La majorité communale liégeoise a fait fermer les deux abris de nuits parce qu'ils ne pouvaient pas appliquer les mesures nécessaires de distanciation sociale, mais elle n'a proposé en compensation que la distribution gratuite de tentes et de matelas pour dormir à l'extérieur. C'est insuffisant, problématique d'un point de vue sanitaire et inhumain. Le PTB propose la réquisition de chambres d'hôtels pour y loger les sans-abris. Voici le communiqué de presse.
Le PTB demande des mesures très claires pour compenser la fermeture des deux abris de nuit que le collège a annoncé devoir fermer parce qu’ils ne pouvaient pas appliquer les mesures nécessaires de distanciation sociale.
Les mesures sanitaires de confinement doivent évidemment être prises au sérieux mais, dans ce dernier cas, les autorités communales ne peuvent pas se contenter de simplement fermer les lieux d’accueil en proposant comme seule solution de donner une tente gratuite et un matelas pour que les usagers aillent dormir dehors. Humainement, c'est dramatique et, d'un point de vue sanitaire, extrêmement dangereux car il y aura évidemment des regroupements de tentes, comme c’est déjà le cas actuellement dans les Coteaux de la Citadelle.
Sophie Lecron, cheffe de groupe PTB à Liège : "Lors de grands froids, face à un manque de places d’accueil, on a déjà réquisitionné des hôtels à Liège. C'est donc non seulement nécessaire, mais aussi possible, et déjà fait par le passé. On le fait également maintenant en France. Pourquoi ne pas mettre cette mesure en place à Liège ?
De plus, d'autres réquisitions de bâtiments communaux sont possibles. Quid des salles de gym comme on l’a fait à Namur ? Il est urgent de créer de l’espace, non seulement pour pouvoir respecter les mesures de distanciation, mais aussi pour pouvoir isoler préventivement les personnes les plus fragiles et les plus à risque."
Le PTB propose aussi la mise en place d’une coordination communale des ressources et des besoins du secteur. Sophie Lecron de constater par ailleurs : « Un autre problème majeur est la pénurie : de nourriture, de bénévoles, de matériel de protection. Il faut évaluer de manière centralisée au niveau communal quels sont les besoins, mais aussi les ressources disponibles. Liège est riche d'associations de terrain qui luttent contre la pauvreté, que ce soit en proposant des soins, de la nourriture ou autre. Il faut pouvoir dispatcher les ressources disponibles et les bénévoles. Il est toutefois absolument impératif que tous les travailleurs et les bénévoles disposent du matériel de protection adéquat. »
Ce vendredi 20 mars, le PTB Liège avait déjà annoncé par voie de communiqué de presse qu'il demandait au bourgmestre d’accorder une attention particulière aux plus démunis. En effet, ces citoyens sont les plus à risque face à la contamination mais aussi les plus impactés par les conséquences du confinement. Le PTB souhaite qu’à chaque contact avec les structures et associations liégeoises de terrain existantes, les autorités communales établissent un état des lieux des besoins et, le cas échéant, mettent à leur disposition un soutien d’urgence.