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Réaction de Sophie Lecron (PTB) aux résultats électoraux à Liège et aux négociations en cours

Réaction de Sophie Lecron (PTB) aux résultats électoraux à Liège et aux négociations en cours
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Ce 14 octobre, le PTB est devenu la troisième force politique à la Ville de Liège. Grâce à 16081 voix et 16,32 % des suffrages, le PTB décroche 9 sièges à la Violette. Rencontre avec Sophie Lecron, tête de liste et présidente de la section du PTB Liège, pour savoir dans quel état d’esprit elle se trouve alors que les négociations sont entamées avec le PS de Willy Demeyer.

Quelle est votre interprétation des résultats du PTB en cité ardente ?

Nous étions attendus, nous l’avions nous-mêmes espéré et nous l’avons réalisé. Et c’est grâce à l’engagement militant de nombreux membres et sympathisants qui ont abattu un travail immense d’action et de conviction. Le PTB a su durant cette campagne imposer ses thèmes à l’agenda politique : lutte contre la pauvreté, droit au logement, transports en commun gratuits, coopérative énergétique, préservation des espaces verts mais aussi la division du salaire du bourgmestre par deux et un bureau de l’éthique et de la transparence.

Si on a été suivi par 16000 électeurs, je pense que c’est principalement parce qu’on a avancé des propositions concrètes en rupture avec les politiques et pratiques du passé. Nous continuons à penser que cette rupture est nécessaire si l’on veut répondre aux urgences sociales, environnementales, éthiques et démocratiques des Liégeoises et des Liégeois.

Vous continuez avec vos arguments de campagne alors que les négociations avec le PS ont déjà commencé ?

Ce n’est pas une posture. Nous avons reçu un mandat clair de nos électeurs ce 14 octobre. Les gens attendent du PTB une autre façon de faire de la politique. Ils attendent de nous que nous arrachions de nouvelles conquêtes sociales, environnementales, éthiques et démocratiques, et non que l’on s’inscrive dans la continuité des majorités précédentes. Il n’est pas question que le PTB se reconnaisse dans la vision marchande de la ville défendue par le PS et le Cdh qui – à coups d’opérations répétées de « city marketing » – souhaitent vendre Liège aux grands promoteurs immobiliers. Une majorité de gauche doit rompre avec les politiques et les pratiques du passé.

Cela veut-il dire que vous ne souhaitez pas monter en majorité aujourd’hui ?

Nous avons été invités par le PS de Willy Demeyer à la table des négociations. Une première rencontre a eu lieu. Nos premiers échanges se sont conclus en fixant un second rendez-vous la pour semaine prochaine et donc les négociations ne sont pas rompues. Néanmoins, nous regrettons de n’avoir pas entendu de remise en question de la politique menée ces dernières années par le PS. Tout en parlant de nouvelle séquence, le PS a répété à plusieurs reprises vouloir s’inscrire dans la continuité.

Nous avons avancé nos priorités sociales. La lutte contre la pauvreté doit être une priorité. Nous voulons répondre aux 5200 familles en attente d’un logement social. Et la construction de centaines de logements sociaux doit aussi se réaliser via le futur écoquartier de Coronmeuse à hauteur de 30%, contre 0% actuellement prévus. Du point de vue environnemental, il faut préserver nos espaces verts des griffes des multinationales à la Chartreuse comme au Ry-Ponet. Nous voulons un vrai plan de mobilité avec la gratuité des TEC en priorité. Côté éthique et démocratie, le salaire du bourgmestre doit être divisé par deux et la Ville doit mettre sur pied un Bureau d’éthique et de la transparence. Enfin au niveau de la fiscalité, nous voulons imposer les grosses entreprises par une taxe sur la force motrice plus conséquente et mettre fin aux exonérations des Plan Marshall successifs. C'est une question de justice fiscale. En face, malgré plusieurs relances, le PS n’a pas souhaité communiquer ses priorités et ses propositions concrètes. C'est très étonnant. Nous voulons pourtant entendre leurs points de rupture pour faire mieux que durant les précédentes coalitions.

Quel accueil ont reçu vos propositions ? Comment envisagez-vous la prochaine rencontre ?

C’est clair que ça ne va pas être simple. Nous avons vu le PS plus constructif avec le MR ces 6 dernières années qu’avec le PTB. Mais nous voulons donner une chance à ces négociations. Donc, nous n’allons pas négocier par médias interposés. Je peux simplement dire que certaines propositions ont fait débat plus que d’autres. Nous allons quand même nous revoir pour avancer de façon plus précise nos propositions mais aussi pour entendre celles du PS. Le PS liégeois ne s’est pas distingué par une politique de gauche, par des marqueurs de gauche, ces dernières années. Avec Publifin, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais, peut-être seront-ils capables de changer de cap et d’écouter le signal des électeurs comme les appels des mondes associatif et syndical pour de vraies politiques de gauche. Nous verrons.