogénération biomasse (pellets de bois), à la place du gaz et du fuel. Ses émissions de CO2 ont rapidement chuté des deux tiers. Il y a plus de 40 réseaux de chaleur en Wallonie mais la plupart sont petits (moins d’un km).
La géothermie est aussi une possibilité de génération et de stockage de chaleur sous-exploitée à Liège et qui s’inclut naturellement dans un réseau de chaleur. Ainsi, l’utilisation pour le stockage de chaleur des eaux de mine de l’ancien charbonnage Gosson-Lagasse à Saint-Nicolas a déjà été mis en évidence par une étude de l’UMons. Le potentiel de stockage est de 444 GWh alors que sur un an la commune de Saint-Nicolas consomme au total 475 GWh, toutes énergies confondues. Un partenariat dans l’agglomération de Liège est donc possible afin de développer le projet qui profiterait à plusieurs communes. Un tel système a déjà été mis en place à Heerlen aux Pays-Bas et sa faisabilité technique n’est donc plus à prouver.
Cinquièmement, nous développons l’hydrogène comme moyen de stockage énergétique pour pallier les pics et les chutes de puissance dues à l’éolien et au photovoltaïque. L’approvisionnement continu en électricité est évidemment d’une importance cruciale pour les citoyens et les entreprises. On peut donc stocker de l’hydrogène et, en cas de pénurie d’électricité, le réutiliser pour en faire du courant. Le réseau Waterstofnet, à Anvers, expérimente déjà cette option en produisant de l’électricité à l’aide d’une pile à combustible stationnaire. De plus, l’entreprise John Cockerill à Seraing est leader mondial dans la production d’électrolyseur qui permet de générer de l’hydrogène à partir d’eau. Elle a déjà collaboré avec l’aéroport de Liège pour produire de l’hydrogène à partir d’énergie solaire pour les véhicules de l’aéroport. De la sorte, nos zonings se mueraient en d’énormes batteries capables de pallier de façon fiable les caprices du soleil et du vent.
Enfin, l’hydrogène est également le tremplin vers une économie circulaire. Avec lui, on peut transformer du CO2 en méthane et en méthanol, des matières premières indispensables à certaines industries pour fabriquer des produits à haute valeur ajoutée. Nos industries comme aspirateurs de gaz à effet de serre, peut-on rêver mieux?
Deux. Pour une SOCOLIE 2.0, une entreprise d’énergie verte 100% liégeoise
- Nous recréons une SOciété COopérative LIEgeoise de production d’énergie comme elle a existé pendant 150 ans : la SOCOLIE, mais en version 2.0. Une entreprise publique d’énergie à nous tous. La SOCOLIE 2.0 investit dans l’économie d’énergie et fournit de l’énergie 100 % renouvelable à des prix abordables.
- La Socolie soutient les citoyens, associations et entreprises qui veulent placer des panneaux solaires sur leur toit.
- La Socolie investit dans des panneaux solaires placés sur les toits de la ville ; la Socolie aménage également de vrais parcs à panneaux solaires.
- Ceux qui n’ont pas les moyens financiers d’investir dans des panneaux solaires ou dans l’isolation peuvent faire appel à la Socolie en tant que tiers payant.
- Nous installons des éoliennes sur l’Île Monsin, propriétés de la Socolie, afin de garantir des prix abordables, et étudions d’autres emplacements pour en installer d’autres.
- La Socolie répertorie le statut d’isolation des blocs d’habitations et propose des rénovations groupées là où le besoin est le plus grand, éventuellement en tiers payant. Les propriétaires sont invités à isoler leur propriété immobilière.
- Nous mettons sur pied un réseau intelligent, dirigé informatiquement, avec les divers vecteurs énergétiques ; ce réseau est confié à la Socolie, afin de rendre possible l’interaction entre l’énergie renouvelable et les industries liégeoises.
- Le conseil d’administration de cette entreprise communale d’énergie Socolie est constitué au moins pour un tiers de citoyens liégeois et pour un tiers de travailleurs de l’entreprise. Ses rapports sont accessibles au public et les assemblées peuvent être suivies en streaming.
- Les personnes qui collectent les signatures de 1 % de la population liégeoise peuvent mettre un point à l’ordre du jour du conseil d’administration de la Socolie.
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Une ville démocratique
195 000 habitants vivent ensemble à Liège. L’avenir de notre ville n’est pas seulement l’affaire d’un bourgmestre et de huit échevins, et encore moins de quelques agents immobiliers de leurs amis, mais bien de nous tous. Plus il y a d’habitants concernés par la politique de notre ville, plus grands sont la connaissance, l’expérience, les capacités et les moyens collectifs. La participation, entre autres au processus décisionnel, améliore la société. Et c’est essentiel, car tout le monde doit compter. Les gens de toutes les couches de la société et même ceux qui restent généralement invisibles doivent être consultés, informés et impliqués. Peut-on parler de démocratie lorsque l’on se contente de demander aux gens de noircir une case tous les quatre à six ans ? Nous vivons dans une démocratie abîmée par la soif de pouvoir et d’argent de mandataires traditionnels qui veulent préserver leur entre-soi. Nous voulons une démocratie intense, participative, ouverte et directe.
Un. L’accès libre et transparent aux processus décisionnels et une information proactive des autorités communales
- La participation, entre autres au processus décisionnel, débute par l’information. L’accès à l’information sur ce qui se passe au niveau de la ville doit être garanti pour tous les citoyens.
- Les plateformes en ligne de la ville (Open data, sites web, applications) regroupent toutes les informations. Ces plates-formes doivent être et rester aux mains de la communauté.
- Nous améliorons et élargissons le réseau wifi gratuit de la ville. Il doit y avoir des lieux publics où l’on peut aller en ligne gratuitement et sans limites.
- Nous augmentons la régularité du journal communal d’information et l’ouvrons à l’expression citoyenne. Outre la diffusion toutes-boîtes, nous développons une communication web performante.
- Nous réinstaurons des panneaux d’affichage public dans tous les quartiers de Liège. Nous renégocions tous les contrats de la Ville avec les multinationales de la pub pour progressivement débarrasser l’espace public de l’affichage publicitaire commercial.
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La participation, entre autres au processus décisionnel, débute par la communication et l’information qui s’adressent à tous les habitants de la ville. Sans cela, il est impossible d’impliquer tout le monde. Si le pouvoir communal est considéré comme le plus proche du citoyen, la communication du collège PS-MR laisse à désirer. Elle est toujours sur le mode « Top-Down » et relève davantage du marketing politique que de l’information citoyenne. Elle n’a jamais été conçue comme la première étape d’une interaction plus grande avec les citoyens. Et, dans les situations de crise – comme lors des inondations de 2021 – ce manque de communication et d’interaction s’est révélé désastreux pour nombre de sinistrés que l’on a abandonné face aux assurances, laissé désemparés face aux dégâts matériels et psychologiques et, au mieux, baladés de service en service. Il a fallu la mobilisation des élus du PTB pour forcer la convocation d’un conseil communal extraordinaire pour qu’enfin soient soumises au débat public les mesures nécessaires à prendre pour les sinistrés.
Les débats au conseil communal ne sont jamais précédés d’un véritable débat sur la place publique avec les acteurs du terrain, avec les citoyens. Aucun effort de pédagogie n’est consenti. Pire encore, il arrive souvent que le collège communique des décisions avant qu’elles ne soient votées au conseil communal avec des communiqués de presse envoyés plusieurs heures ou jours avant la tenue du conseil.
La Ville est en possession de nombreuses données utiles pour les citoyens. Nous voulons avoir la garantie d’accès à ces données. La plateforme open data de la Ville de Liège lancée avec 25 jeux de données en 2019 ne totalise aujourd’hui que 82 jeux de données. Cela reste insuffisant lorsque l’on compare avec les 565 jeux de données de la Ville de Bruxelles ou encore les 232 de la Ville de Gand. Nous augmentons donc le nombre de données mises à disposition du public et nous veillons à ce qu’elles restent dans les mains de la communauté. Nous voulons remettre sur pied le réseau de wifi gratuit dans tous les quartiers de la ville pour faciliter l’accès. Nous insistons pour qu’il y ait des lieux publics où l’on peut surfer gratuitement et sans limite. C’est une question d’égalité de droits numériques. Dans le chapitre « Une ville intelligente » de ce programme, nous examinons les possibilités offertes.
Nous voulons que tous les processus décisionnels soient transparents et que le collège envisage l’information citoyenne comme une plus-value et non comme une menace. L’asbl Transparencia a dû batailler plusieurs années avant que le collège ne se décide à publier les délibérations qui accompagnent les ordres du jour de chaque conseil communal.
Nous sommes partisans d’un journal d’informations communales plus régulier, ouvert à l’expression citoyenne et sur des supports spécifiques, de sorte que tous les habitants de Liège, jeunes et moins jeunes, Liégeois de naissance ou nouveaux venus, puissent être informés. Aujourd’hui, les thèmes de la rubrique consacrée au conseil communal sont toujours imposés par la majorité et aucun espace n’est consacré à l’expression citoyenne ou au relais des différents débats et actions du monde associatif, culturel et sportif.
Nous développons également une communication plus performante sur le web. Le site web portail de la ville reste encore trop peu souvent mis à jour et trop peu visité. Aucune newsletter régulière n’est envoyée. L’application « Liège en poche » lancée fin 2019 ne totalise que 5000 téléchargements.
Enfin, nous voulons que la ville de Liège promeuve la réappropriation de l’espace public par les citoyens et le tissu associatif. Nous rétablissons des panneaux d’affichage public dans chaque quartier. Nous renégocions tous les contrats qui lient la ville de Liège aux multinationales de la publicité pour progressivement se débarrasser de cette pollution visuelle. C’était le sens de l’amendement budgétaire déposé conjointement par le PTB et Ecolo en 2014 et, bien sûr, non suivi par le collège. L’occasion était pourtant belle de renégocier avec JCDecaux des termes autrement plus avantageux puisque l’ancien contrat arrivait à échéance. Nous continuons à plaider pour le doublement de la taxe sur l’affichage publicitaire pour financer un affichage citoyen et associatif dans les quartiers en attendant de pouvoir démonter progressivement tous les panneaux publicitaires commerciaux.
Deux. Pas de nouveaux projets sans véritable participation
- La participation, entre autres au processus décisionnel, ne peut se faire sans information et interaction. L’interaction requiert l’ouverture et la flexibilité de la politique et de l’administration.
- Avec les moyens technologiques actuels, par des plateformes en ligne, la Ville peut organiser facilement et avec objectivité toutes sortes d’enquêtes, de sondages et de votes.
- La ville a besoin d’espaces publics de rencontre, centrés sur l’information, l’échange et la participation. Ils peuvent être des espaces fixes de rencontre ou des pop-up en fonction de certains projets.
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Les habitants de notre cité veulent avoir leur mot à dire. C’est logique et c’est une bonne chose. « Ce sont les citoyens eux-mêmes qui savent le mieux quels sont leurs besoins et qui peuvent apprécier les solutions ou les moyens de satisfaire à ces besoins. Ils peuvent également avancer eux-mêmes des solutions, tant sous forme de suggestions ou d’idées créatives que d’actions concrètes », concluent des chercheurs bruxellois dans le livre « La ville humaine ». Cette contribution citoyenne peut effectivement faire la différence. Car, poursuivent les chercheurs : « De la sorte, les citoyens vont eux-mêmes participer à la gestion de leur commune. Ils ont donc ainsi le sentiment d’habiter dans une ville à la mesure des gens et non seulement de la bureaucratie, de l’économie, de la technologie ou de la politique ».
Les possibilités techniques pour consulter et impliquer tout le monde sont aujourd’hui infiniment plus grandes que naguère. Avec les médias sociaux et le smartphone, il suffit d’appuyer sur un bouton pour donner son avis. Si les plateformes publiques open source rassemblent toutes les informations, l’interaction est possible. Ces plates-formes doivent être accessibles à tous. Elles sont censées être aux mains de la communauté, pas dans celles de l’une ou l’autre entreprise privée qui, tôt ou tard, va pouvoir retenir des informations ou ne les libérer que moyennant paiement.
Les plateformes numériques n’atteignent pas tout le monde. C’est pourquoi des espaces publics de rencontre sont aussi nécessaires. Des espaces où l’on n’est pas obligé de consommer quelque chose, mais où l’on se voit proposer toutes sortes d’éléments : livres, journaux, internet, télévision, petits spectacles, débats, services administratifs… Où l’on peut échanger son savoir et organiser la participation de tous. Ces espaces de rencontre, nous les organisons de préférence dans chaque quartier, si possible avec un système complémentaire de parrainage qui visite activement les gens et les invite à se rendre au lieu de rencontre local. De la sorte, nous impliquons également les nombreuses personnes qui, aujourd’hui, sont trop repliées sur elles-mêmes ou se sentent plongées dans l’isolement.
Naturellement, tout cela ne peut réussir que si les dirigeants politiques sont ouverts à la participation. Au fil du temps, nous avons vu que la volonté participative s’est heurtée à une vision encore trop autoritaire du collège liégeois. Nous avons connu durant cette mandature plusieurs tensions au conseil communal qui témoignent d’un déni flagrant de démocratie et d’une volonté d’étouffer les débats. Une interpellation concernant l’hôpital de la Citadelle refusée par la majorité parce que « ça ne concerne pas le conseil communal ». Autre exemple, lorsque Sophie Lecron interpelle sur la condamnation de l’échevin Stassart dans le cadre de ses fonctions, le collège décrète le huis-clos. Idem, lorsque la cheffe de groupe PTB souhaite interpeller sur le harcèlement d’une agente communale par un attaché du cabinet de l’échevin Hupkens, le débat est refusé et le point disparaît des comptes-rendus publics du conseil. La saga du tram et le calvaire qu’elle a constitué pour les habitants et les commerçants à Liège a fait l’objet de plusieurs interpellations, notamment pour adapter la planification des travaux et indemniser les commerçants. Finalement, les Liégeois ont continué à subir le jeu de ping-pong entre le collège, la Région Wallonne et COLAS, l’entreprise privée en charge du chantier avec une signalisation approximative, des cheminements piétons et cyclistes endommagés et une circulation étouffante qui a fait fuir les gens du centre-ville. Quant aux commerçants, la faible hauteur des indemnisations et leur irrégularité a fini d’achever les espoirs de survie de nombre d’entre eux.
Enfin, signalons que les interpellations citoyennes n’ont pas plus de chance de se faire entendre. Plusieurs ont été refusées, notamment celle dénonçant l’opération de surveillance policière autorisée par la Ville de Liège à l’occasion de la manifestation annuelle contre le centre fermé pour réfugiés à Vottem. Le bourgmestre avait notamment autorisé l’usage de drones de surveillance qui ont servi au fichage des personnes pacifiques qui composaient le cortège.
Mais il y a eu surtout l’opération « Liège 2025 », une consultation qui a permis au collège d’établir son projet de Ville pour la mandature. Mais comme l’a dit la cheffe de groupe PTB, Sophie Lecron : « Les consultations citoyennes se suivent et se ressemblent. Apparemment on plafonne aux alentours des 5500 participants. Plus exactement, 5749 participants en 2013 pour Projet de Ville 2012-2022 ; 5023 en 2017 avec « Réinventons Liège » et 5513 en 2019 avec « Liège 2025 ». Avec tous les moyens investis par la ville, c’est clairement décevant. Le nombre de personnes rencontrées est lui carrément en baisse : de 1568 personnes rencontrées en 2017 avec « Réinventons Liège », on est passé à 1200. Et encore une fois, les plus jeunes peinent à trouver leur chemin vers cette consultation. Comme déjà dit lors de précédentes interventions, nous pensons que de telles consultations doivent être accompagnées d’une mobilisation plus large du tissu associatif et surtout d’un travail de terrain, en rue, à la rencontre des Liégeois. » Une autre culture politique est nécessaire pour une participation citoyenne réussie.
Trois. Un monde associatif fort
- Nous voulons une ville à la mesure des gens. Nous la construisons à partir d’en bas, avec tous les habitants, du fait que les gens s’engagent, collaborent, participent et mènent des actions lorsque c’est nécessaire.
- Les autorités communales doivent soutenir le monde associatif. Un monde associatif fort est nécessaire pour faire revivre la démocratie.
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« Avancer avec la ville, et surtout avec tous les habitants de tous les quartiers, et pas seulement avec les Liégeois les plus riches. Nous voulons une ville à la mesure des gens. Ce n’est possible qu’avec la pression d’en bas. Quand les gens s’engagent, collaborent et mènent des actions si nécessaire. Dans les quartiers, sur les lieux de travail, parmi le personnel communal. » C’est ce que défend Peter Mertens, le secrétaire général du PTB. Un monde associatif fort est important pour cette démocratie d’en bas, parce qu’elle implique toutes sortes de groupes, parce qu’elle renforce les gens, parce que tout un savoir y est rassemblé… Une démocratie large et profonde ne se peut sans un monde associatif bien développé. Des groupes d’action aux syndicats, des organisations féminines aux associations de quartier et environnementales : elles constituent un maillon essentiel du processus démocratique. Elles forment le ventre de la société, où le débat est organisé et où les gens se rassemblent. Elles peuvent contribuer à déterminer l’agenda et à forger des avis et opinions.
Les autorités communales minent le monde associatif avec une politique qui économise sur les moyens de fonctionnement de toutes sortes d’organisations et une politique qui commercialise certains services normalement fournis par ces organisations. Après avoir réduit les subventions aux associations de 5 %, la dernière mouture du plan de gestion de la Ville de Liège, ce plan d’austérité imposé par le CRAC, notre FMI régional, a imposé une modification du règlement tarifaire d’occupation des infrastructures communales pour les associations, avec des hausses substantielles au point que certaines ont dû trouver des solutions alternatives aux locaux de la Ville. Pire, face caméra, le collège promet des locaux à des associations comme l’asbl « Benoît et Michel » ou encore « Les Abeilles solidaires » mais, en réalité, ces dernières attendent encore et toujours de disposer d’un espace. Clairement, ce n’est pas de cette manière que l’on renforce le monde associatif.
Quatre. Faire du conseil communal un organe de débat démocratique
- Le conseil communal doit être pris au sérieux. Toutes les décisions doivent vraiment y être proposées. Tous les problèmes et défis doivent être mis sur la table pour être discutés.
- Le conseil communal doit s’ouvrir aux questions et avis d’autres conseils et des citoyens. Ceux-ci doivent également y être invités activement. Outre les interpellations citoyennes, une « heure des questions » doit être prévue en début de conseil.
- Les contrats entre la ville et les entreprises privées doivent pouvoir être consultés publiquement. Au sein des entreprises communales ou à participation communale, une représentation de l’opposition, du personnel et des habitants est nécessaire.
- Garantir que la fonction de président du conseil communal ne soit pas confiée à un membre de l’exécutif communal, ni échevins ni bourgmestre.
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Chaque conseil communal est le lieu de nombreuses décisions qui impactent la vie quotidienne de tou.te.s les Liégeois.es. Il est dès lors naturel que sa publicité soit rendue maximale. Pourtant, les vidéos de diffusion du conseil communal ne décollent pas en termes de vues sur Youtube avec une moyenne de 1000 vues et des pics à 2000.
Les autorités communales doivent néanmoins mieux organiser la participation du public au conseil communal, et ce, avec suffisamment de places pour tous et surtout un meilleur travail préparatoire pédagogique lié à l’ordre du jour du conseil. Le conseil communal doit se tenir à une heure où la participation citoyenne est susceptible d’être la plus grande : 18h30 au minimum et non 17h comme c’est le cas actuellement. Cela vaut pour les citoyens, mais aussi pour les conseillers communaux : tous ne sont pas des professionnels de la politique. Au PTB en tout cas, presque tous les conseillers travaillent. Il n’est donc vraiment pas simple d’arriver à l’heure au conseil communal si celui-ci commence à 17h.
De même, les comptes-rendus doivent être meilleurs et mis en ligne. Aujourd’hui, on ne rédige tout simplement pas de rapport écrit du conseil communal de Liège, pas plus que des commissions préparatoires. Les questions écrites déposées par l’opposition ne sont tout simplement pas traitées par la majorité : plus de la moitié sont simplement archivées sans réponses au bout des deux mois réglementaires dans lesquels le collège est censé répondre.
Les avis des conseils consultatifs, des conseils de jeunes, du conseil des enfants doivent être pris au sérieux. Si le conseil communal traite d’affaires se rapportant à certains quartiers ou à certains groupes, les intéressés (conseils et citoyens) doivent y être invités.
Nous préconisons aussi une « heure des questions », durant laquelle les citoyens et comités d’action pourront présenter leurs questions et propositions. Cela a déjà été mis en pratique dans la commune d’Anderlues, dans le Hainaut. Nous voulons une transparence totale. Seuls certains dossiers de menace concrète et spécifique pour la sécurité publique, et des dossiers personnels concernant des individus peuvent rester en dehors.
En raison de la tendance à plus d’autonomie et de privatisation dans les services communaux, la transparence régresse. On ne peut limiter la transparence des contrats entre la ville et des entreprises privées, pour de prétendues raisons de concurrence. Retenir des informations saborde le débat démocratique. Le PTB veut également des « entreprises citoyennes publiques 3.0 » qui, à leur direction, auront également des travailleurs et des habitants (voir chapitre « Une ville éthique »).
Cinq. Des référendums contraignants pour une démocratie directe
- Le PTB veut que les consultations populaires organisées à l’initiative de 10 % de la population liégeoise soient contraignantes.
- Les responsables de l’initiative déterminent l’énoncé des questions, il n’y a pas de seuil à la participation.
- Nous levons l’interdiction de soumettre à la consultation les questions liées au budget et aux taxes communales.
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L’expérience unique d’une véritable consultation populaire à Liège reste le souvenir douloureux de la mobilisation pour la candidature de Liège, capitale culturelle en 2015. Les autorités communales n’ont même pas daigné dépouiller les bulletins alors que 11% des électeurs s’étaient exprimés. Cela aura démontré la vision anti-démocratique du collège communal de Liège avec un marchandage interne au PS.
Le PTB s’emploie à ce que toute consultation populaire soit contraignante. Les responsables de l’initiative déterminent le questionnaire, et il n’y a pas de seuil d’accès. Les référendums contraignent les hommes et femmes politiques à adopter le sain réflexe de justifier directement leurs choix politiques devant la base. Mais le principal gain réside peut-être dans le fait que le débat public est ainsi ouvert à tous. La démocratie reçoit une bouffée d’oxygène et s’étend hors des murs du conseil communal. La discussion va évoluer dans les quartiers, chez le boulanger ou chez le coiffeur. Le jour du référendum, nous définissons les choses de façon très pratique : c’est cette direction que la politique doit prendre.
Son caractère contraignant doit faire en sorte que le référendum constitue réellement une étape vers la démocratie. Aujourd’hui, les autorités politiques peuvent ignorer trop facilement un référendum. Non, c’est non et oui, c’est oui, et on ne discute plus. Il ne peut y avoir de seuil de participation. Ceux qui n’y prennent pas part donnent leur mandat à ceux qui y participent. Sans seuil de participation, nous évitons également les actions de boycott : un trop petit nombre de locaux de vote, un appel des pouvoirs publics à ne pas voter, etc. Celui qui déclenche un référendum à l’aide de nombreuses signatures, doit pouvoir en rédiger les questions. Pour l’instant, les autorités communales en sont encore à établir ce autour de quoi exactement tourne un référendum. De la sorte, on peut déjà perdre un référendum bien avant de voter. Une bonne idée toutefois : mettre des fonctionnaires à la disposition des responsables de l’initiative afin de les aider éventuellement à formuler les choses de la façon la plus adéquate.
Enfin, alors que le code de démocratie locale l’interdit, nous pensons au contraire qu’il faut étendre la possibilité de soumettre à consultation les questions liées au budget et aux taxes. Il n’est pas normal que les questions politiques les plus importantes, à savoir celles liées à l’affectation de nos ressources à des dépenses concrètes, soient ainsi soustraites au débat et au jugement de la population.
Six. Des budgets participatifs, des forums de quartier et des forums thématiques pour une démocratie participative
- La ville dédie 10 % de son budget d’investissement à des budgets participatifs dans les quartiers.
Comme à Porto Alegre, nous mettons en place une pyramide participative à trois échelons.
1.L’échelle micro locale, organisée en petits groupes, par immeuble, par rue, par quartier. Ils discutent de leurs problèmes concrets et de leurs souhaits et leur donnent un ordre de priorité. Ils désignent leur représentant à l’échelon supérieur.
2.Au 2e échelon, on trouve la quinzaine de quartiers de Liège et la dizaine de thèmes portés par la commune. C’est là que sont analysées les demandes de l’échelon premier, et que l’on détermine les priorités globales pour le quartier et pour la thématique. On nomme les délégués au forum de quartier et au forum thématique, dernières étapes de cet échelon. Ces forums désignent les représentants au dernier échelon, le Conseil Communal du Budget Participatif.
3.Le Conseil Communal du Budget Participatif est l’échelon supérieur de la pyramide. Il comprend les représentants des forums de quartiers et des forums thématiques, l’exécutif communal et les services publics. Il se réunit fréquemment, pour superviser la démarche et assurer le dialogue avec l’administration communale. - Un effort est fourni pour impliquer la population entière dans ce processus nouveau. Outre une communication performante sur le web, il s’agira d’organiser une forte mobilisation dans les quartiers, dans les associations et auprès des divers publics cibles pour des réunions préparatoires à tout ce processus participatif.
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C’était le sujet de notre première interpellation au conseil communal de Liège en janvier 2013. Lors du premier débat budgétaire, nous avons proposé notre plan pour l’instauration de budgets participatifs. L’expérience du Budget Participatif au Brésil nous a inspirés parce qu’elle témoigne d’un grand potentiel d’innovations et de corrections, le dispositif s’améliorant sans cesse et même des alternatives voient le jour, comme un Budget Participatif des jeunes. Le budget participatif (BP) est un processus de démocratie directe, volontaire et universel, au cours duquel la population peut discuter et décider du budget et des politiques publiques. Le citoyen va au-delà de sa participation au vote ! Il participe activement aux choix politiques de l’affectation des ressources publiques. Ces budgets, limités dans un premier temps à 10 % du budget d’investissement de la ville, pourront à terme concerner tous les domaines de la vie de la cité. Cette démarche, née au Brésil dans les années 80, permet d’inventer une nouvelle culture politique et d’accentuer le sens de la citoyenneté active. Les budgets participatifs apportent un espoir de démocratie ! En tout cas, ils réorientent les politiques locales en faveur des plus démunis et affirment les droits des classes populaires.
Nous mettons en place une pyramide participative à trois échelons.
- L’échelle micro locale, organisée en petits groupes, par immeuble, par rue, par quartier. Ils discutent de leurs problèmes concrets et de leurs souhaits et leur donnent un ordre de priorité. Ils désignent leur représentant à l’échelon supérieur.
- Au 2e échelon, on trouve la quinzaine de quartiers de Liège et la dizaine de thèmes portés par la commune. C’est là que sont analysées les demandes de l’échelon premier, et que l’on détermine les priorités globales pour le quartier et pour la thématique. On nomme les délégués au forum de quartier et au forum thématique, dernières étapes de cet échelon. Ces forums désignent les représentants au dernier échelon, le Conseil Communal du Budget Participatif.
- Le Conseil Communal du Budget Participatif est l’échelon supérieur de la pyramide. Il comprend les représentants des forums de quartiers et des forums thématiques, l’exécutif communal et les services publics. Il se réunit fréquemment, pour superviser la démarche et assurer le dialogue avec l’administration communale.
Vu l’innovation que représente ce budget participatif, il faut fournir un effort supplémentaire pour impliquer la population en début de processus. Outre une communication performante sur le web, il s’agit d’organiser une forte mobilisation dans les quartiers, dans les associations et dans les divers publics cibles pour des réunions préparatoires à tout ce processus participatif. Si le collège sortant a bien inscrit dans son projet de Ville une action prioritaire d’instauration d’un budget participatif d’un million d’euros, au moment d’écrire ces lignes, aucun Liégeois n'en a encore vu ni la forme ni la couleur.
Une ville sans profiteurs
La ville est un domaine public financé par de l’argent public, c’est-à-dire par l’ensemble des contribuables. Cet argent est précieux et doit être géré correctement. Profiteurs, escrocs et spéculateurs n’ont pas leur place dans une administration communale. Nous rendons l’administration communale transparente et claire, nous fondons un Bureau de la transparence et de l’éthique. Nous communiquons toutes les décisions selon le « principe de transparence » (en s’inspirant du modèle suédois, « l’offentlighetsprincipen ») : en rendant publics les revenus et le patrimoine de tous les administrateurs et mandataires communaux.
Il n’y a aucune raison que cela reste secret. Il faut par ailleurs mettre un terme aux salaires exorbitants et injustifiés dans les régies, sociétés communales ou intercommunales. Nous proposons de réduire le salaire du bourgmestre de Liège de moitié. Les intercommunales à la structure complexe et à la gestion privatisée doivent être remplacées par de nouvelles entreprises intercommunales d’utilité publique, à dimension urbaine et à dimension humaine, autrement dit des entreprises citoyennes publiques 3.0. Nous voulons également mettre un terme à la confusion d’intérêts et définitivement bloquer le carrousel entre mandats privés et mandats publics et combattre le phénomène des « portes tournantes ». Pour le PTB, dans les cinq années suivant l'exercice d'un mandat public, le mandataire ne peut accepter de mandat (ou autres relations) avec des banques, multinationales et sociétés cotées en Bourse. En d’autres mots, nous voulons remplacer la politique du profit par une politique qui s’appuie sur un engagement clair en faveur de la société et de l’intérêt public dans la cité.
Un exemple frappant de cette politique du profit, est le multimillionnaire François Fornieri. L’homme d'affaire qui a trempé dans le dossier Nethys, qui a reçu 56 millions € d'argent public de ses copains, et qui a plusieurs autres dossiers de justice sur le dos.
Cet homme semble penser que Liège est à sa disposition. Imposer une sculpture devant son hôtel Bocholtz à l'arrière de l'îlot Saint-Michel sans autorisation, s'accaparer des sentiers publics qui existent depuis le 18ème siècle dans son jardin à Rocourt, imposer de son appartement une immense sculpture visible de la place Cathédrale. Avec une terrasse de 700 mètres carrés, l’espace est trop grand, dit-il, il faut le meubler ! Et avec le soutien des autorités communales PS-MR, s’il vous plaît, qui laissent Liège être la cour de récréation de ce type d’individu. On retrouve François Fornieri aux quatre coins de Liège, comme aux quatre coins du monde des affaires et de la finance.
Un. Réduire le salaire du bourgmestre de Liège de moitié et mettre un terme aux salaires exorbitants injustifiés
- Nous réduisons le salaire du bourgmestre de la Ville de Liège de moitié pour atteindre 75 000€ bruts par an, c’est-à-dire deux fois le salaire médian d’un travailleur en Belgique.
- Nous rendons publique la rémunération des hauts fonctionnaires des sociétés communales, intercommunales ou paracommunales selon le principe de transparence. Cette rémunération doit également être justifiée.
- Nous plafonnons l’ensemble des rémunérations de tout mandataire communal à 126 000€ brut par an, soit un maximum de trois fois le salaire médian d’un travailleur en Belgique. Nous n’acceptons aucune exception ni dérogation au règlement communal qui sera pris en conséquence.
- Nous limitons les traitements dans les sociétés communales, intercommunales ou paracommunales aux seules fonctions exécutives en lien avec la gestion quotidienne. La participation aux conseils d’administration ne doit donner droit qu’à un jeton de présence lié à la présence effective de l’administrateur.
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Les dirigeants politiques de notre ville doivent représenter les gens qui y habitent. Pour le PTB, c’est un principe de base. Or, comment les représenter, comment comprendre leurs problèmes et leurs réalités, si les dirigeants vivent avec un salaire au moins quatre fois supérieur au salaire du commun des Liégeois ? Willy Demeyer (PS) touche 14.800 euros brut par mois comme bourgmestre. L’échevin Gilles Foret (MR) c’est 11.300 euros. Comment pourraient-ils comprendre ce que vivent les Liégeois? Selon le PTB, ce n’est pas possible. Ce n’est pas pour rien que les membres de la majorité, qu’ils soient socialistes ou libéraux, prennent si facilement des mesures antisociales comme l’augmentation de la taxe déchets, le doublement du nombre de places de parking payantes, l’utilisation de la scan-car, le développement de projets de logements de luxe (contre presque aucun logement public ou social) et bien d’autres choses encore. Si nos dirigeants vivent comme des riches, ils dirigent pour les riches.
Au PTB, c’est l’inverse que nous voulons. « Quand on ne vit pas comme on pense, on finit par penser comme on vit ». C’est pour cette raison que tous nos élus, mandataires et députés, continuent à vivre avec un salaire de travailleur. Nous ne faisons pas de politique pour s’enrichir, mais pour servir.
Deux. Servir, pas se servir : stop aux privilèges des élus et transparence dans les cabinets échevinaux
- Nous voulons une transparence sur les avantages en nature et les privilèges dont bénéficient le bourgmestre, les échevins et les chefs de l’administration communale.
- Nous voulons que cessent les privilèges des élus de la majorité tels que l’octroi d’une voiture, d’un chauffeur, de carte essence, de places de parking gratuites toute l’année... Ils ont un salaire déjà déconnecté de la réalité, aucun privilège supplémentaire.
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Le collège communal liégeois est l’un des rares de Wallonie à octroyer une voiture de fonction avec chauffeur ainsi qu’une carte essence, au bourgmestre, à chacun des 8 échevins et échevines et au président du CPAS.
En plus de cela, ils disposent tous de places parkings gratuites, privatisées pour toute l’année dans les parkings de Saint-Georges et Cité (et payées, bien sûr, avec l’argent des Liégeois). Pas étonnant donc, qu’en juin 2022, lorsque le collège communal faisait voter son plan de gestion (un ensemble des mesures d’austérité prises pour faire rentrer de l’argent dans les caisses communales), il a proposé le doublement des places de parking payantes, passant de 4500 à 9000 dans Liège… ceci permettant d’aller chercher 3 millions d’euros supplémentaires dans les poches des Liégeois. Nous avons bien sûr dénoncé cette extension du parking payant, décidée par un collège qui ne comprend pas ce problème. Deux poids, deux mesures.
