Les inondations récentes ont très fortement renforcé la crise du logement. L'offre diminue et les loyers augmentent. Il faut construire du logement public en masse, et le bourgmestre Willy Demeyer semble désormais souscrire à notre proposition. En paroles en tous cas.
La crise du logement à Liège a empiré avec les récentes inondations qui ont fait basculer des milliers de travailleurs dans la précarité, et rendu inhabitables voire détruit de nombreux logements. « Et, dans notre économie de marché, on sait combien cette diminution de l’offre de logement entraîne une augmentation des loyers. Les Liégeois et les Liégeoises n’avaient vraiment pas besoin de cela », rappelle Céline Fassotte, conseillère communale PTB.
Le 18 août, monsieur Willy Demeyer (PS) annonçait dans la presse vouloir construire 4 500 logements publics à Liège, pour atteindre les 15 à 20 % de l’offre locative (contre moins de 10% actuellement : Liège est une très mauvaise élève en la matière). À l’instar du PTB, voilà monsieur Demeyer même inspiré par les exemples positifs de villes comme Vienne, où plus de 60 % de la population habite un logement public. « Nous ne pouvons qu'encourager cette volonté puisque nous le demandons depuis des années. Non seulement ces logements publics à loyers modérés permettraient de loger des milliers de familles, mais ils généreraient bien sûr des recettes, à terme », poursuit la conseillère.
Selon monsieur Demeyer lui-même, il faudrait un budget de 562 millions € pour construire ces logements. Une manne céleste de 50 millions € provenant de la Région wallonne a été octroyée à Liège au printemps dernier. Nous avions déjà à l'époque insisté pour utiliser cet argent afin de construire de nouveaux logements publics et sociaux.
Dans le plan pour une Politique Intégrée de la Ville (PIV) qui vient de sortir, on s’étonne fortement de ne trouver, parmi l’argent de cette manne régionale, que 5,5 millions € dédiés à la création d’une trentaine de logements publics. Cela ne représente que 10 % de l’argent donné par la région. Et même pas 1% des 562 millions nécessaires pour construire ces 4500 logements dont on a tant besoin. Pour le PTB, c'est largement insuffisant.
« La majorité a manqué une occasion pour le logement avec ce plan de financement. Les Liégeois-es en ont besoin. Où va-t-elle maintenant aller chercher l'argent ? Jusqu'à présent, la déclaration de monsieur Demeyer reste un effet d'annonce », poursuit Céline Fassotte suite à son interpellation au conseil communal du 28 septembre. « Ce qui est clair c'est que la ville n'a aucun plan pour construire ces logement, alors que nous n'avons jamais eu autant besoin d’une politique du logement ambitieuse. »
Madame Yerna a parlé de la vente de Voo pour financer d’éventuels logements, démontrant une fois de plus la logique de la majorité : vendre des joyaux publics qui fonctionnent et qui rapportent. «
La leçon donnée par ces inondations ne semble pas avoir été tirée par la majorité liégeoise : il faut protéger nos services publics.
D'autant plus que d'autres initiatives existent pour aller financer la construction de ces logements. Par exemple, pourquoi ne pas aller chercher du côté d’Ogeo Fund (qui pèse plus d'1 milliards € , rappelons-le) et utiliser ce fond au bénéfice des citoyens plutôt que de le consacrer à la spéculation ou à de l’immobilier privé ? Voilà une proposition concrète et cohérente. Pourquoi la ville ne suit-elle jamais ce genre de piste ? Poser la question, c'est y répondre. », conclut la conseillère.