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La politique d’appel à projet à enveloppe fermée ne suffira pas pour vaincre la pauvreté à Liège

La politique d’appel à projet à enveloppe fermée ne suffira pas pour vaincre la pauvreté à Liège

Après avoir interpellé la majorité PS-MR sur les plans de la ville pour faire de Liège une ville zéro-SDF, le conseiller communal PTB David Ambrosio interpellera le collège ce lundi 4 février pour demander la fin des politiques à enveloppe fermée et un financement structurel des politiques de lutte contre la précarité. Il est en effet inacceptable qu'au nom de nouvelles ambitions pour le projet positif de "Housing First", on sacrifie d'autres politiques d'accompagnement social encore nécessaires aujourd'hui. Voici le texte de son interpellation.

Interpellation de David Ambrosio au conseil communal du 4 février 2019

Au dernier conseil communal, je vous interpellais à propos de l’urgence d’une réponse structurelle au problème des sans-abris et à la multiplication des campements dans les parcs de Liège. Entre temps, nous avons vécu avec beaucoup de tristesse et de colère la mort de Marc Lambert. Mort de froid, dans la rue, le 16 décembre dernier.

Je vous invitais aussi à considérer une politique ambitieuse de « Housing First » qui dit bien donc l’urgence de trouver un logement – et non uniquement un abri – pour toutes ces personnes vivant dans la précarité. Aujourd'hui, j’apprends de différentes associations actives au sein du Relais Social en Pays de Liège qu’un appel à projet existe pour lancer les premières opérations de « Housing First » à Liège, c’est-à-dire mettre la priorité sur la recherche de logement pour les personnes sans-abri et les accompagner socialement en commençant par leur trouver un vrai toit. Ça devrait être une bonne nouvelle...

Mais j’ai appris aussi que cet appel à projet allait mettre en péril d’autres acteurs associatifs de l’accompagnement social et le travail fourni par ceux-ci. Pourquoi ? Parce que ceux à qui on propose cet appel à projet sont ceux qui accompagnent aujourd’hui des personnes précarisées déjà sorties de la rue mais qui continuent à avoir besoin d’accompagnement social pour à terme se reconstruire et vivre en autonomie. Et donc, à cause de cette politique d’appel à projets et surtout à cause de l’enveloppe fermée consacrée tant au niveau de la Ville qu’au niveau de la région wallonne à l’accompagnement social, on assiste aujourd’hui à une guerre des subsides pour celui qui rentrera dans les critères du projet et qui acceptera de le faire à moindres frais.

Et donc, nous allons assister à une course désolante aux subsides dont les perdants sont in fine les travailleurs sociaux et surtout les personnes accompagnées des années durant qui risquent demain de retrouver la rue … pour rentrer dans les critères du « Housing First ». Quelle absurdité et quelle énergie gaspillée !

Mes questions sont simples :

  1. A quand un financement structurel des associations actives au sein du Relais Social ? A quand la fin de ce fonctionnement épuisant, inefficace et destructeur des appels à projets ?
  2. A quand une augmentation substantielle de l’enveloppe consacrée à ces politiques sociales ?

David Ambrosio
Conseiller communal PTB