Nous n’admettons pas qu’un bourgmestre socialiste puisse accepter une telle situation, pendant que tous les Liégeois souffrent de la mauvaise mobilité à Liège et de la crise économique. C’est pourquoi nous voulons d’abord faire la transparence sur l’ensemble des privilèges dont bénéficient le bourgmestre et les échevins, afin de pouvoir y mettre un terme.
Trois. Exigence d’exemplarité, pas de condamné en justice parmi les échevins
- Nous voulons rompre avec l’impunité pour les mandataires publics condamnés. Un membre du collège communal, échevin et donc dans l’exécutif au niveau local doit être démis de ses fonctions en cas de condamnation.
- S’il y a appel de cette décision de justice, alors la personne doit être suspendue le temps de l’appel.
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En décembre 2021, l'échevin de l’instruction publique PS Pierre Stassart était condamné à un an de prison avec sursis, pour prise illégale d'intérêt à la Haute École de la Ville de Liège (HEL). Il a profité de sa position pour permettre à sa compagne de l’époque d’obtenir un poste à la HEL.
Malgré cette condamnation, le collège PS-MR n’a pas cru bon de démettre l’échevin de ses fonctions. Nous avons pris les choses en main. Nous avons d’abord voulu imposer un débat public. L’interpellation de la cheffe de groupe PTB Sophie Lecron a été censurée par le collège PS-MR, et la séance publique du conseil communal a même été arrêtée pour déclarer le huis clos. N'ayant toujours pas eu de débat public, nous avons demandé la convocation d’un conseil extraordinaire pour débattre du sujet. Finalement, sous la pression des Liégeois, dont beaucoup étaient scandalisés, sous la pression du PTB, le collège a finalement décidé en février 2022 de pousser l'échevin Stassart a démissionner de ses fonctions dans l'instruction publique et la petite enfance. En 2023, malgré son appel de la condamnation, la justice a confirmé sa culpabilité dans ce dossier. Et son pourvoi en cassation a lui aussi été rejeté.
Jusqu’au bout, la majorité PS-MR aura préféré protéger l’échevin dans ses intérêts, plutôt que de se montrer exemplaire. Il est grand temps que les politiciens des partis socio-démocrates comprennent qu'ils doivent eux aussi respecter les règles de l’exemplarité et de la justice.
Nous voulons rompre avec l’impunité pour les mandataires publics condamnés. Un membre du collège communal, échevin et donc dans l’exécutif au niveau local, doit être démis de ses fonctions politiques en cas de condamnation. S’il y a appel de cette décision de justice, cette personne doit au moins être suspendue le temps de l’appel.Quatre. Bureau de la transparence et de l’éthique
- Nous mettons en place un Bureau de la transparence et de l’éthique qui doit être indépendant et chargé d’assurer la bonne gestion des deniers publics de la Ville, de lutter contre la corruption et d’empêcher tout conflit d’intérêts. Des plaintes peuvent aussi être déposées auprès de ce bureau.
- Ce bureau est également chargé de contrôler les sociétés externes qui ont signé un contrat avec la Ville et de vérifier qu’elles ne pratiquent pas le dumping social ou environnemental et n’ont pas de filiales dans les paradis fiscaux. Une chose qui ne sera désormais plus possible.
- Chaque fonctionnaire et chaque citoyen peut déposer une plainte pour abus ou corruption. Les lanceurs d’alerte sont désormais protégés.
- Les affaires Publifin-Nethys, les condamnations pour conflit d'intérêt, détournement d’argent public… et toutes les casseroles du PS et des autres partis traditionnels nous démontrent à quel point le contrôle est nécessaire.
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La Ville de Liège a été au centre de la tornade Publifin avec notamment 11 élus communaux impliqués dans les comités de secteur, dont l’échevin de l’instruction publique Pierre Stassart (PS), en poste à ce moment-là, le président du CPAS Jean-Paul Bonjean (PS)...
Être payé 500€ la minute à ne quasi rien faire, quel travailleur imagine recevoir une telle somme ? Ces comités grassement payés ont mis en lumière la manière opaque et non éthique dont étaient gérées les intercommunales liégeoises.
On s’en souvient, dès le départ, le PTB a fustigé le consensus des partis traditionnels visant à transformer la tentaculaire Publifin / Nethys en une multinationale où les mandataires-managers se gavent d’argent public, où les investissements risqués se multiplient pour engranger toujours plus de profit et où les travailleurs sont muselés et pressés au nom du développement d’une « initiative industrielle publique » de plus en plus privatisée. Comment expliquer qu’un homme qui se dit socialiste comme Stéphane Moreau gagnait plus d’1 million d’euros par an ? De la vraie gauche caviar. « Tout va changer » avaient promis les partis traditionnels.
La collusion entre monde politique et monde patronal et financier s’exprime encore plus lorsque l’on s’intéresse à Ogeo Fund, ce fonds de pensions de 4265 travailleurs du secteur public liégeois (Publifin, IILE, AIDE et Ville de Seraing) sur lequel Stéphane Moreau (PS), André Gilles (PS) et quelques autres personnalités politiques comme Dominique Drion (cdH) ou François-Xavier de Donnea (MR) ont fait main basse. Outre des placements immobiliers très intéressés comme à Anvers avec l’aventure Land Invest Group qui a permis à Alain Mathot d’acheter son immunité parlementaire auprès de Bart De Wever et de la NVA, il y a d’autres placements encore plus douteux et risqués. Il s’agit notamment des placements spéculatifs d’Ogeo via la banque HSBC opérés par Marc Beyens qui a été poursuivi devant le tribunal correctionnel mais nommé directeur des opérations internationales du groupe Nethys par son ami Stéphane Moreau.
Après la tornade de ce scandale, l’affaire va se calmer pendant quelques années.
Le PS liégeois va même se déclarer assaini de tout scandale. En effet, en décembre 2021, le président de la fédération liégeoise du Parti socialiste, Frédéric Daerden, se veut rassurant dans la presse. La Meuse titre : « Frédéric Daerden : la page des affaires est tournée à Liège et au PS ». Plus d'affaires et de magouilles au PS ? Peut-on y croire ? Pas trop vite. Ce même mois éclate encore l’affaire Stassart, condamné pour prise illégale d’intérêts, comme nous le relatons plus haut. Un an plus tard, c’est un autre socialiste liégeois qui fait scandale, au parlement wallon cette fois. Jean-Claude Marcourt, alors président du parlement wallon, est impliqué dans le scandale du greffier du parlement, pas loin d’être un tortionnaire envers le personnel, ainsi que dans un voyage luxueux plus que controversé à Dubaï à l’occasion de l’exposition universelle. Marcourt sera finalement contraint de démissionner de son rôle de président du parlement, mais restera en place comme conseiller communal à Liège.
Début 2023, un nouveau scandale (encore !) explose à Liège. La compagnie intercommunale liégeoise des eaux avait déposé plainte contre son ancien directeur Alain Palmans, d’obédience PS, pour des infractions potentielles de violation de la réglementation sur les marchés publics, de corruption, d’abus de confiance, d’abus de biens sociaux et d’escroquerie.
Alors cette « page des affaires », est-elle si tournée que ça ?
Revenons à l’affaire Publifin.
En juin 2023, de nouvelles révélations fracassantes dans la presse indiquent que tous les pontes du PS liégeois étaient au courant. Les noms de Mathot, Moreau, Marcourt, ainsi que celui de Willy Demeyer, Jean-Pierre Hupkens... sont mis en cause. Non, Nethys n'est pas l'affaire de quelques pommes pourries. Contrairement à ce qu'ils nous disaient depuis quatre ans, tout le PS liégeois voulait privatiser. Et tout le PS liégeois était d'accord pour qu'un de ses dirigeants rachète l'entreprise publique pour son propre compte.
Un dossier paru dans le journal la Meuse revient sur Win, une société informatique appartenant à Nethys, que Stéphane Moreau et François Fornieri ont voulu racheter, avec l'accord du conseil d’administration de Nethys, pour 1 € symbolique. Ce que nous apprenons en 2023 est grave. En avril 2018, une réunion réunit toute la direction du PS liégeois avec Willy Demeyer, Isabelle Simonis, Jean-Pierre Hupkens, Paul-Émile Mottard, Frédéric Daerden, Alain Mathot, Jean-Claude Marcourt et Stéphane Moreau. Lors de cette réunion, Alain Mathot propose de racheter WIN avec des amis d'enfance pour ensuite racheter NRB, une grosse société informatique qui emploie plus de 1500 personnes, dont Nethys est aussi actionnaire. Tout le monde semble d'accord, selon les informations de la Meuse. Tous acceptent. Et tous savent pourtant que Mathot est inculpé dans le dossier Intradel pour vol de 700 000 € d'argent public.
Plusieurs réunions auront encore lieu.
Entretemps, l'affaire ne se fait pas. Comme l'écrit le journaliste de La Meuse, « rien ne bougera dans l’immédiat, car le PS liégeois ne veut surtout pas qu’une privatisation d’outils publics ne vienne donner du grain à moudre au PTB à quelques mois des élections communales d’octobre 2018 ». Alors on attend. Alain Mathot, pris dans ses affaires judiciaires pour corruption, est écarté du deal.
Finalement, ce sont Fornieri et Moreau qui remportent le pactole. Le C.A. de Nethys, composé de dirigeants de multinationales liégeoises (dont Fornieri) et de représentants du PS (dont Moreau) et du MR local, donnent leur accord pour que ce soit Moreau et Fornieri qui rachètent pour l'euro symbolique l'entreprise publique qu'ils dirigeaient. Ils en informent Marcourt. Une réunion a lieu. À la fin de la réunion, Jean-Claude Marcourt prévient la présidence du PS que « c’est réglé ».
Deux leçons à retenir de ce nouvel épisode de cette triste saga.
- Tous disaient qu'ils n'étaient pas au courant. Que les mains invisibles n'existaient pas. Mais en fait, ils savaient tous. Et, pour la tentative de rachat par Mathot, toute la direction du PS liégeois avait donné son accord. La corruption en politique est loin d’être éradiquée.
- La lutte paye. Suite aux protestations et à l'indignation générale, la vente à 1€ n'aura finalement pas eu lieu. Win sera finalement racheté, début 2023, par NRB pour plus de 50 millions d’euros.
Et les investigations autour de la galaxie Publifin / Nethys n’ont pas encore fini de tout révéler des pratiques révoltantes de cette caste politique complètement déconnectée des réalités de la population.
La transparence ne tombera pas du ciel, c’est la raison pour laquelle nous voulons mettre sur pied un bureau de la Transparence et de l’Éthique, inspiré du modèle barcelonais. L’Oficina para la Transparencia y las Buenas Prácticas à Barcelone a pour tâche de veiller à ce que la gestion des deniers publics se fasse dans le plus strict respect de la loi. Les fonctionnaires et citoyens qui veulent dénoncer un abus ou des faits de corruption peuvent s’y adresser. Le bureau passe également au crible les contrats signés par la ville afin d’y détecter d’éventuelles irrégularités, vérifier qu’il n’y a pas recours au dumping social ou environnemental et s’assurer qu’aucun contrat n’a été signé avec une société possédant des filiales dans un paradis fiscal.
Nous voulons un bureau qui contrôle la gestion des deniers publics de la ville, un bureau qui combatte fermement la corruption et les confusions d’intérêts. Un bureau qui protège les lanceurs d’alerte, un bureau vers lequel fonctionnaires et citoyens peuvent se tourner et adresser leurs plaintes. Garantir la transparence passe aussi par le contrôle.
Cette transparence est nécessaire parce que la ville est un domaine public, parce que la ville est financée par les deniers publics, parce que la ville est le lieu où les citoyens vivent ensemble, habitent, travaillent, se déplacent, se détendent. La ville doit donner la priorité aux besoins des citoyens et non aux intérêts des barons de l’immobilier, des holdings financiers et des spéculateurs.
Le Bureau de la Transparence et de l'Éthique aura pour tâche de tout mettre sur la table : les contacts avec les promoteurs immobiliers, le rôle d’Ogeo Fund dans divers dossiers liégeois, les accords avec JCDecaux, les contrats et marchés publics liés au tram et, bien sûr, les diverses imbrications dans des dossiers de scandales liés à de l’argent public.
Cinq. Instaurer un principe de transparence de la part des mandataires politiques
- Nous instaurons un principe de transparence comme cela se fait en Suède (« offentlighetsprincipen »). En vertu de ce principe, la publicité de toutes les décisions, procédures réglementaires ou législatives et communications officielles est une obligation légale.
- En vertu de cet « offentlighetsprincipen », nous voulons également rendre publics, les mandats publics et privés, le patrimoine et les rémunérations des hommes et femmes politiques , comme cela se fait en Suède.
- Les membres des cabinets du bourgmestre et des échevins sont rendus publics et soumis aux mêmes principes de transparence. De même que tous les hauts responsables administratifs comme le directeur général et le directeur financier.
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À la suite des scandales Publifin et Nethys, mettant en cause des rémunérations indécentes versées au sein d’intercommunales ainsi que des placements douteux, il est apparu que la ville de Liège n’avait pas été épargnée par ce genre d’escroqueries.
Le PTB a été le premier parti à interpeller le conseil sur le sujet et à réclamer une commission spéciale chargée de faire la lumière sur plusieurs aspects. D’abord, sur les mandataires élus au conseil et collège communal liégeois qui siègent, à titre public ou privé, dans les sociétés du périmètre consolidé de Publifin. Ensuite sur l'évolution des dividendes octroyés à la commune de Liège par Resa depuis 2005. Enfin, un cadastre complet des différents mandats directs ou dérivés de la Ville dans les différentes sociétés dont elle est actionnaire ainsi que les rémunérations ou jetons de présence qui y sont liés.
Sous la pression, le collège communal de Liège a finalement accepté de communiquer la liste de tous les mandats et sièges détenus par le bourgmestre, les échevins et les conseillers communaux. Toutefois, cette liste n’a pas repris les rémunérations précises correspondant à ces mandats. Apparemment, personne ne peut savoir ce que gagnent nos différents élus communaux via le carrousel des mandats dérivés qu’ils se partagent entre eux. La transparence, selon Willy Demeyer, s’oppose au respect de la vie privée des élus et mandataires… publics. Nous voulons une tout autre transparence.
Et, par publicité obligatoire, nous entendons autre chose que la communication minimaliste arrachée aux forceps à Willy Demeyer. Par publicité obligatoire, on entend l’obligation légale de rendre publiques toutes les décisions, communications officielles et procédures décisionnelles, comme cela se fait en Suède. Là, le patrimoine ainsi que toutes les rémunérations des hommes et femmes politiques sont publics. Les Suédois sont fiers de leur « offentlighetsprincipen », leur principe de transparence. Et ils ont tenu à le conserver, même lors de leur adhésion à l’Union européenne. Nous voulons également instaurer ce principe à Liège.
Une structure comme Transparencia pousse les structures politiques à plus de transparence, et avait obtenu début 2019, après des années de pression relayées entre autre par le PTB, que l’ordre du jour et les projets de délibérations inscrits à la séance publique du conseil communal soient mis à disposition des citoyens via leur publication sur le site internet de la Ville. Cette petite avancée arrachée à la majorité PS-MR n’est que le début vers la transparence.
Six. Mettre en place de nouvelles entreprises intercommunales, autrement dit des entreprises citoyennes publiques 3.0
- Nous fermons une série de sociétés anonymes et sociétés de placement obscures gravitant autour des entreprises d’utilité publique et ouvrons le débat sur la création de nouvelles entreprises citoyennes publiques 3.0.
- Nous remplaçons les intercommunales à la structure complexe par des entreprises intercommunales d’utilité publique à dimension urbaine et à dimension humaine.
- Nous organisons des entreprises communales et des partenariats intercommunaux publics, transparents, démocratiques et soumis à un contrôle strict. Nous investissons dans des services sociaux, durables et d’utilité publique.
- Les nouvelles entreprises communales et intercommunales sont transparentes et organisées démocratiquement comme des entreprises citoyennes publiques 3.0. Des entreprises de citoyens pour les citoyens, soumises à un contrôle démocratique direct, avec des conseils d’administration élus, des représentants des associations d’utilisateurs, des représentants syndicaux et de la société civile, et des citoyens directement élus.
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Les intercommunales d’autrefois — ces sociétés d’utilité publique qui assuraient l’approvisionnement en eau, électricité, chauffage et la collecte des immondices — ont été transformées en holdings bureaucratiques totalement indifférents aux besoins de la population, où tout se règle dans l’ombre, dans une ambiance de club fermé.
Publifin a été transformée en une coquille vide et le pouvoir a été donné à une société anonyme de droit privé, Nethys. Les patrons mandataires-managers s’en sont emparés pour la gérer comme une multinationale et non comme une entreprise publique. On ne compte plus les filiales de Nethys ni les investissements douteux opérés à l’étranger. Certains veulent aujourd’hui privatiser complètement des pans entiers de Nethys.
Nous voulons, au contraire, mettre un terme à ce genre de sociétés anonymes et sociétés de placement louches, et lancer le débat sur les nouvelles entreprises citoyennes. Des entreprises citoyennes 3.0, adaptées au 21e siècle. Des entreprises communales et des partenariats intercommunaux publics, transparents, démocratiques et soumis à un contrôle strict, qui investissent dans des services sociaux, durables et d’utilité publique.
Plutôt que de les privatiser ou de les « mettre en bourse » comme a proposé Jean-Claude Marcourt (PS) à propos de Nethys, nous proposons de remplacer les intercommunales à la structure complexe par des entreprises communales d’utilité publique à dimension urbaine et humaine. Ce que nous voulons, c’est retrouver un véritable service public, avec des tarifs abordables pour les logements, le ramassage des ordures, les services de garderie d’enfants, l’enseignement, l’approvisionnement en eau et en électricité, la production et la fourniture d’énergie 100 % verte.
C’est pour cette raison qu’il importe de mettre fin à la marchandisation des soins de santé et de l’énergie, mais aussi à l’avilissement de notre démocratie. Il est temps de se concentrer sur ce qui est réellement important. Les intérêts de la population n’ont pas leur place sur le libre marché.
Selon notre vision, les nouvelles entreprises communales doivent être transparentes et organisées démocratiquement comme des entreprises citoyennes 3.0. Des entreprises de citoyens pour les citoyens, soumises à un contrôle démocratique direct, avec des conseils d’administration qui ne sont pas seulement composés de politiciens professionnels, de chefs de cabinet pensionnés et de négociateurs chevronnés rattachés aux partis au pouvoir. Au contraire, nous réclamons des conseils d’administration élus, composés de conseillers communaux, de représentants des associations d’usagers, des syndicats et de la société civile, mais aussi de citoyens directement élus. L’implication de citoyens investis, de spécialistes en placements éthiques, de spécialistes de la société civile, de gens passionnés par leur ville et le service public, rend ces entreprises communales engagées en faveur de la société.
Sept. Appliquer le décumul intégral
- Nous voulons que la commune applique le décumul intégral à l’ensemble du collège communal sans exception : aucun cumul possible avec tout autre mandat exécutif, mandat de député ou mandat privé.
- Nous voulons que l’opposition soit représentée dans toutes les sociétés communales, intercommunales ou paracommunales. Et que cela puisse se faire par la désignation de citoyens et pas uniquement avec des mandataires.
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Trois raisons plaident en faveur du décumul intégral.
Primo, cela permet de réduire ce que gagnent les hommes et femmes politiques. Pour l’année 2021, le plafond d’un cumulard s’élève à 194.748,69 euros bruts pour ses mandats publics, soit une fois et demi le salaire d’un député. Pour beaucoup, s’ajoutent à cela des rémunérations issues de mandats dans le privé. Et, dans ce cas, on ne vit plus du tout dans la même réalité que les travailleurs et les travailleuses.
Secundo, le temps et l’ambition. Les hommes et femmes politiques aiment faire savoir qu’ils travaillent beaucoup et qu’ils peuvent, par conséquent, gagner beaucoup d’argent. Mais comment peut-on combiner une fonction d’échevin ou de bourgmestre à Liège avec un siège de parlementaire à Bruxelles ou à Namur ? Il y a tellement de défis sociaux au niveau local et régional qui demandent des solutions et des élus qui s'investissent à 100%, pas à 50%.
Enfin, il y la problématique des possibles conflits d’intérêts et du mélange des fonctions législatives et exécutives. Si un bourgmestre ou un échevin est aussi un membre du Parlement wallon ou fédéral, on augmente le risque qu’il fasse primer les intérêts locaux sur les intérêts de tous les Wallons ou de tous les Belges. Le PTB défend cependant la possibilité de combiner un travail à temps partiel avec une fonction de représentant du peuple. Le PTB se dresse contre le concept de « politiciens professionnels » et est d’avis qu’un parlementaire doit avoir le temps de garder le contact avec la réalité et qu’il ne peut pas rester enfermé dans la tour d’ivoire que sont le parlement et les collèges communaux. Nous voulons donc que la Ville de Liège applique le décumul intégral à l’ensemble du collège communal sans exception. Cela signifie aucun cumul possible avec tout autre mandat exécutif, mandat de député ou mandat privé.
Pour des débats démocratiques et pour un plus grand contrôle citoyen, nous voulons que l’opposition soit représentée dans toutes les associations, sociétés communales, intercommunales ou paracommunales. Pour éviter des situations de cumuls fonctionnels importants, nous souhaitons que les partis puissent désigner des représentants qui ne sont psa forcément des conseillers communaux élus.
Huit. Période tampon entre l’exercice d’un mandat public et d’un mandat privé.
- Nous voulons instaurer une période tampon entre l’exercice d’un mandat public et d’un mandat privé, que ce soit pour le passage d’un mandat public vers un mandat privé ou inversément.
- Cette période doit durer au minimum 5 ans.
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Il n’est pas acceptable que des politiciens fassent un carrousel entre des mandats publics, qui leur confèrent un grand carnet d’adresse, et des mandats privés.
Nous voulons instaurer une période tampon entre l’exercice d’un mandat public et d’un mandat privé, que ce soit pour le passage d’un mandat public vers un mandat privé ou inversément. Cette période doit durer au minimum 5 ans.
Une ville où l’on enseigne
À l’instar des soins de santé, du logement et du travail, l’enseignement est un droit fondamental. Les autorités ont donc le devoir de garantir l’accès à un enseignement de qualité à tout le monde, quel que soit le niveau de revenu. Et cet enseignement doit émanciper, préparer nos enfants à affronter la société d’aujourd’hui et à la transformer, pour un avenir plus juste, solidaire, durable et démocratique. Il doit permettre de découvrir et de développer les talents de nos jeunes, de parfaire leurs connaissances et leur compréhension du monde, de les rendre critiques et résistants, de stimuler leur créativité et leur inventivité pour faire face aux défis de demain. L’enseignement doit également être un levier de l’émancipation sociale et de l’égalité. C’est ambitieux, mais nous n’en attendons pas moins !
Un. Supprimer les barrières financières et rendre effective la gratuité de l’enseignement
- Nous faisons en sorte que l’enseignement maternel, primaire et secondaire soit gratuit.
- Nous assurons une alimentation saine, locale, savoureuse et gratuite à l’école, avec des repas chauds gratuits dans le fondamental.
- Nous faisons en sorte qu’un maximum d’activités extrascolaires (excursions, visites de musées, de fermes pédagogiques, sorties au cinéma, etc) soient rendues obligatoires ET gratuites.
- Nous intégrons la remédiation dans le temps scolaire. Elle est proposée gratuitement par toutes les écoles de la Ville en collaboration avec les écoles de devoirs et les associations de soutien scolaire.
- Nous distribuons gratuitement un kit de rentrée scolaire aux élèves du primaire.
- Nous régulons le prix des kots sur le territoire de la ville de Liège.
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Pour le PTB, l’enseignement obligatoire (maternel, primaire et secondaire) doit être gratuit. C’est d’ailleurs ce que stipulent la Constitution belge ainsi que la Convention internationale des Droits de l'Enfant. Le budget de l’enseignement dans notre pays doit être augmenté et porté à 7 % du produit intérieur brut, comme c’était encore le cas en 1980. Le refinancement de l’enseignement est l’une des priorités auxquelles on pourra affecter le produit de la taxe des millionnaires. Pour bien des familles, notre enseignement est trop cher. Si les frais de garderie sont gratuits dans les écoles de la Ville de Liège, trois sources de frais importants restent problématiques et sont pointées du doigt par la dernière étude de la Ligue des Familles : la cantine, le matériel scolaire et les voyages et sorties scolaires. Pour le PTB, l’instruction publique de la Ville de Liège doit montrer l’exemple et rendre effective la gratuité de son enseignement.
En avril 2023, grâce à la pression de nos élus communaux, l’échevin de l’instruction publique a rentré un dossier pour obtenir un financement régional pour des repas chauds gratuits dans 40 écoles communales (ordinaire et spécialisé) à faible indice socio-économique (≤5/20). Cela concerne les élèves du fondamental (maternel et primaire). Sans notre intervention, les élèves de la ville de Liège et leur famille seraient passés à côté de cette possibilité qui allège les dépenses du ménage de plus ou moins 80€ par mois par enfant. Mais nous pensons qu’il faut aller plus loin : c’est un enjeu pour l’égalité des chances, mais aussi pour la santé et le bien-être. À Liège, un enfant sur quatre vit dans la pauvreté. Et le risque est grand de voir très vite augmenter cette statistique en ces temps de crises, tant le coût de la vie quotidienne devient impayable. De plus en plus de ménages doivent rogner sur tout, y compris le budget alimentation. La précarité alimentaire est une réalité qui touche de plus en plus d’enfants : 1 sur 10 saute au moins un repas par jour, 1 sur 5 arriverait à l’école le ventre vide. Or, le prix des repas chauds dans nos écoles communales a été indexé par ISoSL à la rentrée de septembre 2022 : 4€ pour un enfant du primaire, 3,70€ en maternelle. Les pouvoirs publics doivent prendre les mesures nécessaires pour obtenir des repas chauds gratuits dans toutes les écoles fondamentales de la ville pour tous les enfants, incluant le prix du repas mais aussi celui de l'encadrement nécessaire à l'organisation sur le terrain, avec l'engagement de plus d'auxiliaires de vie scolaire (voir le point 6 de ce chapitre). Dans le secondaire, il faut donner la possibilité aux élèves d’accéder à des sandwiches/petite restauration froide à l’école. Pour le moment, c’est loin d’être le cas.
Concernant le matériel scolaire, qui représente une dépense non négligeable au mois de septembre, nous proposons sa gratuité grâce à un kit de rentrée pour les enfants inscrits dans le fondamental communal. Ce kit comprendrait le plumier classique avec crayons, taille-crayon, gomme, stylo…, mais aussi une gourde, des mouchoirs et bien sûr les cahiers et manuels. Cette proposition, nous l’avons déjà faite plusieurs fois au conseil communal. Ce n’est pas un projet irréaliste, comme l’échevin se plaît à le penser : ce kit a bel et bien existé à Liège dans le passé et il est devenu réalité dans la commune de Saint Gilles, sous la pression du PTB, en septembre 2019, ainsi qu’à Bruxelles-ville en septembre 2022 ! C’est aussi le cas à Charleroi, à Ixelles, à Ottignies LLN et à St Josse Ten Noode. À Liège aussi, c’est possible, si la volonté politique de le faire est là.
Les voyages et sorties scolaires, considérées dans les recommandations de la Fédération Wallonie-Bruxelles comme ne faisant pas partie du « temps scolaire », constituent une source de tension dans nombre de familles liégeoises. En effet, le premier motif de non-participation de certains enfants à ces activités sont les raisons financières. Or, nous considérons que ces activités constituent un apprentissage social et affectif nécessaire au bon développement et à la bonne intégration de nos enfants dans leur classe, dans leur école et dans la société. En priver certains ou les en priver tous réduit la qualité de leur apprentissage et stigmatise une partie des élèves lorsque certains sont empêchés de participer pour des raisons financières. Nous pensons donc que les projets d’établissements doivent inclure ces activités et que la Ville doit investir dans la couverture de leurs frais. Établir des partenariats privilégiés avec des centres récréatifs publics, des fermes pédagogiques, des associations culturelles ou sportives peut aider à réduire ces frais.
Alors que l’on ne cesse de parler de valorisation de l’enseignement technique et professionnel, c’est dans ces filières que les sommes d’argent réclamées aux parents en début d’année sont les plus élevées pour la « participation » au prix des outils (couteaux, pinceaux, kit d’armurerie, etc). Ce n’est pas admissible, car cela constitue une barrière financière au choix de ces options.
Poursuivre des études supérieures ne devrait pas être un privilège réservé aux plus riches. Les associations étudiantes dénoncent régulièrement les difficultés financières auxquelles sont de plus en plus soumis nos jeunes. Le slogan « Nous, étudiants, on ne paiera pas cette crise » ressort particulièrement. Or, à Liège, le prix des kots flambe, surtout depuis que l’université a décidé de privatiser une partie de son parc. Résultat : +18% d’augmentation. À cela s’ajoute la pénurie de logements pour étudiants et la pression exercée par des gros promoteurs immobiliers tels que Xior (boulevard d’Avroy) ou Génération campus (place du XX Août) qui poussent les prix du marché à la hausse. En attendant des kots publics accessibles à tous, il est urgent de bloquer les loyers grâce à une grille contraignante, comme il en existe déjà à Bruxelles.
Une dernière source de frais qui accentue les inégalités de notre système scolaire est la remédiation. De plus en plus de parents font appel à des profs particuliers et le prix des cours individuels s’envole. Quel stress pour ceux qui, financièrement, ne peuvent pas donner cette opportunité à leur enfant. C’est la raison pour laquelle le mouvement de jeunes du PTB, RedFox, organise lors de chaque session d’examen des cours de remédiations gratuits pour les élèves du secondaire.
Nous pensons que la remédiation doit être intégrée dans le temps scolaire et être proposée aux jeunes à l’école et gratuitement. Ce serait un moyen de combattre la sélection sociale qui s’opère via l’échec, le redoublement ou la relégation. L’asbl « Autour de l’école » de la Ville de Liège, en coordination avec les associations d’écoles de devoirs, doit recevoir les subsides nécessaires pour offrir ces cours gratuitement à l’école en collaboration avec le corps enseignant. Voilà encore une ligne budgétaire salutaire qui manque actuellement faute de volonté politique.
Deux. Augmenter les chances de réussite en recourant à des classes moins peuplées et en multipliant le nombre d’enseignants
- Nous instaurons des classes plus petites. En maternelle et dans les deux premières années du primaire, nous limitons le nombre d’élèves à quinze enfants par classe. Dans les années suivantes du primaire et dans le secondaire, nous voulons au maximum vingt élèves par classe. Nous veillons à ce qu’aucune dérogation ne soit délivrée aux écoles.
- Avec une mesure forte comme la nomination plus rapide des enseignants temporaires prioritaires, nous améliorons la sécurité d’emploi des jeunes enseignants et renforçons l’attractivité du métier pour lutter contre la pénurie. Nous établissons proactivement des liens avec les sections pédagogiques de la Haute école, ce qui valorise ces dernières et garantit des remplacements rapides au sein des classes.
- Nous organisons un pool de remplacement, comme à Bruxelles ou dans le sud-Hainaut. Les nouveaux enseignants qui ne sont pas affectés ont droit à la sécurité de l’emploi pour une année scolaire complète et au salaire pour 12 mois.
- Nous voulons garantir l’emploi du personnel et un bon encadrement aux étudiants de la haute école. La fusion prévue avec les Rivageois en 2025 ne doit pas être le prétexte à des économies d’échelle au niveau du personnel.
- Nous écoutons activement les propositions des syndicats pour améliorer les conditions de travail des équipes éducatives.
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De petites classes sont également un facteur d’émancipation puisqu’elles favorisent en premier lieu les apprentissages des élèves issus des milieux défavorisés. Les bénéfices de quatre années passées dans de petites classes (13 à 17 élèves) peuvent aller jusqu’à plus d’un an d’avance, en mathématiques, en lecture et en sciences, par rapport aux enfants ayant été scolarisés dans des classes « normales » (22 à 25 élèves).
Enfin, de petites classes permettent d’améliorer les conditions de travail des enseignants. Tous les profs ont envie de voir chaque élève progresser et voudraient consacrer plus de temps à chaque jeune. Mais comment faire quand on se retrouve devant 28 enfants ? On parle souvent de crise des vocations pour expliquer la pénurie de profs, mais ce sont plutôt les conditions de travail, conjuguées à la précarité salariale du début de carrière qui poussent 40% des enseignants débutants à démissionner dans les cinq premières années. L’enseignement communal doit favoriser les petits groupes, ne pas aller au-delà du nombre minimal imposé par la fédération Wallonie Bruxelles et ne pas demander de dérogation pour dépasser ce nombre qui, rappelons-le, est actuellement de 24 élèves maximum en 1e et 2e primaire, 28 élèves au-delà.
Les enseignants et les syndicats se battent depuis plusieurs années pour une réduction de la taille-classe, ils se mobilisent et manifestent dans la rue, avec le slogan « Je m’en souviendrai en 2024 ». En tant que parti de terrain, nous avons toujours soutenu et répercuté leurs revendications dans les conseils et parlements. À Liège, nous avons déposé et fait voter une motion de soutien aux profs et aux syndicats lors du conseil communal de Liège en mai 2023.
Des classes plus petites, cela requiert plus d’enseignants. Il est particulièrement dommage que tant d’enseignants débutants abandonnent rapidement, entre autres, parce qu’ils n’ont aucune sécurité d’emploi. Il faut renforcer l’attractivité du métier d’enseignant pour lutter contre la pénurie. Une des mesures que nous proposons est la nomination plus rapide des enseignants temporaires prioritaires. Cela contribue à rendre le métier plus attractif et crée un cercle vertueux pour endiguer la pénurie. Établir pro-activement des liens avec les sections pédagogiques des hautes écoles garantit des remplacements plus rapides au sein des classes en cas d’absence d’un prof titulaire et rassure les futurs enseignants quant à leurs possibilités en termes d’emploi. Une autre manière de conjuguer sécurité de l’emploi et remplacement des membres du personnel absents consiste à créer un pool de remplacement à part entière. Tout prof n’ayant pas reçu d’affectation aurait ainsi droit à la sécurité d’emploi pour une année scolaire entière et au salaire pour douze mois. Les enseignants du pool de remplacement sont engagés afin de remplacer des collègues malades dans une certaine zone géographique. Entre deux remplacements, ils effectuent des tâches pédagogiques dans une école d’ancrage (enseignant auxiliaire, remédiation, devoirs à domicile…). Le remplacement rapide des enseignants malades réduira considérablement le nombre d’heures de cours perdues. Aujourd’hui, des élèves encourent parfois du retard parce que certaines matières ne sont pas enseignées pendant un temps assez long. Le pool fournit aux enseignants une sécurité d’emploi et, aux élèves, la certitude d’avoir cours.
