Le PTB soutient la réouverture d’une salle de consommation pour toxicomanes à Liège

Le PTB soutient la réouverture d’une salle de consommation pour toxicomanes à Liège

29 janvier 2018

Le PTB soutient la réouverture d’une salle de consommation pour toxicomanes à Liège

Intervention de Sophie Lecron (PTB+) dans le débat sur la réouverture d’une salle de consommation pour toxicomanes (29/01/2017) 

Monsieur le bourgmestre, notre groupe apporte son soutien à la proposition de rouvrir une salle de consommation à l’usage des toxicomanes. Nous sommes pour la renaissance du projet Tadam et sa pérennisation pour le même groupe-cible, sévèrement dépendant à l’héroïne et résistant au traitement par méthadone. Il faut en effet permettre aux patients de ne plus consommer d’héroïne de rue et en rue, et par là diminuer les pires effets de son assuétude, à savoir les overdoses, la transmission d’hépatites B et C ou du HIV, le recours à la criminalité et la dégradation de la santé mentale. Une salle de consommation offrirait non seulement des conditions sanitaires décentes mais surtout de nouer contact avec ces consommateurs en vue de les raccrocher à un programme de substitution, comme l’expliquait encore récemment le criminologue André Lemaître (ULiège), ex-directeur du projet Tadam.

Ce type de dispositif s’inspire d’expériences menées dans d’autres pays, qui ont toutes été couronnées de succès. C’est le cas en Suisse, qui a fait œuvre de pionnière dès 1986, et d’une dizaine d’autres pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Espagne, le Canada ou encore l’Australie. Ces pays comptent des dizaines de salles. En France, l’Assemblée nationale a récemment permis l’ouverture de ces salles, Paris et Strasbourg ont ouvert la marche avec la satisfaction des associations qui s’occupent de ce public particulier. Ces salles ont fait leurs preuves en matière de réduction des risques ; des études sont parues à ce sujet dans plusieurs publications médicales et scientifiques et montrent que ces salles n’entraînent pas d’augmentation des usagers ni la fréquence de consommation.

Nous voudrions plaider que la dignité de chacun passe par le bien-être de tous. Rendre la dignité aux toxicomanes est nécessaire et utile pour tout un chacun. La mise en place de ce centre, axé sur la prévention, le dépistage et l’accompagnement des toxicomanes, pourrait être une solution pour contenir les coûts des traitements par diacétylmorphine. Cette optique est confirmée par des études scientifiques et nous devons aller de l’avant pour tenter de résoudre ce grave problème qui concerne à des échelons différents tous les Liégeois et Liégeoises.