Le dispositif policier déployé lors de la conférence du MR le 26 novembre était-il proportionné ?

Le dispositif policier déployé lors de la conférence du MR le 26 novembre était-il proportionné ?

Conseil communal du 15 décembre 2025

 

Ces dernières semaines ont été marquées par trois journées de grève et d’actions largement suivies dans le secteur de l’enseignement. Les enseignants, à Liège comme ailleurs, expriment une inquiétude profonde face aux réformes annoncées et portées par la ministre Glatigny : augmentation du temps de travail gratuitement et grosse perte d’emploi àla clef, alourdissement de la charge administrative, remise en question du temps de préparation, manque de moyens structurels et sentiment croissant de déconsidération professionnelle. Le tout juste après la récente réforme du qualifiant. Ces mesures ont des conséquences directes sur leurs conditions de travail, sur l’attractivité du métier et, in fine, sur la qualité de l’enseignement pour nos enfants.

Le 26 novembre, une conférence de la ministre Glatigny et du président du MR Georges-Louis Bouchez s’est tenue au Palais des Congrès de Liège. Dans ce contexte, il était prévisible et légitime que des enseignants et citoyens souhaitent manifester pourexprimer leur désaccord. Si nous reconnaissons la nécessité pour la Ville et la Police d’assurer la sécurité lors de tels événements, l’ampleur du dispositif déployé a interpellé de nombreux Liégeois : un quartier entier bouclé avec des conteneurs, le blocage du pont Albert Ier et de la passerelle, la fermeture du musée, une patrouille fluviale, des contrôles d’identité systématiques pour toute personne entrant dans le périmètre sécurisé, ainsi que des prises de photos des manifestants.

Ce niveau de déploiement pose la question de sa proportionnalité et a pu donner le sentiment que le droit de manifester était découragé, alors que de nombreux enseignants et citoyens souhaitaient simplement faire entendre une voix déjà trop peu écoutée. Dans ce cadre, je souhaite poser les questions suivantes :


1. Pourquoi avoir choisi de maintenir l’événement au Palais des Congrès avec un dispositif hors norme plutôt que de le déplacer vers un lieu plus approprié à la sécurité ?
2. Qu’est-ce qui justifiait le blocage d’un périmètre de plus de 1 km² pour un événement de cette nature ?
3. En quoi les contrôles d'identité systématique des participants étaient indiqués et quel cadre précis ?
4. Quel est le coût total de ce dispositif pour la Ville et, par conséquent, pour les citoyens liégeois ?

Sophie Lecron, Sofia Touhami, Laura Léon Fanjul
Conseillères communales PTB