Le personnel de la Haute école de la Ville de Liège (HEL) n’a eu de cesse, ces dernières années, de se mobiliser pour s’opposer aux mesures d’austérité le menaçant (50 pertes d’emploi sur 200 en 2022) et pour sauver la qualité de l’encadrement des cours qui y sont délivrés. Les conseillers communaux ont reçu dans leur boîte mail tout le désarroi du personnel d’une institution abandonnée. En solidarité avec leur colère et leur exigence de transparence, le PTB est intervenu de nombreuses fois pour demander des comptes sur la mauvaise gestion passée et réclamer que ce ne soit pas aux travailleurs d’en payer les pots cassés. Et puis, en avril 2023, on a tous appris par voie de presse le projet de fusion avec les Rivageois. Zéro concertation ; niveau méthode, c’était en dessous de tout. Cette fusion concerne deux hautes écoles qui proposent des options similaires dans le domaine ô combien stratégique de la pédagogie : les profs de demain. Il paraît qu’ils ont la cote puisque la crise les a catégorisés comme « métier essentiel » ! Le PTB se positionne pour un réseau d’enseignement unique, officiel et public, mais pas au détriment des profs et des élèves, pas dans le but ultime de faire des économies d’échelle en réduisant le niveau d’encadrement. Il est hors de question de procéder à des regroupements de classes qui vont gonfler le nombre d’élèves par cours, diluant ainsi la transmission des apprentissages. Dans le cadre de cette nouvelle haute école, nous voulons une mise en commun des ressources, humaines et immobilières, pour créer une structure de qualité, à taille humaine, avec un projet pédagogique centré sur l’étudiant.
Trois. Investir dans la rénovation et la construction de nouvelles écoles
- Nous investissons dans l’isolation thermique et la rénovation des bâtiments scolaires.
- Nous élaborons un plan pluriannuel de rénovation complet des bâtiments scolaires de la ville de Liège en collaboration avec l’Union liégeoise du logement que nous voulons créer (voir le chapitre « Une ville où chacun est bien logé »).
- Nous demandons un refinancement du Fonds des bâtiments scolaires de l'enseignement officiel subventionné.
- Nous investissons pour que les élèves, notamment ceux des filières qualifiantes, puissent travailler avec du matériel moderne.
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Améliorer les performances énergétiques des écoles, ce serait une manière d’économiser intelligemment, de proposer un cadre de travail et d’étude plus agréable, de respecter les engagements de la Ville en matière d’environnement et de montrer l’exemple. Si le montant de telles rénovations est très élevé, cet investissement sur le long terme permettrait de ne pas se laisser surprendre par un hiver rude ou une hausse des factures d’énergie. Et hors de question de faire appel à des PPP (Partenariats Public-Privé). Nous proposons une stratégie 100% publique : une collaboration entre l’Union liégeoise du logement que nous voulons créer (cf. chapitre « Une ville où chacun est bien logé ») et le programme wallon de transition énergétique RenoWatt. Avec nos élus au parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles, nous exigeons que le Fond des bâtiments scolaires de l’enseignement officiel subventionné soit régulièrement financé à hauteur des besoins afin que les communes ne portent pas seules le poids de telles dépenses.
Les toilettes, voilà un autre dossier sur lequel la ville doit impérativement avancer car leur état, trop souvent désastreux, conduit des jeunes, et particulièrement des filles, à se retenir toute la journée. Il est grand temps que cela change. Des sanitaires modernes et propres, cela doit pouvoir être possible dans une ville d’un pays industrialisé au 21e siècle.
Enfin, une revalorisation de l’enseignement qualifiant est urgente, en termes de financement mais aussi d’image. Ces écoles forment à des métiers demandés sur le marché du travail. Dans les années 80, l’enseignement technique était la vitrine de l’instruction publique de la Ville. On mesure aujourd’hui les dégâts causés par un désinvestissement financier progressif. Bien former aux métiers techniques, cela suppose des machines-outils et du matériel modernes, ainsi que des locaux spécifiques et des ateliers aux normes et entretenus. Les majorités successives ont pris la mauvaise habitude de sous-financer les élèves de ces filières : on n’atteint jamais la quote-part de 25% par rapport aux subsides de la fédération Wallonie Bruxelles (75%). Il faut arrêter le cercle vicieux du désinvestissement. Ces établissements doivent recevoir les fonds nécessaires pour fonctionner et s’équiper en matériel.
Quatre. Ouvrir l’école, pour tous !
- Nos écoles sont enracinées dans leur quartier et les quartiers sont enracinés dans leurs écoles. Ce lien de réciprocité est à mettre en valeur et à entretenir.
- Culture et sport sont proposés à l’école et aux alentours.
- L’école est ouverte aux associations du voisinage. Chaque école établit un plan « garderies ouvertes » pour co-construire avec le monde associatif des activités d’éveil artistique, de découverte sportive et d’éducation à la citoyenneté.
- Chaque école est jumelée à un espace vert ou à une ferme pédagogique. Les élèves co-construisent des projets d’animation dans ces espaces.
- Les élèves sont impliqués dans des projets communaux.
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A l’école, les enfants ou les jeunes reçoivent un enseignement de qualité qui propose les bases d’un apprentissage pour toute la vie. Autour de l’école se développe une vie sociale, dès le moment où les enfants font leurs premiers pas en franchissant la porte de la maternelle jusqu’au moment où l’un des parents, le soir, vient suivre un cours ou faire du sport dans les locaux scolaires. Nous imaginons une école dans laquelle on peut venir emprunter des livres car une section locale de la bibliothèque communale y est installée. Une école où, le mercredi ou pendant le week-end, on peut suivre des cours de musique, d’expression orale, de danse ou d’informatique. Une école où une résidence-service a été aménagée pour les grands-parents, grâce au choix de la commune d’opter consciemment pour un projet de construction multifonctionnel et intergénérationnel.
Nous proposons que la commune établisse un plan « garderies ouvertes » pour co-construire avec le monde associatif des activités d’éveil artistique, de découvertes sportives et d’éducation à la citoyenneté dans les bâtiments de chaque école. Par ailleurs, chaque école sera jumelée à un espace vert ou à une ferme pédagogique.
La participation citoyenne, c’est un outil démocratique qui doit se travailler dès le plus jeune âge. Au niveau de l’instruction publique, cela passe notamment par l’implication des enfants, des adolescents et des jeunes adultes dans les projets communaux. À Liège, nous avons en effet cette riche particularité de proposer tous les niveaux d’enseignements, du maternel jusqu’au supérieur. Les possibilités de collaboration entre les services de la ville et les élèves de l’enseignement communal semblent infinies, de même que leurs effets en termes d’expérience, de partage, de motivation et d’apprentissages pour tous les partenaires. Quelques exemples : les restaurants didactiques de l’école d’Hôtellerie et de Tourisme sont des atouts à mieux valoriser. Le site Internet et les interfaces de l’instruction publique sur les réseaux sociaux doivent encore progresser en termes d’attractivité visuelle : c’est tout à fait dans les cordes des options arts appliqués des écoles de la Ville. On peut également imaginer des collaborations entre les options langues et relations publiques de la Haute école et l’échevinat du tourisme pour la confection de plaquettes informatives sur les expos des musées de la ville. Susciter tous ces liens, amener des projets concrets, c’est travailler sur le long terme le sens de la collaboration, de la transmission et du service. Des atouts pour les jeunes et pour la ville.
Cinq. Supprimer les inégalités et le « marché » scolaire
- Nous soutenons et veillons à mettre en place rapidement l’allongement du tronc commun, selon le modèle finlandais, dans lequel les élèves suivent les mêmes cours jusqu’à 16 ans.
- Après 16 ans, les jeunes effectuent un véritable choix d’étude en optant pour une filière particulière. Nous veillons à les accompagner dans leur décision.
- Nous nous insérons dans une politique d’inscription centralisée par zone géographique pour tous les réseaux et niveaux d’enseignement afin que chaque enfant ait une place dans une école aisément accessible (près du domicile ou facile d’accès grâce aux transports en commun) et socialement mixte.
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La ségrégation scolaire, c’est-à-dire la coexistence d’établissements scolaires à forte concentration de pauvres ou de riches, est l’une des principales causes de l’inégalité sociale à l’école. La ségrégation sociale dans les écoles est plus grande que celle dans les quartiers. Nulle part on ne trouve des quartiers avec 95 % de personnes défavorisées, alors que c’est le cas de certaines écoles. Pour réduire considérablement la ségrégation scolaire et l’inégalité sociale, une politique radicale et efficace est nécessaire. Nous voulons une école où tous les enfants réussissent, même ceux dont la famille éprouve plus de difficultés sur le plan social et financier. À l’école, chaque jeune doit pouvoir briller ! Cela suppose de mettre en place des aides spécifiques, de réduire le nombre d’élèves par classe, de former le personnel, de proposer de la remédiation, etc. Une formation commune à tous jusqu’à 16 ans associant cours généraux, techniques, artistiques et sportifs, de même qu’une politique d’inscription centralisée pour tous les réseaux sont des facteurs d’équité déterminants.
La scission précoce en branches d’études hiérarchisées, dès l’âge de 12 ans, fait, elle aussi, le jeu de la sélection sociale. Le PTB préconise une formation de base commune plus longue (jusqu’à 16 ans) et le choix plus tardif, donc plus mûr, d’une filière particulière. Une longue période de formation commune, universelle et polytechnique, permet de se confronter à un large panel de disciplines, par la théorie mais aussi par la pratique. Ensuite, le choix de se consacrer à tel ou tel domaine devient positif et motivant, une décision qui ne sera dès lors plus déterminée par l’origine sociale, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui. Le tronc commun jusqu’à 15 ans du si mal nommé « Pacte d’Excellence » va dans le bon sens sur le papier, mais, dans les faits, cette mesure est vouée à l’échec puisqu’elle n’est pas correctement financée et mise même sur les économies de la refonte du qualifiant et de la disparition de l’enseignement spécialisé de types 1 et 3. Au niveau communal, nous accompagnons chaque élève grâce à un encadrement bienveillant et personnalisé, en lui offrant un cadre propice aux expériences pour le guider dans ses choix.
À Liège, un enfant sur quatre vit dans la pauvreté. Les pouvoirs publics doivent donc s’impliquer davantage pour lutter contre les causes économiques, en amont, mais aussi contre leurs conséquences. Et cela passe très concrètement par la garantie que chaque enfant ait le ventre rempli pour bien apprendre à l’école. C’est dans ce cadre que la mesure des dîners chauds gratuits a été lancée. Mais on constate aujourd’hui que de plus en plus de familles à bas revenus inscrivent leur(s) enfant(s) en priorité dans les écoles bénéficiant de cette offre. Conséquence : cela diminue encore la mixité sociale de ces implantations ayant déjà un indice socio-économique faible. Or, cette mixité, toutes les études démontrent que c’est un enjeu pour l’égalité des chances dans la réussite scolaire. Élargissons donc carrément l’accès aux repas chauds à l’ensemble des écoles fondamentales de l’instruction publique. Ce serait une mesure forte, humanisante, gage de résistance face à la droite. Une mesure de gauche offensive.
Il manque actuellement 3500 places dans l’enseignement secondaire en Fédération Wallonie Bruxelles. En attendant la construction et la rénovation d’écoles, nous sommes partisans d’une politique d’inscription dans laquelle les pouvoirs publics garantissent une place pour chaque enfant dans une école de qualité, accessible (près du domicile ou d’accès facile grâce aux transports en commun ou au bus scolaire) et socialement mixte. Terminé le « marché » scolaire qui crée tant d’inégalités. Fini le camping devant certains établissements au moment des inscriptions. L’angoisse liée à l’incertitude de pouvoir aller à l’école l’an prochain doit cesser. Ce genre de mesure conduirait à éviter le phénomène d’écoles ghettos. Christine Mahy, du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, s’est d’ailleurs récemment positionnée pour cette mesure. Concrètement, cela voudrait dire qu’une place serait attribuée et proposée à chaque enfant dans une école de sa zone géographique sur base d’un répertoire réunissant toutes les écoles, quel que soit leur réseau (en attendant un réseau unique, bien sûr). En tant que pouvoir organisateur, nous participons activement à l’élaboration d’un tel répertoire. Ce genre de régulation a démontré ailleurs dans le monde que cela permet un mélange des profils socio-économique et donc une meilleure mixité sociale (Estonie, Finlande, Norvège). Et ces pays sont justement parmi ceux qui réussissent le mieux les tests PISA. Moins de ségrégation, c’est plus de qualité !
Six. Reconnecter l’enseignement à l’autorité publique d’un État démocratique
- Nous travaillons au niveau national à ne plus avoir qu’un seul réseau public pluraliste et privilégions tout ce qui pourra faciliter la collaboration entre les réseaux au niveau communal.
- Nous ne laissons aucune place au clientélisme dans le département de l’Instruction Publique.
- Nous revalorisons le métier d’auxiliaire de vie scolaire.
- Chaque école récupère un concierge et du personnel d’entretien sous contrat statutaire.
- Nous supprimons la publicité des enceintes de l’école. Nous privilégions des contrats avec des distributeurs de nourriture éthiques et éco-responsables. Nous avançons vers l’adoption généralisée de logiciels libres dans les écoles.
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Nous ne percevons pas l’enseignement comme un marché concurrentiel entre les divers réseaux. C’est pourquoi nous soutenons toutes les initiatives allant vers la création d’un seul réseau d’enseignement, sous autorité publique, et nous les suscitons à chaque niveau de pouvoir grâce à nos élus. Au niveau communal, nous privilégions tout ce qui pourra faciliter la collaboration entre les réseaux.
Nous faisons souffler un vent nouveau grâce auquel il y a un regain d’attention pour les gens qui travaillent, pour chaque membre du personnel quel que soit son niveau, et où, dans une ambiance d’ouverture, on peut exprimer ses critiques sans crainte de perdre son emploi ou de subir des représailles. La transparence et la concertation sont essentielles dans la bonne gestion d’un échevinat.
Le personnel doit recevoir la considération qu’il mérite. Cette considération passe par l’embauche à des conditions statutaires de tout le personnel nécessaire à une école. Cela se traduit pour nous de deux manières concrètes. D’une part, le personnel des garderies est valorisé au niveau du salaire mais aussi de la formation. En effet, du personnel mieux formé, mieux rémunéré et plus stable est forcément un objectif à atteindre pour répondre aux besoins des enfants. Et ces besoins en termes de rapports humains et de confiance sont nombreux. Nos jeunes le disent eux-mêmes dans la grande enquête qui a précédé la rédaction du « Rapport de coordination locale pour l’enfance 2020-2025 » : c’est ce qui revient en premier dans les 1332 questionnaires remplis par les enfants et qui, avec la crise sanitaire, ne fait que s’accroître, notamment dans la gestion et l’expression des émotions. L’auxiliaire de vie scolaire, c’est aussi la personne qui va avoir un aparté avec un élève pour qui la matinée s’est mal passée, qui va l’aider à comprendre ses sentiments, à dénouer les nœuds, et à faire en sorte que l’enfant reparte rasséréné pour un bel après-midi d’apprentissage. Il est grand temps de valoriser ces employées de la Ville de Liège. La question du statut, en particulier salarial, est centrale. Car le métier d’auxiliaire de vie scolaire fait partie de ces emplois précaires et essentiellement féminins qui ne permettent pas de « vivre » tout simplement, et pour lesquels une revalorisation est urgente. Ne faire que des « temps de midi » et avoir peur que le complément chômage s’arrête car l’ONEM trouve qu’on n’est pas assez disponible pour des emplois ? Ne pas être payées pendant les petites vacances ? Pour ses employées, la Ville doit se poser la question d’une revalorisation, d’un refinancement, et trouver des solutions internes ou externes, notamment en termes de formation, puisque le barème dépend du diplôme reçu. En plus d’élargir leurs perspectives, cette formation donne plus d’outils aux auxiliaires de vie scolaire pour varier les activités et enrichir leur contenu lors des garderies. C’est donc tout bénéfice aussi pour nos enfants. Cela sera d’autant plus important au moment de mettre en pratique notre plan de « garderies ouvertes » en collaboration avec le monde associatif du quartier. D’autre part, chaque école bénéficie d’un(e) concierge et de personnel d’entretien sous contrat statutaire.
Enfin, pour lutter contre la marchandisation de notre enseignement, nous supprimons la publicité des enceintes de l’école. Nous privilégions des contrats avec des distributeurs de boissons et de nourriture éthiques et éco-responsables. Et nous établissons et mettons en pratique un plan pour l’usage généralisé des logiciels libres dans les écoles.
Sept. Un enseignement pour la tête, le cœur et les mains
- Nous misons sur une formation pluridisciplinaire où tout le monde reçoit une solide base de connaissances et de compétences générales, scientifiques et techniques.
- On consacre autant d’attention aux compétences manuelles, à l’éducation physique, au sport et aux arts (musique, arts plastiques, arts d’expression) dans les horaires de l’enseignement de jour.
- Nous assurons l’accès à l’immersion linguistique (anglais, néerlandais, allemand) dans le fondamental et le secondaire en recrutant pro-activement des professeurs afin d’assurer une grille-horaire forte dans la langue étrangère.
- Nous assurons davantage de cours de natation aux enfants des écoles, en réhabilitant d’anciennes piscines d’écoles et en en construisant de nouvelles.
- Nous rendons la natation scolaire de nouveau possible pour toutes les années du primaire en assurant la gratuité et en facilitant pour les directions d’école le transport aller et retour au bassin (transport public ou petit bus gratuit).
- Nous intégrons dans l’enseignement une vision plus critique envers le colonialisme, l’eurocentrisme et le sexisme.
- Nous désignons dans chaque école une personne de confiance vers qui les élèves pourraient se tourner quand ils sont victimes ou témoins d’actes racistes et discriminatoires ; nous instaurons une procédure claire quand de tels faits sont avérés.
- Nous aidons les écoles à mettre en place les deux périodes obligatoires des activités Evras (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle).
- Nous mettons à disposition gratuitement des protections menstruelles en partenariat avec l’opération Sang toi libre.
- La question de la santé mentale a été mise en exergue par la crise du COVID 19. Écoute, conseils et prise en charge doivent être organisés au sein des établissements pour permettre aux élèves de grandir, d’apprendre et de s’épanouir harmonieusement. Éviter le décrochage et l’isolement doivent faire partie des priorités.
- Nous garantissons que les ROI (règlements d’ordre intérieur) des écoles communales ne soient pas discriminatoires, méprisants ni ambigus. Pour ce faire, nous en co-construisons et actualisons le contenu avec les élèves.
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En ce qui concerne l’immersion linguistique, il semble de plus en plus compliqué de recruter des enseignants néerlandophones et germanophones. Il serait dès lors opportun de valoriser ces filières particulières au sein de la Haute école en favorisant des formations immersives via des échanges linguistiques facilités en Allemagne, en Flandre ou aux Pays-Bas. Ce qui deviendrait à terme une marque de fabrique attractive. Plutôt que d’attendre des candidats potentiels, les générer est une piste beaucoup plus prometteuse.
Liège souffre depuis de trop longues années d’un manque criant de piscines pour les enfants des écoles communales, qui doivent d’ailleurs attendre d’arriver en 5e primaire pour pouvoir se mettre à l’eau. C’est déjà fort tard. N’oublions pas que cette compétence est vitale ! Nous proposons de commencer l’initiation à la natation beaucoup plus tôt dans le cursus scolaire. Cependant, la nouvelle piscine de Jonfosse n’est pas suffisante pour absorber le nombre d’élèves. 3 piscines publiques sur le territoire communal, de toute façon, ce n’est pas assez, sinon tous les gamins sauraient nager en sortant du primaire et les parents n’auraient pas à payer des cours de natation en dehors de l’école. Nous pensons qu’il faut rénover les piscines d’écoles et les remettre aux normes actuelles. En 2004, la majorité parlait de rénover 10 piscines scolaires. En 2016, l’ambition était revue à la baisse de moitié, mais on nous les promettait pour 2020. Aujourd’hui, il n’y a que 3 piscines scolaires encore en activité. La piscine du Jardin Botanique a été détruite pour faire place à de nouvelles classes. Nous voulons rénover les piscines de Waha, de Chênée, de l’IHROV, de Sclessin, du Thier-à-Liège et de Wandre avant qu’elles ne subissent le même sort.
Nous faisons en sorte que les projets d’établissements des écoles de la Ville de Liège soient débarrassés des vestiges du colonialisme, de l’eurocentrisme et du sexisme. En collaboration avec les associations actives sur ces différentes thématiques, nous lançons un appel à projet pour aider à l’élaboration de bonnes pratiques en vue de leur généralisation dans toutes les écoles du réseau de la Ville de Liège.
Dans le contexte actuel, la discrimination et le racisme sont une réalité quotidienne pour de plus en plus de personnes, et notamment des jeunes. Une extrême-droite émergente et des organisations d'alt-right sèment activement la haine dans la société. C’est dans ce climat qu’une nouvelle génération, qui a grandi dans la diversité, se lève contre ces injustices. Elle n'accepte plus la banalisation et la normalisation du racisme et de la discrimination. Les écoles sont évidemment un lieu stratégique dans la lutte contre les discriminations et pour construire un avenir de solidarité. C’est pourquoi nous proposons de désigner, dans chaque école secondaire et supérieure de la Ville de Liège et en coordination avec les équipes pédagogiques, une personne de confiance pour les élèves qui se sentiront alors pris au sérieux. Nous établissons par ailleurs une procédure claire en cas d’acte raciste ou discriminatoire.
En 2023, la Fédération Wallonie Bruxelles a adopté un décret prévoyant deux périodes d'EVRAS (l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) à l'école. Ces animations sont obligatoires en 6e primaire et en 4e secondaire. L’un des principaux objectifs étant d’éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Et il y a encore bien du chemin à parcourir dans notre société pour arriver à une égalité effective dans tous les domaines de la vie. Dans ce cadre, nous pensons que l’instruction publique doit s’impliquer dans ce genre de thématique essentielle en co-développant des projets avec des acteurs clés œuvrant sur le terrain, comme Point d’Appui ou le Planning familial, qui dénoncent justement le manque de moyens pour la mise en place de ce décret.
L’accès à des protections menstruelles gratuites doit pouvoir s’organiser au sein même des écoles, via des distributeurs automatiques. En Belgique, une fille sur cinq a des difficultés à payer ses protections et beaucoup évitent l'école durant leurs règles pour cette raison. La précarité menstruelle s'est aggravée avec la crise sanitaire et la crise économique que nous traversons. Mettre à disposition gratuitement des protections hygiéniques réduit significativement cette précarité et permet aux jeunes femmes de vivre leur cycle plus sereinement. La dignité menstruelle doit être considérée comme un droit, pour toutes.
L’école, ce n’est pas seulement de la théorie à avaler, ce sont aussi, et surtout même, des échanges, du relationnel, de la confrontation, de la spontanéité, de la complicité, bref, du lien social. Ce que le distanciel imposé durant la crise du COVID a sapé complètement, conduisant inévitablement à une augmentation du décrochage scolaire et de la dépression, dont on mesure encore les malheureux effets aujourd’hui. Sur le terrain, on voit bien que la motivation des élèves, leur curiosité et leur confiance en eux, en l’avenir, ont été profondément malmenées. Ceci met en évidence l’importance de prendre en compte la santé mentale de nos jeunes. Il faut rendre accessible au sein des écoles un soutien psychologique concret, accessible et gratuit aux élèves de l’enseignement communal. Nous proposons donc de renforcer les antennes du CPMS, afin de permettre une présence plus visible et plus stable dans les établissements. Nous luttons de fait contre les mesures d’austérité imposées à ce service par la Fédération Wallonie Bruxelles.
Pour être appliqué, un règlement d’ordre intérieur doit être compris et accepté. Trois recommandations officielles ne sont toujours pas systématiquement adoptées : la mise en place d’un processus participatif incluant les élèves dans la rédaction du ROI, le respect des normes juridiques existantes et le droit des élèves à exprimer pacifiquement leurs opinions. En outre, bon nombre de ces textes s’avèrent discriminants et sexistes (assignations de genre, stéréotypes). Sans parler de l’emploi d’un vocabulaire ambigu ou trop vague qui laisse place aux jugements de valeurs et aux interprétations. Ceci n’a pas sa place dans les ROI (règlements d’ordre intérieur) des écoles de la Ville. C’est pourquoi nous adoptons les bonnes pratiques recommandées par les associations de terrain.
Huit. Avancer vers une école inclusive
- Nous formons l’ensemble du personnel de l’Instruction Publique de la Ville de Liège aux notions de l’école inclusive.
- Nous élaborons un plan concret pour la mise en place progressive d’une école réellement inclusive.
- Nous respecterons l’obligation légale de satisfaire à toute demande d’aménagements raisonnables dans toutes les écoles de la Ville de Liège en y investissant les moyens humains nécessaires. Nous favorisons les liens entre les équipes éducatives et les équipes des CPMS, nous en renforçons les effectifs au besoin.
- Nous rendons l’ensemble des implantations des écoles de la Ville de Liège accessibles aux PMR.
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Pour le PTB, cela commence par la formation de tous les acteurs de l’enseignement aux particularités de cette école inclusive et à ses exigences nouvelles. Nous souhaitons, ensuite, que tous les freins actuels à la mise en place d’une telle stratégie soient supprimés. Et c’est bien sûr au politique de mettre les moyens humains sur le terrain pour y arriver. Tant l’obligation – légale rappelons-le – de satisfaire à toute demande d’aménagement raisonnable que l’accessibilité totale de toutes les implantations des écoles de la Ville de Liège doivent être rencontrées. Il s’agit, enfin, d’établir un calendrier en concertation avec tous les acteurs de l’école pour avancer vers la mise en place des premières écoles inclusives sur le territoire de la Ville de Liège. C’est une question d’équité sociale. Car il ne fait aucun doute que ce sont en majorité les enfants issus de familles défavorisées qui se retrouvent particulièrement surreprésentés dans les enseignements spécialisés de type 1, 3 ou 8. S’il faut une réflexion sur les 8 types de handicap de l’enseignement spécialisé, nous pensons néanmoins que pour certains troubles (retards mentaux graves, problèmes comportementaux importants, problèmes psychiatriques, nécessité d’aides techniques comme les ordinateurs qui parlent…), l’enseignement spécialisé est encore une nécessité et représente une plus-value. Pour les autres, l’inclusion dans l’enseignement ordinaire suppose un partenariat et un dialogue régulier entre tous les acteurs (le jeune, ses parents/tuteurs légaux, l’équipe éducative, l’équipe du CPMS) pour ajuster au mieux le suivi. Nous luttons de fait contre les mesures d’austérité imposées aux CPMS par la Fédération Wallonie Bruxelles, qui prévoient de diminuer encore le taux d’encadrement et remettent en cause la mission première d’une telle structure : l’accompagnement psycho-médico-social deviendrait un accompagnement du parcours scolaire. Une perspective centrée sur les points (plutôt qu’une approche interdisciplinaire et englobante du jeune) dont nous ne voulons pas. Quitte à ce que Liège se distingue positivement en finançant sur son propre budget de quoi compenser et garantir un service humain, centré sur l’humain.
Une ville moteur d’un développement urbain harmonieux
Habiter en ville est durable. Les citadins laissent une empreinte écologique plus petite, recourent moins à la voiture, utilisent davantage le vélo et les transports en commun pour leurs déplacements quotidiens. Du moins cela pourrait être le cas si les autorités pensaient sur le long terme, développaient toutes ces opportunités et limitaient l’étalement urbain.
Si, au niveau mondial, il y a plus d’habitants dans les villes, cela assure moins d’éparpillement, il reste davantage d’espace ouvert et cela réduit le flux de la circulation. Mais qui crée la ville ? La politique urbaine et l’aménagement du territoire sont une question de choix. Avec qui le développement urbain se fait-il ? Ou sans qui se fait-il ? Au profit de qui ? Qui décide ? Et qui ne décide pas ?
Un. Un schéma de développement communal ambitieux et global
- Ce schéma doit lutter contre la gentrification (c’est-à-dire chasser les habitants d’un quartier en y attirant les plus hauts revenus) et garantir que la ville soit vivable pour les Liégeois.
- Un tel schéma pose comme premiers enjeux et en guise de colonne vertébrale solide, le transport en commun gratuit, des zones vertes et des équipements publics en suffisance.
- Ce schéma constitue le cadre de plans de développement plus petits et de projets de rénovation urbaine, de sorte que la cohésion spatiale, les principes de planification et la qualité restent garantis.
- Le schéma de développement communal confère une structure et un cadre à ce qui est éphémère, imprévisible et nouveau.
- Des interventions doivent être prévues à court, moyen et long terme.
- Il doit rester de l’espace pour la co-création et la participation active des Liégeois.
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Construire n’est pas une question théorique, mais une question de penser et d’agir. D’un plan sur l’espace bâti, on peut attendre qu’il déclenche la discussion à la table de cuisine, qu’on puisse se le représenter de façon concrète, qu’on ait envie d’y participer. Un tel plan de développement urbain ne doit pas être un gros livre. Celui de Copenhague, par exemple, une ville dont la population augmente de 10 000 habitants par an, compte 25 pages. Il contient des principes clairs qui tiennent la route bien des années. Ces principes partent des besoins en logement et des attentes des habitants de Copenhague. Il n’est que logique que ce qui rend une ville vivable et agréable figure en tout premier lieu sur les cartes du plan. Ce ne sera pas une ville qui déborde de voitures, mais une ville avec un réseau à mailles fines de transports en commun ponctuels. Une ville dotée d’une infrastructure cyclable convenable et d’espaces verts bien répartis et faciles d’accès. C’est ce qui vient en premier lieu.
Depuis 1947, Copenhague applique les mêmes principes de planification et elle figure très haut dans le top 10 des villes les plus agréables du monde. Un « slow urbanism » permet des mesures structurelles bien pensées. Cela se passe à partir d’une vision qui s’appuie sur une trajectoire, dans laquelle la ville et ses habitants se mettent ensemble en quête d’un milieu de vie agréable. Un milieu de vie qui soit bien enraciné aussi dans la situation existante. Cette vision s’appuie sur une connaissance sociale en développement, sur une mise sur pied continue des idées et de la conscientisation. De la sorte, nous éviterons les interventions trop hâtives motivées par la conjoncture et les croyances du jour. Mais le slow urbanism ne peut être un prétexte pour reporter certaines questions à plus tard. Au contraire, il rend à court terme toutes sortes de choses possibles. Ainsi, un immeuble de bureaux ou un bâtiment d’entreprise non occupé dans un quartier peut avoir temporairement une autre mission quand, à certains moments, le voisinage en a besoin. Et, entre-temps, ce quartier poursuit le plan de développement en y participant.
Deux. La ville elle-même comme principal acteur du développement territorial
- La ville mène une politique foncière active. Elle conforte sa position en acquérant systématiquement des terrains elle-même et en devient ainsi l’actrice principale. C’est à la Régie Foncière qu’incombe cette tâche au sein de l’Union pour le Logement que nous souhaitons fonder (cf. chapitre « Une ville où chacun est bien logé »).
- Développer de nouvelles parties de la ville commence par la mise en place de l’espace communautaire et la connexion aux transports en commun. Investir dans des aménités urbaines attrayantes comme l’infrastructure (transports en commun, pistes cyclables…), la verdure et les services communaux, assure une valeur plus élevée des terrains. Les rentrées qui en découlent reviennent à la ville même et non à des promoteurs privés.
- La plus-value des projets privés de construction doit retourner à la Ville sous forme d’une taxe sur cette plus-value. Avec cet argent, la Ville peut investir elle-même. Nous devons rejeter le troc entre services à la population (parcs, crèche, marché, salle de sport, services publics…) et droits de construction. C’est la Ville qui doit avoir une vision qu’elle impose au privé, pas l’inverse.
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Les ventes aux enchères de toutes sortes de terrains publics non utilisés affaiblissent l’emprise de la ville sur son propre développement urbain. Les réserves de terrains de la SNCB, les domaines militaires, le patrimoine du ministère de la Justice, les terrains non utilisés des sociétés de construction de logements sociaux, la vente des terrains du CPAS… tout cela est transformé en argent pour des raisons budgétaires, mais, en fait, il s’agit d’une liquidation au rabais des richesses publiques. La Ville de Liège a ainsi vendu pour 7,2 millions d’euros de bâtiments communaux entre 2018 et 2022.
Des villes comme Amsterdam montrent qu’il peut en être autrement. La ville y mène une politique foncière active et elle rachète des terrains systématiquement. Ainsi, elle est propriétaire d’au moins 80 % de son territoire et détient ainsi les clefs de son développement urbain. Pas besoin de faire un dessin : à Amsterdam, la proportion entre la ville et les promoteurs immobiliers privés est tout autre qu’à Liège. Le promoteur privé entend réaliser le remplissage maximal des droits de construction sur une parcelle. Mais si cela se heurte à ce qui serait souhaitable pour l’environnement, les projets se retrouvent dans l’impasse et la ville est ainsi freinée dans son développement. Parfois, des quartiers entiers sont pris en otage dans l’attente de la bataille décisive. C’est par exemple le cas avec le projet de Thomas et Piron au Bois d’Avroy à Cointe. Si nous voulons remettre la Ville aux commandes, nous devons favoriser la propriété publique des terrains et non pas la détricoter.
