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Réaction du PTB à l'occasion de la communication de l'échevin de l'instruction publique sur la rentrée scolaire

Pour commencer, cette année encore, nous tenions à féliciter le personnel communal dépendant de l'instruction publique. Enseignants, employés et ouvriers, tous font un travail formidable dans des conditions souvent difficiles et avec des moyens, il faut le dire, bien en dessous de ce qu'il faudrait.

 À travers toute cette prise de parole, je vais me contenter de relayer ce qui vit sur le terrain et ce qui nous remonte.

Concernant les chiffres, si vous vous réjouissez de voir une augmentation du nombre d’élèves dans notre enseignement communal, plus que ténue faut-il le dire. Dans le secondaire avec une augmentation de 0.9%, ce n’est pas franchement fulgurant. J'aimerais ici soulever un point : de plus en plus d'écoles se trouvent en déficit d'élèves, aussi bien dans le fondamental que dans le secondaire. Nous voyons des classes fermer, des directions obliger d'assumer plusieurs implantations au détriment de leur projet pédagogique et de leur l'équipe. En parallèle, nous voyons une diminution significative des dépenses propres à la Ville pour son enseignement. Avec le PTB, nous y voyons un lien direct, bien évidemment, et malheureusement des choix, ou plutôt des indécisions, politiques.

 

Deuxième point important, l'année passée nous avions abordé le sujet de l'état des bâtiments scolaires. Malheureusement, nous ne voyons pas d'amélioration, et ce sur différents aspects.

Nous avions déjà mis en évidence le gros manque de budget octroyé à l'entretien et à l'amélioration des bâtiments.

À ce problème s’ajoute un manque de réactivité pour les « petits » travaux qui trainent parfois des années avant d’être résolus. Malheureusement, les exemples dans nos écoles ne manquent pas.

Le budget chauffage reste astronomique alors que l'isolation des bâtiments reste désastreuse.

Le coup d'œil de certaines écoles fait fuir les parents : l'état des cours de récréation est bien trop souvent repoussant. Les équipes sont souvent désireuses d'améliorer les choses, par exemple en mettant en place un projet d'embellissement de la cours de récréation. Mais elles manquent généralement de budget. Que faire ? Rogner sur le budget matériel pour faire aboutir leur projet ? C'est ingérable et cela n'aide pas les enseignants à s'impliquer.

 

De façon concrète, pouvez-vous nous dire, 1, quel est le budget annuel nécessaire pour rénover correctement nos bâtiments scolaires et, 2, quel est le budget annuel réellement octroyé à l'entretien des bâtiments scolaires ? 3, quelle est l'évolution de ces dépenses dans le temps ? Je pense que répondre à ces questions pourrait nous éclairer sur le manque réel et l’ampleur du problème.

 

Différentes personnes sur le terrain nous ont  interpellés sur la finalité de l’argent qui reviendrait de la vente de bâtiments scolaires. À quoi sera destiné la somme de la vente ? Il nous semble évident que celui-ci doit impérativement être réinvesti dans la réfection des bâtiments scolaires. Peut-on avoir cette garantie ?

 

Sur la question de l’entretien et du nettoyage, l’interpellation citoyenne que nous venons d’entendre, et qui remonte du terrain, pose ce problème qui malheureusement est récurent. Bien que le personnel d’entretien fasse bien son boulot, les moyens ne sont pas à la hauteur, en atteste ce chiffre effrayant : 60% des enfants se retiennent alors qu’il s’agit d’un besoin élémentaire. Ce n’est pas acceptable pour notre enseignement communal, il s’agit ici encore plus que de bien-être à l’école, de santé publique. C’est un problème qui dure depuis un nombre incalculable d’années. J'ai fait ma première manif' ici au conseil communal de Liège lorsque j’avais 6 ans (il y a donc 28 ans) et notre slogan était déjà : « nous voulons des toilettes propres, nous voulons des écoles propres ». Ce problème est encore aujourd’hui si important que 6 élèves sur 10 ne vont pas aux toilettes à l’école, ce n’est pas acceptable.

 

 

Ces constats qui nous viennent de nombreux témoignages vous imposent de conclure à la nécessité d’augmenter les moyens d’entretien pour augmenter la fréquence de nettoyage, entre autres, des toilettes. Monsieur le bourgmestre, vous répondez à l’interpellation citoyenne sur cet aspect par le taux de rénovation des toilettes dans certaines écoles mais ce n’est pas de ça qu’il s’agit ici : nos élèves veulent des toilettes rénovées ET propres.

 

 

Nous avons tous le même objectif : celui de garantir un enseignement de qualité à tous les élèves dans l’ECL et dans de bonnes conditions. Je pense donc qu’il est évident de commencer par là.

 

Enfin, nous aimerions savoir comment la question de la mobilité et des parkings pour les enseignants évolue. Et même si elle évolue tout court.

Nous avions mis en avant le problème des enseignants qui travaillent au centre-ville en parallèle avec la diminution des places gratuites.

Nous avions également soulevé l’année passée, et l’interpellation citoyenne que nous venons d’entendre met de nouveau ce problème en avant, le problème du cours de philosophie et de citoyenneté. Il pose de réels problèmes dans son organisation, autant pour les enseignants que pour les enfants. Les enseignants doivent multiplier leur nombre d’écoles et manquent de temps entre deux implantations pour pouvoir prendre les transports en communs.

Le sujet a-t-il été réfléchi pour enrayer le problème ? Je vous repose la question parce que votre réponse en début de séance n’y répond pas. Les arguments de la jeunesse et du manque d’usage ou de recul ne tiennent plus maintenant.

De façon générale, et pour rappel, nous avions proposé plusieurs pistes : ne pas augmenter le nombre de places payantes, prendre en compte les limitations dans les déplacements, dans les désignations et dans les horaires (par exemple, limiter le nombre d'écoles pour les professeurs le plus possible, limiter les distances à parcourir entre écoles, limiter les déplacements la même journée), et éventuellement des vignettes de parking pour les profs en fonction à la Ville.

 

Nous sommes, avec le groupe PTB, clairement bien moins enthousiastes que vous sur les différents aspects mis en avant pendant votre intervention sur la rentrée scolaire, Monsieur l’échevin. Notre impression est que les problèmes posés une année reviennent à la suivante et que peu de choses changent. Globalement, vous manquez d’ambition pour notre enseignement communal qui, pourtant, le mérite bien.