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Malaise dans nos crèches communales - PTB

C'est le malaise dans les crèches de la ville de Liège. Les puéricultrices, les parents et les enfants font face à la mauvaise gestion des autorités politiques face au manque d'effectifs. La crèche de Grivegnée a même dû fermer ses portes il y a 1 mois déjà. La situation est similaire ailleurs et concerne les presque 350 puéricultrices de la ville. Ce lundi 30 mai, Raoul Hedebouw est intervenu au conseil communal - où il a reçu une délégation de travailleuses (photo) - pour relayer leurs inquiétudes. 

« Cela fait plusieurs années que les syndicats et les travailleuses des différentes crèches de la ville tirent la sonnette d’alarme, et n’ont pour réponse que des vagues promesses mais sans rien de concret », explique Raoul Hedebouw, qui interviendra sur ce point au conseil de ce lundi 30 mai.

Nous parlons de près de 300 travailleuses de notre personnel communal qui sont sur les genoux, qui ne sont pas entendues depuis des années et ne se sentent plus ni respectées ni considérées.

Nous avons reçu de nombreux témoignages qui vont dans le même sens : « Nous avons une conscience professionnelle et nous voulons trouver des solutions. Mais la ville compte trop là-dessus, ça ne tient plus. Nous sommes en sous-effectif constant. Non remplacement des départs, ni des personnes en maladie (ou alors très tard et souvent seulement partiellement). Dans certaines crèches, la règle d'une puéricultrice pour 7 enfants n'est régulièrement plus respectée. Il s'en suit une pression au travail énorme, les responsables aussi sont dépassées », racontent des travailleuses.

L'ONE recommande en effet un minimum de 1 puéricultrice pour 7 enfants. A Liège, on est souvent en-dessous, contrairement à ce qu'affirme dans la presse l'échevin Jean-Pierre Hupkens. En réalité, l'échevin tient compte de la moyenne. « Or, il n’y a pas une semaine sans qu’on me téléphone pour me dire qu’il n’y a pas assez de puéricultrices par rapport au nombre d’enfants présents », détaille le syndicaliste CSC Christophe Kinot dans La Meuse.

« On nous demande de plus en plus de tâches qui ne nous sont pas attribuées : vaisselle, linge, nettoyage du frigo, réception de colis... Il n'y a pas de reconnaissance ou considération, le terme bien être au travail nous laisse un goût amer », explique une autre puéricultrice.

En plus, de nouvelles crèches viennent augmenter le nombre de lits pour accueillir des enfants. C'est une bonne nouvelle, et la dynamique dans ce sens continue. Malheureusement cela fait trembler le personnel qui est déjà débordé et sous pression.

Selon l'échevin Jean-Pierre Hupkens, « le problème de manque de personnel est aujourd'hui résolu ». Pourtant les travailleuses insistent. Les 8 embauches qui ont eu lieu dernièrement sont bien nécessaires puisqu'elles répondent à des départs à la pension, mais cela reste insuffisant pour combler le manque d'effectifs, il faut des mesures structurelles.

Une piste est la mise sur pied d'une équipe volante de puéricultrices. La majorité communale propose de créer cette équipe volante mais en engageant des auxiliaires de la petite enfance. Ce qui crée l'inquiétude dans les crèches : quelle formation auront ces auxiliaires engagées ? Quelles tâches leur seront affectées ? Quelles seront leurs conditions de travail, et leur salaire ? Certaines puéricultrices craignent avec cette embauche une dévalorisation du métier. 

« La majorité politique PS-MR va-t-elle répondre réellement au manque d'effectif criant depuis des années, sans alourdir encore les horaires actuels des puéricultrices ? Les puéricultrices demandent également une communication claire de la part de la ville, comment va-t-elle leur garantir ? Je suis intervenu avec ces questions au conseil communal. L'échevin n'a pas apporté de réponses concrètes pour les travailleuses », conclut Raoul Hedebouw.