Nous avons également besoin d’une autre vision de l’espace que nous utilisons en communauté. Pour l’instant, nous connaissons surtout un modèle de propriété privée délimitée qui est servie par des équipements publics et des espaces publics. Si nous nous éloignons de cette « logique de fonctionnement » et partons d’un concept inversé, bien davantage de choses sont possibles. Développer de nouvelles parties de la ville commence alors par l’installation de l’espace communautaire et en prévoyant une connectivité aux transports en commun. Quand les plans d’un nouveau quartier résidentiel sont réalisés, il ne suffit pas de prévoir de la verdure entre les habitations et de planter quelques arbres dans les rues. Dans le planning, il s’agit surtout d’envisager le nouveau quartier à partir du cadre élargi de la ville. Comment les nouveaux habitants y accéderont-ils ? Le réseau de transport existant ne sera-t-il pas saturé ? Les nouveaux habitants sont-ils de nouveau renvoyés à leurs voitures ? La ville qui, à partir de cette vision, investit d’abord dans des qualités urbaines attrayantes, comme l’infrastructure (transport en commun, pistes cyclables…) et les espaces verts, réalise ainsi une plus-value qui, par la suite, pourra retourner à la ville.
Comment nous y prendre ? En abandonnant le système actuel des coûts de développement urbain et en passant à une taxe sur la plus-value des projets privés de développement. L’argent peut alors alimenter un fonds urbain de développement à l’aide duquel la ville pourra investir elle-même. Nous devons d’urgence abandonner l’actuel troc des services et espaces communautaires contre des droits de construction. Le projet d’éco-quartier à Coronmeuse est encore un exemple parfait de ce troc avec un projet final de 1350 logements de standing et haut standing ne répondant pas aux besoins de logement des Liégeois.
La majorité PS-MR se vante des 52 millions d’euros qui seront investis par le consortium privé NeoLegia pour des équipements publics. Mais il n’y a que le soleil qui brille gratuitement. Les bénéfices pour ce consortium vont se chiffrer en millions d’euros pour un complexe de logements où il faudra débourser au minimum 300 000 euros pour un appartement. L’emprise de la Ville sur ces constructions sera nulle. Pas de logements publics et encore moins de logements sociaux.
Nous essayons également de diversifier l’apport privé : nous préférons travailler avec un consortium varié de grands et petits financiers, crowdfunders y compris, qu’avec un seul grand promoteur ou financier.
Trois. Principes de planification pour une ville vivable, vivante, diversifiée et cohérente
- Nous créons des quartiers intégrés. Des quartiers nouvellement développés avec systématiquement toute une diversité de services pour les habitants.
- Nous voulons de courtes distances de transport pour lesquelles l’accent est mis sur le transport en commun et le vélo.
- Nous optons pour un développement urbain concentré.
- Nous voulons une utilisation multiple et large d’espaces et bâtiments communautaires plus vastes.
- Les entreprises et les commerces ont également une place dans le centre de la ville.
- Nous ne privatisons plus les terrains publics.
- Nous utilisons les terrains et immeubles inoccupés ou en projet pour des services à la population.
- Nous optons pour un choix varié de logements abordables publics dans chaque quartier.
- Nous assurons toujours de l’espace vert, avec des bancs pour s’asseoir et des équipements de jeux, à 300 mètres maximum de votre logement. Nous organisons le maillage vert et bleu du territoire: des espaces verts et des zones humides, que nous relions entre eux par des chemins cyclo-pédestres.
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Liège grandit. Faire en sorte que la ville reste vivable est un grand défi. Chaque mètre carré d’espace vaut de l’or. La meilleure façon de le rentabiliser, c’est de faire en sorte que le plus grand nombre puisse en profiter de toutes les façons possibles. Les quartiers les plus animés et les plus agréables sont ceux où le mélange des fonctions est le plus complet possible. C’est ce que nous entendons par « quartiers intégrés », que nous décrivons également dans l’introduction de ce programme. Les quartiers à développer à neuf doivent prévoir dès la préparation du plan : logements, travail, magasins, détente, écoles, soins de santé, culture, crèches, verdure…
La proximité de toutes les fonctions de base a également un impact sur notre manière de nous déplacer. La voiture est la façon de se déplacer qui dévore le plus d’espace. Nous ne pouvons plus continuer à aménager nos villes de cette façon, même si, demain, nous nous mettions tous à rouler à l’électricité. Nous souhaitons faire en sorte qu’en 2030, les transports en commun puissent être tellement développés, et la place du vélo si centrale, que la voiture sera beaucoup moins nécessaire.
Un développement urbain concentré se focalise d’abord de façon ciblée sur la multiplication maximale des fonctions ou leur remise en œuvre là où elles avaient disparu, et sur l’optimisation des zones ou quartiers existants qui ne satisfont pas à tous les principes du plan.
Nous prévoyons une utilisation multiple et élargie des grands espaces et bâtiments communautaires : écoles, halls omnisports, bibliothèques, centres culturels, etc. de sorte qu’ils puissent être utilisés durant un plus grand nombre d’heures par jour et qu’ils restent donc moins inoccupés. Une importante utilisation assure un espace urbain animé en raison des allées et venues des divers usagers à divers moments de la journée.
Les entreprises et les commerces ont leur place dans le centre de la ville. De courtes distances entre le domicile et le travail agissent contre la congestion de la circulation. Mais la place de grands projets de bureaux (plus de 1 500 m²) ou des fonctions à important effet attractif sur les visiteurs, c’est dans le voisinage d’une gare (bus, tram, métro ou train).
Construire en hauteur est envisageable, si la chose est abordée sur le plan qualitatif. Construire de façon plus compacte, sur des parcelles plus petites, dans le tissu existant, présente des avantages. Nous réduisons ainsi l’espace occupé et, par conséquent, le durcissement des sols, mais aussi le besoin de déplacement et la consommation d’énergie. Mais, pour des raisons de viabilité des alentours, nous recourrons avec parcimonie à la construction en hauteur. Les lieux doivent convenir. Le rendement financier au m² ne sera pas un critère, mais bien la création d’espaces publics. Nous cessons la privatisation des terrains publics non utilisés, et les destinons plutôt à devenir des espaces à usage communautaire.
Nous sommes partisans de l’utilisation communautaire temporaire des terrains et bâtiments publics privés qui restent inoccupés. Ainsi, nous gardons de l’animation dans la ville et ouvrons des parties de la ville auxquelles, autrement, les gens ne pourraient pas accéder.
La diversité croissante des formes de ménage requiert un choix de logements plus varié dans chaque zone, chaque district et chaque quartier. Nous prévoyons dans chaque quartier un éventail de toutes sortes d’habitations à des niveaux de prix variés. Cet éventail fonctionne comme base de la diversité dans toute la ville et a un effet modérateur sur le prix des logements.
Aucune habitation ne peut être située à plus de 300 mètres d’un espace vert doté de bancs et de jeux. Nous développons des aires de repos dans la ville jusque dans des mini-parcs. Nous fusionnons les jardins intérieurs d’un bloc d’appartements pour en faire un petit parc communautaire destiné aux habitants du bloc, en tant qu’espace vert privé à utilisation publique. Nous organisons le maillage vert et bleu du territoire en développant notamment des micro forêts urbaines.
Quatre. Créer une ville ensemble. Pas de développement sans participation citoyenne
- Lors du lancement de nouveaux projets, la Ville doit organiser une véritable participation démocratique et travailler à l’implication des habitants. Contre les pratiques actuelles d’envoyer un toutes-boîtes sans rien faire pour susciter la démocratie.
- Les autorités politiques doivent respecter l’avis des services compétents.
- Inverser l’ordre des opérations : d’abord la concertation avec le voisinage, ensuite un projet et un planning.
- « Bottom-up » : une démocratie qui part des gens (et pas des autorités) est une caractéristique importante de notre développement urbain.
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Nous voulons également inverser l’ordre des opérations : d’abord, concertation avec le quartier et, ensuite, le projet et le planning. Comment s’y prend-on pour l’instant ? Les autorités communales commencent par mettre à disposition des promoteurs immobiliers des lots « valorisables » de terrains à bâtir. Il s’agit pour elles d’aider les promoteurs à réussir leur projet, comme le déclarait par le passé l’échevin Firket à propos du projet de la Chartreuse. D’abord, on se tracasse de « rendre l’habitat plus attractif pour le promoteur », quitte à opérer des découpages en lots complètement défavorables à un quelconque projet d’ensemble cohérent. La nouvelle majorité PS-MR n’a évidemment pas dérogé à cette logique, et ce dans tous les projets des six dernières années.
Et, une fois que le promoteur a concocté son projet, il reste aux citoyens quelques jours pour le découvrir et le contester dare-dare avant qu’il ne soit trop tard. Quel gâchis d’énergie, de temps et d’argent.
Un bon projet de rénovation urbaine part d’un diagnostic financier des problèmes et besoins locaux. En compagnie des habitants, des autorités communales et des administrations concernées, on élabore alors le plan pour le quartier. Ainsi, on crée une base portante. Ce n’est qu’en apprenant à connaître le quartier de l’intérieur que les autorités communales peuvent savoir quelles sont les lignes de force de ce quartier. Ce n’est qu’ensuite que les auteurs et promoteurs de projets peuvent réellement élaborer une ébauche.
C’est tout à fait à l’opposé de ce qui se fait actuellement. Aujourd’hui, les habitants sont tenus dans l’ignorance complète. Même lorsque le projet est recalé grâce à une mobilisation citoyenne forte, comme celui du Ry-Ponet, les négociations continuent à se faire en coulisses. Et on arrive même à imposer ce projet dans un schéma de développement d’arrondissement où, comme par hasard, les mêmes bureaux d’étude apportent leur « expertise » aux pouvoirs publics pour l’élaboration du Schéma de développement d’arrondissement et aux promoteurs privés « Neufcour » pour l’élaboration d’une seconde ébauche au Ry-Ponet.
Nous voulons donc que le développement urbain liégeois fonctionne « bottom-up » (du bas vers le haut). Le temps des immanquables sessions d’information, en sens unique du haut vers le bas, est révolu. L’époque du citoyen éveillé et des initiatives et mouvements citoyens a débuté. On ne compte plus aujourd’hui les actions de protestation de la base contre des interventions urbaines décidées d’en haut, ou les initiatives de développement de quartier à petite échelle. De telles initiatives locales parties de la base font en sorte que les possibilités et besoins locaux non connus ou méconnus figurent à l’ordre du jour. Aborder de ses propres forces un problème local est également un exercice d’émancipation, une forme d’empowerment. La ville est un laboratoire. L’espace ouvert est utilisé de façon collective et, brusquement, on voit apparaître une autre vie sociale dans le quartier. Il en va de même avec les potagers communautaires et les bars d’été des environs des terrains en friche. De telles initiatives peuvent dépasser le local. Ainsi, l’ancien aéroport de Tempelhof, à Berlin, a-t-il reçu une nouvelle affectation en devenant un véritable espace récréatif.
Les nombreuses friches industrielles sur le territoire de la ville pourraient recevoir des affectations novatrices si on prenait la peine d’en débattre avec les riverains et les associations du quartier. Souvent, il y a plus de connaissances et d’apports parmi les citoyens que dans le chef des pouvoirs publics. Oui, beaucoup d’expertise et une grande créativité sont présents. Créez de l’espace pour ce genre d’initiatives, encouragez-les et laissez-les travailler de façon indépendante et critique, au lieu de les faire taire (souvenons-nous du destin réservé au projet de la Dentisterie à Bavière) ou de les enfermer dans la politique communale.
Une ville qui tient compte des femmes
Nous voulons établir une véritable égalité entre femmes et hommes, sans discrimination. Nous voulons que les femmes soient protégées du sexisme, du harcèlement et des violences. Les femmes ont droit à un accès équitable au marché du travail, sans différence de salaire ou de pension basée sur leur sexe. Nous voulons la suppression de la contrainte des rôles traditionnels, avec plus de temps et de place pour les femmes afin qu’elles s’épanouissent pleinement.
Si la majorité PS-MR fait mine de prendre en main ces inégalités, force est de constater que peu de mesures concrètes ont été prises ces dernières années. Il y a encore de la part du PS et du MR une sous-estimation et un manque d'ambition pour que la moitié de la population ait réellement sa place dans la ville, et y soit en sécurité. Un exemple : lors des différents points que nous avons amenés au conseil communal sur cette question (l’application App-elles, le harcèlement d’une travailleuse du personnel communal…), ce n’est pas Christine Defraigne (échevine de l’égalité Femmes-Hommes) qui nous a répondu sur ces dossiers, mais bien le bourgmestre lui-même. Symptomatique, sans doute, du peu d’importance accordé à cette compétence dans le collège. Il y a pourtant beaucoup à faire.
Supprimer l’inégalité de genre est une question de choix de société dans de multiples aspects de la vie communautaire. La Ville aussi doit faire ces choix. Nous voulons que Liège soit une ville qui tienne compte des femmes. Une ville qui s’attaque efficacement aux inégalités entre les femmes et les hommes.
Un. Investir dans la prévention des violences faites aux femmes
- Nous misons sur une éducation relationnelle à l'école, adaptée selon l'âge. À partir de l'enseignement secondaire, cela inclut l'éducation sexuelle.
- Nous développons une culture favorable aux femmes et à l’égalité. Stop au soutien à des projets sexistes.
- Nous luttons contre la publicité sexiste et stéréotypée dans le paysage urbain et dans les projets dont la ville est partenaire.
- Nous associons les Liégeoises à la résolution des problèmes dans les quartiers, par l’organisation de marches exploratoires. Nous entrons aussi en dialogue régulier avec les associations de terrain, et les impliquons lors des projets urbains pour anticiper les meilleures options pour la sécurité des femmes.
- Nous travaillons avec le milieu festif liégeois, et leur offrons aide et formation pour protéger les femmes du harcèlement et des violences sexistes.
- Nous formons et aidons le personnel enseignant et le personnel de la petite enfance, pour l’éducation à l’égalité filles-garçons dès le plus jeune âge.
- Dans les écoles et dans les crèches, nous encourageons les jeux en mixité, et portons une attention à ce que les enfants développent des relations autant avec des filles qu’avec des garçons.
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C’est par une prévention vaste et adéquate que nous prenons le problème à la racine. Car il faut un changement de mentalité. Parce que le problème est largement répandu dans la société, il faut l’aborder au niveau de la société au sens large. La prévention commence dès l’enfance, en donnant la priorité à une éducation relationnelle et affective, puis, dans le secondaire, sexuelle. Cette formation est inscrite dans les normes finales transversales, mais le manque de temps et de moyens rend parfois difficile la mise en œuvre effective par les écoles. La Ville doit s’engager à ce que ses écoles aient à leur disposition suffisamment de moyens pour mettre en œuvre des projets d’EVRAS à long terme et à l’échelle de toute l’école ainsi que dans ses maisons de jeunes. Des approches non-mixtes peuvent être un soutien dans ce genre de démarches comme l’ont expérimenté certaines maisons de jeunes de la région liégeoise. C’est dans ce sens que les conseillères PTB Léa Tuna, Céline Fassotte et Louise Ferida Defawes ont interpellé de manière constructive la majorité pour faire de l’EVRAS un point crucial de la politique liégeoise.
La prévention, c’est aussi se faire le promoteur d’une culture qui tienne compte des femmes. Les projets qui portent atteinte à l’intégrité des femmes, la Ville ne peut pas les soutenir. Nous voulons bannir de ses rues la publicité sexiste qui véhicule une image de « femme-objet » ; renforçant encore l'inégalité entre les sexes, ainsi que les stéréotypes sexistes. Stockholm, Paris, Londres et Genève se sont engagées à bannir de leurs rues la publicité sexiste. Liège peut suivre leur exemple. La ville peut se faire assister pour cela par le Jury d’éthique publicitaire, le JEP.
L’espace public est destiné aux femmes aussi. Afin de s’y sentir en sécurité, la Ville doit développer un plan d’aménagement du territoire qui tienne compte de la situation des femmes. Il faut améliorer l’éclairage de certains quartiers, des parkings souterrains, des parcs, etc.. Nous sommes de nombreuses fois intervenus pour alerter sur les problèmes d’éclairage dans le centre-ville, par exemple en novembre 2022 lorsque les dommages liés au chantier du tram ont plongé des quartiers entiers de la ville dans le noir… renforçant l’insécurité pour les femmes en particulier.
Pour prendre en mains cette problématique, il faut s’appuyer sur les femmes elles-mêmes en organisant des marches exploratoires avec les habitantes et les usagères des quartiers, comme celles organisées par la Commission Femmes et Ville, avec avis contraignant. C’est en ce sens que nous avions proposé que la Ville de Liège participe au programme international Safer Cities for Girls ; pour construire des villes sûres, responsables et inclusives avec et pour les adolescentes âgées de 13 à 18 ans. En juillet 2023, la Ville a annoncé son entrée dans le programme en tant que « Safer City ». Une très bonne nouvelle.
Nous souhaitons aussi faire un travail de sensibilisation et d’aide au milieu festif liégeois. Par exemple afin d’avoir des équipes de personnes formées pour intervenir en cas d’agressions ou de violences sexuelles ou sexistes et venir également en aide à la victime. Avec cette proposition, nous voulons prendre exemple sur des festivals qui le réalisent déjà comme Manifiesta (notre fête de la solidarité) avec la safe zone ou encore Esperanzah, festival pionnier en la matière, avec le plan SACHA (Safe Attitude Contre le Harcèlement et les Agressions).
Enfin, nous travaillons avec les écoles et le secteur de la petite enfance. L’enfance est le moment le plus important dans la vie d’un humain, c’est là que se fait l’apprentissage. Nous voulons donc éduquer dès l’enfance à l’égalité filles-garçons.
Deux. Prendre soin des femmes victimes de violences ou de sexisme
- La concertation avec les associations de terrains doit devenir la règle. Trop souvent, les associations ne sont pas considérées alors qu’elles possèdent une grande expertise dans ce domaine.
- Nous soutenons le Centre de prise en charge des violences sexuelles en aidant à développer une antenne au centre-ville et en veillant à organiser la collaboration avec les associations de terrain. Nous voulons également faire mieux connaître ce centre auprès du public en sensibilisant sur le terrain, notamment les étudiantes à l’Université et dans les hautes écoles.
- Nous développons toutes les opportunités que présente une application pour repérer et aider les victimes de violences, comme celle dont s’est dotée la Ville (App-elles) suite à notre proposition.
- Nous voulons des commissariats de police dans les quartiers, accessibles 24h/24 et sans rendez-vous.
- Nous formons le personnel policier à l’accueil des victimes de violences sexistes et aux violences intrafamiliales.
- Dans son approche, la Ville doit aussi tenir compte du travail à effectuer envers les agresseurs (collaboration avec Praxis p.ex.).
- Nous voulons libérer plus de fonds pour augmenter l’accueil des femmes victimes de violences (refuges). Malgré les fonds donnés par le gouvernement Fédéral (1 million d’euros pour 27 structures), les moyens ne sont clairement pas suffisants.
- Nous voulons réserver des logements sociaux aux femmes victimes de violences.
- Nous voulons que la Ville adopte un code de conduite, et qu’elle place dans tous les services communaux une personne de confiance formée pour accompagner les victimes de violences.
- Nous accordons une aide financière aux ASBL locales qui font un travail de fond avec les femmes.
- Nous rendons hommage aux victimes de féminicides, et travaillons dans l’espace public à éradiquer des expressions telles que « crime passionnel » qui tendent à expliquer ou à justifier partiellement ce qui n’est rien de moins que le meurtre d’une femme.
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En matière de violences sexuelles, notre ville a connu plusieurs féminicides ces dernières années. Entre 2017 et 2022, il y a eu neuf féminicides à Liège. Nous nous rappelons notamment du meurtre de Louise Lavergne, 22 ans, assassinée par un récidiviste. Ces meurtres de femmes, parce qu’elles sont femmes, nous rappellent que l’accueil des victimes dans les commissariats n’est toujours pas à la hauteur : pas de plainte, pas de P-V transmis au Parquet, pas d’information transmise aux instances surveillant la liberté conditionnelle, juste une note interne à la police. Chaque jour, ce sont neuf femmes qui se font violer en Belgique. Huit femmes sur dix ont déjà été victimes de harcèlement. Et un viol sur dix, seulement, fait l’objet d’une plainte dans notre pays.
Ces dernières années, nous avons organisé avec notre mouvement de femmes Marianne plusieurs rassemblements d’hommage à ces victimes de féminicides. Mais nous avons aussi fait des propositions à la Ville. Par exemple, nous avons relayé l’idée du mouvement de jeunes RedFox, que la Ville développe une application qui permette aux femmes victimes d’un acte sexiste de prévenir en direct leurs proches ainsi que la police. Notre proposition a été accueillie favorablement par la majorité PS-MR. Celle-ci a finalement opté pour une application déjà existante dans une trentaine de pays, « App-elles », qui permet aux femmes de désigner des contacts privilégiés qui seront immédiatement contactés. Un pas dans la bonne direction. Encore faudra-t-il développer davantage la promotion de l’application, dans toutes les écoles, dans tous les bus, à la radio, sur les panneaux publicitaires…
En 2004 est parue à Liège la circulaire « tolérance zéro » qui a permis une meilleure prise en compte par la police des plaintes concernant les violences faites aux femmes. D’ailleurs en 2006, cette circulaire a été étendue au niveau fédéral. Or, actuellement, les associations de terrain constatent que nous en sommes revenus à la situation d’avant 2004, où ces problématiques ne sont plus autant prises au sérieux. La plupart des femmes victimes de violences ne les dénoncent pas à la police. Elles hésitent souvent par crainte de ne pas être prise en considération. Le personnel de l’accueil des victimes doit donc recevoir une formation spécifique. La proximité d’un poste de police joue aussi un rôle. C’est pourquoi nous voulons des commissariats de police accessibles dans chaque quartier, avec la possibilité de déposer plainte sans rendez-vous, et 24h/24. Nous voulons également repenser l’aménagement des bâtiments pour éviter des situations comme au commissariat de Natalis par exemple où les personnes annoncent la raison de leur venue dans un hall devant les personnes qui font la file.
Nous pouvons nous inspirer de la cellule de police EVA (Emergency Victim Assistance) de Bruxelles, qui a été créée en juillet 2020. Cette cellule de police est composée de quatre inspecteurs et d'un inspecteur en chef. Ces cinq inspecteurs sont spécialement formés pour les faits de mœurs. Ils travaillent en étroite collaboration avec le Centre de prise en charge des violences sexuelles et d'autres organismes d'aide. Ils prennent les dépositions, écoutent les victimes et donnent des formations internes et externes sur les violences intrafamiliales et sexuelles.
Les victimes de violences et de sexisme doivent également avoir droit à une aide de qualité et gratuite. Après les témoignages de #MeToo, le gouvernement a décidé d’ouvrir plusieurs centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles (Leuven, Anvers, Charleroi, Namur et Genk), auxquels les victimes peuvent s’adresser pour un secours médical et psychologique, une enquête médico-légale, le dépôt d’une plainte et son suivi. Une bonne initiative, mais celui de Liège reste encore méconnu des Liégeoises et n’est pas facilement accessible. Les autorités communales devraient y octroyer plus de moyens afin de le faire connaître et développer une antenne locale au centre-ville pour faciliter son accessibilité. Nous voulons également encourager la collaboration entre ce centre et les associations
Le taux élevé des violences familiales reste préoccupant et doit être pour la police une priorité. Les refuges sont un besoin vital pour les femmes qui veulent échapper à une situation de violence. Il ne peut pas y avoir de manque de place à ce moment-là. Les autorités doivent libérer plus de moyens pour l’accueil des femmes, engager plus de personnel et prévoir plus de places d’accueil.
Nous voulons libérer plus de fonds pour augmenter l’accueil des femmes (refuges). Malgré les fonds versés par le gouvernement Fédéral (1 million d’euros pour 27 structures), les moyens ne sont clairement pas suffisants. Les refuges pour les femmes victimes de violence sont souvent saturés et les places d’accueil affichent fréquemment complet. Il faut ainsi augmenter les moyens pour l’accompagnement des victimes de violences conjugales avec un plan ambitieux de lutte contre les violences à l’égard des femmes avec des mesures concrètes. Cela permettrait d’engager du personnel supplémentaire et de dégager des places supplémentaires. Ces moyens permettraient également d’être investis dans la prévention et dans des campagnes de communication pour faire connaître la ligne d'écoute pour les violences conjugales 0800 300 30 (pour les victimes, témoins et professionnels).
La Ville doit aussi prendre en main et soutenir, en collaboration avec les associations de terrain (par exemple, l’asbl Praxis), le travail à faire envers les agresseurs afin de sortir de ce réflexe de considérer la victime responsable des violences.
Trois. L’égalité sur le marché du travail
- Nous éliminons complètement l’écart salarial dans les entreprises et services de la ville. Nous créons une commission chargée de la surveillance de l’égalité salariale.
- Nous bannissons des entreprises et services de la Ville le travail à temps partiel obligatoire. En cas de nouveaux postes vacants, il faut d’abord veiller à augmenter le nombre d’heures des travailleuses qui sont déjà en poste et le souhaitent.
- Nous pratiquons, au niveau de la Ville et de manière proactive, des tests de pratique contre le sexisme.
- Nous instaurons un mécanisme d’éga-conditionnalité : pas d’argent public pour des structures qui ne sont pas en accord avec la loi et l’égalité salariale.
- Nous veillerons à ce que le port du foulard ne soit pas un motif de non embauche pour le personnel communal. « Ce qui importe c’est ce qu’il y a dans la tête, pas sur la tête ».
- La Ville doit soutenir les formations qualifiantes pour les femmes afin de les aider dans leur démarche d’insertion dans le marché du travail.
- Nous faisons une expérience pilote de réduction collective du temps de travail en testant la semaine des 30 heures (voir chapitre emploi).
- Nous travaillons à la reconnaissance de la pénibilité du travail des puéricultrices en crèche et travaillons à de meilleures conditions de travail (temps de travail, salaire, personnel en suffisance…).
- Nous travaillons en interne des structures communales à la déprécarisation des métiers féminisés et organisons la mixité des métiers.
- Nous encourageons et développons la possibilité de prendre des congés de paternité.
- Concernant les parcours d'insertion professionnelle, nous travaillons à la mise en place d’une discrimination positive pour les mères de famille monoparentales.
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La Ville est un employeur important et emploie beaucoup de femmes. C’est l’idéal pour lutter contre l’écart salarial et pour un engagement des femmes à temps plein. Les conditions de travail et le travail à temps partiel sont déterminants pour l’écart salarial.
Ce serait un grand pas en avant si la Ville supprimait la logique du travail à temps partiel dans les services et les entreprises autonomes de la Ville et si, lors de nouvelles places vacantes, les travailleurs qui désirent augmenter leur nombre d’heures avaient la priorité. Nous voulons également que le port du foulard ne puisse être invoqué afin de ne pas embaucher quelqu’un au sein de l’administration communale. Cette mesure discriminatoire limite le droit au travail des femmes.
La Ville doit éliminer complètement l’écart salarial dans tous ses services. Elle peut créer pour cela une commission de contrôle ou éventuellement s’appuyer sur la Commission Femmes et Ville en lui donnant certaines prérogatives. Des tests pratiques au niveau de la Ville peuvent également contrer une discrimination sexiste sur le marché de l’emploi.
En mettant sur pied une expérience pilote de réduction collective du temps de travail via la semaine des 30 heures, la Ville pourrait également prendre en main une revendication importante en ce qui concerne l’égalité homme-femme, en libérant plus de temps libre ou en créant les conditions objectives pour mieux répartir la charge de travail et les tâches domestiques.
Nous voulons aussi travailler à un mécanisme « d’égo-conditionnalité ». Comme l’explique Sylvie Pierre-Brosselette, présidente du Haut conseil de l’égalité entre les femmes et les hommes en France, sur Radio France : « Cela paraît un terme un peu barbare, mais c'est une idée très simple : il ne faut pas donner un euro d'argent public (…) sans contrepartie d'égalité hommes-femmes ». En échange de fonds publics, les entreprises et institutions devraient « au minimum se mettre en règle avec la loi et au mieux faire progresser la cause », poursuit-elle, citant par exemple le versement « de meilleurs salaires, de meilleurs promotions » ou la mise en place de mesures « de lutte contre le harcèlement sexuel ».
Quatre. Pas de discrimination envers les femmes, ni dans l’espace public, ni dans les institutions
- Nous éclairons les rues sombres et les parcs (par exemple avec des éclairages éco-responsables avec détecteurs de mouvement) de manière à renforcer la sécurité pour les femmes.
- Nous investissons dans des toilettes publiques gratuites fixes et durables ; notamment dans les bâtiments publics utilisables, pour y installer des toilettes (musées, bibliothèques…).
- Nous prévoyons des espaces de soins où changer et nourrir les bébés et nourrissons.
- Dans les transports publics, en particulier en soirée, nous travaillons à rendre possibles des arrêts à la demande pour que les femmes puissent être déposées le plus près possible de chez elles.
- Nous donnons plus de noms de femmes à nos rues et nos places, en particulier de féministes.
- Dans les marchés d’urbanisme, la prise en compte du genre dans la production d’espace public devient un critère obligatoire et éliminatoire.
- Nous instaurons une représentation de femmes et d’hommes qui tend à l’égalité, au moyen de quotas, dans les conseils d’administration et les entreprises communales.
- Nous mettons à disposition des étudiantes des protections menstruelles gratuites dans chaque école du pouvoir organisateur de la Ville de Liège (écoles secondaires et supérieures).
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Une ville qui tient compte des femmes favorise l’égalité et l’applique sur son propre terrain. Notamment par la représentation égale de femmes et d’hommes, au moyen de quotas, dans les conseils d’administration et les entreprises communales.
Les associations locales travaillent avec les femmes à la lutte contre les discriminations, à la prévention des violences et du sexisme, à l’accueil des victimes, etc. Elles ont un rôle important d’émancipation. La Ville doit mettre ce rôle en valeur. Ces associations aussi ont besoin de plus de moyens pour remplir leur rôle.
La plupart du temps, celles et ceux qui doivent se soulager d’urgence ne peuvent s’adresser qu’à l’horeca ou à des magasins. On doit alors payer pour aller aux toilettes. Il y a trop peu de toilettes publiques et uniquement des urinoirs. Cette situation impacte surtout les femmes. Avec le PTB, nous avons obtenu la mise sur pied de toilettes publiques gratuites dans plusieurs parcs en été, c’est un pas dans la bonne direction pour garantir un accès à ce besoin fondamental. Positivement, la ville a débloqué 60 000€ pour louer un local pour des toilettes publiques. Mais il n’y a toujours rien de concret derrière cela. Nous voulons que la Ville investisse dans des toilettes publiques gratuites fixes et durables ; notamment dans les bâtiments publics utilisables pour y installer des toilettes (musées, bibliothèques…).
Celle qui se rend en ville avec un bébé ou un nourrisson n’a pas beaucoup de possibilités pour le changer ou le nourrir. Où réchauffer un biberon ou une panade ? Où donner le sein tranquillement ? Allaiter est un fait naturel qui doit être possible partout dans l’espace public. Mais, en plus, des espaces réservés à l’allaitement peuvent être utiles pour les mères qui veulent nourrir leur enfant en toute tranquillité.
Cinq. Renforcer la prise en charge des enfants par les services publics
- Nous élargissons l’offre publique de l’accueil de l’enfance. Plus de crèches publiques accessibles financièrement et plus de personnel dans chaque crèche pour un bon accueil des enfants, ainsi qu’une réserve en cas d’absences ou de manque de puéricultrices.
- Nous élargissons l’accueil public pendant les congés et en dehors des heures d’école.
- Nous envisageons la mise sur pied du projet Bébébus, une halte-accueil itinérante pour les enfants de 1 an à 3 ans avec soutien à la parentalité, dans les quartiers de Liège comme elle est pratiquée à Herstal, Saint-Nicolas et Villers-le-Bouillet.
- Nous remettons à disposition un service de garde-malade communal pour les enfants de moins de 3 ans.
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Les femmes continuent toujours à assumer la plupart des obligations de soins, le care. Des services publics forts et de qualité soulagent les familles et en particulier les femmes. Mais le coût des crèches et de l’accueil extrascolaire rendent ceux-ci inaccessibles pour beaucoup de parents. Il existe un lien direct entre de bonnes garderies abordables et la participation des femmes au marché du travail. C’est pourquoi nous voulons pour les enfants l’augmentation du nombre de places en crèche ainsi que l’offre d’activités extra-scolaires abordables et de qualité.
Ces dernières années, les puéricultrices des crèches publiques ont maintes fois alerté sur le manque criant de personnel. Il aura fallu plusieurs grèves, ainsi que des interventions au conseil communal, pour que l’échevin commence à prendre cette question en main. Mais elle est loin d’être résolue. Il faut engager du personnel pour combler les manques dans les équipes existantes et les aider en cas d’absences ponctuelles de puéricultrices. En 2022-2023, l’échevin a commencé à travailler à la mise sur pied d’une équipe tournante de puéricultrices pour aller aider ponctuellement là où il y a des besoins.
Nous voulons aussi développer de nouvelles crèches et ouvrir de nouvelles places. Celles et ceux qui ont des enfants ont fait l’expérience de ces carences : concilier le travail (ou la recherche d’emploi) et l’éducation, la garde ou l’accueil de ses enfants ne se fait pas sans difficulté. Les entreprises demandent de plus en plus de flexibilité avec des horaires de plus en plus variables. Et ceci, alors que les places d’accueil pour la petite enfance sont insuffisantes. Ce sont les femmes qui sont le plus souvent touchées par ce manque d’offre. La situation est d’autant plus préoccupante que Liège est une des villes de Wallonie qui connaît le plus haut taux de familles monoparentales. On se retrouve ainsi devant des pièges à l’emploi qui voient des jeunes femmes avec enfants dans l’impossibilité de chercher un emploi parce qu’elles doivent assumer la garde de leurs enfants et qu’elles sont dans l’impossibilité de trouver une place dans une crèche.
Nous avons également proposé d’envisager la mise sur pied du projet Bébébus dans notre commune. Il s’agit d’une halte-garderie itinérante permettant aux parents de faire garder leur enfant (0-3 ans) une journée. Une offre qui permet de se rendre à un entretien professionnel ou de souffler un peu. Les communes qui ont mis cela sur pied, mettent des locaux à disposition du Bébébus et les parents participent à hauteur de 5€. Nous pourrions commencer par les quartiers les plus éloignés du centre-ville, comme Wandre, Jupille, Grivegnée, Sclessin, Rocourt… Cette mesure pourrait soulager un grand nombre de parents, et encore plus les familles monoparentales où les femmes sont majoritaires.
