Mobilier urbain JCDecaux : les Liégeois ne veulent pas de bancs anti-SDF !

Mobilier urbain JCDecaux : les Liégeois ne veulent pas de bancs anti-SDF !

26 avril 2018

Liège ne veut pas de bancs anti-SDF !

Fin septembre 2016, le conseil communal votait le marché conclu entre la Ville et la multinationale JCDecaux concernant la rénovation et l’entretien des abris bus pour les 15 prochaines années. Ce marché, le PTB, avec d’autres partis, l’avait résolument critiqué et refusé, surtout pour la place disproportionnée qu’il accordait à la publicité. Mais le marché incluait aussi que les nouveaux bancs soient dotés d’accoudoirs : pratique pour que personne ne puisse y dormir. Quelle est la logique de faire sortir des accoudoirs à 5cm du banc, sinon de faire mal aux coudes et au dos ?

 

Mr le Bourgmestre, vous avez déclaré le 17 avril dernier dans La Meuse que vous n’étiez pas au courant de ces dispositifs anti-SDF. Pourtant, le cahier des charges est très clair à la page 50 : « Les sièges seront étudiés pour éviter qu’une personne ne puisse se coucher dessus ou dessous en laissant les extrémités libre d’accoudoir ». Deux jours plus tard, vous l’assumiez : « je confirme : ce qui est mentionné dans le cahier des charges rédigé par l’administration », même si vous ne les avez « pas souhaité[s]». Le saviez-vous ou non ? Malgré cela, vous refusez de faire marche arrière : « nous ne les changerons pas ». Pourquoi ne pas reconnaître l’erreur et en tirer à conséquence ?

En effet, depuis des années, les Liégeois se sont habitués à constater qu’une fois la nuit tombée les personnes sans domicile fixe se cherchent un espace devant des immeubles ou le long d’une allée de garage pour y dormir au sec sur des cartons de fortune. C’est un phénomène relativement nouveau et la Ville, embêtée, n’y apporte aucune réponse conséquente et semble l’esquiver, sans en prendre ses responsabilités. J’étais déjà intervenue en septembre 2016 pour dénoncer les dispositifs anti-SDF que certains particuliers avaient placé devant leurs immeubles. Et nous n’avons pas oublié non plus le tollé qu’avait provoqué le « mur de la honte » place des Carmes que la Ville avait construit avant de devoir le démembrer, ou encore de la façon dont le collectif d’aide des Lucioles avait été chassé de leur point de contact avec les SDF avant de trouver une solution.

Alors qu’il n’y a pas assez d’abris de nuit, ils sont chassés des abribus. Mais pour aller où ? La Ville de Liège poursuit sa logique de chasser les plus démunis d’entre nous, plutôt que de s’attaquer à la pauvreté, et, comme parti de gauche, nous ne pouvons le tolérer. Mes questions sont donc les suivantes :

  1. Allez-vous assurer le déboulonnage de ces dispositifs anti-SDF ?
  2. Allez-vous interrompre le placement des dispositifs pour les 300 abris restant à rénover ?

 

Sophie LECRON,

pour le groupe PTB+

 

Interpellation au conseil communal du 30-04-2018