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Synergies CPAS-Ville de Liège : le PTB demande 25% d'embauches supplémentaires et l'arrêt de la dotation du CPAS vers la ville en articles 60

Synergies CPAS-Ville de Liège : le PTB demande 25% d'embauches supplémentaires et l'arrêt de la dotation du CPAS vers la ville en articles 60

Ce mardi 17 décembre, Adrian Thomas, conseiller PTB de l'action sociale, a pris la parole lors du conseil commun Ville-CPAS sur les synergies établies et projetées entre les deux institutions. Le conseiller a rappelé l'exigence de moyens supplémentaires et notamment une embauche de 25% supplémentaires d'assistants sociaux. Il a aussi dénoncé une nouvelle forme de dotation du CPAS vers la Ville, dotation déguisée avec la multiplication des contrats précaires articles 60. Voici le texte de son intervention.

Intervention d'Adrian Thomas (PTB) au conseil commun CPAS-Ville du 17/12/2019

Pour le PTB, le défi le plus important de l’action sociale est d’engager absolument du nouveau personnel au CPAS de Liège. Vous avez annoncé de l’embauche de cinq nouveaux assistants sociaux (AS), c’est bien mais ce n’est malheureusement pas suffisant. Le nombre de citoyens faisant appel au CPAS a augmenté en dix ans de 36%, sans que le nombre d’AS suive cette hausse dramatique. Le nombre de dossiers gérés par les 156 AS des antennes sociales de Liège est toujours bien supérieur à la limite des 90 par assistant, un maximum considéré comme à ne pas dépasser. Cette pénurie aggrave les conditions de travail des AS actuels, repoussant les nouvelles candidatures et multipliant les burnouts. Le PTB demande donc sans plus tarder l’embauche de 25% d’assistants sociaux supplémentaires.

Dans cette idée, nous ne nous opposons pas aux synergies actuelles, du moins tant qu’elles concernent des marchés conjoints, des partages de bâtiments ou des procédures communes. Nous nous y opposerons par contre que si des pertes d’emploi résultaient de fusion de services. J’ai par exemple cru comprendre qu’un rapprochement des services Ressources humaines (RH) de la Ville et du CPAS allait avoir lieu, vous seriez bien aimables de me renseigner à ce sujet.

De plus, plusieurs aspects concernant le personnel nous posent question.
Je pense tout d’abord à la mise à disposition de 99 contrats « article 60§7 » du CPAS envers la Ville, en majorité des balayeurs. C’est beaucoup. De base, le PTB n’apprécie pas que cette forme d’embauche « article 60 » se généralise et demande que ces contrats d’un an puissent à l’avenir être statufiés. D’excellents agents perdent de cette façon un poste dans lequel ils auraient pu continuer à briller. Quoiqu’il en soit, les synergies actuelles incluent la cession d’une centaine d’article 60 du CPAS à la Ville.
Voilà qui semble constituer une sorte de dotation, à laquelle il faut encore ajouter 21,4 ETP du CPAS mis à disposition des projets du Plan de cohésion sociale (PCS) et de 197 points APE cédés annuellement à la Ville. Ces points APE ont une valeur de 613 000 €, ce qui doit représenter une vingtaine d’emplois. Il faut savoir que le CPAS engage plus d’APE que de contractuels, le PTB veut que ceux-ci soient nommés également.

Bref, on se demande bien qui de la Ville ou du CPAS est au final le plus dépendant de l’autre. Je serais bien curieux de savoir si vous comptez régulariser cette situation et dans quel délai.
De manière globale, il faut dire que la question des nominations pose problème au CPAS, tellement celles-ci deviennent rares. Rappelons qu’un fonctionnaire nommé est un agent indépendant de toute pression politique. C’est donc un modèle qu’il faut entretenir. Le CPAS s’est engagé comme la Ville à nommer les agents à concurrence d’au moins 50% du cadre. Or, seuls 25% des employés CPAS sont nommés, et pour cause : les derniers examens nécessaires à une nomination au CPAS ont eu lieu il y a deux ans. Par ailleurs, les règles de nomination ont changé, au détriment des agents en passe d’y prétendre. Léser les travailleurs sociaux de cette manière, c’est faire bien peu de cas de leur labeur au service de ceux qui ont le plus besoin d’aide. Ce n’est pas l’idée que se fait le PTB de leur juste considération.

Quant aux synergies en matière d’accès au logement, elles sont à notre avis trop faibles au regard de ce qui est devenu une problématique centrale pour les bénéficiaires et même largement au-delà. J’aimerais d’ailleurs avoir un mot concernant les expulsions : le CPAS est censé répondre à chaque sollicitation du juge de paix lorsqu’une procédure en expulsion est engagée. Je vous saurais gré de me renseigner au sujet de l’action de notre CPAS en la matière. Le PTB ne pourrait accepter que le CPAS s’en lave les mains : tout le monde a droit à avoir un toit au-dessus de la tête.
Enfin, les conseillers PTB du CPAS sont demandeurs de bien plus de discussions sur les synergies mais aussi de contrôle à ce sujet de la part du conseil de l’action sociale (CAS). Nous prions la majorité de bien vouloir en tenir compte pour les prochains débats que nous aurons sur cette problématique qui nous semble être la plus cruciale actuellement en Cité ardente.
Merci de m’avoir écouté.

Adrian Thomas