Six. Le droit à l’avortement
- Nous donnons davantage d’aide financière pour les centres de planning familiaux pratiquant l’avortement.
- Nous créons un fonds de soutien aux femmes en situation financière précaire pour les soutenir financièrement face aux frais d’une telle intervention.
- Nous faisons mieux connaître les lieux où l’avortement est pratiqué à Liège, ainsi que le processus de demande pour une IVG. De la première prise de contact aux consultations de suivi avec l'aide de professionnels qualifiés, et ce, afin que l'ensemble de la démarche se déroule dans les meilleures conditions possibles (dans le respect des décisions des femmes et sans jugement).
- Nous voulons faire connaître à un plus grand nombre de femmes la pilule du lendemain (pilule contraceptive d’urgence) gratuite dans les centres de plannings familiaux et l’obtention d’informations sur les autres moyens de contraception (préservatif, implant…).
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Le choix de devenir mère ou non est un des droits d’autodétermination des femmes. Il appartient à chaque femme de déterminer ce qui arrivera à son corps. Ce droit est opprimé dans le monde entier. En Belgique également, ce droit n’est pas totalement acquis. L’avortement est encore et toujours présent dans le droit pénal. Cependant, l’avortement n’est pas un crime, mais un traitement médical. La Ville peut contribuer à ce droit d’autodétermination en soutenant des centres de plannings familiaux pratiquant l’avortement. Elle doit également faire mieux connaître les lieux où l’avortement est pratiqué à Liège afin que les femmes soient informées sur le processus de demande d'IVG. Elle peut aussi créer un fonds pour les femmes en situation précaire, pour avancer les frais d’une telle intervention.
Une ville qui donne sa place à la jeunesse
Beaucoup de responsables politiques parlent des jeunes, mais peu parlent avec les jeunes. Pourtant ils ont des opinions. Ils pensent, agissent et s’engagent au quotidien. Ceux qui disent que la jeunesse aujourd’hui est passive ou désintéressée projettent en réalité leur propre vision sur la jeunesse. Au lieu de leur faire la leçon, il est temps d’écouter les jeunes et de les prendre au sérieux.
Le droit à un emploi stable et à un logement de qualité qui permettent de construire sa vie. L’accès à des transports en commun performants et durables. Une société qui promeut l'égalité et qui lutte contre les discriminations. Une société qui travaille à l’émancipation notamment par la culture et le sport. Tout cela est possible.
Les jeunes sont des experts par excellence à propos des thèmes qui les concernent au premier plan. C’est pourquoi, en leur donnant la parole, on apprend. Pour la première fois dans l’histoire, la jeune génération maîtrise davantage les nouveaux outils technologiques et ce sont les jeunes qui peuvent apprendre aux anciennes générations à les utiliser. Qu’on arrête de parler à la place des jeunes et qu’on leur donne directement la parole, voilà ce qu’il faut faire. Nous devrions prendre ce mot de « place » au sens littéral aussi : les jeunes ont besoin de plus d’espaces verts et d’espaces publics. De la place pour se retrouver entre eux et se défouler. En outre, pour les jeunes, nous voulons réduire les seuils d’accessibilité aux activités sportives, ludiques et culturelles.
Nous voulons faire une priorité d’une véritable politique de la jeunesse qui part du grand potentiel que les jeunes portent en eux : ils sont et font le monde d’aujourd’hui et de demain. Avoir une ville pour les jeunes signifie une ville qui les écoute, qui les inclut et qui leur permet d’évoluer dans un cadre positif.
Un. Garantir l’accès à une culture populaire et émancipatrice
- Nous encourageons les institutions culturelles locales à adapter davantage leur offre aux jeunes et à offrir des possibilités de s’exprimer aux jeunes artistes. Pour cela, nous soutenons financièrement la culture et mettons des infrastructures à disposition.
- Nous souhaitons garantir une accessibilité pour les jeunes Liégeoises et Liégeois à un festival comme les Ardentes en obtenant des tickets moins chers.
- Quant à l’éventail des possibilités proposées par les centres culturels de la ville de Liège, nous veillons à encore mieux y intégrer une programmation « jeunesse » de sorte que les jeunes s’y retrouvent et participent activement à la vie culturelle de Liège. Le choix culturel pour les jeunes doit refléter leur part de présence dans la population de la ville.
- Nous mettons en place un réseau urbain d’expression avec des dizaines de murs d’expression libres à Liège pour faire du graffiti et valoriser l’art urbain.
- Nous voulons des infrastructures où les jeunes peuvent développer leur créativité artistique, l’écriture, la peinture ou la musique.
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Il faut impliquer les jeunes dans le développement du sport et de la culture afin que l’offre corresponde à la population. L’art et la culture ne se limitent pas aux tableaux des primitifs flamands dans un musée. Il s’agit aussi des nouveaux groupes de musique dans une ville, de jeunes humoristes dans les quartiers, de youtubeurs et youtubeuses en vogue… Ces formes de culture populaire méritent aussi qu’on leur accorde leur place. C’est pourquoi nous incluons ces jeunes artistes et leur public dans le circuit culturel.
Deux. Valoriser et rendre accessible le sport à Liège pour tous et toutes
- Tout jeune et tout club sportif a droit à une salle de sport, un terrain de sport ou une piscine accessible à proximité. Nous voulons que chaque enfant puisse aller à la piscine au moins une fois par mois avec l’école et un terrain de foot par 2 000 habitants à Liège.
- Nous voulons encore agrandir et élargir l’offre des chèques sports.
- Nous voulons favoriser et soutenir l’offre des clubs de sport qui fournissent un travail inestimable pour l’émancipation des jeunes.
- Nous proposons une infrastructure facile d’accès, nous donnons aux associations sportives et de danse suffisamment de moyens de fonctionnement et intervenons dans les coûts d’affiliation à un club de sport ou de danse, comme c’est le cas avec les chèques sport actuellement.
- Nous aménageons des espaces fitness publics où les jeunes peuvent venir s’entraîner à peu de frais.
- Nous développons des piscines en plein air et récupérons nos cours d’eau. Nous inversons la règle actuelle (« c’est interdit de nager partout où ça n’est pas autorisé ») pour que la baignade soit autorisée partout où elle n’est pas interdite.
- Nous mettons en place un plan d’action ambitieux contre le racisme dans le sport ensemble avec les clubs et les associations actives sur le sujet.
- Nous voulons encourager les pratiques féminines du sport et la mixité dans les clubs sportifs.
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Sports et danse doivent être plus accessibles et meilleur marché. L’accès au sport et à la culture doit être facilité. C’est ce qui ressort des différentes enquêtes de terrain. Réduire les coûts est ici notre première mesure. Pour beaucoup de gens, le prix d’inscription au club de foot ou au cours de danse est devenu trop élevé. Il s’agit de donner aux clubs la possibilité de baisser à nouveau leurs prix. Ces dernières années, suite aux économies, les associations de sport et de danse ont dû augmenter leurs cotisations. Pour éviter cela, nous augmenterons leurs moyens de fonctionnement. Mais la Ville peut également intervenir directement, quand les cotisations constituent un seuil financier trop élevé.
Grâce à une politique de financement bien pensée, la Ville peut rendre le sport et la culture plus accessibles, afin que tout le monde puisse accéder aux infrastructures sportives, aux salles de concert et aux musées. Nous devons aussi venir en aide aux initiatives positives qui émancipent les jeunes dans les quartiers. Il y a de très bonnes initiatives qu’il faut soutenir financièrement et structurellement. Il faut aussi redonner leurs lettres de noblesse aux associations sportives. Nous ne voulons plus de situations comme celle de l’école Léona Platel en 2020 où de nombreuses associations sportives n’ont pas été soutenues dans leur demande de nouveaux locaux. Nous devons aider ce secteur, pas le laisser à l’abandon.
Le fitness est une occupation populaire et très saine lorsqu’elle bénéficie d’un bon accompagnement. Mais les salles de fitness sont presque exclusivement aux mains d’exploitants privés. Ceux-ci appliquent souvent des tarifs très élevés. Avec la mise en place d’espaces publics de fitness et l’installation d’équipements de fitness dans certains espaces publics, les jeunes peuvent soigner leur condition physique à des prix très raisonnables. Il est important de développer une alternative publique et moins chère pour les jeunes qui n’ont pas les moyens d’aller au Basic Fit.
Il faut réfléchir à élargir et augmenter l’offre de chèques sport (voir chapitre « Une ville sportive ») et des actions spécifiques sont aussi nécessaires et doivent cibler les jeunes eux-mêmes : un choix d’activités sportives, ludiques et culturelles et de services digitaux d’accès facile, par exemple.
Trois. Une ville qui défend un travail stable et un logement abordable pour les jeunes
- Nous augmentons l’offre de kots de qualité à prix abordable en construisant et rénovant des kots publics.
- Nous stoppons l’explosion des prix sur le marché locatif en limitant les loyers selon des critères objectifs tels que la qualité du logement, l'isolation, l'emplacement et le nombre de pièces.
- Nous devons, en tant que Ville, dénoncer et demander l'annulation de la limitation du droit aux allocations de chômage (allocations d’insertion) pour les jeunes décidée par les gouvernements Di Rupo et Michel.
- Nous devons élargir l’offre communale pour les « articles 27 ».
- Nous devons soutenir par tous les moyens une offre accessible à la jeunesse en ce qui concerne les événements publics liégeois.
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Le travail est un maillon indispensable de la lutte contre la grande pauvreté, mais cette lutte a besoin de bien davantage que d’animateurs « jeunesse ». Beaucoup de SDF à Liège sont jeunes. Trop de jeunes Liégeois admettent ne pas avoir de livres chez eux pour se détendre par la lecture. Ils sont trop nombreux à faire leurs devoirs sur GSM, faute d’avoir un ordinateur ou un accès à Internet. La pauvreté est l’une des principales préoccupations de nos jeunes. La Ville de Liège doit dénoncer les mesures du gouvernement fédéral et demander d’annuler la limitation du droit aux allocations de chômage (allocations d’insertion) pour les jeunes décidée par les gouvernements Di Rupo et Michel. La Ville de Liège doit être proactive pour défendre les droits de la jeunesse.
S’attaquer à la pauvreté parmi les jeunes commence par améliorer la situation de leurs parents. Aujourd’hui, près de 80% des étudiants doivent travailler pour s’en sortir. Les jeunes n’arrivent plus à quitter la maison familiale parce que le coût de la vie est devenu trop élevé. Ce n’est plus possible de vivre seul pour des jeunes travailleurs. Aussi, les emplois précaires n’aident pas à s’en sortir pour une majorité de jeunes, que ce soient les emplois « subsidiés » ultra précaires ou les jobs poubelles à la Deliveroo et UberEats. Ce sont des jobs qui poussent les jeunes dans une survie de tous les instants.
Il faut élargir le dispositif « Article 27 ». Il faut aussi un soutien spécifique dans l’enseignement et dans l’accompagnement de la recherche de travail. Nous devons éviter coûte que coûte que les jeunes se retrouvent dans une situation sans emploi ou formation. Ici aussi, la Ville a sa responsabilité.
Quatre. Une ville festive et safe
- Nous travaillons avec les collectifs de nuit pour établir une politique de Safe Zone systématique dans tous les événements festifs publics ainsi que lors des festivals, les fêtes étudiantes et dans le Carré.
- Nous travaillons pour des lieux de fêtes sans discriminations et qui permettent à tous et toutes de profiter de la Cité ardente pendant la nuit.
- Dans tous les quartiers, nous prévoyons des salles de fêtes gérées par la Ville sous la devise : accessibles financièrement et géographiquement.
- Nous garantissons un éclairage de nuit dans les rues de Liège.
- Nous voulons introduire un concept de charte de la Ville pour des lieux de fêtes anti discriminations.
- Nous voulons une offre de bus de nuit (type noctambus) pour les jeunes.
- Nous prenons et stimulons des initiatives afin de rassembler les jeunes par-delà toutes leurs différences : événements de quartier, festivals…
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Beaucoup de jeunes sont préoccupés par la montée des idéologies qui prônent le « diviser pour mieux régner » afin de diviser le peuple. Nous voulons mettre sur pied plus d’activités qui rassemblent les gens dans la diversité (fêtes de quartier, festivals, sport, …). À côté du racisme, nous pointons du doigt les problèmes de sexisme dans la société en général, et à Liège en particulier. Cela doit être une priorité pour les autorités communales.
Pour défendre une ville diverse et ouverte, il faut aussi avoir une politique de zéro discriminations dans les lieux de sorties et de fêtes de la jeunesse liégeoise. Il est essentiel de garantir un monde de la nuit safe pour les jeunes car c’est là que l’on assiste à beaucoup d’abus. Nous voulons une politique ambitieuse pour mettre fin aux discriminations dans les lieux de fêtes.
Garantir des fêtes safes impose aussi une politique de retour paisible pour les jeunes. On doit à la fois permettre un retour dans des rues éclairées mais aussi une offre de transports en communs de nuit gratuit comme le Noctambus.
Cinq. La parole aux jeunes
- Nous mettons en place un Conseil communal de la jeunesse plus participatif et inclusif. Élu par et pour les jeunes, il peut proposer des initiatives au niveau de la ville. Contrairement à l’ancien Conseil consultatif, nous voulons construire un véritable Conseil communal de la jeunesse par et pour les jeunes.
- Nous obligeons le Conseil Communal à consulter le Conseil communal de la jeunesse pour chaque décision qui concerne les jeunes, de l’organisation des maisons de jeunes aux décisions en matière d’enseignement communal.
- Nous organisons une enquête annuelle auprès des jeunes pour nous informer de leurs besoins. Une attention particulière est accordée à la participation des jeunes moins favorisés.
- Nous impliquons activement les jeunes dans la politique et élevons le nombre de participations via des enquêtes et consultations en ligne.
- Nous instaurons notamment des émissions régulières en ligne où les responsables politiques doivent venir rendre des comptes et peuvent être interpellés par les jeunes.
- À l’école, les jeunes doivent pouvoir être impliqués dans l’élaboration des règlements.
- Nous aménageons l’espace public de façon à ce que les jeunes s’y sentent chez eux, avec des terrains de foot, de basket, des skateparks, des bancs, des sanitaires et des fontaines d’eau potable.
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Peu de jeunes ont l’occasion de donner leur avis sur ce qui se passe en ville. Les autorités communales les considèrent plutôt comme une source problématique de nuisances que comme des partenaires à part entière pouvant participer à la construction de la ville d’aujourd’hui. La participation reste réservée à ceux qui peuvent s’y retrouver d’eux-mêmes au travers du dédale des structures de la ville. Au contraire, nous voulons impliquer les jeunes dans la ville de l’avenir.
Ceux qui ont moins de 18 ans ne peuvent faire valoir leur voix aux élections. Pas plus que ceux qui étudient à Liège mais qui habitent hors de la ville. Un changement d’état d’esprit est nécessaire pour les amener à participer, au moins, à l’élaboration de la politique communale. Car, indépendamment de toutes les formes officielles de concertation, la confiance est ce qui compte en premier. Pour pouvoir vous exprimer, il faut aussi qu’on vous écoute. Cela requiert une attitude ouverte de la part des décideurs politiques. Sans communication réciproque, il n’y a pas de démocratie. Les décideurs politiques doivent prendre conscience que les jeunes sont des experts lorsqu’il s’agit de leur voisinage, de leur quartier, de leur école. Si on veut pouvoir dire ce que l’on pense, alors il faut aussi être écouté. Une attitude ouverte de la part de la Ville est donc indispensable.
Avec cette disposition d’esprit, les autorités communales peuvent proposer aux jeunes de s’exprimer de toutes sortes de manières. En premier lieu, par les organes structurels de participation, comme les conseils de jeunes. Ceux-ci doivent se muer en représentations à part entière des jeunes. Les conditions pour cela sont les suivantes : soutien professionnel, respect et appréciation de la part du politique. C’est pourquoi le conseil communal des jeunes doit bénéficier du droit à l’initiative au conseil communal . Et, alors, les jeunes pourront eux-mêmes présenter des points à l’ordre du jour. Cela doit aussi s’accompagner d’initiatives de débats et d’informations dans les écoles, pour que les jeunes puissent avoir accès à l’information et se forger leur propre opinion.
Ceux qui ne sont pas en ligne directe avec le conseil des jeunes doivent aussi pouvoir déposer leurs idées sur la table. Pour cela, une application est nécessaire, par laquelle les jeunes pourront avancer leurs questions et suggestions et recevoir, à ce moment, le soutien des autres jeunes. Les autorités communales s’engagent à répondre à chacune des questions et à traiter les propositions qui bénéficient du soutien d’un nombre suffisant de jeunes. La politique communale de la jeunesse doit être bien ancrée dans le monde des jeunes. Pour cela, la politique doit s’appuyer sur le travail avec les jeunes et sur ses liens au sein de l’enseignement. Alors, les jeunes pourront se faire entendre quand il y aura des changements en vue dans leur quartier, mais aussi pour tester la politique qu’on leur applique. Sans un solide travail avec les jeunes, la politique ne peut pas arriver à une participation motivée des jeunes. C’est justement ce qui manque actuellement à Liège. 25 % des jeunes consultés dans une enquête de RedFox demandent « un échevin de la Jeunesse qui vient activement à notre rencontre », c'est dire si cette demande n’est pas rencontrée actuellement.
Nous voulons aussi organiser une enquête annuelle auprès des jeunes pour nous informer de leurs besoins. Une attention particulière est accordée à la participation des jeunes moins favorisés. Nous instaurons notamment des émissions régulières en ligne (sur Youtube, Twitch, Instagram...) où les responsables politiques peuvent être interpellés directement par les jeunes et doivent venir rendre des comptes. Les jeunes peuvent ainsi faire entendre leur voix et être des partenaires dans l’élaboration de nouveaux plans et projets. Faute d’un travail bien organisé avec et entre les jeunes, la politique pourra compter sur leur engagement actif.
Six. Travailler avec les jeunes afin qu’ils s’épanouissent à Liège
- Dans chaque quartier, il est nécessaire d’installer une forte antenne permanente de travail professionnel avec les jeunes. Nous investissons dans des postes de professionnels et de bénévoles aguerris afin d’optimiser l’offre et lancer de nouvelles initiatives.
- Les mouvements de jeunes cherchent des bénévoles et les encadrent. C’est à la Ville qu’il incombe de soutenir les mouvements de jeunes. Grâce à ce soutien, nous faisons disparaître les listes d’attente pour l’inscription des enfants et des jeunes au sein d’un mouvement de jeunesse.
- Nous consacrons une attention particulière à la formation de bénévoles issus d’un contexte de migration, et ce, afin d’accroître la diversité du travail avec les jeunes.
- Nous voulons renforcer l’exemple des cours de rattrapage et de soutien gratuit que RedFox défend dans les périodes d’examen. Nous voulons un plan systématique pour renforcer les structures de soutien scolaire.
- Afin de stimuler les rencontres, les échanges et la collaboration entre jeunes de diverses formes d’animation socio-éducative, nous organisons et soutenons des événements communautaires annuels.
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Aujourd’hui, dans notre ville, les associations de jeunesse font un travail magnifique. Nous parlons ici du travail de terrain professionnel de jeunes qui, avec leurs collaborateurs attitrés, se mettent surtout au service d’autres jeunes socialement plus vulnérables. Nous parlons aussi du travail de bénévolat parmi les jeunes — les mouvements de jeunesse. Chaque week-end, chaque été, ceux-ci assurent à des milliers de jeunes les meilleurs moments de leur vie. Pour beaucoup de jeunes, le travail en milieu de jeunes est leur seconde maison, un endroit où ils se sentent en sécurité, où ils se font des amis et peuvent se développer. Le travail avec les jeunes les sort de leur isolement, les fait s’épanouir et les met sur le chemin de leur premier emploi. Tous les jeunes Liégeois ont droit à ce second foyer.
Pourtant, les organisations et associations de jeunesse travaillent souvent dans l’incertitude. Les communes ne disposent plus de budgets suffisants. Dans beaucoup d’organisations, l’incertitude liée à une partie des subventions est trop importante pour pouvoir construire des projets à long terme, alors que la marchandisation du travail de jeunesse menace son indépendance. Le travail de jeunesse plie sous la pression du travail et le manque d’argent. Bien trop souvent, il s’agit de choisir entre épargner, passer des contrats bidons ou libérer du temps pour se mettre en quête d’argent privé. Et ce, alors que tout le monde sur le terrain ne veut qu’une chose : un travail de jeunesse de qualité. Il faut redonner plus de moyens au travail de jeunesse professionnel.
Le travail professionnel avec les jeunes doit disposer de plus de moyens. Pour étendre son fonctionnement et permettre aux « animateurs jeunesse » de répondre aux demandes d’aides des jeunes. Mais aussi pour lancer des antennes dans les quartiers où il n’y en a pas encore aujourd’hui. Quant au travail bénévole parmi les jeunes, nous l’aiderons surtout en le soutenant dans la découverte et la mise en forme de son ossature : les bénévoles qui s'engagent quotidiennement pour leur mouvement de jeunes. Mais nous accorderons également notre soutien à l’octroi d’une infrastructure solide à ces mouvements. Les maisons de jeunes doivent être une priorité.
Les services de la jeunesse devraient, eux aussi, veiller à maintenir des seuils accessibles. Le service jeunesse de Borgerhout, par exemple, a rendu ses activités gratuites, supprimé l’inscription et est allé à la rencontre des jeunes là où ils ont l’habitude de se retrouver. Nous voulons que le travail de jeunesse dans son ensemble soit organisé suivant cette approche. À Borgerhout, le service jeunesse atteint aujourd’hui dix fois plus de jeunes qu’auparavant.
Sept. Une infrastructure à la mesure des jeunes et de leurs organisations
- Nous voulons des maisons de jeunes qui doivent être davantage aidées dans leur approche de proximité avec les jeunes. Les maisons de jeunes doivent être une priorité pour la ville. Il faut une maison de jeunes par quartier avec un vrai projet éducatif. Nous donnons la capacité aux maisons de jeunes de se développer et d’avoir les moyens nécessaires à ce développement.
- Nous devons rouvrir la maison de jeunes de Bressoux-Droixhe avec une équipe d’animateurs de confiance. C’est une priorité.
- Nous prévoyons davantage de locaux pour les jeunes, allant de classes de devoirs à des locaux pour les mouvements de jeunesse. Un local qu’on peut s’approprier est un point d’ancrage pour une antenne de travail avec les jeunes.
- Nous ouvrons l’infrastructure des écoles pour remédier aux besoins. Pour ce faire, on investit en animateurs et en concierges.
- Le secteur de la jeunesse et les associations sportives et de danse peuvent jouer un rôle dans l’organisation de ce nouvel espace public. En organisant des activités dans les bâtiments scolaires, nous pouvons atteindre les jeunes.
- Nous investissons dans un réseau dense de bibliothèques pour un choix accessible de livres, de revues et de services numériques.
- Nous ferons en sorte qu’il y ait de la verdure et de l’espace public sur les lieux de rendez-vous des jeunes à Liège. Dans tous les endroits où les jeunes se posent.
- Nous voulons des « responsables de place » dans toute la ville. Ces responsables de place seront les animateurs des places du quartier.
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Nos 18 maisons de jeunes doivent plus être aidées dans leur approche de proximité avec les jeunes. Le travail qui y est accompli par les animateurs est exceptionnel. La ville de Liège a de la chance d’avoir une telle richesse et talent dans l’encadrement des MJ. Mais elles ont besoin de plus de moyens pour ne pas être réduites à faire de l’occupationnel. Les maisons de jeunes sont parfois les seules structures à encore entrer en contact avec une catégorie de notre jeunesse. Il faut aussi leur permettre d’organiser un travail en dehors de la maison de jeunes, sur la place des quartiers. La Ville n’en fait pas sa priorité, comme le montre douloureusement l’exemple de la MJ de Bressoux-Droixhe, complètement délaissée et abandonnée par les autorités communales. Nous ne pouvons pas l’accepter et nous voulons la réouverture de la MJ de Bressoux-Droixhe en engageant du personnel qualifié.
Dans le district de Borgerhout à Anvers, les jeunes à partir de 16 ans peuvent également suivre une formation pour devenir des moniteurs, qui sont chargés de veiller à ce que tout se passe bien au niveau de « leur » quartier. À Anvers, on les appelle les « plein patrons » (littéralement, les responsables de place/square). Ce projet a été initié par le PTB qui participe à la coalition progressiste au pouvoir. Les jeunes qui se sentent investis de responsabilités et d’une mission se sentent mieux dans leur peau et dans leur quartier.
Les jeunes qui s’occupent des plaines de jeux peuvent être responsabilisés. À partir de 16 ans, ils assument ainsi la responsabilité de leur propre place en collaboration avec des coachs professionnels du travail avec les jeunes. Ceux qui atteignent beaucoup de jeunes peuvent également dénicher et former plus d’animateurs, en collaboration avec le travail professionnel avec les jeunes.
À la question de savoir comment rendre la ville plus vivable, 59 % des jeunes liégeois ont répondu : « Davantage de parcs et d’espaces verts ». Ceci doit également être un pilier de base d’une bonne politique de la jeunesse : plus de verdure, plus d’espaces verts, surtout dans les quartiers à forte densité de population. Pour rencontrer ses amis, pour jouer au foot ou tout simplement pour prendre l’air dans l’herbe, à un jet de pierre de chez soi. Ces espaces publics, nous les aménageons de façon telle que les jeunes s’y sentent chez eux et nous éviterons les conflits entre usagers. Un choix ouvert d’activités sportives et ludiques invitera les jeunes à se rencontrer davantage dans ces espaces publics. Nous avons développé toutes nos propositions pour la préservation des espaces verts dans le Chapitre « Une ville verte, une ville qui respire ».
Enfin, la Ville peut également donner plus de place aux jeunes en intérieur. De nos jours, les salles de sport affichent souvent complet. Mais il est également nécessaire d’utiliser librement les infrastructures. Et, en dehors des heures d’ouverture, ces infrastructures sont parfois désertes ; les salles de sport des écoles, par exemple, mais également les parkings. En investissant dans des concierges et animateurs, nous pouvons ouvrir de nouveau ces espaces et créer ainsi un nouveau domaine public. En proposant des activités postscolaires dans les bâtiments mêmes des écoles, nous permettons aux élèves d’y participer plus facilement.
Une ville de solidarité internationale
Liège, berceau de la Meuse, se distingue en tant que ville transfrontalière ouverte sur le monde. Dans notre cité cosmopolite, où cohabitent des gens venant du monde entier, la coopération au développement et la solidarité internationale jouent un rôle primordial. Elles nourrissent une société plus inclusive et solidaire. Nous soutenons fermement l'idée que les autorités communales doivent continuer à investir dans la coopération au développement et soutenir les initiatives des organisations liégeoises actives dans le domaine de la solidarité internationale. À nos yeux, Liège incarne une ville solidaire qui s'engage activement dans une politique locale en faveur de la paix dans le monde, tout en abordant de manière critique notre héritage colonial belge. Une ville qui refuse tout lien avec les régimes d'apartheid et qui témoigne d'un profond respect pour le droit international. C'est une cité qui se veut accueillante, où les citoyens solidaires se rassemblent au sein de nombreuses associations prônant la solidarité internationale. Ce monde en changement impose plus que jamais de devoir ouvrir davantage nos fenêtres sur l’international.
Un. Une ville active dans la coopération au développement
- Nous augmentons le budget communal pour la coopération au développement.
- Nous approfondissons tous les partenariats de la ville avec le Sud en appuyant notamment les ONG ou organisations du 4e pilier actives sur le terrain.
- Nous soutenons les organisations qui travaillent en faveur de la solidarité internationale et qui sensibilisent et organisent les Liégeois.es autour des thèmes Nord-Sud.
- Nous veillons à ce que les autorités communales mènent une politique financière éthique dans le souci du développement durable et des droits humains.
- Nous développons un jumelage de Liège avec la ville cubaine de Santiago de Cuba, ville partenaire de plusieurs projets syndicaux de solidarité internationale à travers le monde.
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Alors que la ville est jumelée avec plus de 20 villes dans le monde dont 7 villes dans le Sud, elle ne possède concrètement qu’un seul projet de coopération au développement à Lubumbashi. Il s’agira dans les années à venir d’approfondir les partenariats de Liège avec les villes du Sud en consacrant un budget plus important et en intégrant à cette dynamique toutes les associations actives à Liège dans la coopération au développement.
Nous devons réfléchir à renforcer nos partenariats avec d’autres villes comme Ramallah où nous sommes pour l’instant principalement dans un jumelage symbolique. Nous pouvons aller plus loin et réfléchir à renforcer notre jumelage à divers niveaux.
Pour renforcer la portée de la coopération au développement, nous estimons néanmoins important de ne pas se concentrer uniquement sur les projets dans le Sud, mais de continuer aussi à investir dans une importante antenne Nord. Non seulement avec des villes belges comme Gand, avec laquelle nous avons encore trop peu de contacts, mais surtout une antenne Nord qui éduquera et sensibilisera autour des thèmes internationaux.
Enfin, c’est un projet qui nous tient à cœur, nous voulons mettre sur pied un jumelage de Liège avec la ville cubaine de Santiago de Cuba, ville partenaire de plusieurs projets syndicaux de solidarité internationale. Lors de la pandémie Covid, Cuba, ce pays dont l’économie peine à se développer à cause du blocus américain, a choisi d’envoyer des centaines de médecins à travers le monde. Cette solidarité doit nous servir d’exemple.
Deux. Une ville avec une politique locale de paix
- Nous voulons qu’en tant que cosignataire du projet Mayors for Peace, Liège adopte un point de vue clair en faveur d’un monde sans armes nucléaires.
- Nous voulons renforcer les initiatives et actions de solidarité internationales vers les peuples en guerre ou qui font face à des catastrophes partout dans le monde.
- Nous voulons renforcer toute proposition locale ou nationale pour des initiatives de paix.
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En tant que ville avec un regard sur le monde, Liège doit mener également une politique locale de paix et, dans ce cadre, enthousiasmer les habitants par rapport au thème de la paix. En collaboration avec le monde associatif, la Ville doit proposer un choix éducatif de conférences, de matériel éducatif, de soirées d’informations, d’expositions, etc. Dans une époque où la guerre est un danger grandissant, nous avons besoin de davantage mener le débat sur la paix.
Les Liégeoises et Liégeois sont des personnes très solidaires. Lors de nombreuses situations de guerres ou de catastrophes naturelles, la population se mobilise spontanément pour fournir une aide humanitaire aux personnes touchées par les crises. La Ville doit être à l’avant-garde de ce soutien et aider à coordonner les efforts lorsque c’est nécessaire.
Liège peut également s’intégrer à des campagnes de paix comme celle du mouvement de la paix autour des communes libres d’armements nucléaires. Liège a souscrit à l’initiative Mayors for Peace mise sur pied par le maire de Hiroshima et qui plaide en faveur de la suppression complète des armes nucléaires. L’initiative réunit 8259 villes dans 166 pays. Liège est l’une d’elles. Il ne serait donc que logique que notre Ville aussi dise non aux armes nucléaires et qu’elle adresse ainsi un signal fort à nos autorités fédérales afin que ces dernières signent, aux Nations Unies, le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (le TIAN). 122 pays du monde entier l’ont déjà fait.
Concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, nous avions déposé au conseil communal une motion le 7 mars 2022 pour condamner l'agression russe, pour défendre la désescalade, refuser l'embrasement et l'élargissement du conflit et appeler à soutenir les réfugiés en provenance d'Ukraine. Notre proposition a été repoussée par les partis de la majorité MR et PS mais aussi par Ecolo et Les Engagés, qui ont refusé de soutenir notre motion.
Le MR et le PS avaient déposé, après la nôtre, une motion qui invoque, comme nous le proposions, l'assistance aux réfugiés venant d'Ukraine, avec des propositions concrètes. Mais, dans cette motion, ils ont ajouté la volonté de livrer des armes à l'Ukraine, le soutien à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et l'intégration de l'Ukraine à l'Union européenne… des mesures qui mettent de l’huile sur le feu dans une logique du tout à la guerre et de l'embrasement. Ce que nous avons voulu éviter à tout prix en défendant la désescalade. Malheureusement, en plus d’être très coûteuse en vies humaines ukrainiennes et russes, cette guerre est coûteuse pour la population belge : les milliards d’euros investis dans les armes n'iront pas dans notre sécurité sociale ou nos écoles. Sans compter, par ailleurs, l’impact climatique généré par ce conflit.
Trois. Décoloniser Liège
- Nous abordons le débat sur notre passé colonial.
- Nous ajoutons des panneaux explicatifs aux statues et noms de rue qui glorifient des personnages de la colonisation.
- Nous ajoutons de nouvelles statues et baptisons des rues et des places publiques de noms tels Semira Adamou, Patrice Lumumba ou Mohammed Abdelkrim el Khattabi.
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En revenant en arrière sur le passé et en y réfléchissant, une société se rend mieux compte où elle va. Les monuments qui renvoient au passé colonial belge doivent être bien mieux indiqués. Pour chaque monument, la Ville devrait placer un panneau d’information sur ce passé. À commencer par la stèle présente à l’Hôtel de Ville de Liège qui commémore les Liégeois morts au Congo « pour la civilisation » durant la période du roi Léopold II. Cette stèle n’évoque d’aucune façon le calvaire enduré par le peuple congolais à cette même période. La rue Léopold à Liège pourrait également recevoir un panneau explicatif sur les crimes de Léopold II au Congo. Ainsi, nous brisons le tabou qui entoure ce passé colonial et nous relançons le débat à ce propos dans notre ville si diversifiée.
Ensemble, nous pouvons décider d’ajouter de nouvelles statues ou de remplacer certains noms de rues tels ceux susceptibles de choquer certains de nos concitoyens en ville. Ainsi, nous aimerions y voir des allusions à des personnages qui ont joué un rôle clé dans la décolonisation et dans la lutte contre l’apartheid, tels Patrice Lumumba, Nelson Mandela ou Abdelkrim El-Khattabi.
Sur la rue Lumumba, c’est maintenant une urgence nécessaire. Nous ne voulons plus attendre cette rue indéfiniment. Plusieurs villes et communes décident de renommer certains lieux publics en hommage à Patrice Lumumba. Après Bruxelles (une place) et Charleroi (une rue), un auditoire important de l’Université d’Anvers a été aussi renommé. L’heure est venue de le faire à Liège. Mais la majorité PS-MR n’est pas pressée. Chaque année, nous sommes intervenus au conseil communal avec une proposition pour obtenir, enfin, une place ou une rue Lumumba à Liège. Nous avons par exemple demandé à renommer la rue Joffre, qui relie l’Opéra et la place Saint-Lambert. Le maréchal français Joffre a participé à l’histoire violente de conquêtes militaires coloniales dans le Tonkin, à Tombouctou ou à Madagascar. Les populations de ces pays se souviennent certainement encore, dans leur chair et dans leur sang, des troupes coloniales françaises dirigées par le futur maréchal Joffre. Il est aussi connu pour sa stratégie militaire « d’offensives à outrances » qui a été très coûteuse en vies humaines durant la première guerre mondiale.
Quatre. Soutien à une politique active de paix et de justice en Palestine
- Nous devons intensifier nos gestes de solidarité envers le peuple palestinien et isoler davantage le gouvernement d’apartheid israélien.
- Nous ne collaborons pas avec les entreprises israéliennes qui soutiennent l’occupation militaire, l’apartheid israélien et la colonisation de la Palestine.
- Nous faisons strictement appliquer les motions du PTB votées à la Ville de Liège pour s’assurer de briser tous les liens avec Israël.
- Nous développons le jumelage de Liège avec la ville palestinienne de Ramallah pour promouvoir le soutien face à l’occupant israélien.
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Notre ville a servi d’exemple dans la solidarité avec la Palestine. En 2021 et en 2023, le PTB a défendu deux motions de solidarité avec la Palestine pour dénoncer et sanctionner Israël dans ses agissements coloniaux. En 2023 en particulier, grâce à la mobilisation des Liégeois et des associations palestiniennes, le conseil communal a approuvé la motion déposée par le conseiller du PTB Mehdi Mohammed Salhi, dans laquelle Liège décide de suspendre ses relations avec l’État d’Israël et avec les entreprises complices jusqu’à ce qu’Israël mette fin à sa politique coloniale. Une avancée sans précédent.
Ces deux motions sont un tremplin pour développer plus encore la solidarité avec le peuple palestinien. Avec ces textes, Liège a servi d’exemple dans la solidarité, puisque suite à la décision de couper nos liens avec le régime d’apartheid israélien, nous avons eu des motions semblables à Verviers et dans d’autres villes en Belgique. C’est bien la preuve que la Ville peut prendre des mesures de solidarité internationale et être entendue même jusqu’en Palestine.
Faire du commerce avec un État d’apartheid n’est pas concevable sur le plan éthique. Tant qu’Israël bafoue systématiquement, jour après jour, les droits des Palestiniens et qu’il enfreint le droit international, toutes les missions économiques vers ce pays doivent être suspendues. La Ville de Liège doit activement boycotter les produits de l’occupation et de la colonisation en Palestine.
Oslo, Barcelone, Verviers, Belém (Brésil)… Les villes qui dénoncent la politique d’apartheid israélienne et décident de rompre tous les liens se multiplient. La ville de Liège a rejoint cette liste mais cela doit maintenant se traduire dans le concret en étudiant attentivement nos différents liens existants ou non sur le territoire de la Ville de Liège pour mettre un terme à toute collaboration, ne fût-ce que potentielle, entre des entreprises israéliennes sionistes et la Ville.
Désormais, le jumelage avec la ville palestinienne de Ramallah doit prendre tout son sens, les autorités doivent cesser de se limiter à un soutien très ponctuel pour des activités culturelles palestiniennes à Liège. Pour notre part, nous construisons un vrai jumelage et un véritable échange entre Liège et Ramallah. Nous organisons des voyages de solidarité en Palestine et accueillons des Palestinien.ne.s pour témoigner de leur vécu et partager l’espoir.
Une ville riche de sa diversité et hospitalière
Liège s’est construite grâce aux différentes immigrations, venues du nord du pays, du sud de l’Europe et puis de Méditerranée. Des personnes d’origines diverses sont venues enrichir notre ville par la suite. La diversité est un atout majeur si nous parvenons à donner à toutes et tous les mêmes droits et les mêmes chances. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le risque d’encourir misère, chômage, formation de bas niveau ou logement de mauvaise qualité ou l’exclusion est de nos jours beaucoup plus grand quand on a une autre couleur de peau ou un nom qui laisse supposer une origine différente. C'est la triste réalité de toute une partie de la population liégeoise. Avec le PTB, nous avons l’intention d’en finir avec la concurrence entre les personnes qui ont des difficultés, en veillant à ce qu’il y ait suffisamment d'offres sociales pour tout le monde, en luttant activement contre le racisme et les discriminations et en impliquant au maximum les différentes communautés. Nous réservons un accueil digne et humain aux réfugiés qui fuient les guerres, la pauvreté ou les catastrophes naturelles au péril de leur vie. Liège est et doit rester une ville hospitalière.
Un. Une ville ouverte où tout le monde compte
- Nous veillons à ce que l’encadrement social de la Ville soit suffisant pour qu’on n’organise pas de concurrence entre les personnes qui sont en difficulté.
- Dans les quartiers, nous investissons dans des lieux de rencontre interculturels, les comités de quartier et les maisons de la solidarité.
- Le personnel des services communaux, de la police, du CPAS et de l’enseignement de la Ville reflète la diversité de la ville.
- Nous mettons sur pied un « Plan Diversité » pour la gestion des ressources humaines de la Ville, de la police et du CPAS pour promouvoir par la formation une politique d’intégration et d’ouverture à la diversité.
- Nous créons un service communal de médiation interculturelle pour appuyer l’ensemble des services communaux.
- Nous développons des projets pour répondre de façon drastique au décrochage scolaire des jeunes issus de l’immigration et des jeunes provenant de familles financièrement fragiles. Nous renforçons la remédiation scolaire, les cours de français et de FLE.
- Nous développons l’initiative de Borgerhout de « référents jeunes » dans toute la ville, où des jeunes du quartier reçoivent une formation et deviennent responsables de la bonne cohabitation sur leur propre terrain. Ainsi, les conflits diminuent et les jeunes se sentent respectés.
- Nous impliquons des non-Belges dans la politique liégeoise. Grâce à des campagnes de soutien et d’information, nous veillons à ce qu’ils fassent usage de leur droit de vote à la commune.
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Cette diversité représente un atout majeur pour autant que nous réussissions à offrir à chacun les mêmes droits et les mêmes chances. Pour cela, il faut un encadrement social suffisant — notamment pour le logement.
Malheureusement, aujourd’hui, la majorité PS-MR choisit plutôt de faire des économies dans les services communaux, au CPAS et dans l’offre culturelle. Le collège communal entretient la pénurie, avec l’objectif inavoué de ne pas attirer les pauvres. Il organise ainsi la concurrence entre de nombreux habitants qui ont droit à des aménagements et des services sociaux.
Le manque de travail, la pénurie de services et d’aménagements sociaux, et le manque de logements, sont les principaux facteurs des tensions qui peuvent naître entre travailleurs. Pour qu’une politique de diversité réussisse, nous devons au contraire renverser la politique d’économies aveugles et investir plus.
C’est simple à comprendre. Aujourd’hui, 10 ménages sont sur la liste pour le même logement public. Cela crée évidemment des tensions. Mais s’il y avait 10 logements publics, les tensions n’existeraient plus. C’est le moment d’un revirement. Il faut plus d’investissements, et beaucoup moins d’austérité.
Pour favoriser la rencontre entre cultures, nationalités et groupes ethniques, nous investissons davantage dans les lieux de rencontre culturelle dans les quartiers, le travail communautaire et les maisons de solidarité.
Les maisons de quartier et les services sociaux de quartier sont les endroits par excellence où les gens se rencontrent, se rendent plus forts, renforcent leur réseau et participent mieux à la société. Nous prenons aussi nous-mêmes nos responsabilités et introduisons des quotas ambitieux lors de la composition du personnel des services communaux, de la police, du CPAS et du personnel enseignant, même à haute échelle salariale. Alors que seuls 13 % des garçons d’origine belge quittent l’école sans diplôme, ce chiffre monte à 45 % pour les garçons d’origine nord-africaine ou turque. Chez les filles, ce sont 7 % contre 42 %. Nous construisons des projets pour nous attaquer résolument à l’échec scolaire des jeunes issus de l’immigration et des familles financièrement fragilisées. Outre la gratuité et la généralisation de la remédiation scolaire, nous renforçons les structures d’appui de l’apprentissage du français pour élèves non-francophones. Nous développons des dispositifs d’accrochage scolaire axés sur la non-stigmatisation des élèves en difficulté et valorisant leurs atouts ainsi que leurs richesses identitaires. Comme cela se fait à Borgerhout sous l’initiative de l’échevine de la jeunesse PTB, nous démarrons le projet des « Référents Jeunes » en collaboration avec le tissu associatif de chaque quartier. Des bénévoles de mouvements de jeunesse reçoivent une formation pour pouvoir accompagner les jeunes dans les espaces publics.
La force de ce projet réside dans le fait qu’il forme des « Référents Jeunes » qui ont un lien avec leur quartier, qui y ont grandi. Les « Référents Jeunes » connaissent les enfants et les jeunes qui viennent jouer dans cet espace, ainsi que leurs parents. Ils savent comment ils doivent s’y prendre avec ces jeunes. C’est pourquoi le nombre de conflits a diminué à Borgerhout en responsabilisant ces jeunes. Cela va naturellement contre une politique qui dépêche la police en cas de conflit et qui installe des caméras pour contrôler tout le monde. Notre projet tire sa force du quartier. Dans une ville où tout le monde compte, tout le monde a quelque chose à dire. Nous informons donc les non-Belges pour qu’ils s’enregistrent pour les élections communales, où ils ont le droit de vote. Trop peu de gens encore en sont au courant aujourd’hui. Les autorités communales doivent être beaucoup plus proactives pour faire la promotion de ce droit civique essentiel à l’intégration des personnes étrangères à Liège.
Deux. Une ville où le racisme n’a aucune chance
- Nous mettons sur pied un plan d’action contre le racisme. Avec des objectifs concrets et une évaluation annuelle.
- Nous ne tolérons aucun racisme ni aucune discrimination au sein de la police ou dans les autres services communaux.
- Nous renforçons le Cripel, le Centre Régional pour l’Intégration des Personnes Etrangères ou d’origine étrangère de Liège. Au sein du Cripel, nous initions un service de l’égalité avec la mission de prévenir et de débusquer les discriminations et de s’y attaquer.
- Nous proposons que dans chaque école secondaire et supérieure de la Ville de Liège, et en coordination avec les équipes pédagogiques, une personne de confiance pour les élèves soit désignée, ainsi qu’une procédure claire en cas d’acte raciste ou discriminatoire.
- Nous installons dans chaque mairie de quartier des points de contact largement accessibles contre le racisme et la discrimination.
- Nous introduisons des testings pour traquer la discrimination, particulièrement sur le marché du logement et de l’emploi.
- Nous renforçons la présence de Liège au sein d’ECCAR, la Coalition européenne des villes contre le racisme. Les Nations Unies ont mis sur pied ce réseau pour que les villes échangent leurs expériences dans la lutte contre le racisme.
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En 2023, et comme chaque année, le PTB et RedFox, son mouvement des jeunes, étaient présents, avec plus d'une vingtaine d'associations et les syndicats, dans les rues de Liège (comme dans toutes les grandes villes du pays), pour manifester avec la Plateforme 21.03 qui lutte contre le racisme et les idées d'extrême droite. Plus de 400 personnes étaient présentes pour soutenir les revendications du collectif, comme la mise en place de testings pour lutter contre la discrimination à l'embauche, demander la présence d’une charte contre le racisme dans les lieux de fêtes, dire stop au dumping social, et demander des guichets spéciaux pour pouvoir porter plainte pour racisme. Et enfin pour rappeler que le racisme n'est pas une opinion mais un délit, qui ne fait que diviser.
Le racisme divise les gens et les monte les uns contre les autres. Le racisme empêche de s’attaquer ensemble aux vrais responsables de l’injustice et de l’inégalité.
Nous mettons sur pied un plan d’action annuel de lutte contre le racisme. Nous procurons une formation antiraciste au personnel de la ville, de la police, du CPAS et au personnel enseignant et les entraînons à faire face au racisme.
Nous menons une politique de tolérance zéro pour la discrimination et le racisme émanant des agents, tant à l’égard des collègues que de la population. Nous prenons des mesures contre le profilage ethnique et contre des contrôles basés sur la couleur de peau ou l’origine, qui amplifient les tensions entre les jeunes et la police.
Au sein de CRIPEL, le Centre Régional pour l’Intégration des Étrangers et des personnes d’origine étrangère à Liège, nous créons un service communal de l’égalité pour combattre la discrimination structurellement.
Prévenir la discrimination, la révéler au grand jour et la contrer deviennent la mission d’inspecteurs de l’égalité. Les tests pratiques proactifs qui permettent de mettre en évidence noir sur blanc la discrimination dans les domaines du marché du logement et de l’emploi, dans l’enseignement, dans les soins médicaux et dans la vie nocturne deviennent entre leurs mains un instrument important de mesure et de contrôle. Dans tous les quartiers, nous ouvrons un point de contact pour abaisser autant que possible le seuil à surmonter pour déposer plainte. Pour le moment, les gens ne peuvent pas déposer plainte ; il faut vraiment que ce seuil soit abaissé. Nous avons besoin d’un point de contact sûr : pour les sans-papiers, pour les personnes fragilisées, pour tous les citoyens de cette ville. Un point de contact avec la garantie de l’anonymat.
Nous avons besoin d’une procédure très simple, car elle est souvent très compliquée pour le moment : on doit présenter des preuves, on demande une attestation médicale, on vous demande même de chercher vous-mêmes des témoins… Tout cela est très difficile. Et pourtant, un enregistrement rapide des plaintes est crucial pour combattre la discrimination. Les points de contact travaillent en collaboration étroite avec le service communal pour l’égalité qui applique à l’auteur de la discrimination la punition qui convient.
Nous proposons que, dans chaque école secondaire et supérieure de la Ville de Liège, et en coordination avec les équipes pédagogiques, une personne de confiance pour les élèves soit désignée, ainsi que d’une procédure claire en cas d’acte raciste ou discriminatoire. Le conseiller communal PTB Mehdi Salhi Mohamed avait déjà porté cette proposition au conseil communal en mars 2022. Malheureusement, l'échevin Hupkens n'a pas donné suite à notre demande. Pourtant, avoir un outil supplémentaire pour lutter contre le racisme, en collaboration avec les équipes pédagogiques et sans les alourdir, doit être pris au sérieux et peut permettre d'être à l'avant-garde dans ce combat. Nous continuons à revendiquer cette demande.
Trois. Impliquer activement les communautés
- Nous réinstaurons un Conseil Communal Consultatif des Immigrés, ouvert à toutes les composantes de l’immigration, pour que chacune d’entre elles puisse s’exprimer. Ce conseil peut ainsi être un espace où l’interculturalité pourra prendre source.
- Nous soutenons le réseau d’acteurs en FLE (cours de Français Langue Étrangère) en accroissant l’offre de formation, afin de réduire l’écart entre l’offre et la demande.
- Nous organisons un grand événement annuel interculturel fédérateur dans le cadre de « Mars Diversité », à définir avec le Conseil Consultatif Communal de l’Immigration.
- Nous défendons une politique interculturelle active, avec, dans l’espace public, un endroit prévu destiné aux différentes fêtes et traditions culturelles.
- Nous impliquons aussi dans la ville les « bâtisseurs de ponts ». Il s’agit de ces gens qui s’engagent quotidiennement pour promouvoir la cohabitation des communautés. Ils connaissent les sensibilités de la ville et désirent que toute la société dans son ensemble aille de l’avant. Ils sont intégrés à un service communal de médiation interculturelle.
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La liberté de religion est un droit humain. La liberté de culte y est liée. Tout le monde a la liberté d’adhérer à une religion ou non et de la pratiquer. C’est pourquoi, en tant que ville, nous menons une politique pluraliste qui accorde cette liberté à chacun.
Nous agissons activement contre toutes les formes de discrimination à l’embauche. Les femmes musulmanes voilées subissent particulièrement cette discrimination sur le marché de l’emploi.
De nombreux Liégeois s’engagent quotidiennement pour faire progresser la cohabitation des communautés. Ces gens sont des experts en diversité, connaissent les sensibilités et veulent surtout que la société progresse dans son ensemble.
Quatre. Une ville hospitalière pour un accueil humain des réfugiés
- Nous prévoyons une offre de logement adéquate aux personnes reconnues réfugiées.
- Nous soutenons les associations de migrants et de solidarité avec les migrants. Le PTB soutient l’initiative Liège Ville hospitalière, ainsi que la carte ardente pour tous les citoyens vivant sur son territoire.
- Nous soutenons le développement d’un réseau de parrainage des réfugiés, en particulier pour les Mineurs d’âge Étrangers Non Accompagnés (MENA).
- Nous nous engageons à ce que la police locale liégeoise ne fasse pas de perquisitions chez les citoyens qui hébergent des sans-papiers.
- Nous nous engageons à faciliter l’accès à l’aide médicale urgente et à élargir cette aide en proposant plus de soins et en simplifiant les démarches administratives.
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On ne s’enfuit pas pour le plaisir. On y est forcé pour pouvoir survivre. La globalisation, la crise économique et les guerres (dont l’Occident partage souvent la responsabilité) poussent des millions de gens dans le monde à fuir leur pays.
Cette réalité est rappelée chaque année depuis le début des années 2000 lors de la manifestation contre le centre fermé de Vottem, et lors du réveillon de Noël au même endroit. Lors de la manifestation de 2023, le front a aussi souligné que ces situations humaines dramatiques ne peuvent servir de jeux politiques en prenant l’exemple d’Ecolo qui, dans son programme électoral, dit vouloir la fermeture des centres fermés, et qui, une fois dans le gouvernement fédéral Vivaldi, en ouvre des nouveaux.
Nous choisissons de continuer à assurer aux réfugiés un accueil humain. Celui qui a dû fuir l’enfer peut compter sur notre aide pour construire sa vie dans un environnement sûr. En février 2018, le PTB a soutenu la motion du CNCD pour faire de Liège une « commune hospitalière », sur le modèle de dizaines d’autres communes. Cela implique notamment que le bourgmestre prend l’engagement de ne pas faire entrer la police dans les maisons où des sans-papiers ont été accueillis.
L’aide médicale d’urgence est un droit humain et est donc une obligation légale. La dernière réforme promue par le libéral Denis Ducarme à la Chambre a suscité de vives réactions de Médecins du Monde, du Ciré et de la Ligue des Droits Humains. Et à raison, puisque sous des prétextes d’économies et de simplification du travail administratif des CPAS, cette réforme instaure un système de sanctions à l’égard de praticiens ne respectant pas l’usage adéquat de cette aide. Aucun critère permettant de juger du non-respect de l’usage correct de l’Aide Médicale Urgente n’est pourtant défini. Seule la subjectivité du médecin-contrôle permettra de trancher. Les médecins et hôpitaux devront rembourser de leur poche si le médecin-contrôle estime que les soins octroyés ne relèvent pas d’une urgence. Comme l’a résumé la directrice du Ciré : « Restreindre l’aide médicale urgente, c’est toucher à la dignité humaine ». Nous veillerons à ce que cette aide médicale d’urgence continue à être octroyée. C’est aussi une question de santé publique.
Une ville arc-en-ciel
D'où que vous veniez, qui que vous aimiez ou qui que vous soyez, vous êtes les bienvenus dans la société diversifiée qui fait la richesse de notre ville. La commune a un important rôle à jouer pour accueillir et inclure l’ensemble de ses citoyen.ne.s de manière égalitaire et digne. Notre ville dispose aussi d'un réseau d'organisations LGBTQIA+ qui défendent l'égalité des droits et sensibilisent à l’acceptation de toutes et tous. Il faut les soutenir, s’en inspirer et garantir que leurs actions et recommandations soient appliquées par les politiques communales. Pour changer les mentalités et permettre l’épanouissement de chacun, quelle que soit son identité, il faut agir dès le plus jeune âge : les écoles communales doivent jouer un rôle pionnier pour sensibiliser aux questions LGBTQIA+. Si les politiques de prévention et de sensibilisation sont les priorités, il faut aussi s’attaquer frontalement à toute forme de discrimination et aux violences homophobes qui n’ont aucune place dans notre ville.
Un. Une administration et des services de proximité qui accueillent et sensibilisen
- Nous formons et sensibilisons le personnel communal pour pouvoir accueillir dignement les personnes dans toute la diversité de leurs identités sexuelles et de genre. Une attention particulière doit être portée aux services de police pour que les victimes soient accueillies dignement et soutenues. Cela vaut aussi dans les maisons médicales sur le territoire de la ville.
- Le personnel communal administratif et d’accueil doit être formé à la nouvelle législation, notamment celle concernant les personnes transgenres.
- Les démarches et les formulaires sont rendus inclusifs.
- La communication de la commune inclut tous les publics, qu’il s’agisse des courriers écrits, mais aussi des affiches ou des images utilisées.
- La Ville de Liège doit utiliser les ressources et campagnes du monde associatif pour sensibiliser plus largement la population. Elle promeut l’acceptation de la diversité dans l’espace public.
- Grâce à une politique de recrutement volontariste, le personnel communal reflète la diversité de la population, à tous les niveaux de responsabilité.
- La commune doit accueillir les jeunes LGBTQIA+ qui ont été mis à la porte de leur maison familiale. Elle soutient et renforce le travail des refuges pour jeunes LGBTQIA+ (avec soutien social, éducatif, psychologique, etc.) et garantit à ces jeunes l’aide du CPAS au besoin.
- La commune met en place une « initiative locale d’accueil » (ILA) pour les réfugié.e.s qui soit adaptée au public LGBTQIA+ (sécurité, soutien, accompagnement, bien-être et information adéquate).
- Nous avons besoin d’un service communal spécialement dédié à l’égalité et la diversité.
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À l’échelle locale, la commune a un rôle important à jouer pour accueillir dignement les citoyen.ne.s LGBTQIA+. De récentes modifications de la législation permettent notamment aux personnes transgenres de modifier leurs données (sexe, prénom). Nous formons le personnel de l’administration aux nouvelles législations pour éviter les malentendus, les questions maladroites et les lourdeurs administratives.
Mais, de manière générale, c’est tout le personnel en contact avec le public qui doit être sensibilisé. Trop souvent les personnes LGBTQIA+ font face à des questions gênantes voire indiscrètes ou stigmatisantes de la part de l’administration. Lorsqu’une personne transgenre se présente au guichet par exemple, ou lorsqu’une femme veut faire enregistrer l’enfant qu’elle vient d’avoir avec une autre femme. Pour une personne LGBTQIA+, devoir à chaque fois expliquer son identité, justifier sa situation et demander d’être traitée de manière « normale » est source de stress et de blessures.
Nous portons une attention particulière à la formation du personnel de police. Car, encore trop souvent, une victime qui va porter plainte pour une agression homophobe par exemple est traitée sans tact ni discrétion, des questions déplacées lui sont posées, et le caractère aggravant de son agression est sous-estimé voire remis en question. Nous veillons à ce que les victimes soient soutenues, accueillies dans un cadre dans lequel elles se sentent en confiance, se voient proposer un soutien psychologique efficace. Les agents doivent également être bien formés à la classification des plaintes homophobes et transphobes. Cela contribue notamment à générer des chiffres concrets sur les agressions et délits en la matière, ce qui permet d’avoir une analyse plus juste de la situation.
La police de Liège dispose d’une cellule anti-discrimination et d’une équipe de référent.es LGBT. Nous la maintenons et renouvelons le personnel à temps en cas de départ à la pension, par exemple.
Le choix des mots, le tact et la communication inclusive sont très importants. Notre commune doit se montrer exemplaire à ce sujet pour accueillir tout le monde dignement. Via une politique de recrutement volontariste, le personnel communal reflète la diversité de la population, à tous les niveaux de responsabilité. Nous prévenons les discriminations vis-à-vis du personnel LGBTQIA+ au sein de tous les services communaux grâce à des animations régulières assurées par des acteurs du terrain. Nous passons au crible l’ensemble des procédures administratives pour rendre les démarches et les formulaires plus inclusifs. Mais nous rendons aussi nos courriers, nos affiches, nos campagnes d’information et de sensibilisation totalement inclusives, pour refléter la diversité de la population de manière juste.
La commune s’appuie sur les ressources et campagnes du monde associatif pour sensibiliser plus largement la population dans l’espace public. Elle veille à promouvoir l’acceptation de la diversité, la tolérance et l’égalité. Elle prend aussi position publiquement pour dénoncer les cas de violences ou de discriminations qui surviennent, y compris dans ses propres services, et ainsi lutter contre la banalisation et l’anonymat.
La discrimination envers le public LGBTQIA+ est aussi internationale. Aujourd'hui, des personnes LGBTQIA+ fuyant la répression dans leur pays d’origine se retrouvent ici et demandent l’asile. Le PTB participe chaque année à la Belgian Pride, notamment sous le slogan «We take pride in solidarity» pour exprimer son soutien aux réfugiés LGBTQIA+ et plaider en faveur d'une politique d'asile humaine avec une attention particulière aux LGBTQIA+. Une manière d’agir concrètement pour ce public très fragilisé est de lui garantir un accueil adapté via une ILA communale (Initiative Locale d’Accueil pour demandeurs d’asile) et donc la réouverture de plus petites structures d’accueil.
Pour réaliser tous ces projets ambitieux de manière cohérente, nous mettons sur pied un service communal spécialement dédié à l’égalité et la diversité, et aux problématiques LGBTQIA+.
Deux. Une commune qui soutient de manière structurelle les experts du monde associatif
- Nous soutenons le monde associatif et militant dans sa diversité car c’est là que se trouvent les experts de terrain. Leurs actions doivent être soutenues avec des aides structurelles, suite à une décision prise par un organe indépendant et transparent. Donc pas avec des subsides à court terme qui limitent les résultats, empêchent le travail de fond, et ne garantissent pas l’autonomie.
- La commune centralise l’information, soutient les initiatives du monde associatif et en assure la promotion. Elle permet aux différents acteurs et actrices du monde associatif d’être en contact et d’entamer une réelle coopération, plutôt que de les mettre en concurrence les uns avec les autres. Il faut rompre avec l’austérité qui exacerbe la concurrence (pour les subsides) et fait peser une menace constante sur le travail associatif.
- La Ville fait appel aux experts de terrain pour ses propres projets. Elle doit travailler en partenariat tout en garantissant leur indépendance intellectuelle et politique.
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Si nous voulons garantir les droits de toutes les personnes LGBTQIA+, nous devons être actifs aux côtés de l'ensemble de la société et des acteurs et actrices de terrain. Ce sont eux qui connaissent la réalité et qui développent des projets concrets depuis des décennies. À Liège, le monde associatif LGBTQIA+ est une richesse pour la société et sa vitalité démocratique. C’est une force de progrès qu’il faut soutenir en garantissant et augmentant son indépendance intellectuelle loin des clivages partisans. De très belles dynamiques existent et permettent de continuer à sensibiliser le grand public, comme par exemple la Pride organisée par la TransPédéGouine depuis trois ans Esplanade Saint-Léonard. Beaucoup de jeunes y participent et l’organisent. Nous les soutenons dans leur action.
Actuellement, l’octroi des subsides est trop souvent conditionné à des objectifs à court terme, à la réalisation de projets éphémères. Parfois, ils sont même utilisés comme une arme clientéliste ou électoraliste. Nous avons cruellement besoin d’un monde associatif financé de manière structurelle pour pouvoir changer les choses en profondeur. Il n’est pas logique qu’autant de projets soient lancés puis arrêtés aussitôt, suite à un changement de « priorité politique », parce qu’une association est jugée trop critique, ou à cause d’un « ajustement budgétaire ». Nous avons besoin d’un travail de fond et à long terme.
Il faut des critères objectifs et transparents, ainsi que des mécanismes indépendants et contrôlés pour octroyer ces financements structurels de manière saine et non partisane. Il faut aussi pouvoir rompre avec la logique de l’austérité qui exacerbe la concurrence entre les associations et leurs projets. Ce climat de pénurie constante et d’exigence de rentabilité à court terme rend impossible la coopération, pourtant cruciale, entre les acteurs et actrices de terrain. Il fait peser une menace perpétuelle sur le monde associatif. Cela nous prive de ces richesses que sont l’énergie et l’intelligence collective.
Trois. Des écoles communales à la pointe pour éduquer à la diversité
- La Ville aide les écoles liégeoises à mettre en place les animations obligatoires d'éducation à la vie relationnelle et affective, adaptées selon l'âge des enfants. L'école doit être le lieu privilégié pour éduquer à la compréhension et au respect des diverses identités de genre et lutter, entre autres, contre l’homophobie, la transphobie, le harcèlement scolaire et le suicide chez les jeunes LGBTQIA+ .
- Les cours doivent être inclusifs et actualisés pour mieux refléter la réalité de la société et de la nature. Qu’il s’agisse des exemples donnés ou des énoncés d’exercices, mais aussi du contenu des cours scientifiques (ceux de biologie notamment).
- Les écoles de la Ville éduquent également aux dangers du rainbow-washing: technique de communication d’une entité politique ou entrepreneuriale fondée sur la promotion de l’homosexualité pour essayer de modifier son image sans réelle volonté de changer le fond de sa pensée ou de ses actes.
- Nous faisons de la Ville de Liège une pionnière dans la création de « cercles d’élèves » qui s’activent et s’organisent autour des thématiques LGBTQIA+ (comme cela se fait déjà dans des écoles en Flandre et aux États-Unis avec les « Gay-Straight Alliances »).
- Nous mettons en place pour le réseau d’enseignement communal un coordinateur spécial pour les thématiques LGBTQIA+ afin de pouvoir aider à la concrétisation d’un véritable plan d’action.
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Nous confions au réseau scolaire de la commune le rôle de pionnier qui lui revient. Le harcèlement et les autres formes de discrimination à l’école restent des phénomènes quotidiens. Cela crée une vulnérabilité voire des troubles mentaux chez les jeunes LGBTQIA+ et transmet aux enfants et aux jeunes le message selon lequel les idées et pratiques haineuses à l’égard des personnes LGBTQIA+ seraient « normales ». D’où l’importance de la prévention et de la sensibilisation dès le plus jeune âge. Cela commence par la formation des directions d’école et des enseignants afin qu’ils puissent faire face de manière appropriée au harcèlement, aux discours de haine et à la polarisation. Nous aiderons les écoles à mettre en place les animations d’éducation émotionnelle, relationnelle et affective. L’accent sera alors mis sur le respect mutuel. À l’école secondaire, nous nous pencherons également sur les sujets LGBTQIA+ lors des cours d’EVRAS obligatoires.
Nous faisons en sorte que les écoles et les enseignants soient aidés à mettre en place les animations d'EVRAS par des moyens et par des expert.es du terrain. Le contenu de ces animations EVRAS (Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle) inclut la diversité des genres et des identités sexuelles, plutôt que de se limiter à aborder la contraception et la sexualité reproductive hétérosexuelle. Ces animations sont prises en main, dans un premier temps, par des acteurs et actrices de terrain en supplément de la formation à l’EVRAS que tout enseignant et éducateur devrait recevoir au sein de son cursus pédagogique en école supérieure. Les animations EVRAS doivent être le lieu où s'enseigne la tolérance, où les jeunes sont sensibilisés à la réalité de la diversité et où règne un climat d’ouverture, de respect et de discussion.
Nous rendons les manuels, textes, énoncés d’exercices et mises en situation inclusifs et reflétant la diversité de notre société, plutôt que de renforcer les stéréotypes dominants. Nous adaptons et actualisons la manière de donner le cours de biologie doit aussi être donné de manière adaptée et actualisée. Comment peut-on continuer à enseigner les caractéristiques « mâles » et « femelles » comme si chaque individu pouvait être classé de manière binaire, alors qu’on sait qu’un tel schéma ne peut pas s’appliquer à de nombreux individus (jusqu’à 2% des naissances) ? Il est possible d’agir ainsi contre l’exclusion et le mal-être d’adolescents qui ne devraient pas se sentir « anormaux ».
Un autre aspect à développer est la création d’organisation de jeunes en « cercles d’élèves » qui s’activent et s’engagent au sein des écoles sur des thématiques diverses, notamment LGBTQIA+. Des expériences pilotes en Flandre, aux Pays-Bas et dans beaucoup d’écoles aux États-Unis ont permis la création de tels cercles. Les jeunes luttent ainsi concrètement contre les discriminations. Ils créent un climat de tolérance crucial pour le bon développement de toutes et tous. De plus, ils développent leur sens de l’engagement collectif et de la responsabilité citoyenne. C’est un aspect essentiel pour le futur démocratique de notre société. Les écoles communales de la Ville de Liège peuvent être pionnières de ces projets. Réaliser tous ces projets est un défi. Nous avons besoin d’un coordinateur communal pour aider les acteurs et actrices de l’éducation.
Quatre. Une commune qui lutte activement contre les discriminations
- Nous assurons l’accueil, la prise en charge et le soutien (psychologique, si nécessaire) des victimes d’agression, de discrimination ou d’intimidation. D’autre part, la commune encourage le public LGBTQIA+ à porter plainte s’il le souhaite ou faire un signalement auprès d’Unia.
- Nous faisons en sorte que les victimes puissent porter plainte facilement, via les antennes de quartiers, les agents de quartier, les stewards ou les commissariats locaux, dans les meilleures conditions possibles. Une attention particulière est portée à l’accueil par la police. Nous soutenons la cellule anti-discrimination de la police de Liège dans son travail.
- La dimension des discriminations à l’encontre des LGBTQIA+ fait partie intégrante de la politique communale de « testing anti-discrimination ».
- Les agents de quartiers, les stewards et les éducateurs de rue interviennent en cas de discrimination, d’insulte ou d’intimidation dans l’espace public, pour sensibiliser mais aussi informer sur les sanctions auxquelles les auteurs s’exposent.
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Les regards réprobateurs, les insultes, les menaces, les agressions envers les personnes LGBTQIA+ sont monnaie courante dans l’espace public, mais aussi au sein de la famille ou sur le lieu de travail. Nous voulons une société où il est permis à tout un chacun d’être lui-même. Vivre en sécurité est un droit et il est inacceptable qu’actuellement des personnes LGBTQIA+ en soient privées, en étant agressées physiquement ou verbalement lorsqu’elles se déplacent dans l’espace public. S’il est essentiel d’agir en amont et de changer les mentalités en profondeur, il faut aussi pouvoir soutenir les victimes, leur rendre justice et sanctionner les auteurs de délits de manière adéquate (en favorisant des sanctions « éducatives » plutôt que simplement punitives). Nous faisons en sorte que tout le monde prenne conscience qu’il n’y a aucune place pour la discrimination dans notre société super-diverse.
Nous assurons l’accueil, la prise en charge et le soutien psychologique des victimes d’agression, de discrimination ou d’intimidation. Elles doivent aussi être mises en contact avec les experts du monde associatif. Mais actuellement, seule une infime minorité des victimes porte plainte car cette démarche reste trop compliquée ou trop stigmatisante. La Ville de Liège doit sensibiliser le public à la nécessité de porter plainte et tout mettre en œuvre pour faciliter le dépôt de plainte : via les antennes de quartiers, les agents de quartier, les stewards ou les commissariats locaux, dans les meilleures conditions possibles. Une attention particulière doit être portée à l’accueil par la police, notamment via les référent.es LGBTQIA+. Car, trop souvent encore, une victime qui va porter plainte pour une agression homophobe par exemple est traitée sans tact ni discrétion, des questions déplacées lui sont posées, et le caractère aggravant de son agression est sous-estimé voire remis en question. La commune doit aussi former son personnel de terrain (stewards, éducateurs de rue, agents de quartiers, policiers) à intervenir dans l’espace public, par le dialogue et la médiation, dès qu’un comportement homophobe ou transphobe a lieu.
Beaucoup de discriminations restent structurelles dans notre société : accès à l’emploi, accès à l’administration, à la santé, à la justice, accès au logement, etc. Lutter contre ce type de discrimination doit être une priorité si on veut garantir à chacun.e ses droits fondamentaux. C’est pourquoi, la dimension spécifique des discriminations à l’encontre des LGBTQIA+ doit faire partie intégrante de la politique communale des « testings anti-discrimination ».
Cinq. Des services de soin proactifs et adaptés
- La commune soutient activement les centres de dépistage rapide du VIH et d’autres infections (via les associations de terrain spécialisées ou des maisons médicales). Elle indique la liste de ces centres sur son site Web.
- Le service prévention de la commune participe activement aux campagnes d’information, de sensibilisation et de dépistage autour des infections touchant plus fortement les personnes LGBTQIA+.
- La spécificité des seniors LGBTQIA+ doit être prise en compte, au niveau de l’accompagnement médico-social, des soins à domicile mais aussi des soins en maisons de repos.
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Le public LGBTQIA+ et plus spécifiquement les hommes homosexuels sont victimes d’une épidémie mondiale de VIH. Si des traitements existent enfin pour limiter les effets de la maladie, le VIH reste une infection incurable et mortelle. Dans la première décennie de l’épidémie, le mouvement LGBTQIA+ a dû se battre contre la stigmatisation et pour obtenir l’attention des pouvoirs publics et bénéficier d’un traitement abordable. Il a aussi fallu combattre les multinationales pharmaceutiques et obtenir de l’État de vrais plans de lutte contre le sida. La stratégie actuelle de prévention et de soins atteint ses limites et l’épidémie ne recule plus. Mais de nouveaux outils existent. Comme la PrEP (un traitement préventif) ou encore les tests de dépistage rapides. Ces tests sont encore trop peu répandus et pas assez, voire pas remboursés. Pourtant, ils sont très utiles car ils permettent de dépister très vite la présence du virus, alors qu’aujourd’hui une grande partie des contaminations est due au fait que la personne porteuse du virus ignore qu’elle l’est. Il faut donc absolument favoriser le dépistage parmi le public. La commune doit s’assurer qu’elle accueille au moins une association, une maison médicale ou un centre de santé qui pratique ce test rapide et puisse informer et suivre les personnes qui souhaiteraient entamer un traitement PrEP. En parallèle, la commune doit bien sûr intensifier les campagnes de prévention existantes. Les patientes et patients LGBTQIA+ doivent être accueillis par du personnel médical sensibilisé et respectueux de leurs réalités, notamment dans les hôpitaux publics. La Maison Arc-en-Ciel travaille actuellement en collaboration avec une maison médicale liégeoise. Ces interactions doivent se multiplier avec d’autres maisons médicales, avec l’aide active de la commune.
Beaucoup de soins spécifiques aux personnes LGBTQIA+ ne sont pas encore remboursés intégralement par la législation fédérale, notamment pour les personnes transgenres ou intersexes. La commune ne peut pas les laisser tomber dans la pauvreté et elle doit tout faire pour les aider.
La commune doit aussi tenir compte des seniors LGBTQIA+ qui, trop souvent, sentent qu’ils doivent « retourner dans le placard » lorsqu’ils et elles entrent en maison de repos par exemple.
Une ville saine
Aucun secteur ne s’appuie autant sur le travail humain que le secteur des soins de santé. Nous avons vu pendant la crise du COVID à quel point ce secteur était sous-financé et, pourtant, si vital. Jour après jour, des milliers de travailleurs et de travailleuses ont fourni (et fournissent toujours) un effort extraordinaire pour aider des personnes malades. Les travailleuses et les travailleurs de ce secteur ont besoin et ont le droit à des conditions de travail saines, pour eux et pour leurs patient.e.s.
De plus, l’accessibilité aux soins de santé est un droit fondamental. Pourtant, de plus en plus de personnes sont obligées de postposer leur visite chez le médecin pour des raisons financières. Les listes d’attente sont souvent longues et les services dans les hôpitaux de proximité diminués. Nous voulons plus d’ambition pour Liège. Nous stimulons les centres de santé de proximité et nous investissons dans des hôpitaux accessibles, ainsi que dans les soins de santé mentale.
Un. Sans argent chez mon généraliste, dans chaque quartier de la ville
- Nous optons pour l’extension des centres de santé de quartier : des maisons médicales au forfait où on peut aller chez son médecin traitant sans argent, comme à Médecine pour le Peuple, par exemple. Pour ces prochaines élections communales, nous voulons que 20% des Liégeois.es soient inscrits dans une maison médicale de ce genre.
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En 2017, la ministre de la Santé, Maggie De Block, avait annoncé un moratoire sur la création de nouvelles maisons médicales. Le Réseau de lutte contre la pauvreté, qui avait d'ailleurs également enquêté auprès des organisations de terrain, avait exprimé son mécontentement quant à cette annonce. Pour le Réseau, tout comme pour le réseau de maisons médicales du PTB, Médecine Pour Le Peuple, cette mesure était complètement absurde, puisque les maisons médicales au forfait permettent à tout citoyen, peu importe ses revenus, d’accéder à des soins de santé de qualité. Nous ne voulons pas d’une médecine à deux vitesses. La santé est un droit !
Les maisons médicales au forfait sont gratuites, car c’est la mutuelle qui verse tous les mois un forfait au lieu de rembourser chaque patient après une visite (pour les spécialistes qui y exercent ; médecin généraliste, kinésithérapeute, infirmier... Les visites chez les médecins spécialisés continuent à être remboursées). D’après l’Agence InterMutualiste (AIM), les maisons médicales coûtent autant à l’assurance-maladie que les prestations traditionnelles à l’acte. Mais, pour les patients, les soins dispensés dans les centres forfaitaires sont avantageux et même de meilleure qualité .
Il est évident que nous avons besoin de plus de soutien pour ce type de structure qui est disponible pour tout le monde, quels que soient les revenus. Les maisons médicales sont des structures avec des équipes pluridisciplinaires (infirmier.e.s, médecins, kinésithérapeutes, assistants sociaux, psychologues, etc.), ce qui permet une prise en charge globale du patient. De plus, elles agissent en première ligne. Cela permet parfois de déceler un problème avant qu’il n’empire et d’établir un suivi régulier par plusieurs spécialistes, en plus d’éviter des visites « inutiles » dans les hôpitaux.
Ces nouveaux centres s’avèrent également nécessaires pour absorber le manque menaçant de médecins traitants dans la ville. Dans un pays comme Cuba, où la médecine est gratuite et le taux de mortalité infantile l’un des plus bas du monde, on compte plus de 8 médecins pour 1000 habitants, par exemple.
Deux. Des hôpitaux accessibles et de bonne qualité
- Aujourd’hui, il devient de plus en plus dur de se faire soigner. D’un côté, les longues files d’attentes pour obtenir un rdv chez un spécialiste, de l’autre, la crainte de recevoir une facture salée à la sortie de sa consultation ou de son séjour à l’hôpital.
- Pour tous les médecins des hôpitaux qui dépendent du public, nous annulons les suppléments d’honoraires (supplément qui s'ajoute au montant des honoraires facturés par le médecin, à charge du patient). Au sein du CHR, nous voulons que les spécialistes s’en tiennent aux tarifs convenus avec les mutuelles.
- Nous limitons les montants importants pour les patients grâce au régime du tiers payant. Les médecins facturent directement l'intervention à la mutualité du patient, afin que celui-ci n’ait plus à avancer de l'argent pour des examens médicaux onéreux.
- Pour offrir des soins de qualité et accessibles à l’ensemble de la population, il faut du personnel en suffisance. Les soins, c’est du travail humain et pas à la chaîne. Nous investissons donc en premier lieu dans le personnel soignant. Nous veillons au respect des normes d’encadrement et maintenons tous les emplois (y compris remplacement des malades et des départs à la pension). Nous coupons dans le sommet salarial chez les directeurs généraux ou autres fonctions de direction. C’est une question de redistribution des moyens à une période où la direction impose des économies.
- Nous veillons à ce que le regroupement CHU-CHR n’entraîne pas la suppression de services de proximité, n’impacte pas l’accessibilité financière aux soins ni n’augmente la charge de travail du personnel, déjà durement éprouvé par l’austérité sur les soins et le COVID.
- Nous dressons un plan d’implantation des soins pour les différents campus afin que chaque hôpital de base reste accessible pour chaque Liégeois. La concentration au Mont Legia du CHC ne peut aller de pair avec une diminution de l’accès aux soins dans les quartiers.
- Lors de potentielles fusions entre hôpitaux, nous faisons prévaloir les meilleurs accords sociaux pour l’ensemble des hôpitaux. Nous ne voulons pas que, lors de fusions, des acquis soient abolis, ni pour les patients ni pour le personnel.
Plus d'informations
Aujourd’hui, se soigner devient de plus en plus difficile. De nombreuses personnes reportent des soins pour des raisons financières. Et quand on a besoin d’un rdv chez un spécialiste, il faut souvent attendre plusieurs mois pour pouvoir être reçu. Nous nous battons pour des hôpitaux accessibles à tous et qui délivrent des soins de qualité. Nous avons la chance sur la province d’avoir des hôpitaux publics qui jouent un rôle primordial, dont l’intercommunale CHR de la Citadelle. C’est à protéger absolument.
Nous rendons les soins de base accessibles pour chaque Liégeois. Nous dressons un plan d’implantation des soins pour les différents campus afin que chaque hôpital de base reste accessible pour chaque Liégeois. Nous garantissons des soins de deuxième ligne (médecins-spécialistes) accessibles et de qualité dans chaque région, en fonction des besoins de la population.
La santé est un droit et ne devrait pas dépendre de la grosseur du portefeuille. Nous garantissons des factures abordables. Pour l’hôpital de la Citadelle et ses différentes implantations, nous supprimons les suppléments d'honoraires (supplément qui s'ajoute au montant des honoraires facturés par le médecin, à charge du patient). Nous veillons à ce que tous les spécialistes du CHR respectent les tarifs convenus (convention). Nous limitons les montants élevés que les patients doivent payer pour les consultations et les examens dans le cadre du système du tiers payant.
Nous réduisons les salaires les plus élevés du PDG et des autres postes de direction.
Nous travaillons sur la continuité des soins dans le suivi des maladies chroniques et après l'hospitalisation. À cette fin, nous renforçons la coopération entre les spécialistes, les médecins généralistes et les autres acteurs par région.
Nous ne voulons pas de mise en concurrence entre les hôpitaux. La concurrence mène trop souvent à du gaspillage de moyens. Nous dressons un plan d’implantation des soins afin que chaque hôpital de base reste accessible pour chaque habitant de la région, avec l'ensemble de ses services comme la maternité, les urgences... En 2021, le réseau public Ellipse, regroupant 8 hôpitaux de la province de Liège a été créé. Il regroupe ainsi la Clinique André Renard, le Centre Hospitalier du Bois de l’Abbaye, le Centre Hospitalier Reine Astrid de Malmedy, le Centre Hospitalier Régional de Huy, le Centre Hospitalier Régional de Verviers, le CHU de Liège, l’hôpital de la Citadelle et ISoSL. Nous pensons que la collaboration entre hôpitaux dans le but d’offrir les meilleurs soins aux patients est en soi positif. Mais cela ne peut pas se faire dans une logique d’austérité et de rentabilité dont les patients et les travailleurs seront les victimes. Dans le cadre de cette dynamique et du regroupement CHU-CHR, nous ne voulons pas que des services soient supprimés, des acquis soient abolis, ni pour les patients ni pour le personnel.
Nous sommes à l’écoute des travailleurs. Ces dernières années ont été particulièrement dures pour le personnel hospitalier. Et c’était déjà le cas avant la crise du covid. Le PTB a soutenu le personnel de l'hôpital de la Citadelle (anciennement CHR) en action, en 2019, pour de meilleures conditions de travail, pour plus de moyens et plus de personnel. Des infirmières et médecins nous faisaient déjà part de la charge de travail qui devenait intenable. Ensuite est venue la pandémie. Une crise qui a brisé non seulement des vies et des familles, mais aussi des travailleuses et des travailleurs qui se donnent d’arrache-pied pour aider, soigner, et qui, malheureusement, doivent pallier les choix injustes de nos dirigeants politiques. Aujourd’hui, de nombreux services font face à un manque de personnel, avec pour conséquences des lits fermés et moins de temps à consacrer aux patients. La politique de non-remplacement des départs en pensions, des maladies, des crédits-temps augmentent encore la pression sur les travailleurs.
Et dans quoi la direction a-t-elle décidé de mettre du temps et de l'argent en 2022 ? Un nouveau logo. Et tout cela, sans concertation et sans discussion, dans le plus grand des secrets, pendant 2 ans ! Quand le personnel demande qu’on investisse dans les soins de santé, c’est de matériel en suffisance et de bras qu’il parle.
De plus, encore en 2020, la majorité PS-MR avait refusé de se positionner publiquement contre la délégation d’actes infirmiers à du personnel non qualifié, à l’hôpital de la Citadelle. Une décision dénoncée par les travailleurs du secteur comme étant non respectueuse de tous les efforts qu'ils ont consentis. La majorité PS-MR avait alors rejeté le débat, lorsque le PTB l’a mis sur la table au conseil communal de Liège, et l’avait renvoyé vers le Conseil d’administration de l’intercommunale, où il ne serait pas public. Pourtant, au sein même du conseil communal, ont eu lieu des débats publics sur des intercommunales dans le passé (comme le scandale Nethys-Publifin, par exemple). Un simple acte de démocratie. Cette question sur le CHR de la Citadelle avait été bloquée par la majorité.
Ces exemples montrent, encore une fois, à quel point les travailleurs du secteur ne sont pas écoutés, consultés, ni soutenus, mais aussi que la santé publique n’est pas une priorité. Pourtant, elle est centrale dans notre société. Renforçons-la aujourd'hui, parce qu'il y a urgence. Soulageons et désengorgeons les hôpitaux, en donnant plus de moyens au secteur, de manière générale. Dans les années à venir, suite aux mesures d'économie et à l’austérité sur les soins de santé qui est encore annoncée, il va falloir redoubler de soutien. C’est un choix politique pour mettre les besoins de la population au cœur des préoccupations. Pour y arriver, il va falloir dégager du financement. Il est urgent que le fédéral propose un autre financement, qui couvre les besoins des hôpitaux et sorte de la logique de rentabilité. Mais notre Ville a également un rôle à jouer pour maintenir ses institutions de soins publiques et les emplois qui y sont attachés et continuer d’offrir des soins de qualité au plus proche de la population.
Et nos soins de santé ne sont pas là pour enrichir quelques-uns. L’Intercommunale de Soins Spécialisés de Liège (ISoSL) a été créée en 1993 et emploie 2 700 personnes. Elle coordonne cinq hôpitaux spécialisés, douze maisons de retraite et 200 médecins. Il s’agit d’établissements spécialisés en psychiatrie, gériatrie, psychogériatrie, revalidation, soins palliatifs (Petit Bourgogne, Valdor, Pèrî, START-MASS, etc.).
Elle est financée essentiellement par l’INAMI et, dans une moindre mesure, grâce à la quote-part des patients (surtout dans les maisons de repos). Elle associe la ville de Liège et les communes d’Ans, Herstal, Visé, Awans et Bassenge. Mais aussi le CHR de la Citadelle, l’AISH, Ecetia, Ethias et Belfius.
Le PTB Liège avait relevé que les rémunérations, en 2016, du directeur (Eric Fiévez) et de la directrice adjointe (Martine Duckers) étaient de 314.934,96 €, soit 157.000€ chacun. Plus qu’un parlementaire (un député fédéral gagne en effet 87.790,20 € bruts par an plus 24.581,24 € de forfait (28% du salaire) pour les frais liés à l’exercice de sa fonction).
Au niveau du Conseil d’Administration, la présidente socialiste Maggy Yerna touchait 24.000€ par an et les 3 vice-présidents, dont André Schroyen (échevin liégeois cdH à l’époque) touchaient 18.000 euros par an. C’est beaucoup trop lorsque l’on connaît les besoins immenses du secteur. La diminution récente des jetons de présence de 287 à 205 euros bruts, car le montant de 287 était trop élevé depuis 2007, n’est que le sommet de l’iceberg qui montre une politique de self-service au lieu de service à la population.
Trois. Priorité à notre santé mentale
- Nous visons la suppression des listes d’attente pour une psychothérapie payable, afin que les patients aient accès à un suivi le plus rapidement possible.
- Nous investissons dans les centres de santé mentale. Dans ces centres, le prix des consultations est déterminé en fonction des revenus du patient.
- Nous cherchons à baisser au maximum le seuil d’accès aux psychologues, en termes financiers et en termes d’accessibilité. Par exemple, dans différents centres (plannings familiaux, maisons médicales, C.P.M.S...) et dans des organisations comme le CPAS, où les psychologues font aussi de la prévention. Il est important d’avoir des professionnels de la santé mentale dans différents lieux, mais aussi au plus près de gens, sur le terrain, à qui on ne doit pas forcément faire appel seulement lorsque la situation devient urgente.
- Nous voulons une campagne de sensibilisation sur la santé mentale au niveau de la ville, afin de briser le tabou et de faire connaître le projet.
- Les patients qui n’ont pas (ou peu) de moyens financiers, doivent aussi pouvoir consulter gratuitement.
- Nous accordons également une attention particulière aux groupes cibles vulnérables, par exemple en impliquant des experts ou des figures de liaison.
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Une approche commune et unifiée est également nécessaire pour les soins de santé mentale de notre ville. Dans ce cas de figure, la séparation est encore plus grande que dans les hôpitaux généraux. Il manque une analyse des besoins de la ville afin de guider l’offre. Nous ne voulons pas laisser durer cette situation, car les besoins augmentent.
Nous voulons nous atteler à cette hausse spectaculaire et nous améliorons à cette fin l’accès aux psychologues et aux soins mentaux. Il est grave qu’il soit de plus en plus difficile d’avoir à temps l’aide d’un psychologue des centres de santé mentale.
Quatre. Un plan dentaire pour Liège
- Nous demandons à la Ville de faire une cartographie des listes d’attente grandissantes chez les dentistes. Nous mettons à disposition l’information à qui on peut s’adresser.
- Dans les hôpitaux du CHR, nous organisons une offre de contrôle dentaire annuel par des dentistes conventionnés qui se tiennent au tarif mutualiste.
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Une visite annuelle chez le dentiste pour un contrôle dentaire est plus que souhaitable pour avoir une bonne dentition, mais elle diminue aussi le risque de pneumonie et de maladies cardiovasculaires. Au cours de la période 2019-2021, seulement 54 % des Belges se rendaient régulièrement chez le dentiste. Et 24 % s’y rendaient pour des soins préventifs. Par contre, 26 % ne consultent jamais de dentiste. Selon l’Agence InterMututaliste, le niveau de revenu constitue un facteur déterminant dans le recours aux soins dentaires : 42 % des Belges ne se rendent pas régulièrement chez le dentiste, à cause de leurs faibles revenus. En effet, soigner ses dents coûte cher et il faut souvent attendre longtemps pour avoir un rendez-vous.
Cinq. Que personne ne soit oublié
- Pour les personnes en situation précaire, nous voulons des soins avant même la première ligne, proposés par des services comme Médecins du Monde qui travaillent en « ligne 0,5 ». Ils sont là pour offrir un accès aux soins aux personnes qui n’en trouvent pas par nos canaux habituels.
- Les gens sans assurance maladie-invalidité ont également droit à des soins de qualité. Nous voulons que tant les patients que les médecins puissent plus facilement travailler avec « l’aide médicale urgente », une procédure qui semble à l’heure actuelle bien trop fastidieuse. Nous veillons à ce qu’ils soient repris par un médecin traitant fixe dans un plan de répartition qui doit garantir que l’afflux de ces patients soit largement réparti parmi les médecins.
- Chez ceux qui sont en difficulté, les problèmes de santé sont bien souvent plus larges que strictement médicaux. Pour cette raison, nous optons pour un réseau de pointe de santé sociale.
- Nous soutenons activement le travail des infirmières de rues à Liège, et collaborons avec ce réseau pour éradiquer la pauvreté et le sans-abrisme dans notre ville.
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Nous nous soucions davantage de la pauvreté, tant pour les soins que pour la prévention. La pauvreté rend malade. Dans les grandes villes, plus de 10 % des personnes avec un statut socio-économique modeste et faible déclarent que leur état général de santé est mauvais. Chez les autres participants, ce chiffre est en moyenne de 2,6 %.
Le CPAS ne s’attarde pas assez sur ce problème. Le relais santé n’a pas les moyens de répondre à ces demandes. Des médecins constatent que l’accès à l’aide médicale urgente est plus difficile. Davantage de demandes sont refusées.
Enfin, nous voulons soutenir activement le travail des infirmières de rue avec les personnes sans-abri. Leur travail sanitaire est plus que nécessaire, auprès de personnes qui n’ont parfois plus vu de soignant depuis des années. Mais elles jouent aussi un rôle social essentiel pour aider ces personnes à trouver un logement, sortir de la rue et reprendre leur santé et leur vie en main. Pour cela, nous voulons collaborer avec ces professionnels afin d’éradiquer la pauvreté et le sans-abrisme à Liège.
Six. Lutter contre la toxicomanie
- Des salles de consommation avec du matériel sécurisé et un encadrement professionnel, pour lutter contre la consommation de rue et la transmission de virus.
- Des moyens pour plus de centres pluridisciplinaires, d’accompagnement des toxicomanes et de soutien aux familles.
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Depuis 2015, une salle de consommation a été ouverte à Liège. Or, la majorité PS-MR n'a jamais fait de bilan régulier de cette structure. Il a fallu attendre plusieurs années, pour avoir un retour, et ce n’est pas sérieux. Car cette problématique est réellement inquiétante et dangereuse, non seulement pour les personnes toxicomanes, mais également pour tout le reste de la population.
Dans cette salle de consommation, il est possible d’utiliser du matériel sécurisé, pour réduire les risques sanitaires (pour les consommateurs et le reste de la population) et d’avoir un accompagnement professionnel. L’objectif est de réduire la consommation de ces personnes, mais également de lutter contre la toxicomanie « de rue ».
Le PTB apporte son soutien à ce type de centres, car il faut permettre aux patients de ne plus consommer d’héroïne de rue et en rue, et ainsi diminuer les pires effets de l’assuétude, à savoir les overdoses, la transmission d’hépatites B et C ou du VIH, le recours à la criminalité et la dégradation de la santé mentale.
La salle de consommation offre non seulement des conditions sanitaires décentes, mais, surtout, elle permet de nouer un contact avec ces consommateurs en vue de les raccrocher à un programme de substitution, comme l’explique le criminologue André Lemaître (ULiège), ex-directeur du projet Tadam.
Ce type de dispositif s’inspire d’expériences menées dans d’autres pays, qui ont toutes été couronnées de succès. C’est le cas en Suisse, qui a fait œuvre de pionnière dès 1986, et d’une dizaine d’autres pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Espagne, le Canada ou encore l’Australie. Ces pays comptent des dizaines de salles. En France, l’Assemblée nationale a récemment permis l’ouverture de ces salles, Paris et Strasbourg ont ouvert la marche, à la satisfaction des associations qui s’occupent de ce public particulier. Ces salles ont fait leurs preuves en matière de réduction des risques ; des études sont parues à ce sujet dans plusieurs publications médicales et scientifiques et montrent que ces salles n’entraînent ni une augmentation des usagers ni la fréquence de consommation.
D’après une étude de l’Institut Français Iserm, l’accès à ces structures permet d’améliorer la santé de ces personnes et de diminuer les passages aux urgences (ce qui diminue des coûts médicaux importants). Les injections et le nombre de seringues abandonnées dans l’espace public diminuent également.
Cet espace dédié aux personnes toxicomanes est un premier pas et devrait s'étendre pour une meilleure prise en charge de cette problématique.
De plus, il est important de développer davantage de centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, mais également de fournir plus de moyens pour ceux déjà existants. Ces lieux permettent de faire le point sur la situation de la personne avec un professionnel. Une équipe pluridisciplinaire permet un accompagnement global. Plusieurs solutions y sont proposées (sevrage ambulatoire, hospitalisation, etc.). De plus, l’entourage est également pris en charge (un accompagnement est proposé, par exemple sous forme d’entretiens réguliers ou de groupes de parole).
Pour cette raison, nous souhaitons aussi soutenir et garantir de bonnes conditions au personnel qui travaille dans ce centre. Jusqu’en 2023, le personnel pouvait être poursuivi en justice, sur base d’une loi de 1921, pour « facilitation de l’usage de la drogue ». Heureusement, ce n’est plus le cas. Nous avons soutenu avec le PTB le texte du ministre fédéral de la Santé en ce sens.
Une ville de culture
Liège foisonne de créativité artistique. Que ce soit en rue, en salle, en musique, en peinture, en théâtre de tous temps, bénévoles ou professionnels, la Cité ardente regorge de talents et de richesses artistiques. Nous aspirons à une politique qui rende les loisirs, le sport et la culture populaires dans le vrai sens du terme : accessibles à tous, et avec la participation de tous. L’art, la culture et les loisirs permettent l’épanouissement des enfants, des jeunes et des adultes et élargissent leur réseau social. La culture ne doit pas être un marché, il faut trouver un sain équilibre entre, d’une part, l’événementiel et, d’autre part, une offre culturelle à la portée de tous les habitants de la ville. Nous soulignons l’importance de l’art dans les musées, théâtres et salles de concert. Nous voulons aussi le faire entrer dans les écoles, les établissements de soin, les quartiers, les rues et les espaces publics. Nous voulons également favoriser une culture démocratique et à dimension humaine où chacun, peu importe son origine, peut vivre et exprimer sa propre culture. Nous prenons parti pour une culture populaire et progressiste. Une culture qui encourage l’esprit critique, la solidarité, l’entraide et qui interroge le présent.
Pour cela, il faut donner des moyens de vivre décents à nos artistes afin qu’ils ne dépendent pas uniquement du bon vouloir du « marché » pour savoir si oui ou non une œuvre a le droit d’exister. Il faut aussi des espaces pour pouvoir s’exprimer. Qu’est ce qu’une société qui n’octroie comme seul « statut » à ses artistes que celui d’être reconnu comme chômeurs ? Un « statut » de plus en plus mis sous pression par de multiples contrôles afin d’en chasser les artistes. Or, pour créer, il faut du temps, de l’espace, de la liberté. Les pouvoirs publics en général, liégeois en particulier, doivent jouer un rôle plus important pour garantir ces conditions.
Un. Un meilleur accès à la culture
- Nous investissons davantage dans la culture et l’art à dimension humaine : accessibles et abordables.
- Nous rendons les musées liégeois accessibles gratuitement. S’ils peuvent le faire à Londres, nous le pouvons aussi.
- Nous élargissons l’offre et abaissons les prix autant que possible dans le volet social de l’offre culturelle, par exemple l’article 27 pour tous les allocataires sociaux et petits revenus.
- Nous diversifions la programmation de nos centres culturels pour qu’ils s’adressent à toutes les couches de la société. Nous engageons des programmateurs venant de différents horizons pour que tous les habitants de la ville bénéficient d’une offre culturelle riche et dans laquelle ils peuvent se reconnaître.
- Nous enseignons l’art et la culture dans nos écoles, pas seulement dans le cadre d’excursions, d'activités extra-scolaires, mais comme une partie intégrante du programme en accordant une attention particulière à la diversité culturelle. Nous intégrons toutes les disciplines artistiques dans cette offre avec des enseignants formés et des cours appropriés.
- Nous impliquons les artistes dans les quartiers, en concertation et collaboration avec les habitants, à qui nous permettons l’accès aux pratiques artistiques.
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L’accès à l’art et à la culture est encore trop difficile pour de trop nombreux habitants de notre ville, l’augmentation du prix des activités culturelles est un frein réel. La langue peut aussi être un obstacle important, ou l’appartenance à une minorité ou à une catégorie défavorisée que la programmation ignore.
Les subsides ne sont pas seuls à pouvoir améliorer cet accès, pensons aussi à la digitalisation des réservations ou à l’accessibilité en transport en commun à des heures plus tardives.
Londres a voulu augmenter la fréquentation des musées nationaux en rendant l’entrée gratuite. Ça a été un véritable succès. Depuis 2001, le British Museum, la Tate Modern, la National Gallery et quatre autres musées ainsi que des centres culturels sont accessibles gratuitement et la fréquentation a augmenté de plus de 10 %. Ce sont surtout les pensionnés qui en ont profité, mais également les travailleurs non qualifiés. Avec l’augmentation du nombre de visiteurs, certains ont découvert un intérêt évident, une passion et ont invité leur famille, amis, voisins... pour d’autres visites, concerts, et représentations.
Le PTB Liège s’est ainsi par exemple inquiété de l’avenir de l’Archéoforum de Liège, une infrastructure monumentale de 84 x 44 mètres, en dessous de la place Saint-Lambert. De la Préhistoire aux périodes les plus récentes, chaque étape de la riche histoire de Liège s’y trouve illustrée par des vestiges archéologiques. Mais le constat est malheureusement toujours là : le musée peine à attirer un grand nombre de visiteurs et stagne à 18.000 visiteurs par an. Nous nous étions opposés à la réduction du nombre de guides de 5 à 2,5 postes. Actuellement il y a 2 équivalents temps plein et des étudiants. La réduction de personnel a été justifiée par la Ville par la mise en place de tablettes numériques. Il nous semble justement que ces guides sont indispensables pour rendre vivante une visite du site : suivre sur une tablette numérique ne remplace pas l'échange avec le visiteur pour susciter sa curiosité, pour questionner sa compréhension de l'histoire ou simplement pour répondre à ses interrogations. C’est primordial en matière d’emploi également.
Concernant l’accessibilité à la culture, nous sommes aussi régulièrement intervenus pour dénoncer la politique tarifaire des Ardentes, bien trop chères pour permettre aux jeunes Liégeois d’y participer facilement. Qu’a répondu le bourgmestre aux interpellations de notre conseiller communal Mehdi Salhi ? « Les jeunes qui veulent aller aux Ardentes n’ont qu’à y travailler ». C’est inacceptable.
Deux. Des moyens et espaces suffisants pour les acteurs de l’art et de la culture
- Nous ne travaillons pas que sur base d’appels à projets, mais faisons aussi confiance aux acteurs culturels pour qu’ils organisent leur fonctionnement à plus long terme. Nous favorisons les contrats programmes avec de véritables moyens financiers et humains.
- Nous fournissons un accompagnement et une aide administrative aux institutions culturelles qui le souhaitent.
- Nous voulons des infrastructures dans les quartiers, où les jeunes peuvent développer leur créativité artistique, l’écriture, la peinture ou la musique.
- Nous mettons en place un réseau urbain d’expression avec des dizaines de murs d’expression libres à Liège pour faire du graffiti et valoriser l’art urbain.
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L'enveloppe budgétaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne permet pas une réelle politique culturelle populaire et démocratique. Nous appuyons les demandes du secteur concernant les aides à l'équipement technique, système de ventilation, chauffage, etc. Nous pensons notamment aux collectifs Le Mensuel, le Théâtre Arlequin, le Corridor, la Chaufferie ainsi que les petites structures et ASBL très accueillantes et souvent gratuites et qui nécessitent un accompagnement financier adapté à leurs besoins. Il leur est devenu presque impossible d’assurer leur fonctionnement à long terme, leur pérennité est en danger. Le maintien des subventions structurelles est une question de survie pour nombre d’associations et de professionnels. Les petites structures ne peuvent être pénalisées et les subventions doivent être augmentées. Nous voulons sortir du système « Appel à projet », aussi énergivore qu’aléatoire. Ce temps qui file actuellement dans la paperasse, c’est du temps qui n’est pas consacré aux projets artistiques et culturels.
Le PTB soutient les actions de Still Standing et les revendications de Solidarité Culture Liège : « la mise en place d’une politique culturelle transparente et à l’écoute des réalités du terrain, la publicité du budget culturel et de l’attribution des subsides, la création d’un véritable guichet d’informations dédié à la culture ».
Le secteur culturel et artistique réclame la création d’un véritable échevinat de la Culture avec une politique culturelle adéquate, avec un budget conséquent, du personnel en suffisance afin de répondre aux demandes et aux défis pour une grande ville de près de 200 000 habitants.
Lors de la crise du COVID, nous sommes d’ailleurs intervenus à plusieurs reprises au Conseil communal (22 octobre 2020, 22 avril 2021, 26 juin 2021) et au Conseil provincial (28 octobre 2020) pour soutenir le secteur culturel et associatif liégeois mis à mal par la crise. Ce secteur très dynamique a eu besoin d’aides pour les installations d’aération et pour le chauffage.
En tant que ville de culture, nous voulons aussi que la Ville elle-même s’engage à octroyer des moyens suffisants pour les acteurs de l’art et de la culture afin qu’ils puissent se consacrer au processus créatif au lieu de passer leur temps à faire du financement participatif ou la course aux appels à projet.
Trop souvent, le milieu de la culture court derrière une fréquentation et une rentabilité élevées. Nous voulons contrer cette dynamique qui contraint ce secteur à adapter la programmation à la fréquentation et à la rentabilité. Le domaine de la culture ne se limite évidemment pas aux grandes structures les plus connues. Il faut considérer leurs actions, le public qu’elles touchent et le fait qu’elles donnent ou non un rôle important à l’art et aux artistes. La transparence dans l’attribution des subsides est primordiale et doit être équitable ; les petites structures centrées sur le local sont pourvoyeuses d’emploi mais aussi d’expériences et d’accompagnement pour les jeunes artistes. Elles sont aussi une vie indispensable à la santé de la culture liégeoise.
Et il faut des espaces suffisants pour les acteurs de l’art et de la culture. Pour cela, une vision et une volonté politiques sont nécessaires, mais, malheureusement souvent absentes. Dernièrement, la mise en vente du bâtiment des Chiroux a à nouveau démontré cette absence de vision de nos autorités publiques pour le secteur culturel, et leur préférence à brader nos outils publics aux promoteurs les plus offrants. Heureusement, les citoyens se sont mobilisés et organisés pour revendiquer un autre projet pour le bâtiment des Chiroux. Le collectif « We are Chiroux » a vu le jour et à réussi à imposer une autre vision. Finalement, sous la pression populaire, la Province de Liège à renoncé à la vente du bâtiment. C'est une belle victoire de la mobilisation du collectif, car c'est bien grâce à sa ténacité que nos Chiroux échappent aux barons de l'immobilier. Le collège provincial a finalement décidé que les services provinciaux occuperont une partie des lieux, et il a ouvert la porte à la co-construction d'un projet culturel sur une autre partie du bâtiment avec l'organisation d'un concours.
Trois. Respect pour les travailleurs de l’art et de la culture
- Nous investissons dans des postes de concierge, de personnel de cafétéria, d’ouvriers qualifiés, personnel d’entretien, régisseur, costumier… Les pouvoirs publics ont trop économisé sur ces postes ces dernières années. Nous assurons des emplois dignes au lieu de statuts précaires.
- Nous favorisons l’insertion professionnelle des jeunes artistes sortant de nos écoles supérieures (ESA), en les engageant dans les institutions culturelles liégeoises (Théâtre de Liège, Orchestre philharmonique, Opéra, Le Boverie, etc).
- Nous attirons l’attention sur une charge de travail raisonnable pour les travailleurs du secteur de la culture et en assurons le respect.
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Nous voulons que les employeurs du secteur traitent leurs travailleurs avec respect et prennent des mesures proactives contre l’augmentation de la charge de travail qui découle d’années de coupes budgétaires, en engageant du personnel supplémentaire, surtout en période culturelle dense, festivals, tournages.
La défense d'un vrai statut d’artiste sortirait de la case chômage. Un statut de plus en plus mis sous pression par de multiples contrôles en tous genres afin de chasser les artistes de ce statut. Or, pour créer, il faut du temps, de l’espace, de la liberté. La défense de ce statut est évidemment une compétence fédérale, les députés PTB sont déjà intervenus à de multiples reprises sur le sujet au parlement fédéral. Ces dernières années, des dizaines d’artistes à Liège se sont vu signifier la fin de leur droit par une interprétation plus restrictive de la part du FOREM. Grâce à la mobilisation des artistes et des syndicats, une réforme dudit statut a été obtenue, mais le gouvernement de la Vivaldi tente de rendre l’accès au statut pour les jeunes artistes plus difficile et, pour les autres, le maintien du statut s’est complexifié. Nous maintenons la pression sur ce dossier afin que la reconnaissance d’un vrai statut d’artiste soit une réalité. Nous entendons par « artiste » tous les travailleurs nécessaires à une création artistique, du régisseur au costumier, metteur en scène, éclairagiste, roadie...
Quatre. Respect pour les bénévoles
- Nous valorisons le statut de bénévole en prévoyant un encadrement, une formation, un soutien suffisant et reconnaissons leur nécessité pour le secteur associatif et culturel.
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Les loisirs organisés locaux et accessibles reposent souvent sur des bénévoles. Pensons aux clubs sportifs locaux, clubs de randonnées, associations musicales et troupes de théâtre amateurs, mouvements de jeunesse, associations de personnes âgées… La politique de la Ville doit bien davantage soutenir le travail bénévole au lieu de considérer les associations comme les exécutantes de la politique des autorités communales. Les moyens et l’énergie nécessaires sont modestes comparés aux grands projets de prestige. D’innombrables associations et groupes doivent rassembler des fonds en organisant le financement participatif, des soirées de soutien, des ventes de pâtisseries, des fêtes, des appels à projet. Organiser des soirées devient difficile aussi en raison du manque de salles de qualité à un prix abordable, voire gratuites.
Nous défendons le bénévolat, car nous savons qu’il enrichit la société. Nous sommes aussi attentifs à ne pas supprimer des emplois réguliers pour les remplacer par des bénévoles, ce qui est une solution d’économie qui, à terme, dessert la culture et fragilise les emplois dans le secteur.
Prévoyons un encadrement, une formation, un soutien suffisant et reconnaissons leur nécessité pour le secteur associatif et culturel.
Cinq. Un réseau dense de bibliothèques en ville et un accès aux livres numériques
- Nous garantissons un nombre suffisant de bibliothèques dans tous les quartiers de la ville. Actuellement, il y a 12 bibliothèques communales pour 29 quartiers. La bibliothèque communale d’Angleur n’a toujours pas retrouvé de locaux dignes de ce nom, deux ans après les inondations de l’été 2021. Celle d’Outremeuse a disparu avec les travaux à la piscine. Avec le déménagement de celle des Chiroux à Bavière au B3, il ne reste plus aucune bibliothèque communale au centre-ville.
- Nous facilitons l’accès aux bibliothèques tant pour les jeunes que pour les personnes handicapées, les personnes âgées, les nouveaux arrivants, à ceux qui sont illettrés ou touchés par la fracture numérique. Nous ouvrons les bibliothèques à des services spécifiques tels que des écrivains publics.
- Nous investissons dans la diversité culturelle des catalogues de livres. Les moyens actuels doivent servir à garantir une offre plus large.
- Nous voulons aussi développer l’accès des Liégeois à une large gamme de livres numériques.
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Il y a aujourd’hui 12 bibliothèques communales pour 29 quartiers. C’est trop peu. D’autant plus que la bibliothèque d’Angleur est toujours sans local et ce, depuis les inondations de l’été 2021. La bibliothèque d'Outremeuse, accolée à la piscine communale, a disparu lors des travaux à la piscine. De plus, avec le déménagement de la bibliothèque des Chiroux à Bavière, il n’y a plus aucune bibliothèque communale au centre-ville.
Le personnel professionnel et dévoué de ce service essentiel à la population se sent comme le parent pauvre de la culture à Liège.
La bibliothèque remplit des fonctions importantes, qui la définissent comme telle. Une bibliothèque est d’abord un espace où les gens peuvent se rencontrer et organiser des activités. C’est un lieu pour les personnes victimes de la fracture numérique, où trouver du soutien et l’accès à des ordinateurs et des écrivains publics. La richesse d’une bibliothèque s’évalue aussi quant à la diversité de son catalogue. Vient ensuite l’expertise : le personnel sur place qui possède des connaissances spécifiques. Dernier aspect, l’ancrage local. Les liens avec les associations culturelles évidemment, mais aussi avec le milieu de l’enseignement et les services sociaux. La fermeture d’une bibliothèque touche toujours d’abord les couches sociales les plus vulnérables, les moins mobiles et qui maîtrisent le moins les technologies digitales.
Dans cette optique, le déménagement de la bibliothèque des Chiroux retient toute notre attention. À lire les interventions de toute sorte consacrées à cet événement de taille, à entendre l’avis de l’un ou l’autre employé des bibliothèques, une chose ressort avec évidence : il est souvent question d’urbanisme et d’architecture au sujet desquels les commentaires vont bon train, dans un sens ou dans l’autre, mais pas de « lecture publique ». À force de ne voir nulle part l’expression « lecture publique » exprimée d’une manière ou d’une autre, on reste avec une question simple : à quelle sauce sera mangée, effectivement, la bibliothèque, ses livres et ses lecteurs ? La « lecture publique » est pourtant une conquête démocratique fondamentale, le résultat d’un combat populaire. Dans le partage des connaissances, du savoir, des arts, celui de la lecture fut l’une des dimensions majeures des luttes émancipatrices et révolutionnaires du siècle dernier. À cet égard, la situation en centre-ville de la Bibliothèque des Chiroux avait pleinement son sens et son déménagement à la périphérie, soi-disant proche, un danger potentiel. Si l’idée de décentraliser la culture est en soi nécessaire, indispensable, afin de faire vivre ou revivre les quartiers, si elle est, dans l’absolu, un gage, parmi d’autres, d’une démocratie active, il est clair qu’en l’espèce, il ne s’agit pas de cela. On ampute le centre-ville d’une activité majeure pour la replacer en des lieux excentrés.
Nous suivons de près ce dossier et plaidons pour le maintien d’une bibliothèque de taille au centre-ville.
En parlant de décentralisation justement, nous plaidons pour le maintien de l’ensemble des bibliothèques de quartier et l’ouverture d’une bibliothèque dans chaque quartier et l'engagement de personnel compétent. Nous plaidons pour des heures d’ouverture accessibles à des personnes qui travaillent. Nous étudions aussi la possibilité d’ouvrir de nouvelles antennes, comme dans le quartier Sainte Marguerite par exemple.
Nous voulons aussi développer un large catalogue de livres numériques.
Six. Davantage de salles de qualité
- Nous louons les salles de la ville à des tarifs démocratiques, voire gratuitement pour les organisations et les associations culturelles.
- Nous ouvrons le patrimoine urbain et les écoles aux organisations, aux artistes et aux expériences.
- Nous découvrons des alternatives créatives locales aussi pour les activités de quartier.
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Liège manque cruellement de salles publiques de qualité et abordables financièrement pour l’organisation d’événements socioculturels. Le plus souvent, la réservation d’un local prend des mois. Nous plaidons pour que la Ville assure elle-même une offre large et de qualité de salles accessibles, voire gratuites.
Il faut également veiller à ce que les artistes aient des espaces de travail suffisants. De bons exemples existent, comme La Chaufferie, Le Corridor, Jacadi…. Les salles d’exposition font aussi défaut pour les travaux expérimentaux et autres qui ne sont pas proposés dans les galeries privées. Elles permettraient à des formes diverses d’expressions artistiques nouvelles de trouver leur place, comme par exemple les ateliers temporaires mutualisés en soutien à la création (Rhiz[H]ome-CRC) et (Jacadi-CRC).
Nous voulons prendre à bras le corps le problème de bâtiments inoccupés (voir chapitre « Une ville où chacun est bien logé »). Commençons par utiliser les bâtiments commerciaux vacants pour organiser des expositions et des représentations en collaboration avec les habitants du quartier.
Sept. Pas de salles de complexes de cinéma multisalles supplémentaires
- Nous ne mettons pas en danger les salles de cinéma présentes au centre-ville.
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Liège a la chance d’avoir sur son territoire des salles de cinéma qui se trouvent encore dans son centre-ville. Elles sont notamment gérée par l’ASBL « Les Grignoux » qui met également à la disposition du public des films moins visibles dans le circuit purement commercial. L’établissement de nouvelles salles mettrait en danger les salles encore présentes au centre-ville. Le PTB soutient les projections de films dans les quartiers, en salle ou en extérieur. Cela contribue à rapprocher le citoyen du cinéma et de la culture et crée du lien et de la dynamique dans les quartiers.
Une ville accueillante pour les enfants
La ville de Liège compte près de 32.000 enfants en dessous de quatorze ans. C’est un peu plus qu'un habitant sur 6. Nous voulons faire de Liège une ville accueillante pour les petits, une ville qui les prend en considération, comme des citoyens à part entière. Les plus jeunes ont des droits sur la ville. Non pas plus tard, en tant qu’adultes, mais maintenant.
Nous voulons une ville où les autorités organisent elles-mêmes un accueil de l’enfance de qualité. Une ville où les petits peuvent tirer parti de l’espace public et de l’infrastructure de façon autonome et en toute sécurité. Une ville avec une offre de loisirs diversifiée, verte et accessible. Dans une ville accueillante pour les enfants, il y a un dialogue constant entre politiques, société civile et les enfants eux-mêmes. La participation des enfants garantit un flux continu d’idées et d’opinions.
Dans une ville qui prend en compte le bien-être des enfants, non seulement les lieux de loisirs sont de qualité, mais également les écoles. Il est essentiel que nos plus jeunes concitoyens grandissent dans un environnement qui leur permet d’apprendre correctement ; des écoles en bon état, des cours de récréation vertes et, surtout, des repas de qualité gratuits.
Un. Renforcer et développer l’accueil public de l’enfance
- Nous engageons assez de puéricultrices dans les crèches, afin de répondre aux normes ONE d’au moins 1 puéricultrice pour 7 enfants, selon les besoins (l’âge des enfants, leur santé...), ainsi que pour assurer une réserve en cas d’absence ou de manque de puéricultrices.
- Nous voulons un accueil de l’enfance communal de qualité, avec une bonne infrastructure. Un accueil urbain 2.0 qui montre l’exemple en matière de qualité d’accueil.
- Le personnel doit être professionnel, avec un emploi stable, statutaire et correctement rémunéré.
- L'offre des crèches doit s'adapter à la flexibilité accrue (par ailleurs regrettable) demandée par une grande partie du patronat. Il faut élargir les heures d'ouverture des crèches (de 5h à 21h pour 25 % des lits) et offrir également un accueil le samedi.
- Une halte-garderie par quartier, accessible à tous (par exemple, projet Bébébus).
- Un service de garde-malade communal pour les enfants de moins de moins de 3 ans
- Un accueil accessible financièrement à tous, via une meilleure progressivité de la contribution liée aux revenus.
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Les enfants entre zéro et six ans tirent un immense profit d’une offre stimulante d’accueil, d’un appui pédagogique et de l’école maternelle, que ce soit dans leur développement cognitif ou sur le plan social et sur celui de la santé. Quand ils sont exclus dans leur petite enfance de services de qualité, même les enfants les plus doués de milieux défavorisés ont des prestations en dessous de la moyenne.
La Ville a fait un effort de rattrapage en ce qui concerne le nombre de places d’accueil pour les enfants, mais cela reste en dessous des besoins. Comme elles le disent elles-mêmes, les autorités communales ne sont pas capables de répondre à la demande croissante. Celles et ceux qui ont des enfants ont fait l’expérience de ces carences : concilier le travail (ou la recherche d’emploi) et l’éducation, la garde ou l’accueil de ses enfants ne se fait pas sans difficulté. Les entreprises demandent de plus en plus de flexibilité avec des horaires de plus en plus variables. Et ceci, alors que les places d’accueil pour la petite enfance sont insuffisantes. Ce sont les femmes qui sont le plus souvent touchées par ce manque d’offre. La situation est d’autant plus préoccupante que Liège est une des villes de Wallonie qui connaît le plus haut taux de familles monoparentales. On se retrouve ainsi devant des pièges à l’emploi qui voient des jeunes femmes avec enfants dans l’impossibilité de chercher un emploi parce qu’elles doivent assumer la garde de leurs enfants et qu’elles ne parviennent pas à trouver une place dans une crèche.
C’est pourquoi nous investissons dans les crèches communales. Nous avons d’ailleurs soutenu, et continuons à le faire, le juste combat des plus de 300 puéricultrices de la Ville de Liège dans leur demande de remplacement des absents dans les différentes crèches de la ville. En mai 2022, la crèche de Grivegnée ferme pendant plus d’un mois par manque d’effectif, du jamais vu. Le mois suivant, c’est tout le service des grands de la crèche de Kinkempois qui ferme à son tour. De nombreux témoignages de puéricultrices de pratiquement toutes les crèches de la Ville nous reviennent. Partout le même problème : sous effectif et beaucoup trop peu de remplacements des absentes avec des conséquences directes sur les conditions de travail, mais aussi sur l’accueil de nos petits. Dès le mois de mai 2022, le PTB, par la voix de Raoul Hedebouw, relaye ce combat et ce gros problème dans nos crèches, pourtant présent depuis des années sans aucune prise au sérieux de l’échevin alors en charge, Pierre Stassart (PS). Les puéricultrices sont venues à l'hôtel de Ville à cette occasion pour appuyer leur combat lors du conseil communal. Le mois suivant, c’était à Sophie Lecron, cheffe de groupe PTB, de revenir sur le sujet car d’autres crèches tiraient encore la sonnette d’alarme. L'échevin Jean-Pierre Hupkens PS, alors en charge, continue de minimiser totalement la situation et de se contenter de rencontres pour connaître enfin ce qui se passe sur le terrain. Nous avons dû revenir de nombreuses fois sur le sujet au conseil communal de Liège pour faire avancer le collège qui continue de minimiser et de ne pas communiquer avec les travailleuses. En 2022, enfin, des remplaçantes sont recrutées par la Ville et un pot de recrutement est constitué, soulageant un peu, sans que cela suffise, les services. Et il aura fallu attendre 2023 pour que le collège pense à organiser enfin un système de puéricultrices de garde, comme cela se fait dans d’autres secteurs, pouvant remplacer rapidement les absences, même de courte durée. C’est une demande syndicale depuis des années. Quel combat de longue haleine pour quelque chose qui semble évident : de bonnes conditions de travail dans les services publics, un service public de qualité, ici pour nos tout-petits.
De plus, pour répondre à la flexibilité demandée par une grande partie du patronat, l'offre des crèches doit s'adapter en partie à la flexibilité du monde du travail. Nous voulons élargir les heures d'ouverture des crèches (de 5h à 21h pour 25 % des lits) et également proposer un accueil le samedi. Des embauches supplémentaires doivent accompagner ces élargissements des heures d’ouverture.
Lors de la précédente législature, nous avons également proposé d'étudier la possibilité de mettre en place le projet Bébébus tel que pratiqué dans plusieurs communes environnantes. Il s'agit d'une halte-garderie itinérante. Permettant aux parents de faire garder leur enfant (0-3 ans) une journée. Une offre qui permet de se rendre à un entretien professionnel ou de souffler un peu. Les communes qui ont mis cela sur pied mettent à disposition les locaux du Bébébus et les parents participent à hauteur de 5€. Nous pourrions commencer par les quartiers les plus éloignés du centre-ville, comme Wandre, Jupille, Grivegnée, Sclessin, Rocourt… Cette mesure pourrait soulager un grand nombre de parents.
Deux. Loisirs et espace public
- La Ville doit prévoir suffisamment d’espaces de jeu, avec de la verdure et des toilettes publiques gratuites, dans tous les quartiers de Liège.
- Au minimum 3 % d'espaces de jeux en plein air. Dans chaque quartier résidentiel et en fonction de la densité de la population.
- Nous veillons à offrir aux petits des possibilités vastes et accessibles dans tous les squares de la ville : gratuitement et sans inscription.
- Nous envisageons le développement d'espaces récréatifs couverts pour l'hiver et soutenir des espaces adaptés aux plus petits (0-3 ans).
- Étudier les possibilités d'élargir le concept de « La rue aux enfants » à différents quartiers.
- Nous travaillons à un plan pour verduriser les cours de récréations dans les écoles de la Ville.
- Nous développons des loisirs axés sur l'apprentissage de la coopération. La solidarité doit être au centre des relations et non pas la concurrence.
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C’est en jouant que les enfants acquièrent non seulement de la motricité, mais aussi des aptitudes sociales. Nous voulons développer des loisirs axés sur l'apprentissage de la coopération. La solidarité doit être au centre des activités et des relations, comme le propose notre mouvement de jeunesse, Les Pionniers, qui réunit des enfants et des adolescents de 6 à 16 ans des quatre coins de la Belgique. Leurs camps d’été et activités permettent aux enfants de découvrir de manière ludique le monde qui les entoure et de s’épanouir dans tous les domaines.
En ville, beaucoup d’enfants grandissent dans des appartements ou de petites maisons sans jardin. Il est donc important qu’ils puissent jouer gratuitement près de chez eux. C’est ainsi qu’ils se font des copains dans le quartier et que le lien entre le quartier et les enfants devient plus solide. Nous voulons qu’il y ait une aire de jeu à moins de 300 mètres pour chaque enfant de chaque quartier.
Permettre aux enfants de se dépenser et jouer dans des aires de jeu avec une infrastructure de qualité et de la verdure contribue à leur bon développement.
En termes de loisirs, la Ville doit également réfléchir à développer l'offre d'espaces récréatifs couverts publics pour les jours de mauvais temps. Et avoir une attention particulière pour les lieux pour les 0-3 ans. De plus, le concept de « Rue aux enfants », qui existe dans quelques rues à Liège et à certaines périodes de l’année, pourrait être élargi à un plus grand nombre de rues et à des moments plus réguliers (des jours et heures spécifiques pendant la semaine et le week-end, plus longtemps pendant les vacances, etc.).
Enfin, nous voulons sérieusement travailler à amener plus de verdure dans les cours de récréation des écoles, mais également à permettre aux classes de faire plus de sorties à l’extérieur dans la nature. Non seulement, la nature procure un bien-être physique et mental aux enfants (et aux adultes aussi, d’ailleurs), mais, en plus, elle favorise le développement du cerveau et la créativité des plus jeunes. Les enfants qui sont en contact quotidien avec la nature sont également moins souvent malades.
Nos écoles sont trop nombreuses aujourd’hui à n’être que du béton. Ce n’est agréable ni pour les enfants, ni pour les enseignants qui passent la journée en classe. Au contraire, des espaces de pelouse, davantage d’arbres, voire des zones de potager seraient bénéfiques pour les moments de récréation des enfants. Cela pourrait avoir une visée pédagogique et améliorerait la qualité de l’air en ville et le bien-être.
Évidemment, nos bâtiments doivent également être en bon état ; ils doivent être chauffés correctement en hiver, entretenus et réparés lorsqu’il y a des fuites d’eau, fissures et autres dégradations, etc. Pour cela, il faut investir massivement dans un enseignement de qualité. Nos enfants ont le droit à des conditions de qualité pour apprendre et s'épanouir. L’offre de repas chauds de qualité gratuits est une évidence à cet égard.
En avril 2023, grâce à la pression de nos élus communaux, l’échevin de l’Instruction publique a rentré un dossier pour obtenir un financement régional pour des repas chauds gratuits dans 26 écoles communales à faible indice socio-économique. Cela concerne les élèves du maternel et des deux premières années du primaire. Mais nous pensons qu’il faut aller plus loin : c’est un enjeu pour l’égalité des chances mais aussi pour la santé et le bien-être. À Liège, un enfant sur quatre vit dans la pauvreté. Et la précarité alimentaire est une réalité qui touche de plus en plus d’enfants : 1 sur 10 saute au moins un repas par jour, 1 sur 5 arriverait à l’école le ventre vide. Les pouvoirs publics doivent rendre les repas chauds accessibles et il faut élargir cette mesure à l’ensemble des écoles de la Ville.
Trois. Information et participation des enfants
- Nous développons avec les enfants une communication active en utilisant divers canaux.
- Nous leur offrons plusieurs possibilités de faire connaître leurs opinions (à l’école et en dehors, via des projets, etc.) et de les relayer aux politiques, de manière régulière et systématique.
- Nous investissons dans les organisations d’enfants et de jeunes (les maisons de jeunes, par exemple). Celles-ci leur offrent un deuxième chez soi, un environnement sûr pour être eux-mêmes, pour discuter de problèmes ou poser des questions, découvrir de nouvelles choses, faire de la prévention, et entrer pleinement dans le programme « Safer Cities » qui a pour but de lutter contre le harcèlement de rue avec la participation des jeunes hommes et femmes.
- Nous faisons des maisons de jeunes des lieux où l’on sonde les jeunes, pour connaître leur opinion et leurs besoins, afin d’y répondre au mieux et les relayer aux politiques, mais également pour les impliquer directement dans des projets
- Pour tout qui est impliqué dans l’animation socio-éducative des jeunes et l’accueil d’enfants, nous prévoyons une formation continue et un encadrement.
- La Ville doit s'appuyer sur les jeunes pour assurer l'encadrement socio-éducatif et l'animation des espaces publics et plaines de jeux et leur proposer des formations.
- Liège doit s’engager à obtenir le label de « Ville amie des enfants » et devenir une ville où l’on réfléchit au bien-être des enfants, où on lutte contre toutes formes de discriminations, où on développe une éducation de qualité, où on prend en compte leur avis et où les plus jeunes ont aussi une place en tant qu’acteurs.
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La communication entre la Ville et les enfants ou les jeunes pourrait s’améliorer. Les enfants et les jeunes trouvent naturellement important de réfléchir, eux aussi, à la ville où ils habitent, mais très peu pensent qu’on les écoute réellement. Il faut prendre au sérieux les idées et les réflexions des enfants. La citoyenneté n’est possible qu’à partir d’une confiance et d’un respect mutuels. La Ville doit offrir aux enfants et aux jeunes différentes possibilités de participer à la gestion. Cela peut se faire par des enquêtes simples. Comme le fait RedFox, le mouvement de jeunes du PTB. Chaque année, les moniteurs et animateurs de RedFox vont à la rencontre des jeunes devant leurs écoles et dans les quartiers pour leur demander ce qui les touche, ce qu’ils aimeraient partager aux dirigeants politiques, ce qui serait possible d'améliorer dans leur ville et comment améliorer la démocratie locale et la participation des jeunes citoyens dans le développement de leur ville.
La participation demande l’information et la responsabilisation. Il faut continuer à investir dans les organisations d’enfants et de jeunes, tant bénévoles que professionnelles. Elles offrent aux enfants et aux jeunes un deuxième chez-soi, un environnement sûr, pour qu’ils puissent être eux-mêmes, discuter de problèmes et découvrir de nouvelles choses. En information et participation, les enfants et les jeunes considèrent les animateurs socio-éducatifs comme des intermédiaires importants.
Nous prévoyons des recyclages réguliers, des formations et encadrements pour toutes les personnes concernées par l’accueil des enfants et des jeunes. Beaucoup d’organisations mentionnent que c’est un besoin urgent. Les bénévoles et les professionnels sont de plus en plus confrontés à des problèmes psychologiques, au handicap social, au racisme, au sexisme… et ne savent pas trop comment y faire face.
Quatre. Renforcer et développer l’offre extra-scolaire
- Nous voulons une offre publique de stages beaucoup plus large pendant les congés scolaires, organisée par la Ville (des stages de sciences, de sport, culture, musique…).
- Nous maintenons les prix bas pour les familles.
- L’accès aux bâtiments publics pour les ASBL qui organisent de l’accueil extra-scolaire doit être gratuit.
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L’accueil extra-scolaire est important pour développer la sociabilité des enfants, ainsi que pour permettre aux parents de continuer à travailler ou de souffler en dehors des périodes scolaires. Face à cet enjeu, les parents qui ont des moyens peuvent facilement trouver des solutions, mais ce n’est pas le cas de la majorité. Pour cette raison, nous voulons une offre publique de stages beaucoup plus large pendant les congés scolaires, organisée par la Ville (des stages de sciences, de sport, culture, musique…). Les prix de ces stages doivent être maintenus bas. Enfin, pour aider les ASBL qui organisent des stages ou de l’accueil extra-scolaire, nous mettons à disposition des locaux ou bâtiments publics gratuitement.
Une ville qui inclut le handicap
Une société solidaire et diverse doit ouvrir un champ infini de possibilités. Avec le PTB, nous voulons une société inclusive, qui ne laisse pas seules les personnes porteuses de handicap. Nous devons penser ensemble le monde de demain et le construire de manière à ce que tout le monde ait une place.
Nous ne voulons pas laisser chaque famille seule face à la difficulté que peuvent amener certaines situations. L’inclusion des personnes handicapées dans la société passe par une prise en charge collective et structurelle du handicap. Pour y parvenir, des moyens conséquents sont nécessaires à chaque étape de vie des personnes en situation de handicap. Ces personnes (particulièrement fragilisées) et leurs proches doivent être aidées, guidées et accompagnées tout en respectant leurs demandes et leurs besoins spécifiques. De plus, les personnes en situation de handicap doivent être parties prenantes des décisions qui les concernent. Ce sont elles qui connaissent le mieux leur problématique.
Le handicap est une matière transversale, elle touche tous les aspects de la vie, dès la naissance. Et les difficultés se rencontrent à toutes les grandes étapes de la vie. Pour le PTB, la société doit offrir aux personnes en situation de handicap des solutions à ces problèmes, en partant des réalités et en ayant pour objectif que chaque personne en situation de handicap puisse déployer tout son potentiel.
Enfin, nous devons créer une ville qui lutte contre l’isolement. Des parcs, des bâtiments, des transports, des rues accessibles physiquement, qui facilitent la circulation et la vie sociale. Les travaux du tram qui durent depuis des années rendent la vie difficile à beaucoup de gens. Pour les personnes qui présentent des difficultés à se déplacer déjà en temps normal, cette situation est inhumaine. Nous devons penser à chaque aspect de la ville qui rendrait l’accessibilité difficile pour certaines personnes et la modifier pour que tout le monde puisse circuler librement.
Un. Une éducation inclusive, dès l’entrée en crèche
- Ouverture d’une crèche inclusive à Liège, à l’instar de la crèche Zarafa de Laeken qui accueille à la fois des enfants sans handicap et des enfants sourds/malentendants. Avec l'objectif à long terme de généraliser cette pratique à toutes les crèches de la commune, en mettant en place la formation nécessaire pour le personnel.
- Assurer au personnel éducatif - de la crèche au secondaire - une formation adéquate.
- Création d’une première école inclusive, de la maternelle au secondaire.
- Mise en place de processus de dépistages systématiques (comme par exemple l'autisme) dès l’entrée en crèche, pour permettre un diagnostic précoce et un accompagnement adéquat au sein et en dehors de la structure éducative.
- La collaboration des structures éducatives (crèches, écoles...) avec des associations et des services spécialisés pour aider et former le personnel et les parents, si nécessaire
- Assurer aux enfants en situation de handicap l’accès aux plaines de jeux communales et activités parascolaires, dans la même mesure que les enfants sans handicap et au même prix, grâce à l’engagement de personnel formé supplémentaire.
- Sessions d’information et d’éducation à la vie affective et sexuelle à destination des jeunes en situation de handicap, de leurs proches et de leurs parents. À adapter à la spécificité du handicap.
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Une inclusion réussie est un projet de société ambitieux qu’il faut envisager progressivement dans un cadre global et collectif. Et qui demande des moyens à la hauteur du défi. Mais aussi un changement important de mentalité, sur lequel nous devons d’ores et déjà travailler via des projets-pilotes qui permettront d'évaluer la situation et d’ajuster le tir en fonction d’expériences concrètes. L’inclusion dès la crèche demande des réponses à de nombreuses questions et s’inscrit dans une réflexion plus générale sur l’enseignement dans notre société. Avec les revendications de 15 élèves par classe en primaire et d’une école inclusive-pilote, le PTB veut avancer vers un projet de société où l’école ne prépare pas à être uniquement adapté au monde de l’entreprise. Ce que nous défendons, c’est une école où chacun a sa place et chacun peut apprendre, avancer à son rythme, contribuer activement aux apprentissages qui lui sont proposés. Une grande majorité d’enfants porteurs de handicap peuvent tout à fait suivre un enseignement classique, à condition qu’un certain nombre de conditions préalables soient remplies : adaptation des salles de classe, mais, surtout, plus d’enseignants ayant une formation adaptée. Cela signifie évidemment davantage de ressources financières pour l’éducation qui est déjà chroniquement sous-financée. Des mesures structurelles doivent être prises pour rendre les établissements, mais également l’apprentissage, accessibles à tous, notamment en adaptant la pédagogie aux élèves.
Concrètement, inclure les enfants en situation de handicap à la crèche et à l’école demande de répondre à plusieurs questions, mais cela ne peut se faire hors d’une réflexion globale. Et s’il est une réalité que tous les enfants ne tireront pas forcément parti d’une inclusion, c’est aux parents et à l’enfant lui-même d’en décider.
Tout au long du parcours de l’élève, un système de dépistage doit également être mis en place. Cet accompagnement (pro-)actif du personnel éducatif et paramédical présent dans l’école permet un diagnostic précoce et une prise en charge immédiate, à l’école et dans le lieu de vie. L’enjeu est réel : le diagnostic et la prise en charge collectifs du handicap (qui sont aussi à améliorer) dès le plus jeune âge va contribuer à réduire les inégalités que subissent de plein fouet les familles touchées par le handicap. Bien sûr, cela implique aussi d’avoir du personnel en suffisance pour assurer ce travail.
Deux. Le droit à un logement adapté
- Nous voulons créer des structures publiques d’accueil pour les personnes de grande dépendance.
- Nous prévoyons dans les logements sociaux et publics un quota de 5% de logements adaptés aux PMR. Nous mettrons en œuvre des projets de rénovation pour arriver à ces quotas.
- Nous permettons la vie en semi-autonomie dans les logements publics, via des logements, collectifs ou non, avec un service public gratuit d’Aide à la Vie Journalière.
- Nous permettons, pour ceux qui le souhaitent, le maintien à domicile grâce à des aides médicales, sociales et psychologiques octroyées par la commune.
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